Concept sur le développement économique et social, et les décisions politiques

CONCEPT SUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL 

Le développement n’est pas seulement un phénomène économique ; c’est un processus multidimensionnel, c’est-à-dire une réorganisation et une réorientation de l’ensemble du système économique et social. En plus de la progression des revenus et de la production, il induit : des changements radicaux des structures institutionnelles, sociales, administratives, des modifications des comportements et également des normes et des croyances.

Le développement économique

Si le développement économique est souvent défini dans un contexte national, sa réalisation et sa diffusion peuvent nécessiter des modifications fondamentales du système économique et social international.

Définition

Selon François Perroux (1903-1987) « Le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître son produit net global ». Il a distingué la croissance économique du développement économique.

Le développement constitue un concept plus large, dans la mesure où il englobe une dimension sociale, en particulier en termes de répartition de richesse nationale. S’il est difficile de concevoir un développement sans croissance économique, cette dernière n’engendre pas nécessairement le développement. Celui-ci introduit une dimension qualitative alors que la croissance constitue un processus uniquement quantitatif. Une économie vraiment scientifique ne peut comprendre la croissance et le développement que dans une dynamique du déséquilibre où se manifestent les forces sociales, qui permet le progrès et qui explique plus rigoureusement la vraie nature de l’équilibre économique. Perroux en arrive à faire une distinction entre croissance et développement. Selon lui, la croissance n’est qu’une augmentation pendant une période plus ou moins longue du produit global réel. Le développement englobe la croissance et la dépasse. La croissance permet des progrès, le développement assure le progrès.

Les théories traditionnelles du développement économique

La littérature d’après guerre sur le développement économique a été dominée par 4 grands courants de pensée, souvent concurrents :
-Théorie des étapes de la croissance
– Les théories du changement structurel
– Les théories de la dépendance internationale
– La théorie libérale.

Ces 4 grands courants de pensée ont inspiré de manière éclectique les théories contemporaines du développement. Les économistes des années 50 et du début des années 60 voyaient le processus de développement comme une série d’étapes successive de la croissance économique que devaient connaître tous les pays. Une bonne combinaison, dans les bonnes proportions d’épargne, d’investissement et d’aide étrangère devait permettre de placer les PED sur la même trajectoire de croissance que celle historiquement suivie par les pays industrialisés. Le développement devient synonyme de croissance rapide de la production agrégée qui est une approche linéaire des étapes de la croissance.

Théorie des étapes de la croissance

Le modèle de Walt Whitman Rostow

En 1960, Rostow propose un schéma de développement déterministe. Selon lui, le développement serait une succession de 5 étapes dans un processus historique linéaire et universel. Le sous développement ne serait qu’un retard, autrement dit, les PED aujourd’hui sont le passé des pays développés alors que ces derniers sont leur avenir. Les « cinq grandes étapes » qui se succèdent dans un ordre unique déterminé d’avance sont :

La société traditionnelle
C’est une société stationnaire dont l’agriculture, activité principale (75% au minimum de la population active est engagée dans la production de denrées alimentaires), a imposé une structure sociale fondée sur la population foncière. Elle se réfère à un système de valeurs fondé sur le fatalisme et n’aspire pas au changement. « Du point de vue historique, nous regroupons donc sou le terme de société traditionnelle tout le monde pré-newtonien : les dynasties chinoises, la civilisation du Moyen-Orient et du bassin méditerranéen, le monde de l’Europe médiévale. Et nous y ajoutons les sociétés post newtoniens qui, pendant un certain temps demeurèrent étrangères ou indifférentes à la capacité nouvelle qu’avait l’homme d’utiliser systématiquement son milieu physique pour améliorer sa condition économique ». A l’exception de la consommation, le revenu national est dépensé à des fins non-productives. La société est hiérarchisée lorsque le pouvoir est concentré entre les mains des propriétaires terriens, ou incarnée dans une autorité centrale qui s’appui sur l’armée et les fonctionnaires.

Les conditions préalables au décollage
Cette étape se caractérise par de profondes mutations dans les trois secteurs non industriels : le transport, l’agriculture et le commerce extérieur. On assiste à la mise en place de structures favorables au développement notamment par le développement du système bancaire et la création d’infrastructure nécessaire au développement industriel. Rostow souligne le rôle moteur dévolu au secteur agricole qui par le gain de productivité qu’il enregistre permet de nourrir une population croissante, assure les exportations nécessaire au développement industriel. Dans le domaine des échanges extérieurs, le changement se manifeste par l’augmentation des importations, financée par la meilleure mise en valeur et l’exportation des ressources naturelles ou encore l’importation de capitaux. Le développement des transports et des moyens de communication s’opère généralement en liaison avec la commercialisation des matières premières qui présentent un intérêt économique pour d’autres pays, et souvent financé par des capitaux étrangers. Il faut noter également une évolution des mentalités et des méthodes de travail : à l’intérieur du pays s’opère une prise de conscience d’une possible action de mise en valeur des ressources naturelles dans le but de «dignité nationale, profits privés, meilleures conditions de vie pour les générations futures ». La notion de progrès économique émane généralement de l’extérieur et se diffuse à travers les élites nationales.

