Valorisation de la plante vatofosa (achyranthes aspera)

Depuis des décennies, les hommes dépendaient des plantes pour survivre. Madagascar un pays tropical très riche en flore, abrite diverses plantes aux multiples vertus. Des plantes médicinales endémiques et des plantes introduites existent dans nos réserves de biosphère. 80% de la population Africaine dépendent encore de ces plantes (OMS, 2003) pour remédier à différentes maladies. La population des régions désertiques, très reculées, et dans lesquelles l’accès au centre de santé ou aux médecins est impossible, a recours à la phytothérapie. D’autant plus que les remèdes naturels et à base de plantes sont beaucoup moins chers voire gratuits. Il est alors plus facile de consulter les guérisseurs traditionnels que de fréquenter les centres de santé ou des hôpitaux .

De nombreuses plantes sont encore inconnues ou non utilisées dans notre pays. Quoiqu’il s’agisse d’une plante envahissante des pays chauds, elle a de nombreuses utilisations (BAILLON, 1888). Pourtant, elle a de nombreuses utilisations non seulement alimentaires, mais aussi certains de ses composés sont dotés de vertus thérapeutiques. Cette plante est déjà très utilisée dans d’autres pays comme l’Inde et le Népal (MAJUPURIA, 2009). Le but de cette recherche est de valoriser les vertus de la plante Achyranthes aspera en complément nutritionnel, mais également en remède traditionnelle améliorée.

Généralités

Définitions

Produits cosmétiques
Toute préparation destinée à être mise en contact avec diverses parties superficielles du corps humain (épiderme, système pileux et capillaires, ongles, lèvres ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue exclusivement ou principalement, en vue de les protéger ou les maintenir en bon état. de les nettoyer, de les parfumer d’en modifier l’aspect et/ou corriger les odeurs corporels (MARTINI, 2008).

Produits frontières
Un produit « frontière » est un produit cosmétique à la limite du médicament soit parce qu’il peut dépasser la simple action physiologique de maintien en bon état de la peau, soit parce que sa forme d’administration peut favoriser une transcutanée, soit parce que l’ingrédient actif est utilisé couramment en thérapeutique. (MARTINI, 2009).

Complément nutritionnel
Les compléments nutritionnels sont des denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés. (VIGAN, 2012). Les compléments nutritionnels sont régis par la législation Européene 2006/46/CE.

Selon l’EFSA (European Food Safety Authority) : « Les compléments alimentaires sont des sources concentrées de nutriments ou d’autres substances, ayant un effet nutritionnel ou physiologique et sont destinés à compléter un régime alimentaire normal. Les compléments alimentaires sont commercialisés sous forme de doses, par exemple de pilules, de comprimés, de gélules ou de liquides en capsules, etc. Les compléments peuvent être utilisés pour corriger des déficiences nutritionnelles ou maintenir un apport approprié de certains nutriments ». (EFSA, 2015) .

Principes actifs
Les principes actifs sont des substances actives qui confèrent aux produits les propriétés de guérisons ou de bien-être. Elle est aussi définie comme étant une substance ayant des propriétés thérapeutiques. Ces substances peuvent être des molécules simples ou complexes. (BAFNA & MISHRA, 2004) .

Emulsions
Les émulsions constituent un système limité par des membranes liquides. Elles sont utilisées en grande partie dans le domaine du cosmétique. Effectivement, elles sont un moyen efficace d’encapsuler différents actifs. (DE LUCA, 1991) .

Emulsions triples
Il s’agit d’une coexistence de deux types d’émulsions. Elles peuvent être de types Huile dans l’eau dans l’huile (L/H/L) ou de type Eau dans l’huile dans l’eau (H/L/H). Les émulsions multiples constituent des particules dispersées dans une phase qui elles-mêmes sont dispersées dans une autre phase. L’émulsion multiple notamment les triples émulsions sont appelées émulsions de deuxième ordre, car elles contiennent deux interfaces. Et il est possible d’avoir des émulsions du troisième ordre, du quatrième ordre …(DE LUCA, 1991) .

