Analyse des déterminants de la performance financière d’une entreprise

Une entreprise est une unité institutionnelle, mue par un projet décliné en stratégie et/ou en politiques et plans d’action, dont le but de produire et de fournir des biens ou des services à destination d’un ensemble de clients ou usagers.

Aujourd’hui, dans un environnement économique marqué par la globalisation financière et la libéralisation des marchés, l’entreprise est exposée à un univers concurrentiel plus élargi. En effet, les entreprises étrangères offrent les mêmes types de biens et services à des prix beaucoup plus compétitifs. Alors pour survivre, les entreprises nationales doivent obligatoirement jouer sur des critères plus sélectifs dont le plus important est la performance. D’une manière générale, la performance est « la raison d’être des postes de gestion, elle implique l’efficience et l’efficacité » (FRIOUI, 2001 :75). En ce sens la performance est l’aptitude à obtenir de meilleurs résultats, en fournissant un minimum d’effort et en se comportant pertinemment afin d’atteindre les objectifs escomptés.

Généralités sur la performance 

Les entreprises qui ont une vision à long terme de leurs activités définissent leur plan d’action stratégique s’exécutant de façon annuelle. Afin d’atteindre ces objectifs, elles doivent déployer d’importantes ressources et bien mener les activités afin d’atteindre l’efficience.

A la fin de chaque année un bilan doit être établit afin de vérifier si les réalisations obtenues sont en phase avec les attentes prévisionnelles. Les résultats peuvent être soit catastrophiques pour plusieurs raisons (écarts négatifs), soit stables (écarts nuls), soit encore encourageants pour l’avenir (écarts positifs). La notion de performance constitue un centre d’intérêt dans le cas où l’entreprise veut mesurer les bons résultats qu’elle a obtenus. Il ne suffit plus seulement d’obtenir des marges bénéficiaires à la fin de chaque exercice mais il faut pouvoir les maintenir en progression croissante.

La notion de performance

Elle englobe le concept de performance en général au départ avant d’aborder la définition financière du mot.

BOURGUIGNON (1995 :60) remarque que le terme de performance est largement utilisé sans que sa définition fasse l’unanimité. En revenant aux origines étymologiques, on constate que le terme français et le terme anglais sont proches et signifient l’accomplissement pour évoquer par la suite l’exploit et le succès. Le mot performance puise ses origines dans le latin « performare » et a été emprunté à l’anglais au XVème siècle et signifiait accomplissement, réalisation et résultats réels. En effet « to perform » signifie accomplir une tache avec régularité, méthode et application, l’exécuter et la mener à son accomplissement d’une manière convenable. Le mot a été introduit en français dans le domaine des courses de chevaux à propos des résultats d’un cheval. Il s’est étendu au sens d’exploit, puis de capacité et enfin d’action. Pour ce même auteur, la performance renvoie à quatre significations majeures:

 les résultats de l’action : la performance correspond alors à un résultat mesuré par des indicateurs et se situant par rapport à un référant qui peut être endogène ou exogène.
 le succès : la performance renvoie à un résultat positif, et par la même aux représentations de la réussite propres à chaque individu et à chaque établissement.
 l’action : la performance désigne simultanément les résultats et les actions mises en œuvre pour les atteindre, c’est à dire un processus.
 la capacité : la performance renvoie alors au potentiel.

Pour MACHESNAY (1991 : 91), la performance de l’entreprise peut se définir comme le degré de réalisation du but recherché. L’analyse des buts fait apparaître trois mesures de la performance :
 l’efficacité : le résultat obtenu par rapport au niveau du but recherché.
 l’efficience : le résultat obtenu par rapport aux moyens mis en œuvre.
 l’effectivité : le niveau de satisfaction obtenu par rapport au résultat obtenu.

Enfin LORINO (1997 : 102) limite la performance à tout ce qui contribue à améliorer le couple valeur – coût (à contrario, n’est pas forcément performante ce qui contribue à diminuer le coût ou à augmenter la valeur isolément). Dans la même optique, GIRAUD & al. (2004 :65) soutiennent qu’« Historiquement, on est passé d’une conception assimilant performance et réduction des coûts, à une définition plus large appréhendant la performance comme un couple coût/valeur.

