A cette heure de la mondialisation où l’environnement hautement concurrentiel des entreprises n’autorise aucune erreur de gestion, certaines entreprises des pays en voie de développement connaissent malheureusement des difficultés de gestion et de rentabilité qui entraîne à la longue leur disparition. Au mieux des cas, ces entreprises connaissent une faillite virtuelle avec pour conséquence une trésorerie négative, une faible rentabilité; une productivité en baisse et une dégradation du climat social que viennent conclure les grèves. C’est dans le but de prévenir ces situations qu’il est mis à la disposition des responsables financiers des outils ou des ratios leur permettant de suivre de manière périodique et rigoureuse la situation financière de leur entreprise. Ces outils peuvent être utilisés aussi bien dans les entreprises de prestations de services, dans les entreprises commerciales, que dans les entreprises industrielles.
Outils et démarche du diagnostic financier
Outils du diagnostic financier
Selon KEISER (1996), les outils du diagnostic financier sont: le bilan, le compte de résultat et l’annexe. RAMAGE (2001), et DEPALLENS & al. (1997), se rejoignent dans leur idée lorsqu’ils nous disent que l’analyste utilise des informations d’origine comptable (comptes sociaux, tableaux de financement, rapports de gestion etc.) ou des informations issues de revues spécialisées ou générales. Alors comme le précise KEISER (1996), le bilan, le compte de résultat et l’annexe des comptes constituent les documents de base de l’analyste financier. Ces principaux outils dont parlent ces auteurs sont en réalité des éléments de base utilisés par l’analyste car ils lui permettent entre autres de calculer ders ratios pouvant lui servir au diagnostic. Mais ils lui permettent aussi de procéder à une analyse de l’évolution de la situation de l’entreprise au fil du temps. Ces différentes sortes d’analyse seront exposées un peu plus en détail dans la démarche. Mais il est opportun de passer en revue quelques ratios généralement utilisés par l’analyste. Il s’agit principalement du ratio de :
-rentabilité économique,
-rentabilité financière,
-productivité du capital économique,
-taux de vétusté,
-stratégie de croissance,
-croissance du chiffre d’affaires,
-capacité de remboursement et
-l’autonomie financière.
Pour LOCHARD Jean (1998), le ratio de rentabilité financière fait partie des facteurs de décisions des banquiers en face de demande d’emprunts ou de crédits. Il est utilisé par les directions au niveau d’une synthèse pour étayer un rapport ou une communication tant au personnel qu’aux actionnaires. Il peut mettre en compétition les différents centres de rentabilité ou les filiales d’un groupe. Le ratio de rentabilité économique quant à lui peut faire l’objet de comparaison à l’intérieur d’une grande entreprise entre les unités décentralisées responsables de la gestion de leurs moyens. Il permet aussi des comparaisons entre entreprises du même secteur d’activité.
Pour MEUNIER-ROCHER (2006), le ratio de productivité du capital économique permet de connaître la rentabilité des immobilisations inadéquates n’engendrant pas la hausse de chiffres d’affaires escomptée au sous emploi des immobilisations, au décalage entre l’augmentation du chiffre d’affaires et les investissements réalisés à l’existence des charges d’exploitation importantes telles que les charges de personnel, les achats divers et enfin conditions d’exploitation moins favorables que les années précédentes (crise conjoncturelle).
Le ratio du taux de vétusté quant à lui, selon MEUNIER-ROCHER (2006), permet de répondre à la question le parc d’immobilisations productives est-il jeune ou vétuste? Plus le ratio est élevé, plus les amortissements sont importants, ce qui prouve que le matériel est usé. D’une manière générale, il préférable que ce ratio ne dépasse pas les 50%. Dans le temps, ce ratio doit rester stable, ce qui signifie que l’entreprise investi régulièrement pour renouveler son matériel. Lorsqu’il diminue, le ratio indique que l’entreprise est en phase de croissance: elle élargit son parc d’immobilisations pour accroître sa production, donc ses ventes. Si le ratio est faible (<30%), les immobilisations sont jeunes. Si le ratio est élevé (>60%), l’entreprise possède un parc d’immobilisations vieillissantes.
