Interaction entre developpement financier et croissance

Le débat concernant la libéralisation financière est relancé au début des années 1990, il revêt néanmoins une nouvelle dimension, celle de l’intégration financière internationale. Ainsi, la question de la libéralisation financière des pays en développement se pose avec plus d’acuité. En effet, les pays en voie de développement doivent inévitablement tenir compte d’un environnement dans lequel les systèmes financiers des pays industrialisés se libéralisent et participent activement au processus de globalisation financière internationale. Par ailleurs, il semble que les pays en voie de développement, comme Madagascar, partagent les caractéristiques des économies victimes de « répressions financières ».

Des liens peuvent exister entre le développement de la sphère financière et celui de la sphère réelle, qui apparaissent toujours complexes du fait des interactions croisées entre les deux sphères. En outre, il est également difficile d’établir le sens de la causalité, à savoir estce que le développement financier entraîne la croissance ou est-ce que le développement réel conduit à un développement financier.

DEVELOPPEMENT FINANCIER ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Les principales études théoriques et empiriques 

C-KINNON ET E.SCHAW EN 1973

Objectifs
Ils furent les premiers auteurs à introduire le concept de libéralisation financière dans leurs écrits. Ils ont largement traité de la corrélation positive qui existe entre le développement financier et le développement réel. En effet, ils ont réussi à démontrer comment la libéralisation du secteur financier contribue ou mène à une croissance économique. Ce concept fût très vite adopté par les grands organismes financiers (FMI et Banque Mondiale) et trouva aussitôt un écho favorable au niveau des pays en développement, si bien que certains de ces pays, notamment d’Amérique Latine, décidèrent dès la fin des années 1970 d’amorcer un processus de libéralisation financière.

Une deuxième vague de libéralisation a été entamée au début des années 1980 notamment par les pays du Sud- Est asiatique. A la même époque, apparut un second courant de pensée qui remet en cause le bien-fondé de la libéralisation. Les pionniers de ce nouveau courant de pensée adoptent une vision plus structurelle de l’économie et cherchent à démontrer que la libéralisation financière ne peut, en fait, que ralentir la croissance. Pour ces auteurs ainsi que leurs disciples, la prédominance du secteur bancaire dans les pays en développement, qui la plupart du temps vient supplanter l’inexistence d’un marché d’actifs publics ou privés, constitue le facteur clé qui freine la croissance économique. En effet, considéré comme l’organe principal, voire l’unique dans le processus d’allocation des ressources financières, le secteur bancaire est, la plupart du temps, classé comme secteur stratégique et tombe, par conséquent, sous le contrôle direct ou indirect de l’Etat. Ainsi, certains gouvernements vont jusqu’à nationaliser ce secteur ou encore pour les secteurs prioritaires imposer des taux d’intérêt inférieurs à leurs niveaux réels ou d’équilibre.

Par ailleurs, les banques sont très souvent acculées à financer le déficit budgétaire de l’état à faible coût. Ces différentes manifestations sont considérées par les auteurs comme des formes de « répression financière » et ont fondé leur école de pensée autour de ce concept. Par ailleurs, l’administration à la baisse des taux aussi bien pour les dépôts du public que pour les prêts consentis par les banques, pour les investissements prioritaires de l’Etat, n’encourage pas l’épargne, par conséquent, une partie de la demande d’investissement ne peut être satisfaite. En d’autres termes, le crédit est rationné et une partie des entrepreneurs ne pourront pas financer leurs investissements qui peuvent être très profitables.

D’un autre côté l’existence d’un rationnement de crédit peut conduire les banques à préférer financer des projets peu risqués et par conséquent à rentabilité limitée. Ce comportement de prudence excessif, quoique légitime, peut s’expliquer par l’incapacité légale du secteur bancaire à percevoir une prime de risque nécessaire au financement des projets les plus risqués. Ce comportement a pour conséquence directe d’éliminer les projets à forte rentabilité faute de financement. Ces auteurs démontrent ensuite que le desserrement de la contrainte étatique sur le secteur bancaire diminue la fraction insatisfaite des demandes d’investissement et cela correspond nettement à un taux de croissance de l’économie supérieure.

Analyse
L’analyse de Mackintosh/Shaw cherche à démontrer que dans le cadre d’une économie réprimée financièrement, la fixation des taux d’intérêt au-dessous de leur niveau d’équilibre se traduit par :
– Une réduction de l’épargne : baisse des dépôts bancaires, au profit de la consommation courante
– Une fixation de l’investissement au-dessous de son niveau optimal ;
– Une détérioration de la qualité des investissements : investissements à faible rentabilité .

