Autorisation de la direction du CAAD

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L’intégration sociale

L’intégration sociale correspond à un « processus par lequel l’individu prend place dans une société, par lequel il se socialise » (Durkheim, 1975). Cette démarche s’inscrit dans le cadre professionnel, amical, familial, sociétal, etc. La famille ainsi que le travail, la société et les amis forment une micro société avec des règles de fonctionnement différentes. Au sein de ces divers environnements se développent des interactions qui procurent à l’individu un apport riche d’expériences diverses.
Cette façon d’agir inconsciente correspond au parcours d’une personne « sans fragilité » dans le but qu’elle devienne un citoyen à part entière de la société dans laquelle elle s’inscrit. Il est observé quotidiennement au CAAD une ébauche de cette façon d’agir inconsciente. La problématique pour certains des résidents est de créer soit un nouveau réseau soit de travailler à nouveau le lien avec des réseaux existants et bénéfiques. Comme cité plus haut, il est à noter que certains d’entre eux n’ont que des réseaux « toxiques » autour d’eux qui ne leur permettent pas d’évoluer dans leur parcours de vie mais de stagner. Travailler sur la notion d’intégration permet de questionner le public concerné afin de percevoir où il se situe au niveau de son intégration et identifier ses besoins afin de tenter d’en améliorer le développement.

Pathologie psychique et intégration

Avant de développer ce concept, il paraît indispensable de relever le courant historique dans lequel s’inscrit la pathologie psychique. Pendant longtemps, la folie désignait toutes les maladies psychiques. Il n’y avait aucune distinction entre schizophrénie, troubles envahissants du développement, etc. En outre, les catégorisations comme névroses ou psychoses étaient méconnues. Les personnes malades étaient enfermées dans des asiles, mises à l’écart de la société. Comme le cite Foucault : « Son emblème était l’espace clos des asiles dont les murs servaient à séparer nettement la raison de la folie » (Foucault M, Laing R, 1972, p.115). A la lecture de cette citation, il semble clair que l’intégration des personnes « folles » n’était pas un thème primordial. En outre, des notions comme l’autodétermination ou l’autonomie n’étaient aucunement prioritaires : « C’était un espace sur lequel régnait le pouvoir du médecin » (Foucault M, Laing R, 1972, p.115). Il est à noter que les courants psychiatriques ont énormément évolué. Aujourd’hui, les personnes concernées par ces types de troubles/maladies vivent en institution ou en appartement et le médecin fait partie intégrante de l’équipe pluridisciplinaire les prenant en charge. Foucault le confirme dans son ouvrage :
« Au lieu du pouvoir absolu du médecin, nous étions sur le point de voir surgir des équipes pluridisciplinaires regroupant médecins auxiliaires, psychiatres, personnel infirmier, travailleurs sociaux en santé mentale et psychothérapeutes ». (Foucault M, Laing R 1972, p.116).

L’autonomie

L’autonomie est un point d’ancrage essentiel au sein de l’institution. Cependant, la tendance penche vers une « autonomie partielle » étant donné la maladie psychique qui dans certains cas induit un placement institutionnel à long terme.
Ce terme général que nombre de personnes utilisent, revêt quantité d’aspects complexes. Ces propos sont mis en lumière grâce à la citation suivante : « […] nous savons et éprouvons du moins qu’il est largement insuffisant d’ordonner l’autonomie pour déclencher un comportement autonome» (Hermann F, 2015,p.16). Il importe de relever non seulement la complexité du terme susmentionné mais aussi parfois le besoin d’accompagnement inhérent à un comportement autonome. L’auteur continue en disant : « Cependant, nous faisons l’expérience qu’elle peut s’accompagner. Ainsi elle devient la finalité d’un processus » (Hermann F, 2015, p.16). Il n’est pas chose aisée que de développer un projet éducatif avec une personne adulte sans pour autant l’infantiliser. Le point départ de tout objectif éducatif est l’émergence des ressources de l’usager mais aussi du professionnel. Cette étape permettra la construction d’un projet éducatif solide et plausible avec l’usager. Une attention toute particulière doit être accordée à la place donnée à l’usager au quotidien.

