Cadre conceptuel et principales méthodes de la comptabilité analytique

Au fur et à mesure que les entreprises évoluent, le périmètre de la concurrence s’élargit et les oblige à développer un système de calcul des coûts pour effectuer un étalonnage concurrentiel. En effet, les dirigeants qui se veulent plus compétitifs ont pris conscience que le résultat global que donne la comptabilité générale d’une grande entreprise, n’est pas en lui même suffisant: il faut le fractionner en entités plus restreintes et plus significatives pour mieux comprendre ce qui se passe en interne et ainsi, prendre des mesures de détail sur les éventuelles insuffisances. Donc, il devient nécessaire d’avoir une vue plus détaillée sur l’activité et les résultats des différents sous-ensembles notamment les services, les unités de production, les points de ventes, les centres de responsabilités … C’est ainsi que s’est développée la comptabilité analytique de gestion au niveau du système d’information de gestion des entreprises pour permettre cette approche.

Ainsi, dans une optique de globalisation des marchés où la concurrence devient un facteur de plus en plus important, une gestion efficace des coûts devient cruciale. En effet les systèmes de coût de revient répondent aux besoins des gestionnaires dans la prise de décisions aussi bien stratégique, tactique, qu’opérationnelle.

De nos jours, les systèmes de comptabilité analytique sont mis en place au sein de plusieurs entreprises, quelle que soit leur forme ou leur taille. Et ceci a été facilité par le développement des technologies de traitement et de communication de l’information, notamment des progiciels de gestion qui ont fortement abaissé le coût de la collecte et du traitement d’une information détaillée. La comptabilité analytique est devenue l’élément phare du système d’information de l’entreprise en complément de la comptabilité générale qui, bien qu’étant un système fiable, montre ses limites au fur et à mesure que l’entreprise se développe, ne permet plus aux dirigeants d’avoir de plus amples informations sur les coûts pour prendre les décisions adéquates.

LE CADRE CONCEPTUEL DE LA COMPTABILITE ANALYTIQUE

Définition de la comptabilité analytique

Evoquer la comptabilité analytique de gestion, traduction infidèle de management accounting, c’est faire référence à un système comptable destiné aux managers. Les managers ont deux préoccupations constantes: comprendre l’avenir, maîtriser les actions des autres. La comptabilité analytique doit donc son appellation à ces deux notions clés : aider à comprendre l’avenir, aider à influencer les comportements. Au sens plein du terme, elle permet de connaître les coûts: pourquoi les engage t on ? Quelles lois économiques suivent t-ils ? Et cette connaissance accumulée permet aussi de s’en servir pour orienter les actions de ceux qui jouent le rôle dans l’atteinte des objectifs.

C’est pourquoi on peut proposer la définition suivante « La comptabilité de gestion est un système d’information comptable qui vise à aider les· managers et influencer les comportements en modélisant les relations entre les ressources allouées et consommées et les finalités poursuivies» (Bouquin, 2000 : 10).

Melyon (2003 :9) le rejoint dans ce sens en définissant la comptabilité analytique comme étant un outil de gestion destiné à suivre et à examiner les flux internes à l’entreprise afin de fournir les informations nécessaires à la prise de décision.

Selon Horngren & al (2006 :7), la comptabilité de gestion exerce trelis fonctions importantes, à savoir le traitement des données, l’alerte et la simulation.
– Le traitement des données comprend l’enregistrement et la conservation des données ainsi que la communication de résultats fiables à tous les nivaux de la hiérarchie;
– L’alerte consiste à signaler les opportunités et les problèmes qui doivent retenir l’attention des responsables. L’alerte s’intéresse à toutes les occasions d’augmenter les valeurs de l’organisation;
– La simulation permet une analyse comparative qui identifie les meilleures solutions pour réaliser les objectifs de l’organisation.

Objectifs de la comptabilité analytique

La comptabilité analytique peut se voir attribuer plusieurs objectifs du fait de son importance pour une entreprise. Son objectif principal est de répartir les charges en fonction des catégories de produits. Certains produits étant plus consommateurs de charges, il devient important pour les dirigeants d’identifier le résultat réalisé pour leur permettre d’optimiser la gestion (réduction des charges fixes ou variables ou augmentation du prix de vente du produit).

