Le tourisme Est-Africain

Le tourisme Est-Africain

Histoire du Rwanda

Pour comprendre le contexte dans lequel se développe le Rwanda à l’heure actuelle, il est indispensable de se pencher sur l’histoire du pays. Si la fin du XXe siècle est marquée par la tragédie du génocide, les années nonante sont aussi un tournant pour le pays aux mille collines. La compréhension du contexte économique actuel du Rwanda implique inévitablement celle du génocide et de ses origines puisque les conséquences économiques et sociales se ressentent encore de nos jours (Larousse, 2018). Au XIVe, la société rwandaise est régie par une monarchie théocratique. « Hutus » et « Tutsis » désigne alors une fonction. Un rwandais Hutus est un éleveur tandis qu’un Tutsi un agriculteur. Il n’est alors pas impossible de changer d’un qualificatif à un autre selon son métier (Larousse, 2018). Ce sont les Allemands qui découvrent en premier cette société ainsi organisée vers la fin du XVIIIe. Quelques années plus tard, en 1916, ils cèdent le territoire à la Belgique. L’église devient alors la référence politique et religieuse par conversion forcée. La reconstitution de l’histoire s’oriente vers une segmentation ethnique des Hutus et des Tutsis positionnant les Tutsis comme des humains supérieurs aux Hutus.

La segmentation s’effectue aussi en fonction des différents traits physiques de chacun, les Tutsis correspondant à des traits fins et à une grande taille sont considérés comme supérieurs semant ainsi les graines du génocide. Cette division permet aux Tutsis de prendre le gouvernement du pays avec l’appui des Belges et mène les Tutsis au monopole politique. En 1959, cette situation injuste pousse les Hutus à la révolte dont les bains de sang forcent bon nombre de Rwandais à l’exil dans les pays voisins. Les exilés en Ouganda joueront un rôle important plus tard lors de leur retour au Rwanda. Le sujet est abordé plus loin (Larousse, 2018). Remarquant que la situation au Rwanda dégénère, la Belgique envoie un gouverneur pour stabiliser le pays. Celui-ci pense calmer la situation en donnant le pouvoir aux Hutus. Avec un nouveau gouvernement établi, l’indépendance du Rwanda est déclarée le 1er juillet 1962 (Larousse, 2018). L’attribution du pouvoir aux Hutus ne stoppe évidemment pas l’anti-Tutsisme déjà en vigueur qui devient un pilier de la politique de Grégoire Kayibanda. En 1973, une épuration systématique est menée à travers tout le pays. En réponse, un coup d’État sans violence a lieu et permet de porter Juvénal Habyarimana au pouvoir. Sous sa présidence, la situation se calme un peu (Larousse, 2018).

Pendant ce temps, les immigrés rwandais présents en Ouganda créent le Front Patriotique Rwandais (FPR) avec, à leur tête, l’officier Paul Kagamé, actuel président de la République du Rwanda. En 1990, le mouvement entre en force au Rwanda. L’entrée n’est pas sans victimes. Sous la pression internationale, les massacres contraignent le gouvernement et le FPR à entrer en discussion. Il en résulte l’accord d’Arusha (Tanzanie) en juin 1992 qui baisse les tensions entre les deux parties (Larousse, 2018). Tandis que l’accord peine à trouver une concrétisation réelle, les extrémistes Hutus ouvrent, en 1993, la tristement célèbre « Radio des Mille collines », outil de propagande extrémiste anti-Tutsis (Larousse, 2018). En avril 1994, lors de son arrivée à l’aéroport de Kigali, l’avion du président Juvénal Habyarimana se fait abattre. Cet événement déclenche alors de nouvelles violences sans précédent opposant le FPR et les forces gouvernementales.