Ethique et accompagnement

Avant d’aborder l’accompagnement, le sujet de l’éthique doit être envisagé dans les interactions humaines afin d’accueillir l’Autre avec toute sa singularité : « l’éthique est ce qui s’oppose à l’ordre, à la classification, à la formation, au  thématisable. L’éthique c’est accueil du différent et du différend » (Depenne D,2017, p.15).
De quelle manière accompagner un individu et avec quelle distance ou proximité relationnelle ? « Il y a perte dans toute relation fusionnelle. Ainsi nous soutiendrons que la relation ne relève ni de la mise à distance ni de la fusion » (Depenne D, 2017, p.9-10). Ainsi que constaté au sein du CAAD, à l’arrivée d’un nouveau professionnel, le travail de la proximité-distance dans la relation est primordial. Au fur et à mesure des mois qui passent, un lien et un attachement se créent. Effectivement, la bonne distance se travaille quotidiennement : « La relation est donc un mouvement, un processus dynamique et infini entre deux moi » (Depenne D, 2017, p.11). Il est indispensable de pouvoir continuellement jouer sur cette distance relationnelle pour utiliser la métacognition comme outil d’analyse de l’accompagnement.
Non seulement faut-il se questionner sur une distance utile à un travail de qualité mais aussi sur la position adéquate qui permette une relation de qualité et un rythme de croisière idéal. Paul M (2012/13) précise ces questionnements en ces termes : « …Accompagner c’est « être avec » et « aller vers » et des principes au nombre de trois. Le premier est que dans la mise en relation dépend la mise en chemin, le deuxième qu’il s’agit moins d’atteindre un résultat que de s’orienter «vers » c’est-à-dire de choisir une direction et le troisième que l’action (la marche, le pas, le cheminement) se règle sur autrui soit aller où « il » va et « en même temps » que lui ce qui suppose de s’accorder à celui que l’on accompagne » (Paul M,2012/13, p.13).

Le contexte légal du CAAD

Dans les différents fondements théoriques précités, il est fait mention de l’autonomie, de l’éthique, de la pathologie ainsi que de l’intégration sociale. Ces différents aspects sont directement en lien avec la notion de droit. Il est impossible de s’intégrer sans respecter les différentes normes en vigueur qui définissent le cadre législatif dans lequel nous évoluons et servent à protéger l’individu et l’Etat.
Il contient des obligations mais aussi des droits. En outre, l’éthique professionnelle en vigueur au CAAD est en partie ancrée dans cette notion de droit avec laquelle les professionnels doivent œuvrer au quotidien. Elle reste le fondement de chaque action éducative et la cadre. De plus, les placements pénaux sont régis par des mesures particulières énoncées dans le Code pénal Suisse (CPS) qui impose à leur bénéficiaire une injonction de soins dans un milieu spécifique voire dans un milieu pénitentiaire. Dès lors, l’autonomie de ces personnes condamnées dépend aussi des libertés octroyées par le cadre légal.

 

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Table des matières

1. Introduction
1.1. Origine du questionnement et motivations
1.2. Lien avec le travail social
1.3. Bilan
1.4. Question de départ
2. Cadre conceptuel
2.1. L’intégration sociale
2.2. Pathologie psychique et intégration
2.3. L’autonomie
2.4. Ethique et accompagnement
2.5. Le contexte légal du CAAD
2.5.1. Mesures pénales
2.5.2. Placements civils
3. Problématique 
3.1. Hypothèses
3.1.1. Hypothèse 1 : Mesures civiles et/ou pénales et perception de l’intégration sociale 17
3.1.2. Hypothèse 2 : Accompagnement proposé et intégration sociale
4. Méthodologie
4.1. Le terrain
4.2. L’échantillon de recherche
4.3. Techniques de récolte des données
4.3.1. Recherche documentaire
4.3.2. Entretiens
4.4. Précautions éthiques
5. Analyse des résultats 
5.1. Méthode d’analyse
5.2. Analyse hypothèse 1 : Mesures civiles et/ou pénales et perception de l’intégration sociale
5.2.1. Mesures civiles et/ou pénales
5.2.2. Santé mentale
5.2.3. Intégration
5.3. Analyse hypothèse 2 : Accompagnement proposé et intégration sociale
5.3.1. Accompagnement
5.3.2. Stabilité psychique
5.3.3. Bénéfices et freins de l’accompagnement
5.4. Synthèse des résultats
6. Conclusions
6.1. Bilan personnel
6.2. Limites de la recherche
6.3. Difficultés rencontrées
6.4. Bilan méthodologique
6.5. Perspectives professionnelles
6.6. Nouveaux questionnements
7. Bibliographie
7.1. Monographies
7.2. Articles
7.3. Internet
7.4. Documents de cours
8. Annexes
8.1. Annexe 1 Guide d’entretien
8.2. Annexe 2 Autorisation de la direction du CAAD
8.3. Annexe 3 Analyse H1
8.4. Annexe 4 Analyse H2

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