Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Conditions d’accord de phase
Chercher à optimiser le rayonnement harmonique ne se limite pas à optimiser la réponse du dipôle. Pour que le transfert d’énergie soit optimal, il est indispensable de satisfaire la condition d’accord de phase, c’est à dire que la polarisation non linéaire et le champ harmonique se propagent dans le milieu avec la même vitesse de phase. Cela étant, les champs harmoniques rayonnés par chacun des dipôles interfèrent constructivement, construisant ainsi un champ macroscopique en sor-tie du milieu. Nous allons au cours de ce paragraphe discuter de ces conditions d’accord de phase dans le cas d’un faisceau infrarouge gaussien, discussion basée sur les résultats présentées dans Balcou et al. (1997); Hergott (2001).
Nous considérons un faisceau gaussien de paramètre confocal b, E1 = |E1|eıϕ1 . La phase ϕ1 du fondamental fait ici intervenir l’influence des atomes et des électrons libres, introduisant une dispersion dans le milieu, ainsi que la variation géomé-trique associée à la focalisation du faisceau (c’est à dire, sur l’axe de propagation, ~ la phase de Gouy). Le vecteur k1 associé à cette onde peut donc s’écrire : ~ (~r, z, t) = rϕ1 0 ~ (~r, z, t) (1.5)ˆz étant le vecteur unitaire suivant l’axe de propagation et avec ~r⊥ˆz. La phase de la polarisation est reliée à la phase de l’onde fondamentale, mais aussi à l’éclairement du laser, car la phase du dipôle dépend linéairement de cet éclairement, suivant la relation : ϕat ∝ −αp,qI(~r, z, t) (1.6)
Principe de la mise en forme spatiale
La phase la plus critique est la phase d’alignement du dispositif sur l’axe du faisceau. Pour ce faire, nous commencions par aligner le faisceau laser sur le dispositif de génération et de détection d’harmoniques, sans les lames. Puis nous insérions la lame externe dans le faisceau. Les deux translations de sa monture nous permettaient alors de la centrer sur le faisceau laser, puis un trou au centre d’une pastille insérée sur le trajet du faisceau nous permettait de rendre l’anneau perpendiculaire au faisceau incident par autocollimation. Enfin, nous insérions la lame centrale, en avant de la lame externe, sur le banc optique. De même, les deux translations nous permettaient de la centrer sur le faisceau, puis un réglage par autocollimation était nécessaire pour la rendre parallèle à la seconde lame.
Nous avons utilisé trois sources lasers différentes, deux pour tester le principe de la manipulation de la phase spatiale, une pour la génération d’harmonique. Le premier laser utilisé était un laser de référence, un laser continu Hélium-Néon. Il a l’inconvénient de générer un rayonnement à 633 nm, longueur d’onde différente de la longueur d’onde du laser femtoseconde que nous utiliserons par la suite, mais il présente un front d’onde gaussien quasi parfait. Son diamètre initial étant trop faible par rapport à nos lames de phase (environ un millimètre), nous avons dû utiliser un dispositif afocal afin de l’amener à environ vingt millimètre.
Le deuxième laser était lui aussi un laser test. Il s’agit d’une diode laser fibrée monomode, émettant à 800 nm. Pour cette source l’emploi d’un dispositif afocal s’est révélé nécessaire.
Enfin, le laser générant les harmoniques était le serveur LUCA (pour Laser Ul-tracourt Accordable) du SPAM. Ce laser Titane-Saphir, basé sur la technologie CPA (Chirped Pulse Amplification (Strickland and Mourou, 1985)), délivre des impulsions centrées à 800nm, dont la durée est de 50 fs et d’énergie allant jusqu’à 80mJ. Il peut être divisé en trois faisceaux différents, permettant à trois dispositifs expérimentaux de fonctionner en parallèle. Notre voie dispose d’un compresseur indépendant des autres.
Tout au long de l’expérience, mais plus particulièrement lors de cette première phase, nous avons voulu visualiser la mise en forme du faisceau infrarouge directement. Pour ce faire, après les lames de phase, nous avons placé une lentille de focalisation sur un banc de translation motorisée. Après cette dernière, nous avons prélevé une faible partie du faisceau (grâce à une lame réfléchissant environ 1/1000 du faisceau) que nous avons repliée parallèlement au faisceau principal. Une caméra dotée d’un objectif de microscope, pouvant se déplacer sur l’axe op-tique autour de la position du foyer, permettait alors d’étudier le profil spatial du faisceau (voir figure 2.8).