Les ratios de stratégie de croissance permettent de répondre à la question: l’entreprise poursuit-elle une stratégie de développement interne ou externe? Il s’agit en effet, de calculer le ratio de stratégie de croissance interne et celui de croissance externe. Si le premier ratio est prépondérant par rapport au second, cela signifie que l’entreprise investit en priorité dans des machines pour gagner des parts de marché en augmentant l’offre de produits à vendre. Dans le cas inverse, l’entreprise mise sur un développement externe.
Le ratio de la croissance du chiffre d’affaires selon MEUNIER-ROCHER (2006) permet de répondre à la question: quel est le taux de croissance ou de récession de l’entreprise? Il permet de connaître l’évolution de l’activité de l’entreprise et ainsi de comparer avec les entreprises de même secteur d’activité, Cependant tout augmentation du chiffre d’affaires doit susciter au moins deux questions :
– la variation du chiffre d’affaires provient-elle d’une augmentation des prix ou d’une croissance en volume ?
– la croissance résulte-t-elle de nouveaux clients ou de nouveaux marchés, L’augmentation des charges ne doit pas excéder le taux de croissance du chiffre d’affaires sous peine de voir s’amoindrir le résultat de l’entreprise .
Le ratio de la capacité de remboursement permet de savoir dans quelle mesure l’entreprise peut rembourser ses dettes à long terme à l’aide de ses fonds propres, Pour MEUNIERROCHER (2006), les banques considèrent que trois années constituent la limite maximale (DF/CAF =3), Au-delà de ce seuil, les établissements bancaires peuvent refuser leurs concours financiers, car les risques de cessation de paiement sont trop élevés.
En conclusion de ce chapitre il est à noter que de la même manière qu’une personne doit sa faire faire de temps en temps un bilan de santé, une entreprise doit faire effectuer périodiquement un chek-up général afin de s’assurer de sa solidité. C’est le but du diagnostic financier qui sert aussi bien à l’entreprise elle-même qu’à ses partenaires. Et l’analyse des ratios permet de se prononcer sur cette santé financière de l’entreprise.
Démarche du diagnostic financier
La démarche du diagnostic financier dépend de l’objectif poursuivi par l’analyste financier. C’est ce que nous explique COHEN (1991), lorsqu’il nous dit que selon la situation de l’analyste, les objectifs du diagnostic peuvent être énoncés de façon différenciée. Et il distingue trois (03) types d’orientations assez caractéristiques: En premier lieu, nous dit-il, de nombreux analystes présentent le caractère d’un diagnostic extensif ou d’une investigation panoramique et visent à éclairer l’ensemble des caractéristiques financières importantes de l’entreprise. Un deuxième type d’analyste est orienté vers l’étude du risque de défaillance, c’est-à-dire vers l’appréciation des conditions d’équilibre financier. Le troisième type dominant d’analyse est orienté vers l’étude des performances, de leur évolution et de leurs perspectives futures. Il répond surtout aux besoins des gestionnaires internes et de certains partenaires extérieurs intéressés aux résultats futurs de l’entreprise. Notons que si ces trois premiers types d’analyses représentent les préoccupations dominantes qui orientent les démarches du diagnostic financier, il faut souligner que des préoccupations circonstancielles peuvent également aiguiller les investigations vers l’examen d’aspects particuliers de la situation ou du fonctionnement de l’entreprise. Plusieurs auteurs se tournent vers le troisième type d’analyse orientée vers l’étude des performances, de leur évolution et de leurs perspectives et alors orientent leur démarche dans ce sens. Ainsi, VERNIMMEN (2007) nous donnent un plan en quatre (04) étapes qui se résume en cette phrase «La création de richesse nécessite des investissements qui doivent être financés et être suffisamment rentables ».
