Les principaux éléments du tourisme durable

La notion de tourisme durable reprend le triptyque devenu maintenant familier du développement durable :
– il doit être supportable à long terme sur le plan écologique,
– viable sur le plan économique,
– et équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales (article 1 de la Charte du tourisme durable de l’OMT adoptée en 1995).

Les principaux éléments du tourisme durable 

Les autres articles de la charte du tourisme durable détaillent les principaux éléments de ce tourisme voulu  » harmonieux et maîtrisé  » :
• Le  » milieu écologique  » à protéger et à mettre en valeur englobe à la fois la nature et la faune, le patrimoine paysager, historique et architectural, ainsi que le  » patrimoine de vie « , (ethnologique et culturel). L’environnement au sens large est la matière première d’un tourisme durable
• Les notions de développement et de progrès doivent être redéfinis en relativisant les indicateurs quantitatifs traditionnels de l’économie du tourisme (nombres de visiteurs, multiplicateur de dépenses, emplois créés, recettes en devises…), et en prenant en compte l’ensemble des coûts (environnementaux, culturels et sociaux) de l’activité sur le long terme, la répartition des richesses induites, et la qualité de vie des populations concernées
• La recherche d’un tourisme durable passant par une planification stratégique globale induit nécessairement une réflexion, une consultation, une information constante, une participation au processus décisionnel et un partenariat de tous les acteurs : institutions publiques internationales, nationales et locales, ONG, associations, entreprises (du secteur touristique mais aussi agricoles et industrielles), population locale, travailleurs permanents et saisonniers, tour-opérateurs et touristes eux mêmes
• Plus largement le tourisme durable s’intègre dans une conception éthique du tourisme, facteur d’épanouissement individuel, et pouvant favoriser le rapprochement et la paix entre les peuples, créant une conscience respectueuse de la diversité des cultures et des modes de vie  » .

L’importance du tourisme durable 

Le tourisme est une activité sectorielle où la durabilité joue un rôle majeur car il s’agit d’une activité :
• qui connaît une croissance très importante. Le nombre de voyages touristiques internationaux est ainsi passé de 25 millions en 1950 à 698 millions en 2000 et devrait atteindre à l’horizon 2020, 1 milliard 600 000.
• qui par nature est territorialisée et converge irrémédiablement à l’économique, au culturel et à l’environnemental
• qui engendre une concentration des populations sur des périodes restreintes (saison), sur des espaces limités et souvent caractérisés par un équilibre fragile, concentration qui de plus peut être source de conflits d’usage avec la population locale (eau, chasse, agriculture, encombrements routiers,…)
• qui en tant qu’activité  » de contact  » peut produire des changements sociaux, à déstructurer les sociétés locales et à homogénéiser les cultures et les modes de vie
• qui doit également préserver le droit au voyage des générations futures, leur droit à la découverte et à la connaissance d’une planète diverse naturellement et culturellement.

Pour ce faire des instruments de gestion sont mis en place pour une régulation et la préservation du tourisme pour qu’il soit durable.

Mesures à prendre pour un développement durable du tourisme 

A part l’entente et la coordination des différentes parties intéressées, il existe d’autres instruments de gestion et de régulation du développement durable dont ceux émanant du pouvoir public et ceux établis par un système d’adhésion par les associations Concernant les initiatives volontaires, quatre types de politiques (non spécifiques) sont envisageables :
– un système de management environnemental interne à une entreprise qui impose à ses différents établissements et fournisseurs des normes d’économies d’eau et d’énergie, de recyclage des déchets, une meilleure intégration paysagère…
– une labellisation des produits proposés au consommateur
– les codes et chartes de conduites élaborées par des institutions internationales (OMT), des ONG (WWF), des associations (ANGAP) qui reposent sur une adaptation volontaire des professionnels (émetteurs et réceptifs), des touristes ou plus rarement des populations réceptrices
– le tourisme solidaire, où le  » client  » contribue financièrement et/ou matériellement à l’entretien du territoire, à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs du tourisme ou à des projets de développement local.

Dans une optique d’incitation et de régulation, les instruments des pouvoirs publics sont encore utiles. On peut citer par exemple :
– les mécanismes réglementaires : maîtrise foncière, gestion des droits à construire, droit du travail, salaires minimums, amendes
– les investissements dans des études de faisabilité et d’impacts (Etude d’Impact Environnemental), des équipements publics structurants, dans la restauration du patrimoine (comme celle du Rovan’ny Manjakamiadana)
– les subventions et les taxes : soutien à la prise de risque de porteurs de projets, instauration de quotas d’embauche locale, écotaxes, taxe de séjour, vignettes touristiques, paiements des aires de stationnement, encouragement à l’ouverture des équipements touristiques à la population locale
– l’organisation de la promotion et le soutien à la commercialisation d’activités diffuses .

