L’objectif général de toute entreprise est d’assurer la pérennité et la continuité de son exploitation. A l’intérieur de l’entreprise, on se « bouscule » pour atteindre les objectifs définis par le Top management.
La vie de l’entreprise se subdivise en cycles (achats-fournisseurs, ventes-clients, immobilisations, stocks et en-cours, trésorerie, emprunts et dettes financières…). Le cycle de la trésorerie joue un rôle central dans la vie de l’entreprise et particulièrement celle de la banque du fait de la position sensible qu’il occupe. Il est au cœur des mouvements ou flux financiers (espèces, chèques, opérations avec les institutions financières). Ainsi le trésorier se présente comme une nécessité. La trésorerie est au cœur de la gestion financière de l’entreprise, « la gestion de la trésorerie constitue son bras armé. Autrefois simple élément de la direction financière de l’entreprise, la trésorerie est dorénavant une entité cohérente et multiforme qui dévient dans la grande entreprise la manifestation opérante de la fonction financière, cela au moment où cette dernière assume un rôle stratégique croissant ».
Les principales opérations de la trésorerie bancaire
Dans le domaine bancaire, la gestion de la trésorerie va au-delà du simple suivi de l’encaisse. Il est question d’affecter en valeur relativement exacte, les fonds au bon endroit, au bon moment et dans la bonne devise. L’objectif est de maximiser les produits générés par ces placements et de réduire autant que possible les charges de financement tout en contrôlant les risques. C’est ainsi que la banque procède à des opérations de couverture, d’arbitrage et de spéculation.
La couverture
Elle consiste à la mise à disposition des fonds (en monnaie locale ou en devise) relatifs à un engagement de placement pris par la banque ou à une transaction effectuée pour le compte d’un client. Elle est fortement influencée par les cours des différents taux de change sur le marché au moment de l’exécution de la couverture. L’impacte sur la trésorerie n’est plus à démontré puisqu’au moment de l’exécution de l’ordre, le cours de la devise peut subir des fluctuations. Il se pose souvent un problème de risque de change auquel le trésorier de la banque est confronté.
Plusieurs instruments de couverture restent disponibles pour endiguer les incertitudes relatives aux fluctuations des taux d’intérêts. ROUYER & al (2003 :158) présentent ces différents instruments comme des paravents qui permettent aux structures qui savent en faire don usage des e prémunir contre des variations de taux qui pourraient pénaliser leur résultat.
L’arbitrage
L’arbitrage consiste à procéder à des opérations en vue de tirer profit des différences de cours entre deux valeurs similaires sur la même place, ou entre deux places différentes sur la même valeur.
Selon DEBEAUVAIS & SINNAH (1992 :89), l’arbitrage est une technique qui consiste à identifier les insuffisances de toute nature du marché et d’en tirer profit sans aucune prise de risque. Le trésorier de la banque prend continuellement des décisions relatives aux placements à effectuer, en termes de montant, de durée de placement, de type de placement et de niveau de risque. Il s’agit d’un arbitrage permanent basé sur des simulations ou des comparaisons effectuées en terme de gains (intérêts) ou de frais (agios débiteurs) et même de montant placé sur une durée plus ou moins longue afin de rentabiliser au moindre coût les excédents de trésorerie. Par contre, lorsqu’il s’agit pour la banque de se financer, la simulation porte essentiellement sur les taux d’intérêts offerts par les différents emprunteurs par rapport à la durée et aux montants proposés. Les outils généralement utilisés à part les logiciels de gestion de trésorerie sont des tableurs.
La spéculation
La spéculation peut être définie comme une opération financière ou commerciale qui consiste à profiter des fluctuations naturelles du marché pour essayer d’en tirer des bénéfices. Bien qu’elle représente l’un des paramètres importants pour une bonne gestion de la trésorerie, elle comporte néanmoins des risques assez variés et à des degrés divers. Dans une étude présentée dans la revue Economique Internationale par TRIONFETTI (2008 : 13), on lit : « On montre en particulier que dans ces deux pays (Argentine et Corée), les banques défaillantes sont également celles qui, dans les années précédentes exhibaient les niveaux de rentabilité les plus élevés allant de paire avec les prises de risques élevés de nature spéculative. On conclut à la nécessité de renforcer le dispositif de gestion des risques et de contrôle prudentiel des banques dans les pays émergents afin de limiter les comportements spéculatifs » .
