La gestion financière est un domaine de gestion qui offre aux dirigeants d’entreprises des outils et des techniques leurs permettant de mieux appréhender leur santé financière afin de prendre les meilleures décisions possibles. Ceci passe par un diagnostic financier de l’entité afin de pouvoir déceler les forces et les faiblesses et prendre des décisions adéquates.
Les méthodes du diagnostic économique et financier
Selon CHARREAUX (2000 : 29) on distingue trois méthodes de diagnostic économique et financier à savoir l’analyse tendancielle, l’analyse comparative et l’analyse normative.
L’analyse tendancielle
Il s’agit de J’étude d’une même entreprise sur plusieurs exercices. L’analyse s’effectue nécessairement en tendance sur plusieurs exercices puisqu’elle a pour objet d’étudier le passé, pour diagnostiquer le présent et prévoir l ‘avenir. Elle s’applique également sur les états prévisionnels élaborés par l’ entreprise. Une étude sur plusieurs exercices permet de dégager des tendances d’évolutions.
Mais une évolution en tendance n’a de sens que si les éléments sont à peu près comparables d’une année à l’autre. Ainsi cela ne pourrait être le cas si l’entreprise change partiellement d’activité, de conditions d’exploitation (recours massif à la sous-traitance, …), de périmètre de consolidation ou de modification des règles comptables. En outre Le retard structurel des informations comptables (3 à 5 mois avant les états financiers de l’exercice passé) peut fausser la comparaison .
L’analyse comparative
Il s’agit de la comparaison d’entreprise similaire. L’analyse comparative consiste à évaluer les principaux soldes et ratios d’une entreprise afin de comparer ceux-ci aux soldes et ratios caractéristiques des entreprises du même secteur. L’idée de base étant, pour reprendre l’aphorisme de Baumgartner (2005: 117), qu’il ne faut pas faire plus de bêtises que ses voisins, tout particulièrement en matière de structure financière. Une entreprise n’est pas moins viable dans l’absolu: elle est simplement plus ou moins viable que d’autres. C’est également faire du benchmarking.
Mais la notion de secteur est floue, et dépend du niveau de détail choisi. Restituant l’entreprise par rapport aux firmes concurrentes, cette démarche nécessite que les informations collectées auprès des différentes entreprises du secteur soient homogènes et que l’échantillon soit suffisamment représentatif. En outre, il peut avoir des phénomènes de folie collective qui font que les valeurs d’un secteur sont provisoirement surestimées. Il appartient alors au financier de « sortir » du secteur.
L’analyse normative
Il s’agit d’un prolongement de l’analyse comparative. Elle repose sur la comparaison de certains ratios ou soldes de l’entreprise étudiée, par rapport à des règles ou à des normes déterminées à partir d’un vaste échantillon d’entreprises .
Clarification de quelques concepts liés au diagnostic
Comme énoncé plus haut en définition, le concept de diagnostic économique et financier est emprunté à la médecine où il permet d’identifier une maladie à travers ses symptômes. Le diagnostic économique et financier procède donc par trois étapes : l’identification des signes, l’identification de la maladie et la thérapeutique. Le diagnostic économique et financier a un caractère prospectif mais ne peut être réalisé sans procéder à une analyse financière (PRA TT, 2002 :45).
Quant à l’analyse financière, elle est orientée à la fois vers le passé, vers le présent et vers le futur. Elle permet d’analyser les informations comptables passées à partir de méthodes qui lui sont propres (VERNIMMEN, 2005 :74).
Cependant, pour réaliser un diagnostic ou une analyse financière, il y a un préalable: c’est là qu’intervient l’audit financier. Celui-ci permet de vérifier la sincérité et la régularité de l’information comptable contenue dans les états financiers. Il permet aussi de vérifier la conformité des états financiers aux principes comptables en vigueur. La fin des travaux se matérialise par la rédaction d’un rapport d’audit où les comptes sont certifiés ou dans le cas contraire rejetés (STERN, 2003 :1 06).
Les étapes du diagnostic économique et financier
Pour procéder au diagnostic économique et financier d’une entreprise, il convient d’agir méthodiquement par étapes (MEUNIER-ROCHER, 2008 : 11-12) :
-Etudier l’environnement de l’entreprise: son secteur d’activité, la convention collective à laquelle elle doit se référer, la concurrence, la répartition de son capital ;
-Réunir les documents comptables utiles à l’analyse : avoir à disposition les dernières liasses fiscales (bilans et comptes de résultat) mais aussi les rapports des commissaires aux comptes (selon la forme juridique de l’entreprise), connaître les méthodes comptables retenues (politique d’amortissements, méthode de comptabilisation des stocks);
-Etudier le bilan, dans ses grandes masses obtenues après quelques retraitements : Haut de bilan, Bas de bilan, calcul des «grands équilibres » du bilan ;
-Analysez le compte de résultat et calculez les « soldes intermédiaires de gestion » pour expliquer la formation du résultat ;
-Calculez les différentes formes du résultat : résultat net après impôt, résultat intégrant les amortissements (CAF);
-Utilisez les ratios nécessaires selon la forme juridique et la nature de l’entreprise.
