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Vecteurs propres
La méthode la plus immédiate pour réduire l’ordre d’un modèle consiste à sélectionner k vecteurs propres de la paire de matrices (C,G). On obtient des valeurs propres qui peuvent être complexes. La partie imaginaire correspond à la fréquence propre associée au vecteur propre. Dans ce cas on peut sélectionner les vecteurs propres dont les fréquences propres sont proches de la fréquence de fonctionnement du système. On obtient une approximation de la fonction de transfert qui est de bonne qualité dans le domaine recouvrant les fréquences propres sélectionnées et mauvaise ailleurs.
Dans le cas d’un système différentiel du deuxième ordre, il est intéressant de conserver sa forme et d’utiliser les vecteurs propres correspondant aux matrices de raideur et de masse du système. Ils conservent une signification physique que n’auront pas les vecteurs propres du système mis sous forme d’état. Dans le cas où le modèle est utilisé dans un cadre autre que les vibrations, la sélection des vecteurs propres formant la base réduite peut se faire en évaluant leur pertinence dans une simulation statique correspondant au domaine de fonctionnement du système [Gabbay 2000].
Approximation de Padé
L’approximation de Padé consiste à trouver un modèle d’ordre réduit k, tel que les 2k premiers moments de la fonction de transfert du modèle réduit développée autour d’une fréquence s0 aient la même valeur que ceux du système original.
On s’intéresse aux systèmes SISO (Single Input, Single Output) où l’entrée et la sortie sont de dimension 1. B et L dans la représentation (1-5) deviennent b et l. On passe d’abord d’une représentation d’état caractérisée par G, C, b et l à une représentation caractérisée par A, r et l où :
A = −(G + s0C)−1C (1-7)
r = −(G + s0C)−1 b
Ainsi le système n’est plus caractérisé que par une matrice A à la place de deux matrices C et G. La fonction de transfert est exprimée en fonction de A, r et l. Il s’agit maintenant de trouver la fonction de transfert du modèle d’ordre réduit k dont les 2k premiers moments sont égaux à ceux du système original. On ne passe pas par le calcul direct des moments de la fonction de transfert qui est en général un problème mal conditionné qui ne peut être résolu que pour de très petits ordres (petite valeur de k). On utilise les sous-espaces de Krylov de dimension k définis par : K r (A,r) = vectr, Ar, A 2 r,…, Ak −1r K r (AT , l) = vectl, AT l, (AT )2 r,…, (AT )k −1 r. (1-8)
Les vecteurs générant les sous-espaces de Krylov contiennent l’information désirée mais ne sont pas pratiquement utilisables comme vecteurs de base. On génère la base de projection via le processus de Lanczos. Ce processus est connu sous le nom de PVL (Padé via Lanczos). Les algorithmes les plus couramment cités sont SyMPVL, PRIMA, MPVL [Bai 2002]. Le processus de Lanczos génère deux bases Wk et Vk, bases des deux espaces de Krylov (1-8). Ce processus tridiagonalise A. Si on l’arrête à la kième étape on obtient une matrice tridiagonale Tk à partir de laquelle on définit une fonction de transfert approchée H k (s) qui se révèle être l’approximant de Pade de la fonction de transfert originale. Pour le modèle réduit dans le domaine temporel, on passe d’abord par les transformations qui amènent à une représentation en A, r, l, puis on fait le changement de variable x = Vk z puis on projette l’équation de la dynamique sur la base Wk. [Rewienski 2003 B] et [Chen 2004] déterminent la base de Krylov pour un développement autour de la fréquence s0=0 par le processus d’Arnoldi. Le processus d’Arnoldi ne génère qu’une base qui sert à la fois pour le changement de variable et pour la projection de l’équation inchangée par rapport à la représentation (1-5). On obtient une approximation locale du modèle dans l’espace des fréquences.