La banque est alors obligée de gérer les risques liés à la spéculation. Elle est due à la libéralisation financière. Elle peut être provoquée ou manipulée grâce à des fuites d’informations à caractère financier ou économique exposant ainsi les banques à des risques qui nécessitent d’être maitrisés.
Opération de change
Selon DEBEAUVAIS & SINNAH (1992 : 109), une opération de change est une opération de conversion d’une devise en une autre devise. Il en existe différentes catégories avec le change manuel, le change comptant, le change à terme ou le swap de change. Toutes ces opérations impliquent un échange entre 2 devises.
Opérations emprunts/prêts
« La trésorerie peut à un moment se trouver en situation « liquide », dans ce cas, le trésorier peut placer son excédent sur le marché interbancaire ou acheter des titres du marché monétaire ou financier » (DOC-ETUDIANT, 2011). En cas de besoin de trésorerie, il peut emprunter auprès des autres banques ou aller au refinancement auprès de la banque centrale.
Opérations en pension livrée
Selon SION (2006 : 47), La technique de la pension livrée se caractérise par un échange de titres contre de la liquidité pour une période déterminée. La pension livrée est régulièrement demandée en garantie des prêts et emprunts de trésorerie par les intervenants sur le marché interbancaire. La pension livrée est donc une opération particulièrement importante, notamment dans les périodes de crise, puisqu’elle sécurise le prêteur, par la remise de titres contre ses liquidités, et qu’elle permet à l’emprunteur de se refinancer avec de bonnes conditions de taux d’intérêt.
Opérations de rapatriement des recettes d’exportation
Les avoirs à l’extérieur représentent des fonds disponibles sur les comptes d’une banque donnée chez ses correspondants à l’étranger. Le rapatriement des fonds consistent à rétrocéder ces fonds à la banque via la Banque Centrale lorsqu’ils atteignent un plafond donné : cent (100) millions de F CFA dans la zone UEMOA. L’objectif du rapatriement est de financer l’économie nationale.
Opérations du suivi quotidien de la réserve obligatoire
La réglementation bancaire impose aux établissements de crédit la détention d’un minimum d’actifs liquides. Cette obligation prend la forme de réserves obligatoires qui représentent un pourcentage des dépôts collectes. La réserve obligatoire est de 5% dans l’UEMOA (DE COUSSERGUES, 2007 :187).
La gestion des risques liés à la trésorerie
Les entreprises, quelque soit leurs secteurs d’activités, leurs tailles ou leurs statuts juridiques, sont confrontées à un certain nombre de risques. Ceux-ci peuvent être de nature financière, organisationnelle, procédurale ou autre. Dès lors, leur réalisation peut conduire à des pertes financières ou entraver la performance de l’entreprise. La volonté de les maîtriser peut conduire à des opportunités qui s’inscrivent dans la stratégie globale des managers.
Définition et types de risques
Les risques constituent une menace pour la création de valeur à tous les niveaux dans l’entreprise. Pour cette raison, savoir et pouvoir les appréhender, les mesurer et les maîtriser, devient un impératif.
Définition
BERNARD (2006 :68) définit le risque comme « un événement éventuel dont la survenue réelle est susceptible de provoquer un dommage non négligeable à l’organisation ». Cette définition montre que le risque est un fait qui peut nuire à la stabilité du système de l’organisation, avec pour conséquences la réduction des chances d’atteindre les objectifs fixés. DESROCHES & al (2003 :44), définissent le risque comme une grandeur à deux dimensions ; la première est une probabilité qui donne une mesure de l’incertitude que l’on a sur la deuxième des conséquences, en termes de quantités de dommages, consécutifs à l’occurrence d’un événement redouté. L’IFACI (in RENARD, 2006 :125) reprend, d’ailleurs, une définition qui incite à prendre des mesures pour sa maitrise. Selon cette institution, le risque « est un ensemble d’aléas susceptibles d’avoir des conséquences négatives sur une entité et dont le contrôle interne et l’audit ont pour mission d’assurer autant que faire ce peut la maitrise ».
