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Les dirigeants d’entreprise des TPE-PME
Les risques psychosociaux mettent en lien la notion de risque avec celle de la santé. Néanmoins, s’il y a bien un sujet tabou en entreprise, c’est celui de la santé des dirigeants (Lechat & Torrès, 2016). À noter que les travaux sur les risques psychosociaux ou plus largement sur la santé au travail dans les TPE-PME sont rares, et les travaux sur la santé des dirigeants de TPE-PME le sont encore plus (Torrès, 2012). En effet, cet aspect est souvent négligé par les chercheurs : « la santé de l’entrepreneur est probablement une ressource sous-estimée pour le comportement entrepreneurial et le développement de l’organisation » (Vinberg, Gundersen, Nordenmark, Larsson & Landstad, 2012, p. 387).
La question de la santé semble essentielle. Mintzberg (1979, p. 312 ; Cité par Lechat & Torres, 2016) indiquait : « la structure simple est aussi la plus risquée des structures, dépendant de la santé et des caprices d’un unique individu. Une crise cardiaque peut littéralement réduire à néant le premier mécanisme de coordination de l’organisation ». Dans une multinationale, le leader est plus facilement remplaçable que dans une TPE-PME (Torrès & Chabaud, 2013).
Dans cette perspective, une étude de Becker et Hvide (2013) indique que sur 341 PME qui ont connu le décès de leur chef d’entreprise, le chiffre d’affaires a baissé en moyenne de 60% et 20% ont fait faillite. Ces données appuient l’idée qu’une TPE-PME n’est donc pas une grande entreprise en miniature (Marchesnay, 1991). Selon Torrès (2012), le capital-santé du dirigeant est vraisemblablement le premier actif immatériel de son entreprise car la dépendance vis-à-vis du dirigeant est d’autant plus forte que la taille de l’entreprise est petite (Mouzaoui et L’Horty, 2007). En effet, si le dirigeant est en épuisement professionnel et qu’il se retrouve en incapacité de tenir son rôle, c’est l’entreprise qui est mise en danger (Torrès, 2012).
Une des raisons pouvant expliquer ce manque de données est le fait que de nombreux dirigeants appartiennent à la famille des travailleurs non-salariés (TNS), ils ne sont donc pas légalement soumis à adhérer à la médecine du travail. Cette absence de suivi médical rend plus difficile la mise en place d’études, les données sont souvent hétérogènes (Stephan & Roesler, 2010) et cela limite les analyses descriptives et explicatives.
En 2009, Torrès crée l’Observatoire AMAROK10, une association qui se concentre sur la santé physique et psychologique des TNS ayant une double finalité : étayer les connaissances scientifiques concernant cette population et sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la santé des TNS. Aussi de nombreuses questions sont à approfondir : quel regard le dirigeant porte sur sa santé au travail et sur celle de salariés ? Ont-ils des spécificités en matière de facteurs de risques et en termes de facteurs protecteurs de la santé au travail ? Quels liens la santé du dirigeant entretient-elle avec la santé de son entreprise ? Des chercheurs ont commencé à s’interroger sur ces éléments.
Torrès et Lechat en 2014, proposent une représentation graphique (figure 4) des principaux « stresseurs » regroupés en quatre familles : la pérennité en péril, l’enfer du devoir entrepreneurial, la résignation patronale intériorisée et le poids des pressions managériales. Cette cartographie permet aux dirigeants d’identifier les stresseurs les plus nocifs de son activité. Dans la catégorie « le poids des pressions managériales », un stresseur semble un peu plus distinct des autres facteurs : les problèmes de santé du dirigeant. D’après une des études de l’observatoire, un dirigeant de PME sur six se trouve en état d’épuisement professionnel et 45% d’entre eux éprouvent un isolement. Nombreux dirigeants sous-estiment l’importance de leur propre santé dans le développement de leur entreprise (Volery & Pullich, 2010).
Les fondements théoriques du bien-être
Les fondements psychologiques du bien-être
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Table des matières
Introduction générale
PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
CHAPITRE 1 : Les fondements théoriques du mal-être au travail au bien-être au travail
