Les oiseaux subfossiles

Madagascar est très connu dans le monde en matière de biodiversité. Il figure parmi les 10 hotspots de la diversité biologique mondiale. L’insularité de Madagascar a engendré un isolement qui est propice au développement de sa méga biodiversité (Rakotozafy, 2014). Cette spécificité a valu à Madagascar d’être renommé comme étant un « Sanctuaire de la nature ou un paradis des naturalistes».La plupart de la diversité biologique de Madagascar est endémique. Cette endémicité est observée non seulement sur les espèces actuelles mais aussi sur les espèces récemment disparues, les subfossiles. Des restes de subfossiles ont été découverts dans des sédiments du Nord, du Centre, du Sud, du Sud-ouest de l’île. Parmi ceux-ci, Tsaramody Sambaina est certainement le site le plus récent. Il fait partie des sites subfossilifères de la Haute Terre Centrale. La présence des fossiles dans le sous bassin de Sambaina a été décrite par Lamberton dans une communication à l’Académie Malgache en 1928. En 2010 Dr. Karen SAMONDS et son équipe ont mené une prospection dans la région d’Antsirabe en suivant les subdivisions cartographiées par Lenoble (1949) et en faisant des enquêtes auprès des villageois riverains. Cette reconnaissance a permis d’identifier un nouveau site à subfossiles : Tsaramody. C’est entre 2014 et 2017 que l’équipe a entrepris des excavations dans le site. Depuis, des associations fauniques ont été collectées dont des restes d’oiseaux, d’hippopotames, de crocodiles et de tortues.

Les oiseaux

Caractères généraux

Les oiseaux sont des vertébrés tétrapodes, amniotes, archosauriens, volant et au corps couverts de plumes. Le fait d’avoir des plumes est en effet unique chez les archosauriens y compris les oiseaux modernes. Ils possèdent une mâchoire sans dents enveloppée d’un étui corné formant un bec. Les oiseaux n’ont pas d’organes sexuels externes. Ils sont tous ovipares, c’est-à-dire qu’ils pondent des œufs entourés d’une coquille dure. Les oreilles sont cachées sous le plumage et sans pavillon externe. Ils sont tous homéothermes c’est-à-dire que leur température interne est maintenue constante, quelle que soit la température extérieure. La taille des oiseaux varie de quelque centimètre à plusieurs mètres. Leur durée de vie est très variable selon les espèces. Le plus vieux oiseau connu sur terre date de la fin du Jurassique, il y a environ 150 millions d’années. C’est Archaeopteryx (Bear, 1958), découvert en Allemagne en 1861(Raherilalao et Goodman, 2011).

Les oiseaux possèdent un crâne mince et pneumatisé. Chez les adultes, le crâne est caractérisé par la soudure des os entre eux avec effacement des sutures (Baer, 1958). L’orbitosphénoide et le présphénoide se fusionnent et forment la cloison interorbitaire. Les vertèbres dorsales des oiseaux sont soudées entre elles. Les clavicules fusionnent par leurs extrémités et forment un os en V appelé furcula. Les scapulae sont orientées parallèlement à la colonne vertébrale. Les os du bassin sont soudés entre eux. Le pubis est parallèle à l’ischion .

Pour l’adaptation au vol, une profonde modification s’opère au niveau du squelette du membre antérieur des oiseaux. Le radius est moins développé que le cubitus . Ce dernier fonctionne comme point d’appui pour l’extrémité de la hampe des rémiges primaires de l’avant-bras. Le carpe possède deux rangées d’os, un radial-central et un central. Le deuxième métacarpe se prolonge par un doigt à phalanges aplaties, c’est le plus développé. Le premier doigt porte un petit gouvernail indépendant qui se trouve sur le bord antérieur de l’aile. Les parties proximales des os tarsiens sont fusionnées avec la partie distale du tibia pour former le tibiotarse . Le tibiotarse est soudé au péroné et leur extrémité distale est fusionnée avec le tibial et le péronéal, eux-mêmes soudés ensemble (Baer, 1958). Tous les os qui composent le tarse sont fusionnés avec les métatarsaux pour former un seul os, le tarsométatarse. Le nombre des doigts de l’oiseau est généralement quatre.

Histoire de la recherche sur l’avifaune de Madagascar

Etienne de FLACOURT est le premier à donner des connaissances précises sur les oiseaux de Madagascar. Il a mentionné cinquante-six espèces d’oiseaux. C’est en effet seulement cent ans après FLACOURT, en 1760, que BRISSON décrivit un certain nombre d’espèces d’oiseaux malgaches (Milne-Edwards et Grandidier, 1878-1885).Puis, GRANDIDIER qui avait déjà exploré l’Amérique du Sud et les Indes, fit deux longs séjours à Madagascar entre 1865 et en 1870. De la dernière exploration qui dura tout près de trois ans, il rapporta des notes de documents et d’échantillons, qui confondent l’imagination, et qui sont certainement les plus considérables qu’ait jamais rapportés un seul explorateur (Milne-Edwards et Grandidier, 1878-1885).