Cependant, BAPST & al (2002 :1) ont essayé de rendre cette définition plus dynamique. Pour lui c’est une : « incertitude, menace ou opportunité résultant d’une action ou d’une inaction que l’entreprise doit anticiper, comprendre et gérer pour protéger ses actifs, atteindre ses objectifs dans le cadre de sa stratégie et créer de la valeur ».
Cette dernière définition met en évidence la notion d’opportunité comme étant un risque En effet, l’opportunité est considérée comme une situation pouvant être profitable à une organisation, donc favorable à son activité. Cependant, cette définition ne précise pas qu’il y a des précautions à prendre pour cette catégorie de risque. A ce sujet, RENARD (2007 :138) pense que : prendre un risque, est une stratégie habituelle dans une organisation compétitive qu’il faut prendre à bon escient et donc identifier les facteurs rentrant dans l a catégorie des risques considérés comme une opportunité ».
En résumé, nous pouvons définir le risque comme un ensemble de faits susceptibles de remettre en cause la mise en œuvre ou l’existence d’une activité. Ces causes peuvent être de source interne à l’organisation. Il convient aussi de présenter la gestion des risques comme un ensemble de moyens permettant de gérer de manière ciblée les dangers auxquels la banque est exposée.
Types de risques liés au processus
L’exécution des tâches de toute fonction génère des risques. En ce qui concerne les fonctions du cycle trésorerie, les risques qu’elles engendrent peuvent être classés, selon LERY (1999 : 48-51), en deux catégories : les risques financiers et les risques opérationnels de trésorerie.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
Chapitre 1 : LA GESTION DE LA TRESORERIE BANCAIRE
1.1. Le concept de la trésorerie
1.1.1. Définition de la trésorerie
1.1.2. Les objectifs de la gestion bancaire
1.2. Les Principales opérations de la trésorerie bancaire
1.2.1. La couverture
1.2.2. L’arbitrage
1.2.3. La spéculation
1.2.4. Opération de change
1.2.5. Opérations emprunts/prêts
1.2.6. Opérations en pension livrée
1.2.7. Opérations de rapatriement des recettes d’exportation
1.2.8. Opérations du suivi quotidien de la réserve obligatoire
1.3. La gestion des risques liés à la trésorerie
1.3.1. Définition et types de risques
1.3.1.1. Définition
1.3.1.2. Types de risques liés au processus
Chapitre 2 : ANALYSE DE LA GESTION DE TRESORERIE BANCAIRE
2.1. Les outils et mécanismes de gestion de la trésorerie bancaire
2.1.1. Les outils de gestion de la trésorerie bancaire
2.1.1.1. Le marché monétaire
2.1.1.2. Le marché des changes
2.1.1.3. Les outils de gestion actif-passif
2.1.2. Le processus de gestion de la trésorerie bancaire
2.1.2.1. Analyse prévisionnelle de liquidité
2.1.2.2. Ajustement ou suivi de la liquidité
2.1.2.3. Le nivellement des comptes en devise
2.1.2.4. Suivi de la position extérieure
2.1.2.5. Le système d’information de la trésorerie
2.2. Les indicateurs de performance de la trésorerie
2.2.1. Les indicateurs de liquidité
2.2.1.1. Le ratio de liquidité
2.2.1.2. Le ratio de l’équilibre de la structure financière
2.2.2. Les indicateurs du bilan
2.2.2.1. L’équilibre actif-passif
2.2.2.2. Coefficient de rendement sur les opérations de trésorerie
