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Deux mécanismes permettent d’expliquer l’effet des ultrasons sur l’émulsification:
Détermination de la granulométrie
Détermination de la viscosité
Détermination du pH
Pour des gouttelettes recouvertes complètement de particules, la stabilisation est assurée grâce à la formation d’une barrière mécanique qui empêche la coalescence. Cette barrière a des propriétés viscoélastiques ; la composante élastique croît quand la concentration en particules augmente. La formation d’une barrière rigide permet aussi d’obtenir des gouttelettes déformées, par exemple ellipsoïdales, et stables [29,30].Si deux couches de particules en contact fusionnent en une seule couche, des gouttelettes peuvent rester intactes. Ce phénomène s’appelle pontage [31-33].
Pour des mono et multicouches, le mouvement des particules de l’interface vers le volume et à l’interface peut être empêché stériquement. La stabilité du film de phase continue entre les gouttelettes peut aussi empêcher la coalescence. Le film peut être stabilisé par des forces capillaires et/ou les propriétés rhéologiques de l’interface elle-même [34-36].
Le mécanisme de la stabilisation dans le cas des interfaces non complètement recouvertes n’est pas encore défini. Vignati et coll. ont montré que la formation de ponts par des particules entre des gouttelettes améliore la stabilité des émulsions [29]. De même, Arditty et coll.ont prouvé que des gouttelettes non complètement recouvertes par des particules subissent la coalescence, jusqu’à ce que l’interface soit complètement recouverte [37]. Leunissen et coll. ont également montré que la stabilisation provenant uniquement des effets électrostatiques entre des particules est possible, même si des particules sont complètement hydrophobes [28].
γH-E est l’énergie de surface huile/eau, γS-E est l’énergie de surface solide /eau, et γS-H est l’énergie de surface solide/huile [16]. Dans le cas où les forces de gravité sont négligeables devant les forces capillaires, ce qui est généralement le cas pour des particules de petites tailles, l’angle de contact détermine le positionnement de la particule sur l’interface, comme l’illustre la Figure 9 [38]. Les particules présentant un angle de contact inférieur à 90°sont habituellement appelées hydrophiles, alors que celles dont l’angle de contact est supérieur à 90°sont dites hydrophobes. Le type d’émulsion (direct ou inverse) préférentiellement stabilisé par les particules dépend fortement de la valeur de leur angle de contact. Les particules solides, comme les tensioactifs moléculaires, suivent généralement la règle de Bancroft : la phase continue est celle pour laquelle les particules ont le plus d’affinité. Plusieurs modèles ont été proposés pour expliquer cette règle phénoménologique. L’un d’eux repose sur l’idée que la courbure spontanée de l’interface, donc des gouttelettes formées, dépend de l’angle de contact des particules adsorbées, comme l’illustre la Figure 10 [39].
Émulsion H/E Émulsion E/H
Figure 10: Mouillage des particules déterminant la courbure de l’interface et le type d’émulsion [39].
Un autre modèle est fondé sur l’idée que l’émulsion qui perdure est celle qui offre la meilleure résistance vis-à-vis de la coalescence [40]. Le phénomène de coalescence est initié par la nucléation d’un canal dans le film liquide séparant les gouttelettes. Si ce canal atteint une taille critique, il devient instable et croît jusqu’à la fusion complète des gouttelettes. Le bord du canal étant une zone très fortement courbée, l’énergie élastique de courbure de la monocouche de tensioactif ou de particules détermine l’énergie d’activation du processus. Considérons un film d’eau séparant deux gouttelettes d’huile, stabilisé par des particules préférentiellement solubles dans l’eau. La courbure spontanée de la monocouche est négative. Si un canal nucléé se forme dans le film, la monocouche qui le recouvre est courbée dans le sens opposé à la courbure spontanée. L’énergie élastique associée à la formation du canal est élevée et la probabilité de nucléation est faible [40].
En revanche, si les particules sont préférentiellement lipophiles, la courbure spontanée est positive la barrière énergétique à franchir sera alors faible, et la probabilité de nucléer un canal de rayon critique sera élevée. Une émulsion de type huile dans eau sera donc stable si les particules sont hydrophiles, conformément à la règle empirique de Bancroft (Figure 11) [16].
L’angle de contact n’est pas le seul critère influençant le type d’émulsion obtenue. La phase dans laquelle sont d’abord introduites les particules, la concentration de particules, les volumes respectifs des deux phases en présence ou encore la façon de générer les gouttelettes influence également le type d’émulsion [16].
