La microfinance a un rôle déterminant en matière de développement socio-économique et constitue un outil de lutte contre la pauvreté. Elle consiste à offrir des services financiers de proximité adaptés aux besoins des populations démunies. La meilleure manière de lutter contre la pauvreté dans nos pays africains est de parvenir à créer de la croissance économique. Mais comment créer cette croissance quand sur la terre entre 600 millions et 1,2 milliard des personnes adultes ne peuvent en aucun cas trouver une embauche dans nos pays en voie de développement ou encore toute personne vivant avec moins de 1,25 dollar américain par jour ajusté à la parité du pouvoir d’achat(PPA) (ENGHOM, 2009: 74).
Les institutions de microfinance africaines sont généralement plus fragiles, et beaucoup d’entre elles n’ont pas atteint le stade de la pérennité financière (Hadenenberg, al.2007:217).
GENERALITE SUR LA GESTION DE CREDITS
Concept de microfinance
Il existe plusieurs définitions de la microfinance. Elle désigne les dispositifs permettant d’offrir des crédits de faible montant (« microcrédits ») à des familles pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises(CGAP.2012).
La microfinance couvre actuellement quatre grandes notions :
– elle désigne la mise en place des financements spécifiques (des microcrédits), en faveur de personne non « bancables » pour mener des activités génératrices de revenus ;
-elle vise à l’extension de la bancarisation des populations exclues du secteur bancaire, en offrant la possibilité de disposer d’un compte en banque pour y déposer leurs économies et servir de support à des opérations de crédit ;
-elle favorise des opérations de sécurisations de l’épargne et d’octroi de crédits ;
-elle joue un rôle de fourniture et de services non bancaires, financiers les micro assurances (Lhériau 2009 : 37-38) :
Notion sur la gestion des crédits
Pour Bohw-Bawerk cité par (Raymond, 1970 :143), le crédit est l’échange d’un bien présent contre un bien futur. Le crédit peu aussi être défini comme étant un acte de confiance entre le préteur et l’emprunteur de la monnaie contre une rémunération d’une prestation donnée. C’est la confiance donc qui caractérise principalement le crédit, car ce dernier est cédé volontairement par le créancier dans un temps quelconque moyennant une rémunération, d’un pourcentage fixé suivant les règles d’une institution. En conclusion, on peut définir le crédit comme un acte de confiance entre le créancier détenteur d’une marchandise en lui remettant des fonds sans contrepartie directe et en remboursant à un taux calculé lors de l’échéance convenue.
Rôle du crédit
Le crédit joue un rôle important dans l’économie, « dans le monde moderne, le crédit est une force incomparable, c’est le levier essentiel des affaires, sans lui, les entreprises traîneraient misérablement, incapable de se développer, avec lui les possibilités de la production et des échanges deviennent infini. C’est le principal facteur du progrès de l’humanité » (SEZE ,1978).
Différents types de crédits
Dans le nouveau référentiel comptable spécifique des systèmes financiers décentralisé (2009 :42-43), nous avons les catégories de crédits suivant : le crédit à la consommation, le crédit d’équipement, le crédit de trésorerie.
Crédit à la consommation
C’est un prêt à la consommation qui est demandé par des particuliers pour un objet autre que professionnel et destiné à l’acquisition des biens d’équipement ou de consommation ou permettre le règlement de dépense courante. Sont concernés :
-les prêts à l’équipement des ménages (moyens de transport, bien d’équipements ménage) ;
-les ventes à crédit et les financements de ventes à crédit de biens de consommation et d’équipement des ménages ;
-les prêts personnels ;
-les prêts afférents à l’usage de crédit ;
-les comptes ordinaires débiteurs des particuliers autres que les entrepreneurs individuels.
Crédits d’équipement
Il s’agit de crédits consentis aux entreprises en vue :
-de l’acquisition de matériels fixes ou roulants, neufs ou d’occasion ;
-du financement de l’acquisition et de la construction d’immeubles ou d’immobilisations incorporelles à usage professionnel, ainsi que de gros travaux et autres aménagements durables concernant ces immobilisations .Y sont inclus les financements de terrains à usage industriel, commercial ou agricole.
Crédits de trésorerie
Il s’agit des crédits à court terme destinés au financement des besoins courants d’exploitation des entreprises qu’il s’agisse d’entreprises individuelles, de sociétés d’Etat, ou d’établissement publics à caractère industriel ou commercial ou d’autres sociétés. Il s’agit notamment :
-des comptes ordinaires débiteurs des entreprises ;
-des mobilisations de créances commerciales ;
-des mobilisations de découverts bancaires ;
-des avances sur marchandises ;
-des financements de marchés publics ou privés ;
-des avances à court terme sur avoir financiers et autres avances assorties de diverse garanties réelles ;
-des crédits à court terme aux promoteurs immobiliers.