Dans ce contexte, desserrer la contrainte sur le marché financier aura pour conséquence d’accroître le niveau des taux d’intérêt réels servis sur les dépôts, c’est a dire : laisser les taux se fixer en fonction des mécanismes de marché, et par la suite stimuler l’accumulation d’encaisses monétaires :l’épargne, et donc permettre une croissance de l’investissement et par la même voie de conséquence améliorer le statut de l’intermédiation bancaire ; d’où la réduction des frais d’intermédiation entre prêteurs et emprunteurs grâce à la réalisation d’économie d’échelle, une meilleure diversification du risque et une facilitation d’accès aux sources de financement.

ROUBINI ET SALA-I-MARTIN EN 1992

Objectifs
Les études ultérieurs notamment les travaux de ROUBINI et SALA-I-MARTIN viennent également compléter le modèle initial de Mac-Kinnon/Shaw. Ces auteurs cherchent à déterminer l’effet des répressions financières et des distorsions sur les marchés financiers sur la croissance à long terme. Les hypothèses de départ du modèle sont les suivantes :
– Le développement financier améliore la croissance de long terme de l’économie grâce à l’augmentation de la productivité marginale de l’investissement qu’il génère;
– La répression financière est un moyen utilisé par l’Etat pour se procurer des financements à bon marché.

Analyse
Ces auteurs supposent que le degré de répression financière expliquerait l’écart de développement entre les différents pays. D’une manière générale, les effets positifs recherchés sont d’ordre macro-économique et micro-économique.

Sur un plan macro-économique

Les effets escomptés sont généralement en liaison avec des programmes d’ajustement structurel à savoir :
– La nécessité d’un financement non inflationniste et sans éviction des déficits budgétaires croissants.
– La volonté de mettre un terme au biais inflationniste des économies d’endettement à financement bancaire prédominant et oligopolistique
– Le souci d’offrir des instruments de gestion des risques dans un environnement où les prix sont plus volatils .

Sur un plan micro-économique 

Les pays s’attendent à ce que la libéralisation financière leur permet :
– D’améliorer l’efficacité allocative du système financier en éliminant certains circuits et en unifiant le marché des capitaux
– D’élever l’efficacité productive du système financier en réduisant le poids de la «taxe réglementaire »
– D’améliorer la compétitivité internationale du marché financier .

Les effets négatifs à craindre lorsque les pays en développement décident d’entreprendre un processus de libéralisation financière concernent :
– Les risques de fragilisation des banques en raison de la concurrence, en liaison avec une surcapacité d’intermédiation, érosion des marchés, prises de risque excessives, montée des provisions et des pertes, ainsi que d’autres sources nouvelles d’instabilité et de fragilisation financière, propre à la phase d’apprentissage
– Les risques inhérents aux crises sur les marchés tels que la formation de bulles spéculatives
– Les difficultés dans la conduite de la politique monétaire .

La réussite d’un programme de libéralisation et la réalisation des objectifs escomptés en terme d’amélioration de l’efficacité allocationnelle et productive du système financier en particulier et la croissance économique du pays en général, dépendent dans une large mesure de la structure financière initiale du pays notamment le secteur bancaire.

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Table des matières

INTRODUCTION
I – DEVELOPPEMENT FINANCIER ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
I.1.1. C-KINNON et E.SCHAW en 1973
Objectifs
Analyse
I.1.2. ROUBINI et SALA-I-MARTIN en 1992
Objectifs
Analyse
I.4.1. Methode D’analyse Empirique
I.4.2. L’impact Des Variables Financieres Sur La Croissance
I.4.2.1. Le choix des variables
I.4.2.1.1. La variable endogène
I.4.2.1.2. Les variables exogènes
I.4.2.2. La méthodologie d’estimation
I.4.2.3 Les résultats d’estimation
I.4.3. Cas de MADAGASCAR
II. ROLE CROISSANT DES FACTEURS FINANCIERS DANS LA DYNAMIQUE DES CYCLES REELS
II.3.1. Facteurs influençant les comportements sur les marchés financiers
II.3.1.1. « Court-termisme »
II.3.1.2. Comportement moutonnier et noise trading
II.3.1.3. Impact de la gestion indicielle sur la dynamique des marchés
II.3.1.4. Homogénéité des techniques de gestion des risques
II.3.2. Facteurs amplificateurs du cycle de crédit
II.3.2.1. Comportement des banques
II.3.2.2. Facteurs réglementaires
III. REPONSES ENVISAGEABLES PAR LES AUTORITES MONETAIRES ET FINANCIERES
III.1.1. Continuer d’améliorer la transparence globale
III.1.2. Renforcer le comportement d’investissement à long terme
III.1.3. Compenser l’homogénéité des techniques de gestion des risques par les simulations de crise
III.2.1. Encourager le provisionnement dynamique
III.2.2. Réfuter la proposition visant à généraliser la comptabilisation à la juste valeur à l’ensemble du bilan bancaire :« full fair value »
CONCLUSION

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