Préalables à l’étude des états financiers
L’objectif des états financiers est de fournir une information sur la performance, la situation financière de L’entreprise et de son évolution qui soit utile à une large gamme d’utilisateurs, lorsqu’ils prennent leurs décisions économiques.
Cependant, l’approche financière des éléments du bilan constitue la mieux adaptée pour procéder à l’évaluation du patrimoine de l’entreprise. De ce fait, les postes de l’actif du bilan sont classés par ordre de liquidité croissante et les postes du passif du bilan sont classés par ordre d’exigibilité croissante. Eglem & al,(2005, 74). Cette approche, met l’accent sur le reclassement des postes du bilan.
Cependant Richard & al (2009, 4), estime que l’obtention du bilan fian financier doit respecter les nonnes suivantes
-le reclassement des éléments ;
-la restructuration ;
-le regroupement par bilan structuré.
Reclassement
En dépit du fait que les principes comptables sont universels, il reste néanmoins vrai que des différences apparaissent au niveau de l’établissement des documents comptables. Ici, le but recherché est de rendre homogènes les documents pour permettre une analyse comparative.
La restructuration
Elle consiste à transformer le bilan comptable en bilan financier. Elle sc traduit par l’élimination du bilan les éléments comptables dits de «non-valeur» pour apprécier le patrimoine financier à sa juste valeur. L’établissement d’un bilan restructuré consiste à respecter le principe de l’équilibre financier.
L’adoption du modèle du SYSCOA nous allège la tâche en raison de sa conception économique et financière. Nous allons surtout vérifier l’application rigoureuse des règles du SYSCOA avant de procéder à un éventuel redressement.
Regroupement du bilan restructuré
Il consiste à synthétiser le bilan financier (bilan restructuré) en grandes masses. Ainsi selon les objectifs poursuivis, on distingue le bilan financier condensé à sept masses, six masses et quatre masses .
Les relations financières significatives
Nous étudierons dans cette sous-section l’ensemble des notions qui permettent d’analyser la santé financière de l’entreprise pour aboutir à un diagnostic. Il s’agit de l’équilibre financier, les ratios de liquidités et de solvabilité, et le degré d’amortissement des immobilisations.
L’équilibre financier
Les concepts de Fonds de Roulement Net, de Besoin en Fonds de Roulement et de Trésorerie Nette permettent d’apprécier l’équilibre financier d’une entreprise.
Le Fonds de Roulement Net Global (FRNG)
Il peut sc définir comme l ‘excédent des ressources à long terme destiné à couvrir les emplois à court terme. Cet excédent constitue la marge de sécurité permettant de financer le cycle d’exploitation avec des ressources qui ne sont pas exigibles pendant la durée de l’exercice comptable (FORGET, 2005 : 132).
Il représente donc la partie de l’actif circulant financée par les ressources stables.
Le FRNG peut sc calculer de deux manières :
Par le« haut du bilan » :
FRNG = RESSOURCES STABLES – EMPLOIS STABLES
Et
Par le « bas » du bilan :
FRNG = EMPLOIS CJRCULANTS – RESSOURCES CIRCULANTES
Il va permettre de répondre aux besoins de financement générés par l’activité de l’entreprise (Besoin en Fonds de Roulement) .
Trois cas de figures se présente parfois comme l’atteste ELIE COHEN (2005 : 277), (un fonds de roulement peut être positif, nul ou négatif ) .
Un fonds de roulement positif signifie que les ressources stables de l’entreprise sont supérieures à l’actif immobilisé constitué, c’est-à-dire que les ressources stables couvrent les besoins à long terme de l ‘entreprise.
L’équilibre financier est donc respecté et l ‘entreprise dispose grâce au fonds de roulement d’un excédent de ressources stables qui lui permettra de financer ces autres besoins de financement à court terme.
Un fonds de roulement nul signifie que les ressources stables de l’entreprise sont égales à l’actif immobilisé constitué, c’est-à-dire que les ressources stables couvrent les besoins à long terme de l’entreprise.
Mais, même si l ‘équilibre de l’entreprise semble atteint, celle-ci ne dispose d’aucun excédent de ressource à long terme pour financer sont cycle d’exploitation, ce qui rend sont équilibre précaire.
