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Champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA)
Les CMA constituent le type de mycorhizes le plus répandu et le plus ancien qui auraient coévolué avec les plantes terrestres depuis au moins 460 millions d’années (REDECKER et al., 2000) et sont , maintenant, incapables de survivre sans plante hôte (ce sont des symbiotes obligatoires). Ce sont des champignons aseptés faisant partie de l’ordre des Glomales (Anciennement classés dans les Zygomycètes, ils ont été placés récemment dans un nouveau phylum : les Glomeromycètes (SCHÜßLER et al., 2001)). Ils sont capables de colo niser une large variété de plantes et la majorité des herbacées à quelques espèces ligneuses (ex : Peuplier, Eucalyptus).
Les hyphes des endomycorhizes se développent dans le cortex racinaire où ils forment des arbuscules intracellulaires et des vésicules. Les arbuscules sont le lieu de contact et d’échanges d’éléments entre lesdeux partenaires et les vésicules constitueraient des organes de stockage. Des hyphes extra-radiculaires se développent aussi sur plusieurs centimètres à l’extérieur de la racine (Figure 3), explorant le sol à leurs alentours, et pouvant porter une multitude de spores. Ces spores constituent l’organe de reproduction et de dissémination typique des endomycorhizes ; elles peuvent contenir des centaines de noyaux qui ne possèdent pas forcément le même matériel génétique.
Classification des champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA)
La diversité de structures et de formes des spores isolées, sous forme de grappes ou dans des sporocarpes, a souvent été la base de la classification des champignons mycorhiziens à arbuscules. Récemment, une nouvelle taxonomie basée sur l’analyse de la sous-unité 18S de l’ADNr a permis de construire l’arbre phylogénétique des Gloméromycètes (SCHÜΒLER et al., 2001) (figure 4).
Avantages apportés par les champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA)
Les CMA sont d’autant répandus dans le monde végétal, qu’ils sont bénéfiques à la plante sous plusieurs aspects.
Amélioration de la croissance et de la nutrition des plantes
Les CMA absorbent les sels minéraux et l’eau présents dans les sols, grâce à leur mycélium extraracinaire. La plante fournit au champignon les squelettes carbonés issus de la photosynthèse. Les échanges, entre les nutriments issus du champignon et le carbone issu de la plante, se déroulent notamment au niveau des arbuscules différenciés par les champignons dans les tissus racinaires de l’hôte. Le phosphore est, en effet, prélevé sous forme d’orthophosphates (phosphate inorganique) par les plantes. Cette forme minérale du phosphore est en quantité limitée dans le sol. Sous l’action du prélèvement acinaire, il se crée rapidement des zones d’appauvrissement autour des racines à cause d’un apport relativement lent en P de la part de la phase solide du sol et de la faible diffusion de P dans le sol. La présence de champignon est donc essentielle pour explorer le sol à la recherche de cet élément peu mobile et pour fournir à la plante ce dont elle a besoin pour se développer. Pour accéder aux pools de phosphore du sol inaccessibles aux plantes, les endomycorhizes seraient capables d’hydrolyser le P organique, en P inorganique pour le transférer à la plante hôte (KOIDE et KABIR, 2000).
Effet sur la structure du sol
Un autre effet des champignons mycorhiziens à arbuscules est leur action sur la structure du sol. Les hyphes fongiques ont la propriété d’agir sur la macroaggrégation des constituants du sol et, donc, sur la stabilité du sol (VAN DER HEIJDEN et al., 2006 ). La stabilité du sol est très importante dans la lutte contre l’érosion, la perte de nutriments et de la matière organique par lixiviation cela entraîne une baisse de la productivité en agriculture (KAPOOR et al., 2007).
Protection contre les stress abiotiques et biotiques
Les stress osmotiques (sécheresse et salinité) sont des stress abiotiques fréquemment rencontrés par les plantes, et l’association avec les endomycorhizes permet de réduire les symptômes du stress en complément des mécanismes protecteurs intrinsèques de la plante (RUIZ-LOZANO et al,. 2003). La contamination des sols par divers polluants, dont les éléments en traces métalliques, constitue un autre stress abiotique qui peut être atténué par les champignons mycorhiziens à arbuscules. Ces derniers favorisent, en effet, la croissance des plantes sur des sols contaminés par les métaux lourds (LEYVAL, 2005).
Effet sur l’équilibre hormonal de la plante
L’effet de la mycorhization sur l’équilibre hormonal de la plante est vérifié. En effet, la mycorhization peut favoriser l’avancement de la floraison de certaines espèces comme la tomate, le maïs, le framboisier, el pétunia et le coton (ROQUEROL, 1976).
