L’entreprise en tant qu’unité fondamentale de l’économie de marché, est un organisme vivant implanté dans un environnement en perpétuelle évolution. Il lui est donc nécessaire d’acquérir les moyens d’une adaptation constante. Dans les pays en voie de développement comme dans les pays émergents, les entreprises évoluant dans le secteur des bâtiments et travaux publics (BTP) contribuent pour une grande partie à la croissance de l’économie. Ainsi, vu que ces pays sont en chantier, de nombreuses entreprises de ce secteur naissent, dopées par les besoins en construction d’infrastructures de développement national et d’intégration économique sous-régionale.
NOTIONS ET RISQUES DU BFR
Les notions fondamentales sur le BFR
Il est indispensable de comprendre d’abord que l’entreprise doit être capable d’assurer un certain équilibre financier. Cet équilibre résulte de la confrontation entre la liquidité des actifs (le temps de transformation des actifs en monnaie) et l’exigibilité des ressources, c’est-à dire que les emplois doivent être financés par des ressources restant à disposition de l’entreprise pendant un temps au moins égal à la durée de vie de ces emplois.
Selon RAMAGE (2001 : 71), le Fonds de Roulement (FR) est la partie des ressources durables qui concourt au financement de l’actif circulant. Il permet donc d’apprécier si l’entreprise a su faire face à ses choix stratégiques en matière d’investissement, de politique de dividende, d’endettement… et conserver une partie pour financer son cycle d’exploitation.
Le Fonds de Roulement est donc l’excédent des capitaux permanents sur les immobilisations nettes. Il représente la part des capitaux à terme avancée pour le financement du cycle d’exploitation.
Il est calculé à partir des éléments du bilan fonctionnel.
Fonds de roulement = Capitaux permanents – Actif immobilisé .
Ainsi pour fonctionner normalement, une entreprise doit financer non seulement des immobilisations mais aussi des actifs circulants (liés à l’activité d’exploitation). Elle a besoin d’un certain niveau de stock (de matières premières, d’encours et de produits finis), elle accorde des délais de paiement à ses clients. Cependant, pour la plupart des entreprises, les délais de paiement accordés par ses propres fournisseurs, qui représentent une source de financement, ne suffisent pas à financer en totalité les besoins issus du cycle d’exploitation.
Le besoin de financement de l’activité de l’entreprise comblé en partie par le fonds de roulement est appelé le Besoin en Fonds de Roulement (BFR).
Un autre élément qu’il convient de définir est la notion de Trésorerie.
La trésorerie est la différence entre les ressources dont disposent l’entreprise et les emplois mis en œuvre pour la réalisation de l’activité. Les ressources comprennent des ressources stables (liées au cycle d’investissement de l’entreprise) et des ressources induites par l’exploitation. De même, les emplois peuvent être décomposés en emplois stables et en emplois liés à l’exploitation.
Selon MARION (2004 : 44), la trésorerie (solde) est la différence entre les liquidités (actif) et les concours bancaires à court terme (passif). Elle peut aussi être appréhendée par rapprochement du fonds de roulement et du besoin en fonds de roulement.
Trésorerie nette = Fonds de roulement – Besoin en Fonds de Roulement .
Ainsi, plus le BFR est réduit plus la trésorerie est importante ce qui est synonyme d’une structure financière solide.
Etant donné que notre étude porte sur l’analyse de la gestion du BFR, nous allons définir plus précisément dans cette section ce qu’est le BFR avant de procéder à son analyse.
Origine du Besoin en Fonds de Roulement
Selon BOBOT et VOYENNE (2007), Le BFR est un besoin financier qui résulte du décalage entre les sorties et entrées d’argent provoqué par l’exploitation de l’entreprise ; ce besoin financier entraîne un déséquilibre financier qu’il faut nécessairement combler en temps et en heure par des ressources financières à due concurrence.
ROUSSELOT (1999 : 16) soutient que le BFR peut être défini comme « le besoin de financement qu’entraîne essentiellement le déroulement permanent du cycle achat/production/vente. Il est donc d’un caractère inéluctable, car lié à l’activité courante de l’entreprise ». C’est alors ce cycle d’activité qui est à l’origine du BFR.