I. Les fondements théoriques du mal-être au travail
1. Le travail : objet de plaisir et de souffrance
2. Le stress au travail
3. La santé au travail : d’une approche pathogénique à l’ouverture salutogénique
4. Les populations les plus à risque
II. Les fondements théoriques du bien-être
1. Les fondements psychologiques du bien-être
2.1. L’approche humaniste
2.2. La psychologie positive
2.3. La psychologie de la santé
2. Les modèles conceptuels du bien-être
3.1. Le bien-être subjectif ou hédonique
3.2. Le bien-être psychologique ou eudémonique
3.3. Que représente le bien-être aujourd’hui ?
3. Les modèles de bien-être au travail
4.1. Le modèle de Warr (1990)
4.2. Le modèle de Daniels (2000)
4.3. Le modèle de Danna et Griffin (1999)
4.4. Le modèle de Cotton et Hart (2003)
4.5. Le modèle de Robert (2007)
4.6. Le modèle de Dagenais-Desmarais (2010)
CHAPITRE 2 : Une approche intégrative : l’épanouissement psychologique
I. Définition et histoire du concept d’épanouissement psychologique
1. L’approche de Keyes (2002)
2. L’approche de Fredrickson et Losada (2005)
3. L’approche de Seligman (2011)
4. L’approche de Huppert et So (2009)
5. L’approche de Diener et collaborateurs (2010)
5.1. Les relations sociales positives
5.2. L’engagement
5.3. Le but dans la vie
5.4. Les compétences
5.5. L’optimisme
5.6. La contribution sociale
5.7. L’acceptation de soi
5.8. L’estime de soi
1. L’échelle de VanderWeele (2017)
2. L’échelle de Butler et Kern (2016)
3. L’échelle de Diener et collaborateurs (2010)
III. L’épanouissement en milieu de travail
1. Le modèle de Rothmann (2013)
2. L’outil proposé : Flourishing at Work Scale (FAWS)
3. Les composantes pouvant conduire à l’épanouissement en milieu de travail
CHAPITRE 3 : Déterminants et effets de l’épanouissement au travail
I. Les déterminants du bien-être au travail et de l’épanouissement au travail
1. Les traits de personnalité comme déterminant individuel
2. Le soutien organisationnel perçu comme déterminant organisationnel
II. Les effets du bien-être au travail et de l’épanouissement au travail
1. Les effets individuels
2. Les effets sur l’organisation de travail
DEUXIEME PARTIE : LA CONDUITE DE LA RECHERCHE DOCTORALE
CHAPITRE 1 : Méthodologie de recherche
I. Le positionnement de la recherche
1. Le cadre épistémologique
2. De l’épistémologie aux méthodes
II. Problématique générale et questions de recherche
CHAPITRE 2 : Recherches empiriques
I. Etude 1 : Élaboration d’une échelle d’épanouissement psychologique en milieu de travail (ÉÉPMT) et examen de ses qualités psychométriques
1. Objectifs
2. Première partie de l’étude 1
2.1. Méthode
2.2. Résultats
2.3. Discussion
3. Deuxième partie de l’étude 1
3.1. Méthode
3.2. Résultats
3.3. Discussion
4. Troisième partie de l’étude 1
4.1. Méthode
4.2. Résultats
4.3. Discussion
5. Discussion générale de l’étude 1
II. Etude 2 : Analyse des rôles prédicteurs du bien-être général et professionnel et de l’épanouissement psychologique général et en milieu de travail
2. Méthode
3. Mesures
3.1. Inventaire de personnalité
3.2. Le soutien organisationnel perçu
3.3. Bien-être subjectif
3.4. Satisfaction de vie professionnelle
3.5. Épanouissement psychologique général
3.6. Épanouissement psychologique en milieu de travail
4. Analyses statistiques
5. Présentation des résultats
5.1. Analyse de la cohérence interne des outils utilisés
5.2. Analyses descriptives
5.3. Analyse de corrélation
5.4. Analyse ANOVA
5.5. Analyse de régression
5.5.1. Analyse de régression « par entrée »
5.5.2. Analyse de régression hiérarchique
6. Discussion de l’étude 2
III. Etude 3 : Profils personnologiques et épanouissement psychologique en milieu de travail
1. Objectifs et hypothèses
2. Méthode
3. Analyses statistiques
4. Présentations des principaux résultats
5. Discussion de l’étude 3
IV. Etude 4 : Épanouissement psychologique en milieu de travail et personnalité : le rôle modérateur du soutien organisationnel perçu
1. Objectifs et hypothèses
2. Méthode
3. Analyses statistiques
3.1. La démarche d’analyse de l’effet modérateur
4. Présentation des principaux résultats
4.1. Analyses descriptives et corrélationnelles
4.2. Analyse de modération
5. Discussion de l’étude 4
V. Etude 5 : L’épanouissement psychologique en milieu de travail des dirigeants d’entreprise TPE-PME de Normandie
1. Les étapes de la recherche
1.1. La mise en place du projet de recherche
1.2. La population étudiée
1.3. La conduite des entretiens
1.4. La création de la grille d’entretien
2. Questions de recherche :
3. Principaux résultats
3.1. Le portrait individuel de chaque dirigeant(e) rencontré
3.1.1. L’analyse de l’entretien 1 : Madame M
3.1.2. L’analyse de l’entretien 2 : Monsieur P
3.1.3. Analyse de l’entretien 3 : Monsieur R
3.1.4. L’analyse de l’entretien 4 : Monsieur N
3.1.5. L’analyse de l’entretien 5 : Monsieur J.
3.1.6. L’analyse de l’entretien 6 : Madame S
3.1.7. L’analyse de l’entretien 7 : Monsieur B.
3.1.8. L’analyse de l’entretien 8 : Monsieur F
3.1.9. L’analyse de l’entretien 9 : Madame H.
3.3. Analyse des catégories dominantes issues de l’analyse des entretiens
3.3.1. Analyse de la catégorie : Rôle du dirigeant
3.3.2. Analyse de la catégorie : Mal-être au travail
3.3.3. Analyse de la catégorie : Epanouissement psychologique en milieu de travail
3.3.4. Analyse de la catégorie : Actions mises en place pour promouvoir la santé au travail
4. Discussion de l’étude 5
4.1. Pour quelles raisons le dirigeant souffre-t-il en silence ?
4.2. Quels sont les facteurs salutogènes conduisant à l’épanouissement psychologique en milieu de travail ?
4.3. Limites de cette étude
4.4. Quelles préconisations proposées ?
Chapitre 3 : Discussion générale
I. Synthèse des résultats
1. La proposition d’un outil pour mesurer l’épanouissement psychologique en milieu de travail
2. Les concepts connexes
2.1. La qualité de vie au travail
2.2. La satisfaction au travail
2.3. L’épanouissement psychologique en milieu de travail
3. Les déterminants de l’épanouissement psychologique en milieu de travail
4. La question des profils de personnalité associés à un niveau d’épanouissement psychologique en milieu de travail
5. Le rôle modérateur du soutien organisationnel perçu
2. La question de l’épanouissement psychologique en milieu de travail auprès d’une population spécifique
III. Enjeux et recommandations
IV. Limites et perspectives
Références bibliographiques
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