Financement par fonds propres (financement interne)
Les fonds propres de l’entreprise sont constitués par l’agrégat des capitaux (capital social+ réserve+ bénéfice de l’exercice + provisions réglementées). Les fonds propres augmentent chaque année des bénéfices de l’exercice (ou sont réduits par les pertes) et diminuent avec les distributions de dividendes versés par l’entreprise. Il concerne les éléments suivants :
La capacité d’autofinancement
La CAF selon Pierre Ramage représente « le montant des ressources réelles (ou surplus monétaire) dégagées par l’activité de l’entreprise. Cette CAF est généralement affectée au maintien ou au développement du potentiel économique de l’entreprise. Elle est définie :
➢ Comme l’excédent des produits encaissables sur les charges décaissables ;
➢ Ou comme la somme des bénéfices de l’exercice et des charges non calculées (nettes de reprise) qui ne correspondent pas à des décaissements.
Béatrice & Francis. G ont définie aussi la CAF comme « l’ensemble des ressources de financement internes dégagé par l’activité de l’entreprise durant l’exercice et dont elle pourrait se servir pour assurer les besoins financiers inhérents à son développement et à sa pérennité » .
L’autofinancement que correspond à un surplus monétaire, dégagé par l’entreprise sur son activité propre, et conservé par elle pour financer son développement futur. Il correspond aux ressources secrétées par l’entreprise, et que celle-ci conserve pour assurer son financement interne. Il est constitué par la partie de la CAF investie dans l’entreprise, soit
Autofinancement = CAF – Dividendes .
➢ Les avantages de l’autofinancement
L’autofinancement peut procurer certains avantages :
• Assure l’indépendance financière de l’entreprise jusqu’à une certaine mesure ;
• Accroit la capacité de remboursement de l’entreprise en améliorant le ratio DLMT/CAF.
➢ Les inconvénients de l’autofinancement
Cependant, malgré ces avantages, l’autofinancement comporte quelques inconvénients :
• Tout d’abord, il peut ne pas être suffisant : d’où le risque de retarder l’essor de l’entreprise ;
• Ensuite, il peut nuire à la rentabilité et entraîner l’entreprise à recourir ultérieurement au financement externe.
Les cessions d’éléments d’actifs
Les cessions d’élément d’actifs peuvent résulter de différents éléments :
➢ Renouvellement du parc des immobilisations ;
➢ Vente d’actifs qui ne sont pas nécessaires à son activité pour trouver de nouveaux capitaux ;
➢ Recentrage des activités en cédant des usines, filiales et revenir au métier de base.
L’augmentation du capital
L’augmentation du capital « est une procédure minutieusement réglementée. Sans doute viset-elle le plus souvent à renforcer les capitaux propres de l’entreprise ; mais outre son aspect financier, elle a une dimension « politique » marquée : la répartition du pouvoir dans la société » .
L’augmentation du capital de l’entreprise peut être réalisée :
➢ Par apport en numéraire : la contrepartie est représentée par des sommes d’argent ;
➢ Par apport en nature : la contrepartie est constituée d’actifs (immobilisations, stocks, etc.) ;
➢ Par incorporation des réserves : modification effectuée sur le bilan de l’entreprise en intégrant les réserves dans le capital de l’entreprise. Dans ce cas, seule la structure des capitaux propres est modifiée car il n’y a pas une réelle augmentation de fonds ;
➢ Par conversion des dettes : il s’agit de convertir les dettes de l’entreprise en capitaux propres (les fournisseurs et banques deviendront des associés).
D’une manière générale, l’augmentation du capital par apport en numéraire constitue la meilleure manière de procurer à l’entreprise de nouvelles ressources financières. Elle est réalisée par la création de nouvelles actions ayant le même nominal que les anciennes.
L’entreprise réalisera, ainsi, une prime d’émission qui constitue l’augmentation du capital :
Prime d’émission globale = (prix d’émission – valeur nominal) × nombre d’actions .
➢ Droit de souscription (DR) : Le droit de souscription assure l’équité de l’opération à l’égard des actionnaires qui ne souscrivent pas à l’augmentation du capital. Ainsi, à chaque action ancienne est attachée une souscription qui permet à ces actionnaires de céder (vendre) leur droit.
❖ Les avantages et les inconvénients de l’augmentation du capital
• Les avantages :
➢ Elle évite le recours à l’endettement (pas de charges financières) ;
➢ La capacité d’endettement reste intacte.
• Les inconvénients :
➢ L’entrée des nouveaux actionnaires : ce qui entraine une dispersion du capital (répartition des dividendes sur plus d’action, baise de dividende par action) ;
➢ Risque de perte de contrôle de l’entreprise : diminution du pouvoir décisionnel du propriétaire de l’entreprise par incorporation des nouveaux actionnaires ;
➢ Le rendement attendu par les nouveaux investisseurs peut entamer les futures possibilités d’autofinancement, voir se traduire par un cout de capital élevé que celui de l’emprunt.
• Les conséquences et limites de l’augmentation du capital en numéraire :
Elles se manifestent :
➢ C’est une source de financement à laquelle l’entreprise ne peut faire appel qu’à des intervalles de temps assez grands (entre 2 à 3 ans) ;
➢ Elle est risquée pour les PME qui disposent d’un nombre d’associés faibles.
