Les autorités sanitaires ont toujours développé des politiques tendant à réduire les inégalités d’accès aux services de santé. La multiplication des services de santé a été un impératif pour la rencontre des besoins de la population. L’organisation des soins repose sur une base territoriale ; elle est en d’autres termes calquée sur le maillage administratif du territoire. Ces approches visent à renforcer la planification sanitaire et à distribuer équitablement les ressources du secteur de la santé.
L’objectif de la planification sanitaire est donc la répartition équitable des services de santé sur le territoire. Elle s’inscrit dans une politique d’aménagement sanitaire du territoire destinée à assurer l’efficience du systéme de soins et elle doit rendrel’offre de soins accesible à tous, en réduisant autant que faire se peut les inégalités et les disparités geographiques de santé. La planification repose sur le district sanitaire, défini par l’OMS comme «une zone administrative clairement définie, qui englobe une population et où une administration locale, sous une forme ou une autre, assume de nombreuses responsabilités pour le compte de l’administration centrale», le district sanitaire suppose ainsi une superposition entre administration centrale (département et zone opérationnelle). Chaque département peut donc comprendre une ou plusieurs zones opérationnelles de dimension comparable, composée chacune d’un seul centre de santé (CS) et un réseau de postes de santé (PS).
Cet ensemble constitue le district sanitaire et doit élaborer un plan de couverture de sa zone de responsabilité avec l’appui de l’équipe de la Région médicale. Les postes de santé sont implantés dans les communes, les chefs-lieux des communautés rurales ou les villages relativement peuplés. Le poste de santé est le fondement du système de santé. Les services du niveau périphérique constituent le pivot de la stratégie des soins de santé primaires, mais sont souvent confrontés à un problème lié à une complexité territoriale. Fait de ce constat, les questions d’allocations des ressources sanitaires dans l’espace ont suscité des réflexions car, constituant un enjeu particulier dans l’accessibilité des soins.
Les normes d’allocation du MSPAS établissent deux catégories de Postes de santé suivant leur localisation. En milieu urbain et suburbain y compris les communes, un poste de santé pour 10 000 (dix mille) habitants. Il en sera de même en milieu rural sauf dans les zones rurales peu denses où la norme sera d’un Poste de santé pour 5000 (mille) habitants. Cependant la carte sanitaire qui est l’outil de planification sanitaire, mise en œuvre depuis 2008, répertorie l’ensemble des structures et équipements de santé du territoire national et leur localisation géographique. Cependant la distribution des structures de santé laisse entrevoir un déséquilibre à l’échelle nationale malgré les efforts consentis par les autorités pour une meilleure couverture en services de santé.
L’organisation spatiale des services de santé est confrontée aux problèmes d’organisations administratives territoriales. En effet le découpage politico-administratif a produit des unités territoriales dont la variabilité pose de nombreux soucis de gestion. A l’échelle des communes d’arrondissement, la multiplication des quartiers n’obéit à aucune réglementation et l’analyse du maillage des quartiers met en évidence la prédominance des quartiers de très petites tailles et de formes très irrégulières . Cette situation est susceptible de se répercuter sur la gestion de l’action sanitaire. A notre niveau, les constations faites à l’échelle de la Ville de Guédiawaye en matière de production spatiale ont orienté notre recherche sur la sectorisation sanitaire. En effet, Guédiawaye est érigée en département en 2002, la ville de Guédiawaye fait géographiquement partie de l’agglomération dakaroise, au même titre que Pikine, Rufisque et Gorée. Située à 13 km à l’Est de la capitale, Dakar, Guédiawaye a été aménagé par l’Etat à partir de 1967 pour recaser les populations des bidonvilles de Dakar.
Problématique
La satisfaction des besoins sociaux des individus a toujours été une préoccupation majeure pour les pays et en particulier ceux qui sont en voie de développement. Dans cette partie du monde, l’insuffisance des ressources fait qu’il est encore difficile d’assurer à tous un niveau de vie soutenable. A cet effet, de nombreuses disparités d’ordre socioéconomique, culturel et spatial sont créées et s’ajoutent aux fossés qui émanent des systèmes politiques de l’époque coloniale. De nombreux efforts entrepris, pour atténuer ses disparités ont été adoptés. Dans ce cadre, s’inscrit l’adoption de la politique de l’aménagement du territoire, dans plusieurs pays, au Sénégal en particulier, afin de concevoir un ensemble de mesures et d’action volontaristes visant à mieux organiser l’espace et à utiliser un territoire de manière rationnelle, en fonction de ces ressources et potentialités, et dans le but de satisfaire, les besoins immédiats et futurs de l’ensemble de la population. Celle-ci, considérée comme une ardente obligation de toute nation concerne tout autant la santé et l’action sociale que l’éducation, les communications, l’entreprise, l’environnement etc. (Diop. A 2008) .