La base de Krylov présente l’inconvénient de ne pas avoir de signification physique à part le premier vecteur qui correspond au système sous contrainte statique dans le cas où on développe la fonction de transfert autour de la fréquence nulle. Un système très peu dissipatif va nécessiter une base de Krylov importante pour couvrir les changements importants de sa fonction de transfert. On peut aussi générer plusieurs bases de Krylov associées à des plages de fréquences différentes.
Se pose le problème du choix de l’ordre k du modèle d’ordre réduit. Une estimation de l’erreur au cours du processus de Lanczos est proposée dans [Bai 2002] afin de décider du point d’arrêt. Une autre approche mentionnée consiste à considérer le modèle réduit comme un modèle complet perturbé, ce qui est appelé « backward error analysis ». Des méthodes de traitement a posteriori du système (méthode PVL ) ont été mises au point pour conserver la stabilité et la passivité au système.
Troncature balancée
Une autre méthode courante de réduction d’ordre de modèle est la troncature balancée [Scherpen 1993] [Rowley 2005]. Pour un système linéaire ou non-linéaire, cette méthode repose sur la définition de fonctions de commandabilité et d’observabilité, qui sont des fonctions de l’état du système. La fonction de commandabilité traduit l’énergie nécessaire pour atteindre un certain état à partir de conditions initiales définies, la fonction d’observabilité traduit l’énergie de sortie pour un état initial donné et une entrée nulle. Elles permettent de caractériser l’importance relative de différents états. Cette information peut servir à sélectionner des états pour établir une base de projection pour un modèle réduit.
Dans le cas d’un système linéaire d’ordre N défini par (1-9), ces fonctions peuvent s’exprimer simplement par le biais de deux matrices, les grammiens de commandabilité Wc et d’observabilité Wo (1-10), qui sont les solutions des équations de Lyapunov (1-11). x ∈ IR N est l’état du système, u ∈ IR p les entrées et y ∈ IR q les sorties. x Ax Bu y Cx (1-9)
∞ ∞ Wc eAt BB∗ eA∗t dt Wo eAt C∗CeA∗t dt (1-10)
AWW A∗BB∗ 0 A∗WWA∗C∗C0 (1-11)
L’énergie à fournir en entrée pour atteindre un état x1, l’état initial étant l’équilibre du système, est alors donnée par : x*1 Wc x1 (1-12a)