Le décollage (take off)
Le décollage est la période pendant laquelle la société finit par renverser les obstacles et les barrages qui s’opposaient à la croissance régulière. Les institutions, les valeurs de la société intègrent la croissance et anticipent la montée de la production. Le taux d’investissement passe d’environ 5% à plus de 10% du Revenu national, de nouvelles techniques se généralisent. Le démarrage est une phase irréversible qui modifie les structures politiques, économiques et sociales ;en outre évoluant «vers le mieux» : augmentation des richesses, progrès scientifique et technique, mais aussi amélioration des mœurs et des institutions, voire progrès de l’Esprit humain. La principale stratégie de développement nécessaire pour tout décollage est la mobilisation de l’épargne domestique et étrangère afin de générer un investissement suffisant pour accélérer la croissance économique.

La marche vers la maturité
C’est une longue phase qui prolonge le décollage, une période de progrès soutenu au cours de laquelle la croissance gagne l’ensemble des secteurs de l’économie et s’est répandu par une mise en œuvre plus générale des techniques modernes. Elle se caractérise par :
• un nouvel accroissement du taux d’investissement qui passe de 10 à 20% du revenu national.
• une diversification de la production : l’économie prouve qu’elle est en mesure d’aller au-delà des industries qui l’ont fait démarrer à l’origine, par l’apparition de nouveaux secteurs dominant de l’industrie.
• la structure de la population active se modifie (la main d’œuvre devient de plus en plus urbaine) et le phénomène d’urbanisation urbaine s’est accentué.
• la notion de dirigeant d’entreprise évolue également, et le gestionnaire, avec ses connaissances et sa vision plus large des choses prend de plus en plus d’importance.

Les objectif de la société commencent à ne plus se borner à l’application de la technologie moderne aux ressources. L’expansion de l’industrialisation cesse d’être la considération majeure, qui l’emporte sur toutes les autres.

L’ère de la consommation de masse
La production de biens de consommation durables et les services deviennent progressivement les principaux secteurs de l’économie. Les objectifs de la société évoluent vers la consommation et le bien-être. A ce stade, les Etats peuvent privilégier trois différentes politiques :

• La recherche de la puissance et de l’influence extérieure,
• La création d’un Etat providence,
• L’élévation des niveaux de consommation « dépassent les besoins alimentaires, le logement et les vêtements nécessaires ».

Selon Rostow, les Etats-Unis ont choisi sincèrement et de tout cœur la voie de la consommation de masse dans les années 1920, et connaissent depuis ce stade la croissance.

Le modèle de croissance d’Harrod-Domar

Toute économie doit épargner (ne pas consommer) une certaine proportion de son revenu national, au moins pour remplacer le capital usagé. Si une économie veut croître, de nouveaux investissements, c’est à dire une augmentation du stock de capital est nécessaire. Pour croître, les économies doivent épargner et investir une certaine proportion de leur PIB. Les mécanismes de la croissance économique et du développement sont simplement une question d’augmenter l’épargne nationale et l’investissement. Le principal obstacle ou contrainte au développement selon les tenants de cette théorie est le niveau relativement faible de l’accumulation du capital dans la plupart des pays pauvres. On peut combler le déficit d’épargne d’un pays à travers l’aide étrangère ou l’investissement étranger, ce qui induit une rationalisation pour justifier les transferts massifs de capitaux et d’assistance technique du monde développé vers les pays en développement.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : Concept sur le développement économique et social, et les décisions politiques
Chapitre 1. Concept sur le développement économique et social
Section 1. Le développement économique
Section 2. Le développement social
Chapitre 2. Concept sur les processus de décision politique
Section 1. Concept sur le secteur public et le bien public
Section 2. Concept sur les décisions politiques
PARTIE II : Analyse de rapports économiques et sociaux des crises politiques
Chapitre 3. La crise politique et la contestation des décisions politiques
Section 1. La crise politique à Madagascar
Section 2. La contestation des décisions politiques
Chapitre 4. Analyse des impacts économiques et sociaux
Section 1. Sur le plan économique
Section 2. Sur le plan social
CONCLUSION

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