La performance a de ce fait plusieurs dimensions complémentaires: la performance économique, financière, sociale, humaine, managériale, technologique, commerciale, sociétale, stratégique, et organisationnelle. Elles doivent être hiérarchisées en cohérence avec la stratégie de l’entreprise. Les définitions citées précédemment, montrent que la performance est associée à l’efficacité, à l’efficience et à la pertinence. « La performance serait alors la résultante d’une triangulaire » (JACOT & al, 1999 :24).

Typologie de la performance 

La performance tend à être abordée dans une logique plus globale que la seule appréciation de la rentabilité pour l’entreprise ou pour l’actionnaire. La performance de l’entreprise résulte aussi de son intégration dans un milieu dont il importe de comprendre et de maîtriser les règles du jeu, on distingue plusieurs formes de performance : la performance économique, financière, sociale, humaine, managériale, technologique, commerciale, sociétale, stratégique, et organisationnelle.

La performance humaine

Pour LEBAS (1995 :55), la performance humaine est définie comme une question de potentiel de réalisation. La clé de la performance humaine se trouve non seulement dans les résultats passés, mais plus en amont, dans les capacités d’action des salariés, c’est à- dire, dans leur capacité à mettre en œuvre leur sens de l’initiative pour faire face aux aléas du travail.

En 1985, reprenant à son compte la célèbre formule d’Einstein, E=MC², DESCARPENTRIES (2008 : 3) suggérait de considérer l’efficacité humaine (Eh) comme résultant toujours du rassemblement de collaborateurs motivés, compétents et communiquant bien entre eux par le moyen une langue et des valeurs communes.

D’où l’Efficacité humaine, Eh, susceptible d’être libérée par un groupe humain s’exprimerait donc par : Eh=M.C.C
 M : motivation à volonté d’agir et de réussir, adhésion dynamique de chacun.
 C : compétence professionnalisme, savoir et savoir-faire (c’est la condition de l’efficacité individuelle).
 C : culture, langage commun, valeurs partagées, reconnaissance mutuelle (c’est la condition de l’efficacité collective).

La performance organisationnelle 

La performance organisationnelle concerne la manière dont l’entreprise est organisée pour atteindre ses objectifs et la façon dont elle parvient à les atteindre. KALIKA (1997 :45) propose quatre facteurs de l’efficacité organisationnelle :
 le respect de la structure formelle,
 les relations entre les composants de l’organisation (logique d’intégration organisationnelle),
 la qualité de la circulation d’informations,
 la flexibilité de la structure.

La performance stratégique et la performance managériale 

Contrairement aux visions à court terme de la performance guidée par l’appréciation boursière de la valeur de l’entreprise, certaines entreprises ont tout misé sur la performance à long terme, garante de leur pérennité. « Les sociétés qui sont arrivées à un leadership global au cours des vingt dernières années ont toutes débuté avec des ambitions qui étaient sans proportion avec leurs ressources et capacités. Mais elles ont utilisé une obsession de gagner à tous les niveaux d’organisation et elles ont entretenu cette obsession au cours des dix ou vingt ans au cours desquels elles ont conquis ce leadership global. Nous appelons cette obsession strategic intent » (HAMEL & al, 1989 : 15).

Selon ZARIFIAN (1999 : 44), la performance managériale peut aussi être appréhendée à travers la capacité du manager à répartir son temps et à coordonner les trois éléments suivants:
 l’esprit de conception : orientation et ouverture d’horizon ;
 l’habilité d’exécution : application pure et simple ;
 le doigté d’arrangement : conciliation et gestion des contradictions.

Un certain nombre de critères peuvent être utilisés pour évaluer la performance managériale :
 l’entrepreneurship : efficacité, efficience, proactivité, utilisation diagnostique des concepts.
 le leadership : confiance en soi, communication, logique de raisonnement, capacité de conceptualisation.
 la gestion des ressources humaines : utilisation sociale du pouvoir, gestion des processus et des groupes.
 la direction des subordonnés : développement, aide, support des autres, autorité, spontanéité.
 les autres compétences : contrôle de soi, objectivité relative, énergie et capacité d’adaptation.