Avantages apportés par la plante-hôte au symb iote
A cause de son incapacité à faire la photosynthèse, le champignon est contraint de s’associer à des végétaux chlorophylliens pour se procurer de sucres nécessaires à son métabolisme.
Les substrats carbonés sont sous forme de sucres, d’acides aminés, d’acides organiques et de divers métabolites qui stimulent la croissance de symbiose mycorhizienne, notamment la thiamine. Les champignons mycorhiziens à arbuscules sont des symbiotes obligatoires.
Cycle de développement des champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA)
Les spores de CMA germent lorsqu’elles se trouvent dans des conditions de température et d’hygrométrie optimales (1). Le tube germinatif du champignon se développe alors de manière limitée avec une utilisation minimale des réserves (2). Lorsque le champignon perçoit la présence d’une plante hôte, il manifeste une réaction typique de ramification intense des hyphes appelée « branching » (3).
Lorsque le champignon rentre en contact avec la racine hôte, il différencie des appressoria à la surface du rhizoderme (cellules bleues) (4). Après un développement apoplastique, les hyphes intra-racinaires du champignon atteignent les cellules corticales (cellules vertes) où des st ructures très ramifiées appelées arbuscules les différencient (5). Après différentiation des structures intra-racinaires, le champignon produit des spores à partir de son mycélium extraracinaire (5) (AKIYAMA, 2007) (Figure 5).
Dépendance mycorhizienne (DM) des plantes
L’effet le plus visible direct de la symbiose de CMA pour les plantes est l’augmentation de leur croissance qui résulte de la complémentarité de trois composants : la plante, le champignon et le sol. La stimulation de croissance des plantes mycorhizées varie en fonction des espèces (GERDEMAN, 1968) et des cultivars (AZCON & OCAMPO, 1981), de l’espèce de champignons symbiotiques (PLENCHETTE et al., 1982) et de la fertilité du sol (MOSSE 1973).
Les plantes n’ont pas toutes la même DM (GERDEMANN 1975) et celle-ci est assujettie aux conditions édaphiques (fertilité et champignon indigène présent). Pour les plantes agricoles telles les familles des CRUCIFERES (choux, colza, moutarde, radis, navet) et des CHENOPODIACEAE (betterave, épinard), la DM est nulle.
Pour les autres espèces, la DM est liée à la morphologie du système racinaire, les plantes à forte DM en ont mais peu ramifié (asperge, carotte, luzerne, poireau, soja), de type magnolioïde et les plantes à faible DM ontdes racines très ramifiées (blé, orge), de type graminoïde (BAYLIS, 1975).
PLANTES MEDICINALES ET AROMATIQUES A MADAGASCAR
La médecine traditionnelle Malagasy
Dans les endroits retirés du pays, à cause du manque d’équipement et de réserve en médicaments, les centres médicaux ne peuvent pas faire leur travail correctement. Ainsi, 80 % des 20 millions d’habitants de l’île vivant à la campagne consultent leurs « Mpitsabo », c’est- à- dire les guérisseurs traditionnels. Ces derniers tirent une partie de leur savoir de l’Indonésie, pays d’origine des premiers malgaches arrivés sur l’île voici 1.500 ans. Pendant 80 à 100générations, ce savoir s’est enrichi grâce à la médecine thérapeutique africaine et grâc e aux propres observations des tradipraticiens, depuis l’apparition de l’homme sur cette île de l’Océan Indien. Ces dernières années, la médecine traditionnelle malgache est très renommée dans le monde scientifique, notamment depuis que la pervenche de Madagascar (Catharanthus roseus L.) a été reconnue comme un médicament efficace contrela tuberculose. Cette plante est aujourd’hui utilisée mondialement pour ses vertus thérapeutiques. Depuis quelques années, il existe également des publications sur la vaste pharmacie naturelle de l’île (http1).
Importance socio-économique des PMA à Madagascar
L’utilisation des PMA représente une importante activité sociale et économique à Madagascar. L’exportation peut être évaluée actuellement autour de 4 millions dollars par an. Produites en majorité sous forme d’huiles essentielles, pour plus de valeurs ajoutées, d’autres plantes sont exportées à leur état brut. Madagascar exporte à plus de 70% des PMA vers l’Europe (Allemagne, France, Grande Bretagne…) ; mais une partie est aussi expor tée vers l’Asie et les Etats-Unis. 37 entreprises sont productrices et exportatrices de ces plantes et huiles essentielles, dont Homeopharma figure parmi les plus dynamiques au niveau international et national. (RAVELONARIVO T., 2003).