Tout cet ensemble servit à l’élaboration de la magnifique encyclopédie malgache qui est« l’Histoire physique, politique et naturelle de Madagascar », dont les volumes XII à XV sont consacrés à l’Ornithologie (Milne-Edwards et Grandidier, 1878-1885). En 1948, le Professeur BERLIOZ, du Muséum de Paris, publie une remarquable étude sur l’ornithologie malgache sous le titre : (Le peuplement de Madagascar en oiseaux) (Griveaud, 1967). En 1973, Philippe MILON, Jean-Jacques PETTER et Georges RANDRIANASOLO, publient un beau volume de la « Faune de Madagascar » entièrement consacré aux oiseaux malgaches (Griveaud, 1967). En 1989, David CEMMICK, Lalao RAKOTONDRABESA et Paul THOMPSON, publient un livre sous le titre de « NY VORONA ETO MADAGASIKARA ». En 2011, le livre consacré à l’Histoire naturelle des familles et sous-familles endémiques d’oiseaux de Madagascar a été publié par Marie Jeanne RAHERILALAO et Steven M. GOODMAN.

Produits de la recherche sur l’avifaune de Madagascar

De nombreux chercheurs ont travaillé sur différents types de fossiles d’oiseaux découverts à Madagascar. Le terme fossile fait référence à des restes et/ou à des empreintes d’êtres vivants disparus il y a très longtemps et ayant subi une re-minéralisation importante ou totale des structures vivantes (diagenèse) (Gommery et Ramanivosoa, 2011). Un des premiers fossiles d’oiseaux malgaches est nommé Vorona berivotrensis et est supposé avoir vécu de 84 à 70 millions d’années (Foster & al., 1996). Ce nouveau spécimen a été trouvé dans la formation Maevarano en 1995 et c’est une espèce très primitive de la période Crétacé tardive de Madagascar. Il est inclut parmi les premiers connus des oiseaux Pré-Holocène de l’île. Contrairement au fossile, le terme subfossile désigne des espèces éteintes à une époque très récente (Battistini et Verin, 1960). Leur minéralisation est partielle. Madagascar possède 40 familles d’oiseaux subfossiles avec 75 genres (Goodman et Jungers, 2013) . L’avifaune moderne de Madagascar comporte un total de 282espèces (Raherilalao et Goodman, 2011). Ainsi, elle est particulièrement riche, spécialement dans les genres et les espèces qui sont uniques sur l’île et qui n’existent nulle part ailleurs dans le monde. La deuxième caractéristique étonnante de la communauté aviaire malgache est constituée par le niveau d’endémisme très élevé (Langrand, 1995). La dernière est liée à l’affinité forestière presque exclusive de l’avifaune endémique.

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Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre I : GENERALITES
I-1. Les oiseaux
I-1-1. Caractères généraux
I-1-2. Systématique
I-1-3. Histoire de la recherche sur l’avifaune de Madagascar
I-1-4. Produit de la recherche sur l’avifaune de Madagascar
I-2. Milieu d’étude
I-2-1. Localisation et situation géographique
I-2-2. Contexte géologique
Chapitre II : METHODOLOGIE
II-1. Matériels d’étude
II-2. Méthodes d’étude
II-2-1. Documentation
II-2-2. Méthodes sur terrain
II-2-3. Méthodes au laboratoire
II-2-3-1. Traitement et préparation des échantillons
II-2-3-2. Analyse qualitative
II-2-3-3. Analyse quantitative
Chapitre III : RESULTATS ET INTERPRETATION
III-1. Différents groupes recoltés
III-2. Caractéristiques anatomiques
III-3. Différents taxons répertoriés
III-3-1. Données morphométries obtenues
III-3-2. Différents taxons éventuels
III-4. Issues d’utilisation des différents ossements collectés
Chapitre IV : DISCUSSION
IV-1. Essai de reconstitution paléoenvironnementale
IV-2. Causes de la disparition des oiseaux subfossiles du site de Tsaramody Sambaina
IV-2-1. Activités anthropiques
IV-2-2. Changement climatique
IV-2-3. Prédation
IV-2-4. Volcanisme
IV-3. Intérêts du gisement de Tsaramody Sambaina
IV-4. Problématique de la conservation du site subfossilifère
IV-4-1. Etat des lieux
IV-4-2. Interêts du gisement subfossilifère
IV-4-3. Quelques mesures de conservation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES

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