Le mot éducation vient du latin «éducatio» signifie conduite. L’éducation est une conduite de la formation de l’enfant ou de l’adulte. Elle peut être définie comme un ensemble de connaissances intellectuelles, culturelles, morales acquises dans un domaine par quelqu’un ou par un groupe. Elle est donc en réalité une connaissance et une pratique des bonnes manières, des usages de la société, un savoir-vivre. L’acte de l’éducation constitue le devoir premier des parents à l’égard de leurs enfants au même titre que la nourriture et l’entretien. Ils se voient conférer à cet effet les droits de garde et de sentiment.
Il y a lieu cependant de souligner que le mouvement pédagogique né au début du XXème siècle est centré sur l’enfant, privilégiant en effet, des méthodes actives ou naturelles non contraignantes. Raison pour laquelle nous nous sommes intéressés au mouvement pédagogique prôné par Jean-Jacques Rousseau. Son enseignement pédagogique nous conduit vers une modification de la conduite de l’éducateur ainsi que ses méthodes d’enseignement. Ces dernières doivent être adaptées en fonction du développement intellectuel de l’enfant : le milieu environnant et les autres réalités. Par le souci de la formation ou de l’éducation de l’enfant, il s’avère cependant nécessaire d’analyser aussi l’utilité de la liberté totale dans le système enseignement.
LE RESPECT DE LA LOGIQUE DES LOIS DE LA NATURE
Le respect de la logique des lois de la nature dont il est question ici n’est pas une simple spéculation théorique visant les mesures selon lesquelles les hommes doivent respecter. Mais une détermination fondamentale de l’être humain. En effet, l’enseignant doit guider l’élève selon son développement physique et psychologique. Le développement physique et psychologique de l’enfant nécessite le respect de la logique des lois de la nature. Car c’est dans et par ces lois qu’on peut définir les objectifs réalistes et les stratégies opératoires de son développement et de son éducation de base. Pour Rousseau, l’importance d’une protection de stade de l’enfant suppose une connaissance de cause. En effet, l’homme traverse différents stades dans son développement psychologique. Et chaque stade est nécessaire pour une bonne succession de l’autre :
« Nous naissons capables d’apprendre, mais ne sachant rien, ne connaissant rien. L’âme, enchaînée dans des organes imparfaits et demiformés, n’a pas même le sentiment de sa propre existence. Les mouvements, les cris de l’enfant qui vient de naître, sont des effets purement mécaniques dépourvus de connaissance et de volonté. » .
Cela signifie que nous naissons vide de connaissances. Mais nous sommes le seul être capable d’apprendre. Cependant notre apprentissage dépend automatiquement du milieu environnemental qu’on se trouve. Un enfant qui vient de naître ne connaît même pas sa propre existence. Tous les mouvements qu’il effectuera sont des réactions purement naturelles sans aucun objectif. C’est dans et à travers l’éducation de la famille qu’il apprendra petit-à-petit la manière de vivre. En ce sens, la famille occupe une place considérable dans l’éducation de l’enfant. L’éducation de l’enfant est appelée par notre auteur une éducation initiale. Cette éducation initiale vise précisément le rapport qui se crée au cours duquel l’enfant doit être éduqué dans la famille. On doit faciliter sa sociabilité par des jeux en évitant d’introduire des sentiments étrangers à sa nature.
«Un enfant eût à sa naissance la nature et la force d’un homme fait, qu’il sortit, pour ainsi dire, tout armé au sein de sa mère, comme Pallas sortit du cerveau de Jupiter. Cet homme-enfant serait un parfait imbécile, un automate, une statue immobile et presque insensible : il ne verrait, rien, il n’entendrait rien, il ne connaîtrait personne, il ne saurait pas tourner les yeux vers ce qu’il aurait besoin de voir ; non seulement il n’apercevrait aucun objet hors de lui, il n’en rapporterait même aucun dans l’organe du sens qui le lui ferait apercevoir ; les couleurs ne seraient point dans ses yeux, les sons ne seraient point dans ses oreilles, les corps qu’il toucherait ne seraient point sur le sien, il ne saurait pas même qu’il en a un. Le contact de ses mains serait. Dans son cerveau ; toutes ses sensations se réuniraient dans un seul point ; il n’existerait que dans le commun sensorium ; il n’aurait qu’une seule idée, savoir celle de moi, à laquelle il rapporterait toutes ses sensations. Cette idée ou plutôt ce sentiment, serait la seule chose qu’il aurait de plus qu’un enfant ordinaire. » .