Monographie de la plante Achyranthes aspera

L’Achyranthes aspera L. est une plante appartenant à la famille des AMARANTACEES. Elle pousse dans les zones tropicales et subtropicales du monde entier. Elle a été intensément étudiée en Inde. En général, elle a été repérée comme une mauvaise herbe qui infestait les cultures. Leurs feuilles et fruits sont riches en calcium. Il s’agit également d’une herbe qui apparaît dans les buissons et à la lisière des forêts, au bord des champs et même au bord des routes (HOLM, 1997).

Historique de la plante 

Le nom du genre Achyranthes vient du grec Achyr qui veut dire balle de son ; et le nom de l’espèce aspera fait référence à la texture rugueuse des pointes (HOLM, 1997). La plante Achyranthes aspera L. provient des Indes (DWIVEDI et al, 2008) et a été introduite à Madagascar lors de la période coloniale (DOUGAL, 1958). Elle est très répandue partout sur les hautes terres et la partie Est, et envahit les alluvions des bords des fleuves (BATHIE, 1932). Elle est connue sous les noms vernaculaires de Tsipolomena (Tsipolo pour Tsipolota ) : qui fait référence au fruit rouge de la plante ; Fandrangozaza ; Volo- fosa, Volofosalaky (poils de fosa) ou encore Vatofosa (BOITEAU, 1993). En Inde, la plante constitue un arbre de vie, car non seulement elle y est consommée en tant qu’aliment, mais elle intervient également dans de nombreuses compositions de médicaments. Les études sur les activités pharmacologiques de la plante Achyranthes aspera en Inde ont montré qu’elle est dotée de nombreuses activités dont le traitement de maladies cardiovasculaires, du diabète, des spasmes, d’asthme, des troubles gastriques. Elle a aussi des effets purgatifs (DWIVEDI et al, 2008). Elle est également utilisée dans la médecine traditionnelle indienne sous une forme de décoction pour traiter l’hydropisie rénale. Elle est aussi apte pour des usages cutanés, pour guérir l’abcès et les maladies du système digestif : douleurs abdominales et intestinales. L’extrait du jus de la plante est aussi utilisé dans ce cas. L’infusion est ajoutée à du miel ou à du bonbon pour guérir la diarrhée ainsi que la dysenterie. L’Achyranthes aspera L. peut être accompagné de l’ail et du poivre pour prévenir la réapparition de la fièvre en cas de Malaria. La plante est aussi dotée de propriétés laxative et diurétique.

En Malaisie et en Indonésie, Achyranthes a eu la réputation de traiter une grande variété de maladies telles que l’hydropisie, l’ophtalmie, les tumeurs abdominales, la rage, les rhumatismes, les convulsions, la dysenterie et la toux. Cette plante est également utilisée dans la médecine chinoise traditionnelle : pour guérir l’inflammation des tubes digestifs, et pour soigner les douleurs abdominales. Elle est exploitée en tant que diurétique en Inde mais aussi en Europe. La plante séchée contient de l’Achyranthine, principe actif soluble dans l’eau, présentant des effets hypotenseurs, modérateurs cardiaques et vasodilatateur notamment chez les personnes âgées. Elle est consommée sous forme de décoction, ou à usage externe sous forme de lotions ou de bains.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I.CADRAGE DE L’ETUDE
1. Généralités
2. Présentation de l’institution d’accueil
3. Présentation de l’étude
Conclusion partielle I
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES
1. Matériels végétaux
2. Méthode d’enquête
3. Méthode d’analyse nutritionnelle
4. Extractions
5. Tests antimicrobiens
6. Procédé de fabrication des gélules
7. Formulation
8. Calcul
9. Analyses sensorielles
10. Analyses microbiologiques
PARTIE III.RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. Résultat de l’enquête ethnobotanique
2. Caractéristiques des matières premières
3. Caractéristiques physico-chimiques et nutritionnelles de la plante
4. Résultats des formulations
5. Présentation des produits
6. Analyses sensorielles
7. Caractéristiques physico-chimiques des produits finis
8. Résultats des tests de vieillissements
9. Résultats des analyses microbiologiques
10. Etude économique des produits
Conclusion partielle III
CONCLUSION GENERALE

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