L’attentat déclenche trois mois de génocide méthodique et minutieusement planifié. Des barrages sont dressés dans l’heure qui suit à travers toutes la capitale. L’élimination de Tutsis et de Hutus protégeant les Tutsis commence. Le plan du génocide et les listes de personnes à éliminer ont été préparés depuis longtemps (Larousse, 2018). Les conséquences du génocide sont aussi énormes, désolantes. En plus des 800 000 morts en 3 mois, on peut compter 95 000 orphelins. À ceux-ci s’ajoutent les enfants victimes de sévices et de viols ainsi que les enfants-soldats (UNICEF, 2004). Ces types de victimes sont d’autant plus graves que leur traumatisme hante la population rwandaise durant encore des décennies (Larousse, 2018). Ces horreurs prennent fin le 4 juillet 1994 lorsque le FPR, vainqueur des forces gouvernementales, entre à Kigali. Il prend le pouvoir le 19 du même mois. C’est à ce moment-là aussi que Paul Kagamé est nommé vice-président et ministre de la défense. Il est élu président en 2000 en lieux et place de Pasteur Bizimungu forcé de démissionner à cause d’importants différents avec le reste du sommet de l’État (Larousse, 2018).

Problématique

Dans un contexte de croissance prometteuse soutenue par une synergie du gouvernement et du peuple peu commune aux pays africains, le Rwanda et son tourisme peuvent avoir de beaux jours devant eux. Cependant, certains points restent pour le moment problématiques. Premièrement, le génocide a considérablement dégradé l’image du pays qui (Grosspietsch, 2006, p. 1), de nos jours, subit encore de son image de pays instable. Pourtant, le Rwanda a été classé 9e nation la plus sécurisée par le World Economic Forum (WEF) en 2017 (Travel and Tourism Competitiveness Report 2017 – Reports – World Economic Forum). Deuxièmement, comme le relève l’Organisation Mondial du Tourisme (OMT) dans son rapport de 2015 (Tourisme in Africa; A Tool for Development), le tourisme est-africain possède des atouts importants dans le domaine des safaris (voir annexe I), l’expérientiel et l’authenticité. La concurrence est-africaine est alors très forte dans le tourisme. Les deux points développés ci-dessus sont des freins au développement touristique rwandais. Si le premier point porte sur la perception même du Rwanda à travers le monde, le deuxième vise l’orientation de produits alliant parfaitement l’offre disponible à la demande potentielle. Cette offre peut autant concerner des touristes venant directement dans le pays que les visiteurs des pays voisins qui peuvent prolonger leur séjour ou prendre la direction du Rwanda durant leur voyage. Ce travail a pour but d’analyser les facteurs de différenciation du tourisme au Rwanda par rapport aux autres pays d’Afrique de l’Est. Ces différences doivent permettre au Rwanda de tirer son épingle du jeu et de trouver une orientation stratégique adaptée à son environnement interne et externe pour son tourisme. En conclusion, les recommandations formulées répondent au développement et/ou amélioration de services touristiques ainsi qu’à la communication à adopter pour transformer un prospect en visiteur.

Méthodologie

La méthodologie adoptée pour parvenir aboutir à des pistes d’améliorations pour le tourisme rwandais est structurée en plusieurs parties. Il est à noter que l’auteur a pu se rendre dans chacun des trois pays permettant une observation des pays et la diffusion du formulaire. Premièrement, une revue de littérature a été rédigée dans le but de découvrir et de comprendre l’environnement rwandais. La revue reprend aussi ce qui a déjà été étudié sur le tourisme en Afrique de l’est ainsi l’image projetée du Rwanda. Finalement, elle rassemble certains types de tourismes adoptés et à adopter dans la région est-africaine. Deuxièmement, pour adapter l’offre, il est nécessaire de la connaître. À cet effet, une analyse des services touristiques proposés ainsi que leur recensement permet de comprendre correctement ce qui se fait dans le domaine touristique au Rwanda. Les offres touristiques se divisent en deux secteurs : l’offre outgoing ou tourisme émetteur et l’offre incoming ou tourisme récepteur. Ces deux types d’offres touristiques englobent des acteurs différents. L’analyse des deux points de vue a donc été effectuée.