Avantages et inconvénients du tourisme durable 

L’application des critères du tourisme durable constitue une opportunité de conserver une proportion plus élevée de ces recettes, qui pourraient être réinvesties dans le tourisme et la protection des sites (et de les améliorer pour les générations futures), facilitant ainsi la création de petites entreprises et d’emplois. Il peut également constituer un levier pour la diffusion des techniques, pour l’artisanat, pour le développement du réseau d’adduction et de traitement de l’eau, des communications, de l’agriculture, et des services publics de santé et d’éducation grâce à des formations ou des perfectionnements. De plus il constitue une opportunité de promotion d’un processus participatif de la communauté dans son propre développement humain, et d’une conscience collective du respect auquel chacun a droit, y compris dans le domaine de l’égalité homme / femme. Le tourisme, même maîtrisé, n’est pas cependant la solution universelle. D’une part, le tourisme du Sud aura beaucoup de mal à s’affranchir de la domination des multinationales du Nord, notamment dans les domaines de la diffusion de l’information et de la commercialisation. D’autre part, le tourisme n’est pas forcément le secteur le plus porteur de développement. Il s’agit trop souvent d’une solution de facilité, choisie par défaut dans une situation d’absence totale d’avantages économiques et qui devient une « mono-activité » conduisant à une dépendance quasi totale.

Les contraintes d’un tourisme durable 

Le plus souvent l’application des principes du tourisme durable conduit à une discrimination des clientèles :

• soit par les prix, le tourisme durable et socialement responsable étant coûteux
• soit par un système de quotas impliquant que les premiers arrivés soient les seuls servis (limitation du nombre d’entrées, mais aussi égoïsme de certains résidents secondaires s’abritant derrière un alibi écologique pour refuser tout changement)
• soit par l’éducation.

Le tourisme durable est encore trop souvent le qualificatif officiel employé pour masquer une recherche de différenciation, de montée en gamme de la part de professionnels cherchant à accroître leur taux de profit et le désir d’une population cherchant une bonne fréquentation. Or si le tourisme durable est un devoir, il ne faut cependant pas négliger un impératif qui est celui du droit aux vacances et au tourisme pour tous. Il reste donc à concilier tourisme social et tourisme durable, qui pour le moment est encore essentiellement un tourisme de niches de marché, réservé à des clientèles et des espaces privilégiés.

Le tourisme durable doit s’intégrer dans un projet beaucoup plus global de développement durable. Or on privilégie trop souvent les enjeux locaux et sectoriels, en oubliant de considérer les impacts et les contraintes externes, moins visibles mais qui n’en sont pas moins réels. Les projets de tourisme durable intègrent tous une politique locale de traitement des déchets, d’économies d’énergie et d’eau, une mise en place de déplacements alternatifs sur sites, mais on oublient totalement en amont l’explosion des transports résultant de cette mobilité touristique, de l’étalement des séjours (l’augmentation des courts séjours induit nécessairement plus de déplacements) et du morcellement des hébergements.).

L’indépassable relation entre transport et tourisme est ainsi un défi majeur pour l’application du rapport Brundtland reposant sur une nécessaire solidarité et équité intra- et intergénérationnelle. Il est alors essentiel de savoir de quoi le rapport Brundtland sur le développement durable retourne.

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Table des matières

Introduction
PARTIE I : CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE
Chapitre 1 : NOTION DE TOURISME DURABLE
1. Les principaux éléments du tourisme durable
2. L’importance du tourisme durable
3. Mesures à prendre pour un développement durable du tourisme
4. Avantages et inconvénients du tourisme durable
5. Les contraintes d’un tourisme durable
Chapitre 2 : ORIGINE ET EVOLUTION DU CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE
1. Définition
2. Origine du développement durable
a. Conférence Mondiale des Nations Unies sur l’Environnement
b. Le Sommet de la Terre
c. La conférence de l’ONU
d. Le protocole de Kyoto
e. Sommet mondial pour le développement durable
3. Système de développement durable
4. Notion de développement durable
5. Conditions de réussite du développement durable
Chapitre 3 : PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE
1. Définition du concept environnement
2. Relation entre environnement et développement durable
3. Les instruments de gestion de l’environnement
PARTIE II : CONCEPTS FONDAMENTAUX SUR LE SECTEUR DU TOURISME
Chapitre 1 : TOURISME
1. Définition du tourisme
2. L’évolution du tourisme
3. Le tourisme, moteur du développement de l’économie
4. Différents types de tourisme
5. Les conséquences du tourisme
6. Organisation
a. Les structures publiques
b. Les structures privées
c. Législation du secteur du tourisme
7. Principales contraintes
8. Lien avec le milieu naturel
Chapitre 2 : ECOTOURISME
1. Origine de l’écotourisme
2. Définitions de l’écotourisme
3. Les composantes de l’écotourisme
a. Composante éducative
b. Composante interprétation
4. Différence entre l’écotourisme et les autres formes de tourisme
a. Ecotourisme et tourisme
b. Ecotourisme et le tourisme axé sur la nature
c. Ecotourisme et tourisme d’aventure
d. Ecotourisme et tourisme culturel
5. Caractéristiques de l’écotourisme
6. Les lieux privilégiés par l’écotourisme
7. Les impacts de l’écotourisme
a. Impacts environnementaux
b. Impacts économiques
c. Impacts socioculturels
8. Motivations et préférences des écotouristes
9. Forces et faiblesses de la destination Madagascar
10. Contraintes et perspectives de l’écotourisme
a. Les contraintes liées à l’écotourisme
b. Les perspectives de l’écotourisme
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
GLOSSAIRE
ANNEXES

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