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Les terres rares
Configuration électronique
Les nanograins de silicium
Dans le cas du silicium, la recombinaison d’un exciton nécessite l’ab-sorption ou l’émission de phonons permettant d’assurer la conservation du vecteur d’onde. Les interactions entre l’électron, le trou et les phonons sont peu probables ce qui conduit à augmenter la durée de vie radiative de l’ex-citon et amène un rendement de luminescence faible. De plus l’énergie de la bande interdite est de 1,11 eV à 300 K [30] ce qui correspond à des émissions infrarouges et ne convient pas pour des applications opto-électroniques dans le visible.
L’explication proposée est le confinement quantique des porteurs de charge dans le silicium qui a des dimensions réduites. En effet la théorie prévoit une augmentation du gap, ainsi qu’un accroissement du taux de recombinaison radiative, lorsque la taille des agrégats de silicium diminue [32, 33].
La figure 1.7 présente le spectre de photoluminescence (PL) du silicium poreux en fonction de la durée du traitement chimique qui agit directement sur la porosité du silicium. Nous constatons un déplacement du pic de PL du proche infra-rouge vers le domaine visible. L’effet de taille influence le confinement des porteurs de charges, et la diminution à des dimensions na-nométriques amène à un étalement de la fonction d’onde de l’exciton dans l’espace de k. Certaines règles de sélection sont ainsi levées, et une transition directe bande à bande sans nécessiter de phonons devient plus probable.
— Les structures de type planaires (2D) : confinement dans une direction de l’espace des porteurs de charges. Par une technique de dépôt il est possible d’obtenir une structure planaire en alternant des couches de Si et SiO2 [34].
— Les structures de type filaires (1D) : confinement dans deux directions de l’espace des porteurs de charges. Parmi les techniques de fabrica-tion on peut citer le mécanisme vapeur-liquide-solide qui permet la croissance d’un semi-conducteur. L’utilisation d’un catalyseur d’or est alors nécessaire [35, 36].
— Les structures de type boite ou grains quantiques (0D) : confinement dans trois directions de l’espace des porteurs de charges. Ces structures sont fabriquées par des techniques de dépôts [37].
La figure 1.8 présente les trois types de nanostructures. 2D, 1D et 0D font référence au nombre de dimensions où les porteurs de charges ne sont pas confinés. Sur cette figure est aussi indiqué le rapport entre la surface et le volume (STV) qui montre l’augmentation du rapport STV entre une structure planaire et une boite quantique. Ainsi les conséquences de l’envi-ronnement chimique sur les propriétés optiques du silicium pour une boite quantique seront plus importantes que pour une structure planaire [38, 39]. Nous traitons par la suite uniquement les structures de type boite quantique : les nanograins de silicium.
Le passage du silicium massif au silicium à l’échelle nanométrique a deux principales conséquences qui sont représentées sur la figure 1.9 :
— Les fonctions d’onde des porteurs de charge s’élargissent ce qui aug-mente la probabilité de recombinaison radiative. En effet les porteurs étant plus confinés spatialement, si l’on reprend le principe d’incertitude d’Heinsenberg (∆x∆p ≃ ~ avec p = ~k), l’incertitude sur l’espace des vecteurs d’onde tend à augmenter lorsque la taille du système dimi-nue. Cet étalement des fonctions d’onde dans l’espace des k conduit à augmenter les probabilités de recombinaison radiatives. On parle alors de gap « pseudo-direct ».
— L’énergie du gap optique (la largeur de la bande interdite) augmente lorsque la taille nanométrique diminue. Nous pouvons le comprendre en prenant l’exemple simple d’un puits de potentiel infini à une di-mension de largeur a. Les niveaux d’énergies accessibles sont donnés
Expérimentalement, Kenyon et al [47] ont été les premiers à montrer une augmentation de l’excitation effective des ions Er3+lorsqu’ils sont insérés dans une matrice de SiO2 contenant des nanograins de silicium par rapport à une matrice de SiO2. Fujii et al [23] ont attribué cela à un transfert d’énergie entre les nanograins de silicium et le niveau 4I9/2 des ions Er3+qui se désex-cite ensuite de manière non radiative vers le niveau 4I13/2 qui lui-même se désexcite vers le niveau fondamental en émettant un photon à 1, 55 µm. Par la suite d’autres travaux [48–50] ont démontré cette excitation indirecte des ions Er3+par l’excitation préalable des nanograins de silicium. Des mesures de photoluminescence (PL) ont été faites en l’absence d’erbium et ont montré un pic de PL à 800 nm attribué aux nanograins de silicium [51]. L’intensité de ce pic diminue lorsque la concentration en ions Er3+augmente ce qui met en évidence le couplage et un transfert d’énergie entre les nanograins de silicium et les ions erbium.
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Table des matières
Introduction générale
1 Etude bibliographique
1.1 Guides d’ondes
1.1.1 Les terres rares
1.1.2 Les nanograins de silicium
1.1.3 Couplage entre nanograins de silicium et terres rares
1.1.4 Guides d’onde
1.2 Plasmons
1.2.1 Qu’est-ce qu’un plasmon ?
1.2.2 Approximation quasi-statique
1.2.3 Effets de retard
1.2.4 Résonance Fano
2 Modélisation numérique
2.1 Les équations de Maxwell
2.2 Algorithme de Yee
2.2.1 Schéma de Yee
2.2.2 Stabilité et dispersion numérique
2.3 Conditions aux limites absorbantes
2.3.1 Définition de la couche parfaitement adaptée
2.4 Les sources de champ électromagnétique
2.4.1 Source dure
2.4.2 Champ total/Champ diffusé
2.5 Amplitude des champs électromagnétiques
2.6 Milieux dispersifs et milieux à gain
2.6.1 Les métaux
2.6.2 Description électronique d’un milieu à gain
2.7 Bilan
3 Milieux à gain
3.1 Description du guide d’onde
3.1.1 Présentation générale
3.1.2 Les nanograins de silicium
3.1.3 Les ions erbium
3.1.4 Les ions néodyme
3.1.5 Évaluation du temps de calcul
3.2 Un nouvel algorithme de calcul
3.2.1 Schéma général
3.2.2 Détermination des populations des niveaux électroniques
3.2.3 Réduction du temps de calcul
3.3 Résultats
3.3.1 Cartes de champs
3.3.2 Carte de populations
3.3.3 Gain optique
3.4 Bilan et perspectives
4 Nanoparticules d’or
4.1 Nanoparticules d’or individuelles
4.1.1 Fabrication de nanoparticules et mesure EELS
4.1.2 Étude par la méthode ADE-FDTD
4.1.3 Vérification par un modèle analytique
4.2 Nanoparticules d’or en réseau
4.2.1 Expérience
4.2.2 Étude par la méthode DDA
4.3 Bilan du chapitre
Conclusion générale
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