Troisièmement, pour appréhender ce que recherche un visiteur en Afrique de l’Est, des questionnaires ont été distribués dans 3 pays différents soit au Kenya, au Rwanda et en Tanzanie. Ils ont été transmis par les réseaux sociaux, mais aussi adressés par différents tours opérateurs locaux à plusieurs de leurs clients. Il s’agit d’un formulaire unique pour les 3 pays et disponible en français et en anglais. Afin d’optimiser les résultats, une carte Google Play ou Apple Store d’une valeur de 50 $ à gagner est tirée au sort pour les personnes qui ont rempli le questionnaire. Celui-ci doit aussi permettre de visualiser le préavis du Rwanda que les visiteurs ont de l’Afrique de l’Est. Il a été structuré selon la chronologie « avant, pendant, après » le voyage. La section « pendant » regroupe les activités pratiquées, les transports empruntés et les hébergements utilisés. Une meilleure connaissance des attentes des visiteurs du Rwanda ou des visiteurs des pays voisins peut permettre d’adapter ou de créer une offre correspondante. Quatrièmement, pour parvenir à des ajustements de l’offre touristique, les éléments du contexte, de l’offre et de la demande doivent être superposés et intégrés dans des modèles permettant une compréhension et une synthèse de la situation. La matrice de Porter et les 4 P du mix marketing déclinés, ici en 6 P, ont été choisis pour permettre cette synthèse. Finalement, avec l’ensemble des informations collectées et la synthèse créée, il est possible de dresser les pistes de développement de produit les plus prometteurs et de trouver comment la communication peut être ajustée pour qu’elle soit la plus efficace possible. Ces deux points devraient permettre de transformer un prospect en visiteur.

Le tourisme Est-Africain : quelques chiffres

Le tourisme est une des industries qui a le plus haut taux de croissance. En plus de générer beaucoup d’emplois, il contribue à 9% du PIB mondial. Selon le rapport de l’UNWTO, le continent a accueilli plus de 56 millions de visiteurs en 2014 contre 26 en l’an 2000 atteignant ainsi les 36 milliards de chiffre d’affaire. Par sa variété d’activités touristiques, l’Afrique est très prometteuse. Si ces chiffres peuvent surprendre, il est à noter que le double d’entrées et de chiffre d’affaire sont pronostiqués d’ici à 2030 (World Tourism Organization (UNWTO), 2016, p. 5). Malgré ces prévisions le tourisme Africain reste pour l’instant peu exploité notamment à cause de la gestion de l’image des pays (Anbalagan & Brent, 2014, p. 81). Par son hétérogénéité, le tourisme aide à accélérer les réformes et stimule la croissance.

Le taux croissance économique est élevé dans les pays en développement et particulièrement dans le tourisme. Rassemblant ces deux critères, le tourisme rwandais, est prometteur aux investissements (World Tourism Organization (UNWTO), 2016, p. 8). De plus, son taux de rentabilité est parmi les plus haut du monde. Grace à son développement, le tourisme contribue entre autre à l’essor économique régional, à la modernisation des infrastructures, à l’augmentation de la consommation locale ainsi qu’à la diversification des exportations, à la préservation du patrimoine culturel et de l’environnement, à l’émancipation des femmes, des jeunes et des personnes marginalisées. Toutefois, le développement de produit touristique dépend de la nature des ressources disponibles (World Tourism Organization (UNWTO), 2016, p. 12). L’organisation mondiale du tourisme sépare l’Afrique en deux zones : l’Afrique du nord et l’Afrique subsaharienne. Toujours selon l’organisation, c’est la deuxième région du continent qui connait la plus grosse croissance. (World Tourism Organization (UNWTO), 2016, p. 22)

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Table des matières

Résumé
Avant-propos et remerciements
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations
Introduction
1. Contexte
1.1. Histoire du Rwanda
1.2. Le Rwanda de nos jours
1.3. Le Rwanda et ses voisins
2. Problématique
3. Méthodologie
4. État de la littérature
4.1. Le tourisme Est-Africain : quelques chiffres
4.2. Les types de tourisme d’Afrique de l’est
4.3. Les problèmes d’image du Rwanda
4.4. Potentiel touristique au Rwanda
5. Analyse de l’offre — Recensement de l’offre touristique
5.1. Activités
5.2. Hébergement
5.3. Les transports
6. Analyse de la demande — Questionnaires
6.4. Section 1 — « Qui êtes-vous ? »
6.5. Section 2 — « Profil »
6.6. Section 3 — « Préparation
6.7. Section 4 — « Votre voyage »
6.8. Section 5 — « De retour à la maison
6.9. Section 6 — « Déjà entendu parler du RWANDA ? »
6.10. Section 7 — « Je ne suis jamais allé/e au Rwanda »
7. Modèles d’analyses de marché
7.1. PESTEL
7.2. Diamant de Porter
7.3. SWOT
8. Conclusion
9. Limites et futures recherches
10. Déclaration sur l’honneur
11. Références

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