Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Mesure globale
Pour ne plus être contraint par la distance de mesure de rugosité, le système de mesure doit être embarqué sur un train commercial ou un train d’auscultation dédié. Par conséquent, le procédé de mesure doit être sans contact. Différentes méthodes sont proposées dans la littérature et présentées ci-dessous, elle sont basée sur plusieurs approches.
Une première approche interférométrique est envisagée par l’université de Pise [Fidecaro 2007] qui propose d’évaluer la rugosité du rail à l’aide de mesures d’interférométrie holographique (lumière visible). En comparant les « images » de références 7 et du rail, il apparaît des franges d’interférences parasites qui peuvent être exploitées pour estimer la rugosité directe. Cette méthode est prometteuse au vu de la compréhension théorique et des résultats en laboratoire, mais elle reste cependant au stade expérimental et demande une étude approfondie sur la fixation du matériel optique 8 dans le cadre d’une utilisation opérationnelle (i.e en roulage).
Une seconde approche vibratoire est notamment proposée par le département technique du gestionnaire public du réseau ferroviaire Suédois Trafikverket avec un système installé sur la rame « Swedish Track Recording Car » (TRC’s) [Berggren 2008, Spänner 2008], et la société RailMeasurement avec le système « High Speed Rail Corrugation Analyser » (HSRCA) [Grassie 1989]. Ce type d’approche consiste à utiliser la fonction de transfert mesurée entre la rugosité et l’accélération de la boîte d’essieu 9. La calibration du système est effectuée sur une voie de référence dont la rugosité est mesurée par une approche directe avec contact (règle ou chariot). La rugosité est estimée en multipliant cette fonction de transfert au niveau vibratoire mesuré sur la voie à qualifier.
Enfin une approche acoustique est utilisée par la Deutsche Bahn (DB) avec la rame « Schallmesswagen » (SMW) [Asmussen 2006] et par la société DeltaRail avec le système « Noise Monitoring » (NoisMon) [Jones 2006, Hardy 2006]. Cette approche consiste à mesurer le bruit de roulement proche de la zone de contact roue/rail. En effet, si la rugosité de la roue est faible par rapport à celle du rail, la variation du niveau de bruit est alors directement liée à la variation du niveau de rugosité du rail (pour une dynamique de voie donnée). Le système développé par la DB est constitué d’un microphone placé dans une enceinte semi-anéchoïque au dessus d’un bogie de la rame dédiée (Schallmesswagen). Il permet de mesurer les variations de bruit de roulement le long de la voie (sur 10 m) par rapport à un niveau de référence. Ces variations de bruit conduisent à une qualification de l’état de surface des rails, et si nécessaire au déclenchement d’opération de meulage 10. Le second système (NoisMon) est constitué d’un microphone associé à un frontal d’acquisition dédié, fixé en champ proche du bogie. Il permet de mesurer un niveau acoustique moyen le long de la voie (sur 200 m) normalisé par rapport à une vitesse d’analyse de 160 km/h. La qualification de l’état de surface des rails est alors fonction de l’évolution du niveau acoustique au cours du temps (donc de la distance). Ces deux systèmes, basés sur une mesure acoustique, conduisent à une qualification de l’état de surface des rails par comparaison de niveaux de bruits globaux avec des valeurs gabarits mais ne permettent pas d’estimer un spectre de rugosité spatial. Afin d’obtenir une estimation « absolue » (et non plus relative) de la rugosité à partir de mesures acoustiques, la société M+P Consulting propose une calibration du système basés sur la mesure de la fonction de transfert entre la pression et la rugosité. Ce système est appelé « Acoustic Rail-Influence Recording on Wheels » (ARRoW) [Kuijpers 2010, Kuijpers 2008].
Modélisation du comportement acoustique
Influence des paramètres de la voie
|
Table des matières
Résumé / Abstract
Mesure de la rugosité des rails des chemins de fer : du local au global
1 Comment mesurer la rugosité des rails des chemins de fer ?
1.1 Rugosité du rail
1.1.1 Mesure locale
1.1.2 Mesure globale
1.1.3 Dépasser les limites
1.2 Comportement vibroacoustique d’une roue ferroviaire
1.2.1 Modélisation du comportement vibratoire
1.2.2 Modélisation du comportement acoustique
1.3 Comportement vibroacoustique de la voie
1.3.1 Modélisation du comportement vibratoire d’un rail sur son support
1.3.2 Modélisation du rayonnement acoustique d’un rail
1.4 Modélisation de l’interaction roue/rail
1.4.1 Modèle de Hertz pour un contact normal
1.4.2 Filtre de contact
1.4.3 Modèle d’excitation verticale
1.5 Nouvelle méthode de mesure de la rugosité : LECAV
2 La roue : un capteur vibroacoustique
2.1 Méthode d’estimation de l’effort d’interaction roue/rail
2.2 Modèle expérimental vibroacoustique de la roue
2.2.1 Mesures acoustiques embarquées sur un TGV à 300 km/h
2.2.2 Mesures vibroacoustiques à poste fixe
2.3 Modèle numérique vibroacoustique de la roue
2.3.1 Modélisation du comportement vibratoire
2.3.2 Modélisation du rayonnement acoustique
2.3.3 Impédance acoustique numérique
2.4 De la pression sonore à l’effort d’interaction
2.4.1 Calcul de la vitesse vibratoire
2.4.2 Calcul de l’effort appliqué
2.5 Discussion
2.5.1 Effet du roulage
2.5.2 Mesure de la rugosité des deux files de rail
2.5.3 Robustesse de la méthode
2.6 Conclusions
3 La voie : un élément en interaction avec la roue
3.1 Méthode d’estimation de l’effort d’interaction roue/rail
3.2 Modélisation vibratoire du rail sur son support
3.2.1 Réponse fréquentielle
3.2.2 Réponse spatiale
3.3 Modélisation du rayonnement acoustique du rail
3.3.1 Modèle linéique de sources ponctuelles
3.3.2 Rayonnement spatial
3.3.3 Dépendance fréquentielle
3.3.4 Conclusions sur le rayonnement acoustique du rail
3.4 De la pression sonore à la mobilité
3.4.1 Effet des variations du comportement vibratoire sur le champ acoustique110
3.4.2 Pouvoir discriminant de la « signature acoustique » de la voie
3.4.3 Identification expérimentale
3.4.4 Calcul de la vitesse vibratoire
3.5 Discussion
3.5.1 Effet du chargement de la voie
3.5.2 Effet du roulage
3.5.3 Effet acoustique provoqué par la caisse du train
3.5.4 Robustesse de la méthode
3.6 Conclusions
Conclusions et perspectives
Bibliographie
Télécharger le rapport complet
