La culture du bananier

La culture du bananier

DISCUSSION

Effet de l’âge des parcelles sur les abondances des taxa

Le fait que la différence de piégeage entre les pièges avec larve et les pièges témoins ne semble pas significative, pour les principaux taxa étudiés, pourrait être due au fait que ces pièges sont relativement proches (à environ 20 cm l’un de l’autre). Alors, certains arthropodes attirés par l’appât
du piège dit « L » pourraient tomber dans le piège témoin au passage, expliquant la différence moindre entre les abondances relevées dans les deux types de pièges.Concernant l’abondance des arthropodes piégés, l’effet de l’âge des parcelles n’est pas significatif sur la totalité des taxa. Le type de régime alimentaire semble jouer un rôle déterminant dans cette observation. En effet, alors que l’effet de l’âge des parcelles n’est pas significatif sur les taxa phytophages et détritivores étudiés, il l’est pour nos trois prédateurs les plus représentés dans nos relevés, à savoir l’araignée, le carabe et le forficule.Le fait que l’abondance des prédateurs piégés soit plus faible dans des parcelles plus âgées pourrait être expliqué par le fait que la présence de charançons dans ces parcelles est accrue. En effet, les charançons (adultes et larves) présents en plus grand nombre dans ces parcelles peuvent exercer une forte attraction pour les prédateurs présents, concurrençant le pouvoir attractif de nos pièges contenant une larve de charançon. Il se pourrait aussi qu’il y ait tout simplement une abondance moindre de ces prédateurs dans les parcelles plus âgées.Par ailleurs, l’augmentation importante du nombre de charançons piégés avec l’âge des parcelles semble logique, étant donné l’interdiction d’utiliser des insecticides efficaces contre ce ravageur, et du fait que très peu de pièges à charançons sont utilisés dans l’exploitation Macouba, où a été réalisée cette étude. Les conditions sont donc réunies pour le développement important des populations de C. sordidus dans les parcelles, alors d’autant plus infestées que les parcelles ont été plantées depuis une longue durée.

Caractérisation du réseau trophique par analyse isotopique

De manière générale, les signatures isotopiques δ15N mesurées sont cohérentes avec les régimes alimentaires présumés des taxa capturés. Les prédateurs sont ceux qui ont les valeurs de δ15N les plus élevées. Les valeurs moyennes de δ15N des taxa présumés prédateurs et omnivores sont généralement supérieures à celles des taxa présumés détritivores et phytophages. Ceci confirme que le δ15N dépend bien du régime alimentaire dans le système étudié (Ponsard et Arditi, 2000). On peut toutefois remarquer quelques particularités :
Les échantillons de carabes (Chlaenius sp.) ont une valeur moyenne en δ15N plus faible que les autres prédateurs, se rapprochant de celles des taxa détritivores ou omnivores. Ce résultat a 20 également été mis en évidence au cours une étude réalisée en 2008 au centre de l’île de la Martinique (Lavigne, 2008). Ces individus pourraient appartenir (au moins en partie) à un réseau trophique différent de celui du bananier et utiliser une ressource extérieure à la parcelle ou inconnue, ayant une signature isotopique en δ13C et δ15N différente de celle du bananier. Ces résultats doivent cependant être analysés avec précaution car l’enrichissement trophique isotopique des consommateurs est inconnu, or il peut varier fortement en fonction du régime alimentaire (Halaj et al., 2005). Il faudra dans des études futures mesurer l’enrichissement réel pour ces taxa majeurs dans le réseau trophique du charançon.
Les valeurs de δ15N pour les grillons sont plus élevées que celles des autres phytophages. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que certains individus sont restés jusqu’à 48 heures dans les pièges avant d’être relevés et congelés ; certains étaient donc en état de décomposition, plus ou moins avancé. Au cours des relevés de pièges, nous avons pu remarquer que certains taxa sont plus sujets à une décomposition rapide, notamment le grillon. Nous pouvons alors nous demander si dans ces cas de décomposition avancée, les valeurs des rapports isotopiques n’auraient pas pu être faussées par un mélange des différents éléments et tissus provenant d’autres individus présents dans le piège.
Les araignées possèdent les valeurs de δ15N parmi les plus élevées, suggérant leur place de superprédateurs, de même que les larves de lampyres (bien que celles-ci aient été piégées en bien moindre abondance, sûrement du fait de leurs déplacements plus limités).
Globalement, l’analyse des différents taxa a permis de définir la structure du réseau trophique du charançon du bananier. La signature isotopique du bananier en δ13C est de -26,5 ‰ (Lavigne, 2008). Dans cette étude, le charançon du bananier montre des valeurs moyennes de δ13C de -25.34 ‰ et de δ15N de 2.95 ‰. Les prédateurs potentiels de C.sordidus les plus intéressants semblent avoir des teneurs moyennes de δ13C comprises entre -21,35 ‰ et -14,89 ‰ et de δ15N variant de 5,53 ‰ à 9,61 ‰. Cela regroupe ces 4 taxa : araignée, larve de lampyre, forficule et fourmis (taxon général) (Annexe 3).