Cette supposition veut nous montrer combien il est important de respecter la logique des lois de la nature. De nature, l’enfant est enfant avant de devenir homme. Son éducation doit commencer depuis le ventre de sa maman jusqu’à l’âge adulte. Il doit découvrir petit à petit les objets de la nature. Ces objets vont lui apprendre à différencier le bien et le mal. C’est ce qui nous permet de dire que c’est dans et par l’éducation de la nature que l’enfant peut être capable d’utiliser son corps et manipuler les objets de la nature à ses guises. Imaginer comment cet homme-enfant dont nous parlons vit. Il n’arrive même pas à diriger son corps. C’est pourquoi Rousseau ajoute :
« Cet homme, formé tout à coup, ne saurait pas non plus se redresser sur ses pieds ; il lui faudrait beaucoup de temps pour apprendre à s’y soutenir en équilibre ; peut-être n’en ferait-il pas même l’essai, et vous verriez ce grand corps, fort et robuste, rester en place comme une pierre, ou ramper et se traîner comme un jeune chien. Il sentirait le malaise des besoins sans les connaître, et sans imaginer aucun moyen d’y pouvoir. » .
Cela signifie que l’homme quelle que soit sa longueur ou sa largeur, quelle que soit sa force, il doit d’abord apprendre à ses semblables à parler, à être debout, à marcher, à manger etc., car il n’y a nulle immédiate communication par exemple entre les muscles de l’estomac et ceux des bras et des jambes. De même, quand il est entouré d’aliments, il lui faut un pas pour en approcher.
Cette éducation de l’homme doit commencer avant qu’il naisse. Ce qu’il réalisera après s’acquiert par l’expérience. Quelque soit l’endroit ou le milieu, l’éducation est inéchapable, sinon on sera mal organisé ou on se comportera mal. Par conséquent, on se trouve dès fois surpris d’un tel comportement individuel d’être grossier. Et pour savoir la cause d’une telle réaction, il suffit de suivre l’évolution de celui-ci. Son évolution peut nous apprendre beaucoup sur lui. Ceci pour dire qu’il faut apprendre tout avant de devenir maître. Mêmes les animaux doivent apprendre, malgré leur instinct. Ils ont des sens, il faut qu’ils apprennent à en faire adapter. Ils ont des besoins, il faut qu’ils adoptent comment les satisfaire. Il faut qu’ils s’initient à manger, à marcher, à voler. Tout est instruction pour les êtres : qu’ils soient animés ou sensibles. C’est ainsi que Rousseau nous explique :
«Les premières sensations des enfants sont purement affectées ; ils n’aperçoivent que le plaisir et la douleur. Ne pouvant ni marcher ni saisir, ils ont besoin de beaucoup de temps pour se former peu à peu les sensations représentatives qui leur montrent les objets hors d’eux-mêmes ; mais, en attendant que ces objets s’étendent, s’éloignent pour ainsi dire de leurs yeux, et prennent pour eux des dimensions et des figures, le retour des sensations affectives commence à les soumettre à l’empire de l’habitude. » .
On doit laisser l’enfant apprendre à se servir des objets par lui même. On doit préparer de loin sa liberté et l’usage de ses forces en laissant à son corps l’habitude naturelle. D’où la recherche de la liberté naturelle.