Plus récemment, Dyab et Paunov ont observé des particules de tailles comprises entre 0,5 et 2,2 µm, adsorbées à la surface de gouttelettes d’émulsion, par WETSEM, technique pouvant permettre de mesurer les angles de contact de ces particules [43]. D’autres méthodes, plus indirectes, ont été développées pour estimer l’angle de contact des particules. La méthode de Washburn-Rideal repose sur la mesure de la vitesse de pénétration d’un liquide dans un lit de particules compressées. Cependant, cette technique nécessite une quantité importante de produits, qui n’est pas toujours disponible, et présente des incertitudes liées à la polydispersitée taux éventuelles hétérogénéités de compression des particules [44].
ΔE = variation d’énergie
r = rayon des gouttelettes
HE= tension interfaciale huile-eau
Cosθ = angle de contact
Le signe positif dans l’équation correspond à l’extraction vers la phase huileuse et le signe négatif à l’extraction vers la phase aqueuse [47-50]. Cette équation montre qu’en fonction de l’angle de contact, l’adsorption d’une particule à la surface peut être élevée ou faible (10 KBT). Elle est faible pour des angles de contact compris entre 0 et 20° ou 160° et 180° et maximale pour des angles proches de 90°. Pour l’angle de contact proche de 90° l’énergie nécessaire pour enlever une particule de l’interface est de l’ordre de quelque mille KBT [51,52]. Une conséquence de la très haute énergie d’attachement des particules à l’interface par rapport à l’énergie thermique KBT est que les particules, une fois à l’interface, peuvent être comme irréversiblement adsorbée à l’interface [2].
[53]. Pour l’interaction entre deux particules sphériques, la somme de ces contributions s’écrit ainsi: U(d)A r 12(d 2r )
Où
d: la distance séparant les particules
U: Energie d’interaction
r: leur rayon,
A: la constante de Hamaker qui dépend des propriétés moléculaires du matériau.
Les interactions de Van der Waals entre deux particules sont généralement d’une portée effective de quelques dizaines de nanomètres et présentent une évolution divergente au contact entre les particules. La constante de Hamaker est toujours positive pour deux corps de même nature chimique, résultant en une interaction attractive, mais elle peut être négative pour des corps de nature chimique différente, ce qui génère une interaction répulsive [54].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
Chapitre I: La céramique d’hydroxyapatite
I.1. Définition et structure chimique
I.1.1. Définition
I.1.2. Structure chimique
I.2. Méthodes de synthèse et de caractérisations
I.2.1. Synthèse
I.2.2. Caractérisations
I.3. Utilisations
I.3.1. Recouvrement de prothèse
I.3.2. Comblement osseux
Chapitre II: Généralités sur les émulsions de Pickering
II.1. Formulation et caractérisations des émulsions de Pickering
II.1.1. Formulation
II.1.2. Caractérisations
II.1.2.1. Détermination du sens de l’émulsion
II.1.2.2. Détermination de la granulométrie
II.1.2.3. Détermination de la viscosité
II.1.2.4. Détermination du pH
II.2. Stabilisation des émulsions de Pickering
II.2.1. Structure et mécanismes de stabilisation de l’interface
II.2.1.1. Structure de l’interface
II.2.1.2. Mécanismes de stabilisation
II.2.2. Mouillage des particules et positionnement à l’interface
II.2.3. Mesure de l’angle de contact
II.2.4. Aspect énergétique
II.2.5. Interaction entre particules à l’interface
II.3. Les phénomènes d’instabilité
II.3.1. Sédimentation et crémage
II.3.2. Floculation
II.3.3. Coalescence
II.3.4. Mûrissement d’Ostwald
II.3.5. Inversion de phase
Chapitre III: Applications des émulsions de Pickering dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique.
DEUXIEME PARTIE: TRAVAIL EXPERIMENTAL
I. Objectifs
II. Cadre d’étude
III. Matériel et méthodes
III.1.Matériel
III.1.1. Appareillage et verrerie
III.1.2. Matières premières
III.1.2.1. Phase aqueuse
III.1.2.2. Phase huileuse
III.1.2.3. Particules solides
III.1.2.4. Autres composés utilisés
III.2. Méthodes
III.2.1. Synthèse de l’hydroxyapatite
III.2.2. Formulation de l’émulsion
III.2.1.1. Préparation d’une phase huileuse dispersante
III.2.2.2. Emulsification
III.2.3. Caractérisations des émulsions
III.2.3.1. Examen macroscopique
III.2.3.2. Détermination du sens
III.2.3.2.1. Mesure de la conductivité
III.2.3.2.2. Test aux colorants
III.2.3.3. Mesure du pH
III.2.3.4. Détermination de la taille des gouttelettes
IV. Résultats
IV.1. Examen macroscopique
IV.2. Sens des émulsions
IV.2.1. Valeurs de la Conductivité.
IV.2.2. Test aux colorants
IV.3. Valeurs du pH
IV.4. Taille des gouttelettes
V. Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
INTRODUCTIO
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