Potentiel de régulation de Cosmopolites sordidus

Cette étude a permis d’avoir un aperçu des espèces potentiellement prédatrices de C. sordidus présentes dans les bananeraies, notamment des auxiliaires de culture potentiels présents. La lutte biologique à l’aide d’arthropodes prédateurs est considérée comme le meilleur moyen de contrôle de ce ravageur (Abera-Kalibata et al., 2006; Gold et al., 2001). Les ennemis naturels, potentiellement capables de se nourrir des stades immatures des charançons dans les bulbes, sont les plus susceptibles de convenir comme agent de lutte biologique.Les araignées présentent un potentiel de régulation important (Birkhofer et al., 2007; Carter & Rypstra, 1995). Notre étude montre que l’araignée semble effectivement être un prédateur potentiel intéressant, étant donné la signature isotopique mesurée sur ces échantillons, comparée à celle de C.

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Table des matières

INTRODUCTION
I- SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
A- La culture du bananier
1 – Description du bananier Musa sp
2 – Culture du bananier
3 – Bio agresseurs du bananier
B- Le charançon du bananier, Cosmopolites sordidus (Germar)
1 – Origine du charançon
2 – Biologie et cycle de vie de Cosmopolites sordidus
C- L’infestation du bananier par Cosmopolites sordidus
D- Etude des réseaux trophiques par analyses isotopiques
1 – Généralités concernant les isotopes
2 – Transmission des isotopes dans les réseaux trophiques
II-MATERIEL ET METHODES
A- Site d’expérimentation et dispositif expérimental
B- Echantillonnage
1 – Piégeage des prédateurs potentiels de Cosmopolites sordidus.
2 – Test de la répétabilité des mesures isotopiques
3 – Evaluation des populations de Cosmopolites sordidus
III – RESULTATS
A- Etude de la différence entre les pièges avec larves (L) et les pièges témoins (T)
B- Etude des abondances des taxa dans les parcelles
1 – Données générales sur les abondances des taxa
2 – Evolution de l’abondance de chacun des taxa principaux en fonction de l’âge
des parcelles
a) Prédateurs
b) Non prédateurs
c) Cosmopolites sordidus
C- Etude des résultats d’analyses de rapports isotopiques
1 – Résultats généraux
2 – Evolution du δ15N en fonction du nombre de charançons, pour certains taxa
3 – Etude de l’évolution des ratios de δ15N entre certaines catégories de taxa, selon
l’âge des parcelles
IV DISCUSSION
A- Effet de l’âge des parcelles sur les abondances des taxa
B- Caractérisation du réseau trophique par analyse isotopique
C- Potentiel de régulation de Cosmopolites sordidus
D- Effet de l’âge des parcelles sur les signatures isotopiques des taxa
E- Perspectives et améliorations
CONCLUSION
REMERCIEMENTS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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