Cependant la question de satisfaction des besoins de la population pose un certain nombre d’inquiétudes surtout dans le domaine de la santé. En effet, l’organisation des services sanitaires telle que recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé s’avère difficile pour beaucoup de pays, même s’il a été reconnu de définir les politiques de santé en fonction de leurs réalités sociales, économiques, historiques et politiques. La démarche consiste à élaborer des choix stratégiques, des niveaux et champs d’intervention ; des objectifs fixés et la programmation des moyens affectés à cet effet afin d’assurer un accès aux soins de santé de qualité à tous les individus.
Mais au terme d’un vaste examen de la situation sanitaire, des inégalités criantes en matière de résultats sanitaires, d’accès aux soins et de coût des soins de santé pour les patients ont été mises en évidence et s’avèrent plus grandes qu’elles ne l’étaient en 1978 ; année au cours de laquelle, la conférence d’Alma-Ata s’est tenue et à cette occasion l’accent a été mis sur l’adoption des soins de santé primaires pour plus d’équité en matière de santé.
La revue documentaire : Etat des connaissances
Pour mener à bien cette présente étude, une recherche documentaire a été effectuée. Elle a permis de consulter des documents qui traitent de la décentralisation, de la décentralisation du système de santé mais aussi du maillage de manière globale et en particulier le maillage sanitaire. La synthèse bibliographique nous a permis de mieux cerner notre champ d’étude et de constituer notre problématique. De nombreux auteurs ont porté attention sur les problèmes d’accessibilité aux services de santé. Divers facteurs ont été élucidés, notamment des facteurs liés à l’accessibilité socioéconomique, l’accessibilité culturelle et l’accessibilité géographique.
En a croire ces auteurs l’analyse de l’accessibilité des structures sanitaires doit s’orienter sur les logiques qui soutendent la répartition des structures de soins. En effet, la délimitation de l’aire de responsabilité est effectuée par les autorités sanitaires sur la base de critères démographique et spatial et suivant le type de structure alors que le territoire d’un professionnel de santé est réglementé par d’autres facteurs. A cet effet, de potentiels chevauchements pourraient être à l’origine d’une forte concurrence ou des deserts médicaux. Partant de cela, nous emettons l’hypothèse que le maillage sanitaire engendre des discordances dans la gestion des aires au niveau du district de Guédiawaye ; localisé dans la banlieue Dakaroise caractérisée par une forte croissance démographique et avec elle, une production spatiale difficilement maitrisable.
Pour elucider cette question nous analyserons donc la distribution spatiale des structures sanitaires dans le District de Guédiawaye afin d’apprecier l’offre de soins par rapport aux normes de l’OMS, ensuite nous tenterons d’analyser la couverture spatiale des structures de soins ciblées à travers les marqueurs socio-spatiaux.
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Table des matières
INTRODUCTION
1. Problématique
CHAPITRE I : CADRE GEOGRAPHIQUE DE L’ETUDE
1. Processus d’occupation de l’espace
2. Structures territoriales de la ville de Guédiawaye
3. Caractéristiques sociodémographiques
CHAPITRE II: L’ORGANISATION DU SYSTEME DE SOINS DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE GUEDIAWAYE
1. L’offre en soins de santé au Sénégal
2. Distribution spatiale des structures sanitaires dans le district de Guédiawaye
CHAPITRE III : ANALYSE DU VOLUME D’ACTIVITES DES STRUCTURES DE SOINS
1. Utilisation apparente des structures de soins
2. Couverture sanitaire de la zone de responsabilité
CHAPITRE IV : MORBIDITE DIAGNOSTIQUEE DANS LES STRUCTURES DE SOINS
1. Les principales affections selon leur importance
2. Variation de la morbidité diagnostiquée
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des cartes