Les sources de crédit
(Barre, 1970 :158), on distingue deux sources de crédits à savoir les capitaux propres et les capitaux étrangers.
-les capitaux propres : lors du démarrage d’une entreprise, les actionnaires constituent le capital est l’ensemble des apports en nature ou en espèces, les subventions, les émissions d’action. Ce capital est renforcé progressivement par des réserves, des provisions et les amortissements.
-les capitaux étrangers : ils proviennent des épargnes des clients et les emprunts à long terme ou moyen terme. Le déposant qui remet à sa banque des fonds ne recherche pas une rémunération mais plutôt une sécurité des fonds et la facilité de retrait immédiat ainsi que l’accès à d’autres services rendus par la banque .Pour cela, selon Chaineau(1974:106 109), les dépôts des clients forment la base de l’activité bancaire car ils constituent l’un des moyens de financement des investissements.
Les caractéristiques du crédit
La confiance, la durée, le risque et la rémunération sont des éléments qui caractérisent crédit (Caudamine, et al.1998 :143).
-la confiance : repose sur une appréciation des besoins c’est-à-dire un besoins légitime et économiquement justifié est le facteur primordial qui garantit le dénouement correct d’une opération.
-la durée : il n’y pas de crédit sans une certaine durée qui lui est attachée.
-le risque : la confiance n’a de sens que dans une situation du risque potentiel. Les risques pour le banquier sont les risques d’insolvabilité du débiteur, risque d’immobilisation des fonds avancés, spécifique lié à la de la banque et les risques environnementaux.
-la rémunération et les conditions financières du crédit à ce niveau les risques encourus par le banquier se situent de la rémunération des ressources qu’elles obtiennent (banques).Aussi les banques doivent faire face à des frais de fonctionnement importants, il s’agit du personnel, amortissement des immeubles, entretient des installations, etc.
Définition du risque de crédit
Caudamine, &al. (1998 :167), le risque désigne l’impossibilité de la part de l’emprunteur d’effectuer le remboursement, ce qui entraine notamment la perte du capital prêté. Pour un prêteur, la perte du capital prêté est l’évènement le plus grave.
Définition des critères d’acceptation des actifs à risque(CAAR)
Pour Camara (2006 :118), avant de procéder à l’instruction du dossier proprement dite, il convient de définir les critères d’Acceptation des Actifs Risqués ou CAAR .Tout SFD doit se munir de CAAR tout au long du traitement des dossiers de crédits. Les agents de crédit doivent s’y référer avant et pendant toute l’instruction d’un dossier de prêt ; il s’agit pour tout prêt, de respecter les politiques et procédures de crédit en ce qui concerne :
les emprunteurs éligibles :la majorité des SFD exigent que leur clients remplissent certains critères préétablis pour mieux sélectionner leur emprunteurs et lutter contre le risque de crédit .Lors d’un contrôle si les auditeurs se rendent compte que ces exigences n’ont pas été respecter ,ils peuvent, à priori ,suspecter un pot de vin(Campion,2000 :29).
l’objet du prêt : le CAAR exige la destination des fonds afin d’éviter le financement des commerces illicites
le montant du prêt : ce montant doit prendre en compte les plafonds prévus dans les procédures de crédit. Le respect de ces plafonds permet à l’institution de bien gérer sa trésorerie et ses risques de liquidité. On distingue le plafond global qui est déterminé par un pourcentage de l’encours total par rapport au fonds propres de l’institution, le plafond individuel qui fixe un montant à ne pas dépasser sur le dossier de prêt.
les taux d’intérêt appliqués : il s’agit du taux facial et du taux effectif global .Les taux d’intérêt ont suscité toujours des débats dans le secteur de la microfinance. Le taux d’intérêt effectif global d’une période« est le taux que l’emprunteur paie réellement sur la base du capital qu’il a effectivement à sa disposition pendant la période considérée(capital restant dû ) »(Creusot ,1900 :4) .Il s’oppose aux taux facial qui est le taux que les SFD présentent aux membres.