Phytothérapie
Toutefois, malgré les énormes progrès réalisés parla médecine moderne, la phytothérapie offre de multiples avantages. N’oublions pas que, de tout temps, les hommes n’ont eu que les plantes pour se soigner, qu’il s’agisse de maladies bénignes, telles du rhume ou de la toux, ou de plus sérieuses, telles que la tuberculose ou la malaria. La phytothérapie, qui propose des remèdes naturels et bien acceptés par l’organisme, est souvent associée aux traitements classiques. Elle connaît, de nos jours, un renouveau exceptionnel enOccident, spécialement dans le traitement des maladies chroniques, comme l’asthme ou l’arthrite. De plus, les effets secondaires induits par les médicaments inquiètent les utilisateurs, qui se tournent vers des soins moins agressifs pour l’organisme. Par ailleurs, 10 à 20% des hospitalisations sont dues aux effets secondaires des médicaments chimiques produits par l’industrie pharmaceutique. Il est difficile d’imaginer le monde sans la quinine (dérivée du genre Cinchona), qui est employée contre la malaria, sans la digoxine (du genre Digitalis), qui soigne le coeur, ou encore sans l’éphédrine (du genre Ephedra), que l’on retrouve dans de nombreuses prescriptions contre les rhumes (http2).
Aromathérapie
C’est une thérapeutique par les huiles essentielles végétales, sans doute mise au point par les Egyptiens à l’époque où les chinois développaient l’acupuncture. Elle consiste en l’absorption orale, en des inhalations ou des applications cutanées de ces huiles essentielles. L’aromathérapie est une thérapie qui utilise les essences aromatiques des plantes (huiles essentielles) pour soigner divers maux (problèmes digestifs, insomnie, fatigue, toux, maux de tête, s inusite, asthme, blessures sportives etc.). Les huiles essentielles sont des substances très puissantes comme antiseptiques pour combattre les virus, les bactéries, les champignons, les parasites ; elles sont aussi utilisées à titre de prévention dans la lutte contre les maladies infectieuses, la détente, les soins esthétiques et l’action sur la sphère psychologique pour contrer l’anxiété (PENOEL et al., 2001).
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Table des matières
INTRODUCTION
GENERALITES
I. RELATION ENTRE LES RACINES DES PLANTES ET LES CHAMPIGNONS SYMBIOTIQUES DANS LA RHIZOSPHERE
I.1. Définition de la rhizosphère
I.2. Mycorhize
I.3. Différents types de mycorhizes
I.4. Champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA)
I.5. Classification des champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA)
I.6.Avantages apportés par les champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA)
I.6.1. Amélioration de la croissance et de la nutrition des plantes
I.6.2. Effet sur la structure du sol
I.6.3. Protection contre les stress abiotiques et biotiques
I.6.4. Effet sur l’équilibre hormonal de la plante
I.7. Avantages apportés par la plante-hôte au symbiote
I.8. Cycle de développement des champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA)
I.9. Dépendance mycorhizienne (DM) des plantes
II. PLANTES MEDICINALES ET AROMATIQUES A MADAGASCAR
II.1. Médecine traditionnelle Malagasy
II.2. Importance socio-économique des PMA à Madagascar
II.3. Phytothérapie
II.4. Aromathérapie
MATERIELS ET METHODES
I. MATERIELS VEGETAUX
II. SITE DE COLLECTE DES PLANTES AROMATIQUES ET MEDICINALES
III. METHODES D’ETUDES
III.1.Travaux effectués sur terrain
III.1.1. Enquêtes ethnobotaniques
III.1.2. Récolte des plantes et mise en herbier
III.1.3. Prélèvement des sols
III.2.Travaux effectués au laboratoire et en serre
III.2.1. Mise en évidence des champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA) dans les racines.
III.2.2. Evaluation du taux de mycorhization
III.2.3. Choix et notation d’inoculum des champignons mycorhiziens à arbuscules
III.2.3.1. Choix
III.2.3.2.Notation
III.2.4. Piégeage en serre
III.2.5. Détermination du poids de la matière sèche
III.2.6. Production d’inoculums
IV. ANALYSE DE DONNEES
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. ENQUETES ETHNOBOTANIQUES SUR LES PLANTES MEDICINALES ET AROMATIQUES
II.TAUX DE MYCORHIZATION DES 46 PLANTES MEDICINALES ET AROMATIQUES
III. MOYENNES DES TAUX DE MYCORHIZATION PENDANT LE PIEGEAGE ET LA PRODUCTION D’INOCULUM EN SERRE
IV. POIDS MOYENS DE BIOMASSE SECHE AERIENNE PENDANT LE PIEGEAGE ET LA PRODUCTION DE L’INOCULUM
DISCUSSIONS
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
REFERENCES WEBOGRAPHIQUES
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