Melyon (2003 :7) & Grandguillot (2008 :7) spécifient ces objectifs à travers les quatre points ci-dessous:
– connaître les coûts des différentes fonctions assurées par l’entreprise, en , comprendre la structure pour mieux les maîtriser;
– déterminer les bases d’évaluation de certains éléments du bilan de l’entreprise (stocks, production immobilisée) ;
– expliquer les résultats en calculant les coûts des produits (biens et services) pour les comparer aux prix de vente correspondant;
– établir les prévisions de charges et de produits courants (coûts préétablis et budget d’exploitation) par exemple: constater la réalisation des provisions et expliquer les écarts.

Autrement dit, la comptabilité analytique aurait trois finalités conjuguées selon Dayan & al (2003 :729) :
– identifier les liens entre les finalités poursuivies et les ressources engagées ;
– orienter les actions des individus;
– évaluer la performance des choix opérés en vue des décisions futures.

Relations avec la comptabilité générale 

Comptabilité générale et comptabilité analytique sont liées du fait qu’elles sont toutes les deux des systèmes d’information de l’entreprise. Cependant, Jackot & Mlkoff (2007 :57) estiment que« l’analyse des charges en fonction de leur destination, et non de leur nature, constitue la différence fondamentale entre comptabilité analytique et comptabilité générale».

Elles sont aussi complémentaires. Nous pouvons illustrer cela par l’exemple donné par Leclere (2004:5), qui fait une remarque importante concernant la prétendue séparation entre la comptabilité générale et la comptabilité analytique : « la valorisation du stock final permet de calculer les variations de stock au cours de l’exercice et ces variations sont prises en compte dans l’établissement des états financiers annuels. Autrement dit, dans le cas où il existe des variations de stock, la comptabilité générale a besoin d’informations fournies par la comptabilité analytique }) .

Cependant, la comptabilité générale présente quelques insuffisances car les infonnations produites par celle-ci demeurent incomplètes pour appréhender les perfonnances internes de l’entreprise et la comptabilité analytique est née pour palier ces imperfections.

Selon Melyon (2003 :8), l’information comptable n’est pas adaptée à la prise de décisions pour plusieurs raisons:

– le résultat net comptable concerne une période d’un an et n’est obtenu qu’avec le retard par rapport à la période à laquelle elle se rapporte;
– le résultat net comptable concerne l’ensemble des activités de l’entreprise .Il ne fournit donc que peu d’informations sur les performances respectives de chacune d’elles;
– l’information produite obéit le plus souvent à des préoccupations juridiques plutôt qu’économiques;
– les informations saisies ne tiennent compte que de l’aspect monétaire. Les grandeurs exprimées sous forme physique sont exclues ;
– le classement des charges n’est effectué ni par centre de responsabilité, ni par produit, ni par fonction.

Evolution des méthodes analytiques de gestion 

Les méthodes traditionnelles de comptabilité analytique ont longtemps offert des avantages aux entreprises, mais actuellement ces dernières sont en pleine évolution. Et comme l’affirme Hutin (2007:681), la pertinence de ces méthodes face à l’évolution des entreprises devient discutable :

– le modèle de calcul des sections homogènes est essentiellement tourné vers la phase de production, il est basé sur l’existence de charges directes prépondérantes (main d’œuvre) et de charges indirectes minoritaires réparties à l’aide de clés de répartition plus ou moins arbitraires. Cependant l’évolution a entrainé une croissance très importante des activités de support (informatique, marketing, distribution, gestion des ressources humaines) qui a inversé les proportions: les charges indirectes sont aujourd’hui largement majoritaires;

– la quasi-disparition des charges variables (limités aux consommations de matières, la main d’œuvre de production étant devenue pratiquement indépendante de la production), le fait de pouvoir agir sur sa politique d’amortissement (dégressif, différé, exceptionnel .. ) remettent en cause le modèle du coût variable et du seuil de rentabilité.

Vue les insuffisances des méthodes traditionnelles, une évolution des méthodes analytiques s’est avérée nécessaire, c’est ainsi que celles ci ont donné lieu à la méthode ABC (Activity Based Costing) ou comptabilité par activité qui selon Monereau (2008:48), est une méthode de calcul des charges indirectes basées sur une analyse des coûts par activité. Elle est une alternative à l’utilisation de clés de répartitions pour la distribution des charges indirectes car de nombreuses charges indirectes par rapport aux produits sont directes par rapport aux activités ».