Si l’on résume de manière simplifiée le BFR à l’ensemble (Stocks + Clients – Fournisseurs), on peut dire que la détention de stocks et de créances « coûte » à l’entreprise. Le crédit obtenu des fournisseurs vient un peu alléger ce besoin de financement mais, pour nombre d’entreprises, cela se révèle insuffisant, de telle sorte que la différence, souvent positive, oblige à mobiliser des ressources soit de long terme, soit de court terme pour équilibrer le bilan.
Le BFR est la différence entre des éléments de l’actif circulant (principalement stocks et créances) et des éléments du passif circulant (dettes à court terme autres que les dettes financières générées par les cycles) :
– d’exploitation (cycle achats/production/ventes) ;
– d’investissement (achat et vente d’immobilisation) ;
– de fiscalité (acomptes et règlements de l’impôt sur les sociétés).
Ces cycles révèlent en effet des décalages entre les flux réel (physiques) et les flux monétaires et financiers. Les flux réels représentant par exemple des biens ou services qui entrent ou sortent de l’entreprise ne sont pas concomitants aux flux financiers représentant des entrées ou sorties monétaires de l’entreprise.
L’analyse du besoin en fonds de roulement de l’entreprise doit se faire avec une approche à la fois statique et dynamique.
L’approche statique du BFR
Selon COHEN (1997 : 213), l’analyse statique s’appuie principalement sur l’étude du bilan considéré comme une source d’informations significatives concernant la situation financière de l’entreprise en général et sa solvabilité en particulier.
L’approche statique du BFR peut être considérée donc comme un document, qui à un instant donné et pour une entreprise, décrit la situation de ses actifs (patrimoine) et passifs qui correspondent aux emplois de fonds obtenus de ses actionnaires et de ses prêteurs ou de la richesse qu’elle a créée et conservée au fil du temps, fonds qui constituent des ressources financières.
L’approche statique du BFR peut être scindée en deux sous approches : une approche comptable et une approche financière.
L’approche comptable du BFR
D’après RIVET (2003 : 28), les postes de l’actif circulant tels que les stocks et les créances ; les postes du passif tels que les fournisseurs, sont l’expression du montant des besoins et des ressources de financement stables engendrés par l’exploitation. Cette méthode est d’autant plus précise que les bilans sont établis à des dates suffisamment proches pour correspondre au cycle d’exploitation, à condition qu’il soit inférieur à l’année. Cependant, cette condition risque d’augmenter la fréquence des opérations d’inventaire.
On peut donc scinder en deux composantes le besoin en fonds de roulement : le BFR des activités ordinaires ou BFR d’exploitation (BFRE) et le BFR hors activités ordinaires ou BFR hors exploitation (BFRHE).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
CHAPITRE 1 : NOTIONS ET RISQUES DU BFR
1.1. Les notions fondamentales sur le BFR
1.1.1. Origine du Besoin en Fonds de Roulement
1.1.2. L’approche statique du BFR
1.1.2.1.L’approche comptable du BFR
1.1.2.2. L’approche financière du BFR
1.1.3. L’approche dynamique du BFR
1.1.3.1. L’analyse du cycle d’exploitation
1.1.3.2. L’analyse de la chaine logistique de l’entreprise
1.1.3.3. L’analyse du BFR en fonction du niveau d’activité
1.1.4. Approche du BFR par les ratios
1.1.4.1. Le BFR et les ratios clients
1.1.4.2. Le BFR et les ratios fournisseurs
1.1.4.3. Le BFR et les ratios de stock
1.2. Les risques et les enjeux financiers du BFR
1.2.1. Risques et Enjeux financiers clients
1.2.2. Risques et Enjeux financiers fournisseurs
1.2.3. Risques et Enjeux financiers stocks
1.2.4. Risques et Enjeux financiers autres tiers
CHAPITRE 2 : LE PILOTAGE DU BFR