La spécificité de la performance financière 

La performance financière peut être définie comme « les revenus issus du montant investi». Sa mesure passe en premier lieu par une opinion sur le résultat obtenu et ensuite sur le mécanisme ayant permis d’obtenir la performance. Dans toutes les entreprises elle fait l’objet d’une attention particulière car ses déterminants sont des motifs sur lesquels se basent les apporteurs de capitaux. Elle est mesurée par des ratios de rentabilité selon VERNIMMEN (2005 : 378). On distingue alors :
 la rentabilité économique ;
 la rentabilité financière ;
 les indicateurs de l’équilibre financier.

Comme le souligne DAMODARAN (2007 : 243), « Tandis que la rentabilité du capital mesure la performance globale de la société, la rentabilité des capitaux propres (RCP) mesure la performance attendue des investisseurs des capitaux propres (résultat net après impôt et charges financières) ». Ainsi quel que soit l’importance des autres déterminants, la fidélisation et la confiance des actionnaires, passe par des déterminants financiers encourageants. Le cours de l’action de l’entreprise est déterminé grâce à sa performance financière. Elle permet alors de juger si le dirigeant a pris les bonnes décisions d’investissement (rentabilité) et de financement (effet de levier).

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Table des matières

DEDICACE
REMERCIEMENTS
SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES, GRAPHIQUES ET TABLEAUX
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE
Introduction
Chapitre 1 : Généralités sur la performance
Introduction
1.1. La notion de performance
1.2. Typologie de la performance
1.2.1 La performance humaine
1.2.2 La performance organisationnelle
1.2.3 La performance stratégique et la performance managériale
1.3. La spécificité de la performance financière
Chapitre 2 : Les déterminants de la performance financière
Introduction
2.1 Les déterminants de la performance financière
2.2 Les soldes intermédiaires de gestion : la valeur ajoutée et l’excédent brut d’exploitation et le résultat net
2.2.1 La valeur ajoutée
2.2.2 L’excédent brut d’exploitation et le résultat (EBE)
2.2.3 Le résultat net : la rentabilité économique et financière
2.3 L’effet de levier financier
Chapitre 3 : La méthodologie de recherche
Introduction
3.1. Définition et identification des variables du modèle d’analyse
3.2. Les outils de collecte des données
3.2.1. L’observation directe
3.2.2. L’entretien
3.2.3. L’analyse documentaire
3.3. La méthodologie de traitement des informations
Conclusion de la première partie
Introduction deuxième partie
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA PERFORMANCE FINANCIERE DE L’IMPRIMERIE TUNDE S.A
Chapitre 4 : Présentation de l’imprimerie TUNDE S.A
Introduction
4.1. Historique et activités
4.1.1 Historique de l’Imprimerie TUNDE
4.1.2 Activités
4.2. Structure organisationnelle
4.2.1 La Direction Générale
4.2.2 La Direction Technique et la Direction Financière et Comptable
4.2.3 La Direction Commerciale et la Direction Administrative
4.3. Ressources
4.3.1 Les ressources humaines
4.3.2 Les ressources financières
4.3.3 Les ressources matérielles
Chapitre 5 : Les déterminants de la performance financière de l’imprimerie TUNDE S.A
Introduction
5.1 Présentation des déterminants de la performance financière de l’imprimerie TUNDE S.A
5.1.1. Les soldes intermédiaires de gestion (premier déterminant)
5.1.2. La rentabilité (deuxième déterminant)
Chapitre 6 : Analyse des déterminants de la performance financière et recommandations
Introduction
6.1. Analyse des soldes intermédiaires de gestion (premier déterminant)
6.2. La rentabilité (deuxième déterminant)
6.3. Analyse de l’effet de levier financier (déterminant 3)
6.4. Recommandations et conditions de mise en œuvre
Conclusion de la deuxième partie
Conclusion générale
Annexes
Bibliographie

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