LA RECHERCHE DE LA LIBERTE NATURELLE DE L’ENFANT
Dans cette partie, il est question de rechercher la liberté naturelle de l’enfant. Cette recherche se base dans le domaine d’action. L’enfant doit être maître de ses propres actions. On doit l’aider à être maître de lui-même. Pour y parvenir, il faut que l’éducateur voie chez l’enfant une valeur respectable et non un vide à remplir. Il doit laisser l’enfant la possibilité de mener sa propre vie. En cas de problème, l’éducateur doit aider l’enfant à mieux saisir la réalité. En effet, Rousseau remarque qu’au fur et à mesure que l’humanité se croit avancer dans le domaine du savoir, elle se plonge dans la folie. Il montre que le degré du mal effectué par l’homme augmente sans cesse suivant l’évolution de la technologie et de la science. En ce sens, Rousseau ne veut pas qu’on conduit l’enfant dans le domaine du progrès scientifique. Pour lui, la civilisation n’est rien d’autre que le malheur de l’homme. C’est ainsi que Jean Starobinski justifie ainsi :
« Les fausses lumières » de la civilisation, loin d’éclairer le monde humain, voilent la transparence naturelle, séparent les hommes les uns des autres, particularisent les intérêts, détruisent toute possibilité de confiance réciproque, et substituent à la communication essentielle des âmes un commerce factrice et dénué de sincérité ; ainsi se constitue une société où chacun s’isole dans son amour propre et se protège derrière une apparence mensongère. » .
Ce passage montre que l’évolution de la civilisation est loin de pouvoir éclairer le monde humain. Dans la mesure où elle viole la bonté de la nature. Par conséquent, les hommes se séparent pour un profit d’intérêt. L’évolution de la civilisation conduit les hommes vers un monde d’opacité, de mensonge et d’hypocrisie. La domination de la civilisation dans ces derniers siècles montre une contradiction entre notre nature originelle et les produits de la civilisation ou de notre culture. En ce sens que l’homme se sent victime, il se trouve toujours dans des problèmes et des souffrances. Si notre nature nous suggère de respecter la loi de la liberté naturelle, la culture par contre nous exige de faire attention à la morale, aux règles et aux normes proposées par la société. Elle bouleverse tout, et rend mauvais ce qui était bon. C’est la raison pour laquelle notre auteur dit :
« L’homme était bon et heureux dans l’état de liberté naturelle ; il devient mauvais et malheureux qu’en penchant naturel et son devoir social sont en opposition. On peut le faire bon et heureux par une reforme simultanée des institutions et en pensant qui lui fasse vouloir son devoir. » .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : MOTIVATIONS A PROPOS DU THEME DE RECHERCHE PRESENTATION DU THEME ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
I. 1. MOTIVATIONS DU THEME DE RECHERCHE
I. 2. PRESENTATION DU THEME DE RECHERCHE
I.3. APPROCHE METHODOLOGIQUE
DEUXIEME PARTIE ASPECT METHODOLOGIQUE ET THEMATISATION DU SUJET
II. 1. LE RESPECT DE LA LOGIQUE DES LOIS DE LA NATURE
II.2.LA RECHERCHE DE LA LIBERTE NATURELLE DE L’ENFANT
II.3 LA PSYCHOLOGIE DE L’ENFANT
II.4.EDUCATION PHYSIQUE ET INTELLECTUELLE
II.5.L’EDUCATION MORALE ET RELIGIEUSE
II.6-L’INTEGRATION DE L’ENFANT DANS LA SOCIETE
TROISIEME PARTIE : PLAN DETAILLE PROVISOIRE, DEFINITION DES CONCEPTS CLES ET BIBLIOGRAPHIE EN PARTIE COMMENTEE
III.1 PLAN DETAILLE PROVISOIRE DE LA FUTURE THESE
III.2 DEFINITION DES CONCEPTS CLES
III.3 BIBLIOGRAPHIE EN PARTIE COMMENTEE
WEBOGRAPHIE
CONCLUSION