2.1. Gestion du BFR
2.1.1.Optimisation des relations entretenues avec les partenaires
2.1.1.1. Le dossier crédit
2.1.1.2. Les fichiers clients et fournisseurs
2.1.1.3. Le diagnostic clients/fournisseurs
2.1.2. Prévention et couverture du risque
2.1.3. La gestion du crédit client
2.1.3.1. La décision d’investissement en crédit
2.1.3.2. Les objectifs et les moyens de la gestion du crédit client
2.1.4. La gestion des stocks
2.1.4.1. Les motifs de détention des stocks
2.1.4.2. Le stock : une décision d’investissement particulière
2.1.4.3. Les techniques spécifiques de couverture du risque stock
2.1.5. La gestion du crédit fournisseur
2.2. Mode de financement du BFR
2.2.1. Financement du BFR par des ressources stables
2.2.2. Financement du BFR par des ressources à court terme
2.2.2.1. Financement par concours bancaires à court terme
2.2.2.1.1. Financements par mobilisation de créances commerciales
2.2.2.1.2. Financement par les crédits de trésorerie
2.2.2.2. Financement sous forme de crédits interentreprises
2.2.2.3. L’affacturage ou le factoring
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE
3.1. Le modèle d’analyse
3.2. Collecte et analyse de données
3.2.1. Outils de collecte de données
3.2.1.1. L’entretien
3.2.1.2. L’observation
3.2.2. Outils d’analyse de données
3.2.2.1. Analyse documentaire
3.2.2.2. Analyse des états d’engagement des fournisseurs et clients
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE L’ETUDE
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DE LA CSE
4.1. Historique de la CSE
4.2. Missions et Fonctionnement
4.3. Activités de la CSE
4.4. Organisation et Gestion
4.5. Présentation de la DAF
CHAPITRE 5 : DESCRIPTION DE LA GESTION DU BFR
5.1. La gestion des comptes fournisseurs
5.1.1. La procédure d’achat
5.1.2. Le processus de décaissement
5.1.2.1. Règlement au comptant
5.1.2.2. Règlement à l’échéance
5.1.3. Fichiers Evaluation des fournisseurs
5.2. La gestion des comptes clients
5.2.1. Processus d’encaissement des décomptes
5.2.2. Mesures de contrôle et de contentieux
5.3. La gestion des stocks
5.3.1. Réception de la commande
5.3.2. Sorties des stocks
5.3.3. Contrôle des stocks
5.3.4. Valorisation et comptabilisation des stocks
5.4. La gestion des comptes des autres tiers
5.4.1. La gestion des dettes fiscales
5.4.2. La gestion des dettes sociales
CHAPITRE 6 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
6.1. Analyse de la gestion des différentes composantes du BFR
6.1.1. Analyse de la gestion du compte fournisseur
6.1.2. Analyse de la gestion des comptes clients
6.1.3. Analyse de la gestion des stocks
6.1.4. Analyse de la gestion des comptes autres tiers
6.2. Analyse du BFR par les outils de gestion
6.2.1. Analyse de la structure du bilan de la CSE
6.2.2. Analyse de l’évolution du BFR de la CSE
6.2.3. Analyse du BFR par les ratios
6.2.3.1. Analyse par les ratios de liquidité
6.2.3.2. Analyse par le ratio d’équilibre financier
6.2.3.3. Analyse par les ratios de rotation
6.2.3.3.1. Délai de rotation des stocks
6.2.3.3.2. Délai de rotation des créances clients
6.2.3.3.3. Délai de paiement des dettes fournisseurs
6.3. Analyse du mode de financement du BFR prévu par la CSE
CHAPITRE 7 : RECOMMANDATIONS POUR OPTIMISER LA GESTION DU BFR
7.1. Optimisation à court terme du BFR
7.1.1. Allongement du délai de règlement/Fournisseurs
7.1.2. Raccourcissement du délai d’encaissement/Clients
7.1.3. Rationalisation de la gestion des stocks
7.1.4. Diversification des modes de financement à court terme
7.2. Optimisation à long terme du BFR
7.2.1. Une diffusion efficace de la sensibilité du cash
7.2.2. Une optimisation des processus internes
7.2.3. La mise en place d’outils de pilotage efficients
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