Nous avons ensuite testé le dispositif avec le laser infrarouge du serveur LUCA que nous allions utiliser pour la génération d’harmoniques. Comme on peut le voir sur la figure 2.3, la mise en forme par manipulation de la phase spatiale grâce aux lames de phase est dans ce cas aussi très efficace. L’élargissement du faisceau au foyer est d’un facteur 2.1, légèrement inférieur à ce qui avait été obtenu à partir du faisceau d’Hélium-Néon, ce qui peut être lié à la phase du champ laser infrarouge. La comparaison avec le calcul montre que les profils obtenus sont toujours plus étroits que les profils théoriques, ce que l’on peut attribuer à une connaissance imparfaite des paramètres du laser infrarouge (dont le M2 a certainement été sur (b) et (c) les distributions spatiales au foyer (z=0) du champ laser dans trois confi-gurations (déphasage Φ = 0, π radians et 0.8π radians). En (d), (e) et (f) les coupes de chacun des profils.
|
Table des matières
Introduction
Partie I
1 Optimisation de la Génération d’Harmoniques
1.1 Réponse collective et accord de phase
1.1.1 Accord de phase
1.1.2 Optimisation du signal harmonique
1.2 Étude théorique de la génération d’harmoniques par un faisceau mis en forme spatialement
1.2.1 Mise en forme spatiale
1.2.2 Descriptions des codes de simulations numériques
1.2.3 Simulations
2 Génération d’harmoniques d’ordres élevés par un faisceau laser mis en forme spatialement
2.1 Mise en forme du faisceau laser
2.1.1 Dispositif expérimental
2.1.2 Étude de la mise en forme spatiale du faisceau laser
2.2 Étude de la génération d’harmoniques par un faisceau carré
2.2.1 Dispositif expérimental
2.2.2 Résultats expérimentaux
2.2.3 Effet de volume ou augmentation de l’efficacité de génération ?
2.3 Conclusion
3 Conclusion de la première partie et perspectives
3.1 Principaux résultats
3.2 Génération d’harmoniques à haute énergie
3.3 Génération d’impulsions attosecondes uniques par un faisceau carré
Partie II
4 Théorie de la génération d’harmoniques à l’échelle atomique et moléculaire
4.1 La génération d’harmonique à l’échelle atomique et moléculaire
4.1.1 Le modèle en trois étapes
4.1.2 Le modèle quantique de Lewenstein
4.1.3 Dynamique électronique
4.2 Génération d’harmoniques dans les molécules
4.2.1 Les harmoniques comme sonde de la structure des molécules
4.2.2 Interférences lors du processus de recombinaison
4.2.3 Reconstruction tomographique d’orbitale moléculaire
5 Techniques expérimentales 101
5.1 Alignement des molécules
5.1.1 Alignement adiabatique
5.1.2 Alignement impulsionnel
5.2 Dispositif expérimental
5.2.1 Alignement des molécules
5.2.2 Montage expérimental pour la génération d’harmoniques et la mesure de phase
5.2.3 Détection
5.2.4 Mesures
5.2.5 Analyse des mesures RABITT
6 Génération d’harmoniques d’ordre élevé dans les molécules alignées
6.1 Mesure de phase dans les molécules alignées
6.1.1 Effet de l’alignement sur les propriétés de la génération d’harmoniques
6.1.2 Observation de la dynamique électronique attoseconde dans les molécules
6.2 Influence de l’éclairement de génération
6.2.1 Résultats expérimentaux
6.2.2 Dynamique électronique fonction de l’éclairement
6.3 Conclusion
7 Conclusion de la seconde partie et perspectives
7.1 Résumé des principaux résultats
7.2 Reconstruction tomographique d’orbitale moléculaire
7.3 Études dynamiques et mesures de phase spectrale
7.3.1 Utilisation de la dérive de fréquence attoseconde
7.3.2 Expériences de type pompe-sonde
7.4 Évolutions techniques
7.4.1 Nouveau montage expérimental
7.4.2 Nouveau système laser
Bibliographie
Télécharger le rapport complet