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET PRINCIPALES METHODES DE LA COMPTABILITE ANALYTIQUE
1.1 LE CADRE CONCEPTUEL DE LA COMPTABILITE ANALYTIQUE
1.1.1 Définition de la comptabilité analytique
1.1.2 Objectifs de la comptabilité analytique
1.1.3 Relations avec la comptabilité générale
1.2 LES PRINCIPALES METHODES ANALYTIQUES DE GESTION
1.2.1 Définition des concepts clés
1.2.2 Méthode des coûts complets
1.2.3 Imputation rationnelle des charges fixes
1.2.4 Méthode des coûts variables
1.2.5 Méthode des coûts préétablis
1.2.6 Evolution des méthodes analytiques de gestion
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE DE MISE EN PLACE D’UN SYSTEME DE COMPTABILITE ANALYTIQUE
2.1 LES ETUDES PRELIMINAIRES
2.1.1 Etude de l’entreprise
2.1.2 Identification des critères de qualité du système
2.1.2.1 Degré de précision de l’information
2.1.2.2 Périodicité et rapidité de l’obtention des informations
2.1.3 Prise en compte de l’impact des facteurs contextuels
2.2 LA PHASE DE CONCEPTION DU SYSTEME
2.2.1 Définition des objectifs de la comptabilité analytique
2.2.2 Etude du processus de calcul du coût de revient
2.2.3 Définition des centres de responsabilité
2.2.4 Définition de la procédure d’affectation et de répartition des charges
2.2.5 Définition d’un plan comptable analytique
2.2.6 Précision des différents outputs du système
2.3 LA PHASE DE MISE EN ŒUVRE DU SYSTEME
CHAPITRE 3: METHODOLOGIE DE L’ETUDE
3.1 LE MODELE D’ANALYSE
3.1 LES TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES
3.1.1 L’entretien individuel
3 .1.2 L’analyse documentaire
3. 1.3 L’observation directe
3.2 LE TRAITEMENT DES DONNEES
DEUXIEME PARTIE: CADRE PRATIQUE DE L’ETUDE
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE
4.1 Présentation de la société REVA
4.1.1 Historique
4.1.2 Mission
4.1.3 Objectifs
4.1.4 Le programme de conseil
4.1.4.1 Les différentes activités
4.1.4.2 Le contrat de prestation de services
4.2 Présentation du cabinet OPTIMEX
4.2.1 Historique
4.2.2 Objectifs
4.2.3 Activités et fonctionnement
CHAPITRE 5 : DEMARCHE DE MISE EN PLACE DE LA COMPTABILITE ANALYTIQUE DE LA SOCIETE REVA
5.1 DESCRIPTION DU PROCESSUS ET DIAGNOSTIC ORGANISA TIONNEL
5.1.1 Description du processus
5.1.2 Diagnostic organisationnel
5.2 REVUE ANALYTIQUE DES ETATS FINANCIERS
5.3 DIAGNOSTIC DU SYSTEME DE COMPTABILITE EXISTANT
5.3.1 Analyse du reporting analytique actuel
5.3.2 Détermination des limites du système
5.4 PROCESSUS ADOPTE PAR LE CABINET POUR LA MISE EN ŒUVRE
5.4.1 Préliminaires
5.4.2 Méthodologie
5.4.2.1 Identification des charges directes et indirectes
5.4.2.2 Identification des coûts techniques et coûts administratifs
5.4.2.3 Découpage analytique de la société en centres d’analyse
5.4.2.4 Table des classes analytiques et des régions
5.4.2.5 Répartition des centres de structure
5.4.2.6 Répartition des centres auxiliaires
5.4.2.7 Imputation des coûts des centres principaux
5.4.2.8 Saisies analytiques
CHAPITRE 6: ANALYSES ET RECOMMANDATIONS
6.1 ANALYSES
6.1.1 Analyse par rapport à la démarche
6.1.2 Analyse par rapport aux choix
6.2 RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES

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