les garanties : la particularité des institutions de microfinance est qu’elles font des crédits sans garantie matérielle. Selon Lhériau (2009 :29-30) les IMF utilisent le plus souvent des garanties pour renforcer la sécurité de leurs opérations de crédit. Celle-ci comprennent le gage de biens meubles corporels (bijoux, appareils électroménagers,…), le dépôt de garantie, le cautionnement (avec ou sans solidarité) et un certain nombre de mécanismes de garanties dites « économiques »Elles se heurtent en général au coût et au formalisme lié à l’inscription des garanties, ainsi qu’à l’insuffisance de certains services publics notamment pour l’inscription des hypothèques.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Première partie CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL
CHAPITRE1 : GENERALITE SUR LA GESTION DE CREDITS
1.1.-Concept de microfinance
1.2. Notion sur la gestion des crédits
1.2.1. Rôle du crédit
1.2 .1.1 : Différents types de crédits
1.2.1.2. Crédit à la consommation
1.2.1.3. Crédits d’équipement
1.2.1.4. Crédits de trésorerie
1.2. Les sources de crédit
1.3. Les caractéristiques du crédit
1.4. Définition du risque de crédit
1.5. Définition des critères d’acceptation des actifs à risque(CAAR)
1.6. Risque lié au non suivi de l’utilisation du crédit
1.7. Gestion des risques de crédits
1.7.1. La politique de gestion des risques
1.7.2. Solutions aux différents risques
1.8. Les différents ratios
1.8.1. Ratio du portefeuille à risque
1.8.2 .Ratio de couverture du risque
1.8.3.Ratio de pertes sur créances
1.8.4. Ratio de rendement du portefeuille
1.9. Eléments clés pour la gestion des crédits
1.9.1 .Les garanties
1.9 .2 .Les garanties matérielles
Conclusion
CHAPITRE2 : LA GESTION DES IMPAYES DANS LES SFD
Introduction
2.1. La classification des impayées
2.1.1. Créances douteuses
2.1.2. Créances présentant un caractère contentieux
2.2. Les causes des impayés
2.3. Les conséquences des impayés et les créances irrécouvrables
2.4. Le contrôle des impayés
2.4.1. Les indicateurs de contrôle
2.4.1.1. Taux d’impayés
2.4.1.2. Le taux de remboursement
2.4.1.3. Balance âgée des impayés
2.5. Eléments clés pour la prévention des impayés
2.6. Les facteurs incontrôlés des impayés
2.7. Le provisionnement
Conclusion
CHAPITRE3 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
3.1. Modèle d’analyse
3.2 .Techniques de recherche
3.2.1. Outil de collecte de données
3.2.1.1. L’enquête
3.2.1.2. Technique d’interview
3.2.1.3. La détermination de la taille de l’échantillon
3.2.2. Dépouillement
3.2.2.1. Méthode historique
3 .2.2.2.Méthode analytique
3.2.2.3 .Méthode statistique
3.2.2.4. Méthode de sondage
Conclusion première partie
Deuxième partie CADRE PRATIQUE DU TRAVAIL
CHAPITRE4 : PRESENTATION DE LA MECPRONAT
4.1. Historique de la MECPRONAT
4.1.1. Vision, mission, et stratégie
4.1.2. L’organisation
4.2. Les produits et services
4.2.1 Les produits d’épargne
4.2.2. Les produits de crédit
Conclusion
CHAPITRE 5 : POLITIQUE DE CREDIT DE LA MECPRONAT
5.1. Opération de crédit au sein de la MECPRONAT
5.1.1. Bénéficiaires des crédits
5.1.2. Conditions d’acquisition de crédit
5.2. Le processus d’octroi de crédit au sein de la MECPRONAT
5.2.1. Des crédits aux groupes solidaires
5.2.2. Les crédits aux personnes physiques et personnes morales
5.3. Produits de crédits
5.3.1. Le décaissement du crédit
5.3.2. Gestion et suivi du portefeuille de crédit
5.3.3. Processus de suivi des crédits
5.3.4. Le suivi des remboursements
5.3.5. Gestion des arriérés
5.3.6. Crédit en retard et calcul de pénalité
5.4. Recouvrement des crédits
5.4.1. Les différentes démarches de recouvrement
5.4.2. Recouvrement à l’amiable à la MECPRONAT
5.4.3. Recouvrement forcé
5.4.4. Le recouvrement des moins de trente jours
5.4.5. Recouvrement des retards de trente et un à quatre-vingt-dix jours
5.4.6. Recouvrement des retards de plus de 90 jours
5.5. Forces et faiblesses de la politique de crédit
5.5.1. Les forces de la politique de crédit
6.1. Situation des crédits
6.2 : Analyse de la qualité du portefeuille de crédits de la MECPRONAT
6.2.1 : Situation du portefeuille de crédit de la MECPRONAT
6.2.2 : Qualité du portefeuille au sein de la MECPRONAT
6 .2.2.1.Taux d’impayé
6.2.2.2. Taux de remboursement
6.2.2.3. Le taux de portefeuille à risque
6.2.2.4. Le calcul de perte sur créance irrécouvrable
6.2.2.5. Ratio de couverture à risque
6.2.2.6. Ratio de rendement sur prêts
6.3. Analyse des causes des impayés de la MECPRONAT
6.3.1. Les causes des impayés
6.3.2 .Les cause liées à l’institution
6 .3.3.Les causes externes
6.5. Le recouvrement des impayés
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