Il faudra alors analyser comment l’entreprise crée de la richesse, les investissements, les moyens de financement et la rentabilité. Mais il nous précise qu’au préalable l’analyste doit d’abord bien comprendre l’activité et les choix comptables effectués par l’entreprise. Presque tous les auteurs rejoignent un peu sa démarche globale. Ainsi, RAMAGE (2001), nous donne cinq (05) étapes: l’analyse de l’activité et des résultats, l’analyse de la structure financière du bilan, l’analyse de la rentabilité et du risque, l’analyse de la défaillance et de la prévention des risques et l’analyse de la trésorerie. MEUNIER ROCHER (2006), elle, nous donne plutôt cinq (04) étapes qu’elle résume ainsi: l’étude de la structure financière, l’étude de l’exploitation, l’étude de la solvabilité, et l’étude la solvabilité. Quant à HOARAU (2001), la démarche se résume en deux principales phases: L’observation qui consiste à déterminer l’ensemble à observer, à collecter l’information, à définir les objectifs du diagnostic et à prendre en compte les jeux d’acteurs; puis la compréhension et l’interprétation qui consiste à retraiter l’information comptable, à construire les représentations pertinentes et à choisir les normes de référence.
LEBRATY & al. (1994), nous donnent un canevas type du diagnostic financier et estiment que la méthodologie du diagnostic se résume à la structure de l’activité, à la structure de la rentabilité et à la structure de la liquidité. Pour chacune de ces rubriques, l’analyste dégage des forces et faiblesses. LEBRATY & al. (1994), eux, rejoignent en partie HOARAU (2001), lorsque dans sa démarche résumée en trois (03) principales phases, il nous parle d’identification des objectifs du diagnostic, de la collecte et du traitement de l’information pour produire des indicateurs financiers pertinents et la formulation des conclusions. GENSSE & al. (2001), quant à eux, rejoignent l’idée de LEBRATY & al. (1994) et HOARAU (2001) lorsqu’ils nous parlent de la collecte d’informations et du retraitement de l’information. Mais lui, renchérit par la formulation des hypothèses et les travaux d’approfondissement. Enfin, DEPALLENS & al (1997), résument leur démarche en trois (03) étapes: l’identification des signes, symptômes ou syndromes qui révèlent les difficultés financières présentes ou à venir, l’identification des causes des difficultés et la recommandation des actions de correction destinées à faire disparaître les difficultés et les dysfonctionnements.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE: CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
Chapitre 1 : Le diagnostic financier
1.1. Objectifs du diagnostic financier
1.2. Utilisation du diagnostic financier
Chapitre 2 : Outils et démarche du diagnostic financier
2.1. Outils du diagnostic financier
2.2. Démarche du diagnostic financier
Chapitre 3 : Méthodologie de l’étude
3.1. Modèle d’analyse
3.2. Méthode de collecte des données
DEUXIEME PARTIE: CADRE PRATIQUE DE L’ETUDE
Chapitre 4 : Présentation de la Société des Huileries du Bénin
4.1. Présentation générale de la SHB-BOHICON
4.1.1. Historique et activités
4.1.1.1. Historique
4.1.1.2. Activités
4.1.2. Structure organisationnelle
4.2. Présentation de quelques données techniques de la Société
4.2.1. Evolution des quantités produites et vendues
4.2.2. Evolution du chiffre d’affaires
4.2.3. Comparaison entre la quantité de graines réceptionnées et la quantité de graines triturées
Chapitre 5 : Présentation et analyse des résultats
5.1. Création de richesse
5.1.1. Présentation des bilans fonctionnels de 2006 à 2009
5.1.2. Taux de croissance du chiffre d’affaires, de la Valeur ajoutée et du résultat net
5.2. Analyse économique et financière de la SHB-BOHICON
5.2.1. Analyse économique de la SHB-BOHICON
5.2.1.1. Stratégie de croissance de la SHB-BOHICON
5.2.1.2. Potentiel de production, intensité d’investissement, degré d’obsolescence des immobilisations et productivité du capital économique
5.2.2. Analyse de la structure financière de la SHB-BOHICON
5.3. Analyse de la structure de financement et de la rentabilité de la SHB-BOHICON
4.3.1. Structure de financement
5.3.2. Analyse de la rentabilité et de la liquidité de la SHB-BOHICON
5.4. Bilan synthétique des forces et faiblesses et recommandations
5.4.1. Bilan synthétique: forces et faiblesses
5.4.2. Recommandations
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