Financement par quasi- fonds propres
Les quasi-fonds propres sont des sources de financement dont la nature se situe entre fonds propres et dettes financières :
Les comptes courants d’associés
Les principaux actionnaires, et plus particulièrement les dirigeants, acceptent de prêter à la société dont ils sont membres des sommes assez conséquentes. La présence de plusieurs caractéristiques justifie leur assimilation à de quasi-fonds propres car il y’a ambiguïté de la situation de l’apporteur de fonds (à la fois prêteur et associé).
Les titres participatifs
Ce sont des titres de créances, mais qui ne sont remboursables qu’en cas de liquidation de la société ou après expiration d’une durée assez longue. En cas de liquidation, elles ne sont remboursables qu’après toutes les autres dettes. Leur caractère résulte du fait que leur rémunération comporte une partie fixe (comme les dettes) et une partie variable (comme les fonds propres) indexée sur le résultat.
Les prêts participatifs
Sont accordés par les établissements de crédits aux petites et moyennes entreprises (PME) qui souhaitent améliorer leurs structures financières. Ce sont des créances assimilables à des capitaux propres.
Les titres subordonnés
Cette catégorie de titres peut être assimilée à des obligations, puisqu’elles permettent le paiement d’intérêts. La subordination d’un emprunt consiste à soumettre son remboursement et le règlement de sa rémunération au désintéressement préalable de toutes les autres créances qui devraient être emboursés au versement préalable de dividendes aux actionnaires. L’échéance de remboursement des titres subordonnés peut être déterminée ou indéterminée.
Les primes et subventions
« Certaines primes ainsi que tout ou partie de certaines subventions peuvent être assimilées à des fonds propres dans la mesure où elles restent définitivement acquises à l’entreprise » .
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre I : le cadre conceptuel sur l’investissement et sur le projet d’investissement
Section 1 : généralité sur l’investissement
1. Définition d’un investissement
1.1 D’un point de vue économique
1.2 D’un point de vue comptable
1.3 D’un point de vue financier
1.4 D’un point de vue stratégique
2. Typologie de projet d’investissement
2.1 Classification selon l’objet de l’investissement
2.1.1 Investissement de croissance
2.1.2 Investissement de rationalisation
2.2 Classification selon la nature de l’investissement
2.2.1 Investissement corporel (matériel)
2.2.2 Investissement incorporel (immatériel)
2.2.3 Investissement financier
2.3 Classification selon les motivations
2.3.1 Investissement de remplacement
2.3.2 Investissement de productivité
2.3.3 Investissement de capacité (expansion)
2.3.4 Investissement d’innovation ou de de diversification
2.3.5 Investissement stratégique
2.3.6 Autre Investissement
2.4 Classification selon le niveau de dépendance du projet avec d’autre projet
2.4.1 Investissement indépendant
2.4.2 Les investissements dépendants
2.4.3 Les investissements mutuellement exclusifs
3. les caractéristiques d’un investissement
3.1 Durée
3.2 Rendement, efficacité
3.3 Notion de risque
Section 2 : généralité sur un projet investissement
1. Définition d’un projet d’investissement
2. L’objectifs d’un projet d’investissement
2.1 Les objectifs d’ordre stratégique
2.2 Les objectifs d’ordre opérationnel
3. les caractéristiques d’un projet d’investissement
3.1 Dépenses d’investissement (ou le capital investi)
3.2 Les flux nets de trésorerie (ou cash-flow nets)
3.3 La durée de vie
3.4. La valeur résiduelle et le besoin de fonds de roulement
3.5. Notion d’amortissement
Chapitre II : l’évaluation financière d’un projet d’investissement
Section 1 : l’évaluation financière en avenir certain
1. Définition de l’évaluation financière
2. Les critères de choix d’investissement en avenir certain
2.1 Les méthodes statiques
2.1.1 Les taux de rentabilité moyen
2.1.2 le délai de récupération simple
2.2. Méthodes dynamiques
2.2.1 La valeur actuelle nette (VAN)
2.2.2 Le délai de récupération actualisé des capitaux investis (DRA)
2.23 Le taux de rentabilité interne (TRI)
2.2.4 L’indice de profitabilité (IP)
2.3. Les critères complémentaires
2.3.1 La technique de l’annuité équivalente et l’appréciation de la rentabilité sur un horizon commun
2.3.2 Les critères intégrés (critères globaux)
Section 2 : l’évaluation financière en avenir incertain
1. Le critère de Laplace
2. Le critère de Bernoulli
3. Le critère de Wald ou Maximin
4. Le critère du Maximax
5. Le critère de Hurwicz
6. Le critère de Savage ou Minimax
Conclusion
Chapitre III : les modes de financement d’un projet d’investissement
Section 1 : Financement par fonds propres (financement interne)
1. La capacité d’autofinancement
2. Les cessions d’éléments d’actifs
3. L’augmentation du capital
Section 2 : Financement par quasi- fonds propres
1. Les comptes courants d’associés
2. Les titres participatifs
3. Les prêts participatifs
4. Les titres subordonnés
5 Les primes et subventions
Section 3 : Financement par emprunt (financement externe)
1. Le financement par emprunt bancaire indivis
1.1 Remboursement par amortissement constants
1.2 Remboursement par annuité constante
1.3 Remboursement in fine
2. Le financement par emprunt obligataire
3. la subvention d’investissement
4. Les crédits bail
Conclusion
Conclusion générale
Liste Bibliographie