Le fonds de roulement négatif signifie que les ressources de l’entreprise sont inférieures à l’actif immobilisé constitué, c’est-à-dire que les ressources stables ne couvrent pas les besoin à long terme de l’entreprise. La règle prudentielle de l’équilibre financier n’est donc pas respectée. Elle doit donc financer une partie de ses emplois à long terme par ses ressources à court terme, ce qui lui fait courir un risque important d’insolvabilité. Une telle situation entraîne généralement une action rapide de la part de l’entreprise pour accroître ses ressources à long terme et retrouver un fonds de roulement excédentaire.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Première partie: Cadre théorique de l’étude
Introduction première partie
Chapitre 1 : Le diagnostic économique et financier
Introduction
1.1. Définition du diagnostic économique et financier
1.2. Objectifs du diagnostic financier
1.2.1. Objectif à long et moyen terme
1.2.2. Objectifs à court terme
1.3. Les méthodes du diagnostic économique et financier
1.3.1. L’analyse tendancielle
1.3.2. L’analyse comparative
1.3 .3. L’analyse normative
1.4. Clarification de quelques concepts liés au diagnostic
Conclusion
Chapitre 2 : Mise en œuvre du diagnostic économique et financier
Introduction
2.1. Les étapes du diagnostic économique et financier
2.2. Préalables à l’étude des états financiers
2.2.1. Reclassement
2.2.2. La restructuration
2.2.3. Regroupement du bilan restructuré
2.3. Les relations financières significatives
2.3.1. L’équilibre financier
2.3.2. Les ratios liés à l’analyse fonctionnelle
2.3.3. Les ratios de rotation
2.3.4. Le degré de liquidité et de solvabilité
2.3.5. Le degré d’amortissement des immobilisations
2.3.6. Les ratios de rentabilité
2.3. 7. Les ratios d’exploitation
Conclusion
Chapitre 3 :Elaboration du modèle d’analyse
Introduction
3.1. Le modèle d’analyse
3.1.1. Les différentes phases du modèle
3.1.2. Le schéma du modèle d’analyse
3.2. Les techniques de collecte de données
Conclusion
Conclusion première partie
Deuxième partie: Diagnostic économique et financier de la SONAEC
Introduction deuxième partie
Chapitre 4 : La SONAEC et son environnement
Introduction
4.1. Historique de la SONAEC
4.2. Statut juridique
4.3. Organisation de la SONAEC
4.3.1. Le conseil d’administration
4.3 .2. La Direction Générale
4.3.3. Les départements
4.4. Ressources matérielles et financières
4.4.1. Ressources matérielles
4.4.2. Ressources financières
4.5. Fonctionnement de la SONAEC
4.5 .1. Fonctionnement général
4.5.2. Ambiance de travail
4.6. Environnement de la SONAEC
4.6.1. Environnement commercial
4.6.2. Environnement financier
4.6.3 L’environnement social de la SONAEC
Conclusion
Chapitre 5 : Diagnostic économique et financier de la SONAEC
Introduction
5 .1. Analyse de la structure financière
5.1.1. L’équilibre financier
5.1.2. Les ratios de structure financière
5.2. Analyse de la structure économique
5.2.1. Taux d’obsolescence des immobilisations
5.2.2. Interprétation du taux d’obsolescence des immobilisations
5.2.3. Ratio de productivité du travail
5.2.4. Interprétation du ratio de productivité du travail
5.3. Analyse de l’activité
5.3.1. Le chiffre d’affaires (CA)
5.3.2. Interprétation du chiffre d’affaires
5.3 .3. La valeur ajoutée (VA)
5.3.4. Interprétation de la valeur ajoutée
5.3.5. L’excédent brut d’exploitation (EBE)
5.4. Analyse de la rentabilité
5.4.1. La rentabilité commerciale
5.4.2. La rentabilité économique
5.4.3. La rentabilité financière
5 .4.4. La rentabilité sociale
5.4.5. Analyse des ratios de rentabilité
5.5. Analyse de l’exploitation
5. 5 .1. Ratios d’exploitation
5.5.2. Interprétation des ratios d’exploitation
5.5.3. Ratios de liquidité et de solvabilité
5.6. Analyse des flux financiers
5.6.1. Analyse de la politique d’investissement de la SONAEC
5.6.2. Interprétation de l’analyse de la politique d’investissement de la SONAEC
5.6.3. Analyse de la politique de financement de la SONAEC
5.6.4. Interprétation de l’analyse de la politique de financement de la SONAEC
Conclusion
Chapitre 6 : Analyse des résultats et recommandations
Introduction
6.1. Analyse des résultats
6.1.1. L’équilibre financier
6.1.2. La liquidité
6.1.3. La solvabilité
6.1.4. La rentabilité
6.2. Recommandations
6.2.1. Recommandation liée à l’équilibre financier
6.2.2. Recommandation liée à la liquidité
6.2.3. Recommandation liée à la solvabilité
6.2.4. Recommandation liée à la rentabilité
6.2.5. Autres recommandations
6.3. Conditions de mise en œuvre des recommandations
Conclusion
Conclusion deuxième partie
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