2.2.2.3. Le ratio emploi ressources
2.2.2.4. La concentration des dépôts
Chapitre 3 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE
3.1. Le modèle d’analyse
3.2. Les outils de collecte des données
3.2.1. Les entretiens
3.2.2. L’observation
3.2.3. L’analyse documentaire
3.2.4. Le questionnaire
DEUXIEME PARIE : CADRE PRATIQUE DE L’ETUDE
Chapitre 4 : PRESENTATION GENERALE D’ECOBANK NIGER
4.1. Mission et organisation
4.2. Activités
4.3. Les comités
4.3.1. Le comité de Direction
4.3.2. Le comité de crédit
4.3.3. Le comité de gestion actif passif (ALCO)
4.3.4. Le comité de gestion des ressources humaines
4.3.5. Le comité de service clientèle
4.3.6. Le comité de prêt au personnel
4.3.7. Le comité TOD’S
4.3.8. Le comité de dépenses
4.3.9. Le comité de discipline
Chapitre 5 : LA GESTION DE LA TRESORERIE A ECOBANK-NIGER
5.1. Rôle de l’entité de trésorerie
5.1.1. Les missions du trésorier d’Ecobank-Niger
5.1.2. Les attributs du trésorier d’Ecobank-Niger
5.2. Les opérations de transferts
5.2.1. Les transferts émis
5.2.2. Les transferts reçus
5.3. Les opérations d’exécution des opérations de la trésorerie
5.3.1. Les opérations de change
5.3.1.1. Les achats de devises
5.3.1.2. La vente de devises
5.3.2. Les opérations de dépôt, de titres, d’emprunts et de placements interbancaires
5.3.2.1. Les dépôts
5.3.2.2. Les emprunts
5.3.2.3. Les placements interbancaires
5.3.2.4. Gestion des portefeuilles titres
5.3.3. Les opérations avec les correspondants
5.3.3.1. L’approvisionnement de compte
5.3.3.2. Le nivellement de compte
5.3.3.3. Le rapatriement des fonds
5.3.3.4. La compensation des soldes
5.4. Les outils de suivi journalier de la trésorerie
5.4.1. La balance journalière
5.4.2. Le point de liquidité XOF
5.4.3. Le point de liquidité journalier
5.4.4. Le Blotter, Rates
5.4.5. Les opérations interbancaires
5.4.6. Les facteurs autonomes de variation de la liquidité bancaire
5.4.7. L’état des CREDOC (crédit documentaire) et les déposits
5.5. Etablissement de la situation générale de la trésorerie
5.5.1. La situation de la trésorerie locale
5.5.1.1. Ecobank-Niger en situation de demandeur de fonds
5.5.1.2. Ecobank-Niger en situation d’offreur de fonds
5.5.2. La situation de la trésorerie extérieure
5.5.2.1. Ecobank-Niger en position d’acheteur de devises
5.5.2.2. Ecobank-Niger en position de vendeur de devises
5.5.3. Le respect des normes de gestion et des normes prudentielles
Chapitre 6 : ANALYSE DE GESTION DE LA TRESORERIE D’ECOBANK-NIGER
6.1. La gestion Actif-Passif à Ecobank-Niger
6.1.1. Présentation du dispositif de gestion actif-passif d’Ecobank-Niger
6.2. Les outils de la gestion actif-passif à Ecobank-Niger
6.2.1. La gestion du bilan
6.2.1.1. Les ratios de gestion
6.2.1.2. Les ratios réglementaires
6.2.2. La gestion des risques financiers
6.2.2.1. La gestion du risque de liquidité
6.2.3. La gestion du risque de change
6.2.4. La gestion du risque du taux d’intérêt
6.3. Les Propositions de la cellule de gestion Actif-Passif: Illustration de la réduction du coût des ressources
6.4. Analyse des résultats
6.4.1. Le fonctionnement de la cellule de gestion actif-passif
6.4.2. Les outils de gestion des risques : le risque de liquidité
6.5. Recommandations
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