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Table des matières
Chapitre 1 Réduction d’ordre de modèles
1.1. Introduction
1.2. Réduction d’ordre des systèmes linéaires
1.2.1. Vecteurs propres
1.2.2. Approximation de Padé
1.2.3. Troncature balancée
1.2.4. Comparaison
1.3. Réduction d’ordre des systèmes non-linéaires
1.3.1. Généralités
1.3.2. Choix d’une base de projection
1.3.2.1. Décomposition propre orthogonale (POD)
1.3.2.2. Troncature balancée
1.3.2.3. Concaténation de bases de Krylov
1.3.3. Evaluation des termes non-linéaires
1.3.3.1. Utilisation d’un développement limité
1.3.3.2. Utilisation d’une approximation de f
1.3.3.3. Linéarisation par morceaux
1.3.3.4. Comparaison des différentes approches
1.3.4. Stabilité, passivité
1.4. Modes propres non-linéaires.
1.4.1. Introduction
1.4.2. Equation régissant les variétés invariantes
1.4.3. Détermination des variétés
1.4.3.1. Développement asymptotique
1.4.3.2. Méthode de Galerkin
1.4.3.3. Formes normales
1.4.3.4. Utilisation de la périodicité du mouvement
1.4.3.5. Prise en compte de la force extérieure dans l’établissement du MNN
1.4.3.6. Système soumis à l’amortissement d’un film d’air compressé [Westby 2003]
1.4.4. Conclusion
1.5. Couplage
1.6. Conclusion
Chapitre 2 Résolution de l’équation de Reynolds
2.1. Etablissement et résolution de l’équation de Reynolds
2.1.1. Etablissement de l’équation de Reynolds
2.1.2. Equation de Reynolds linéarisée
2.1.2.1. Résolution analytique
2.1.2.2. Résolution numérique
2.1.2.3. Modèle équivalent circuit du « squeeze-film damping »
2.1.3. Résolution de l’équation de Reynolds linéarisée autour d’un point de fonctionnement
2.1.4. Résolution de l’équation de Reynolds non-linéaire
2.2. Equation de Navier-Stokes/ Equation de Reynolds
2.2.1. Modèle Navier Stokes 2D / Modèle Reynolds 1D
2.2.2. Modèle Navier Stokes 3D / Modèle Reynolds 2D
2.3. Modèle réduit de l’équation de Reynolds linéaire : application à la réponse fréquentielle
2.3.1. Analyse
2.3.2. Application numérique
2.4. Modèle réduit de l’équation de Reynolds non-linéaire : changement de variable
2.4.1. Hypothèse des petites variations de pression
2.4.2. Changement de variable
2.4.3. Méthode de résolution numérique
2.4.4. Modes propres du Laplacien
2.4.5. Validation du modèle
2.4.6. Intérêt du changement de variable
2.4.6.1. Résultats
2.4.6.2. Considérations théoriques
2.5. Choix d’une base de projection de l’équation de Reynolds non-linéaire
2.5.1. Modes propres du Laplacien
2.5.2. Base de Krylov (Approximant de Pade)
2.5.3. Modes issus de la décomposition propre orthogonale.
2.5.3.1. Extraction des modes : Décomposition propre orthogonale
2.5.3.2. Résultats : système linéaire /système non-linéaire
2.5.3.3. Changement de paramètres : pression ambiante, amplitude, fréquence
2.5.3.4. Changement de géométrie
2.5.4. Comparaison des différentes bases de projection
2.5.4.1. Approximation du système linéaire
2.5.4.2. Approximation du système non-linéaire
2.6. Conclusion générale
Chapitre 3 Réduction d’ordre de modèle d’un système couplé
3.1. Micro-interrupteur MEMS
3.1.1. Principe de fonctionnement
3.1.2. Physique d’un micro-interrupteur actionné de manière électrostatique
3.1.2.1. Mécanique
3.1.2.2. Actionnement électrostatique
3.1.2.3. Phénomènes électrothermiques
3.1.2.4. Amortissement
3.1.3. Réponse fréquentielle du système couplé
3.1.3.1. Modèles de la littérature
3.1.3.2. Réponse fréquentielle du système couplé
3.1.4. Modèles réduits de micro-interrupteur
3.1.4.1. Modèle de [Gabbay 1998] /[Mehner 2000]
3.1.4.2. [Hung 1999], [Rewienski 2003 B], [Chen 2004]
3.2. Modèle couplé fluide-structure d’un micro-interrupteur à contact capacitif
3.2.1. Equations
3.2.2. Modèle réduit
3.2.2.1. Euler-Bernoulli
3.2.2.2. Equation de Reynolds
3.2.2.3. Modèle couplé
3.2.3. Importance de l’amortissement dans la dynamique du système étudié.
3.2.3.1. Cas étudié
3.2.3.2. Importance de l’amortissement du film d’air dans la dynamique
3.2.3.3. « Incompressibilité »/ Petite variation de pression
3.2.3.4. Importance du modèle de la viscosité
3.2.4. Validation du modèle : comparaison à un modèle différences finies
3.2.4.1. Modèle différences finies
3.2.4.2. Résultats
3.2.5. Validation du modèle : comparaison à des résultats de la littérature.
3.2.5.1. Modèles différences finies de la littérature
3.2.5.2. Données expérimentales
3.3. Conclusion
Chapitre 4 Evaluation des termes non linéaires
4.1. Introduction
4.2. Approximation globale de la force fluidique
4.2.1. Approximation analytique de la force fluidique pour les poutres étroites
4.2.2. Approximation numérique de la force fluidique pour les poutres larges
4.2.2.1. Trajectoire d’apprentissage.
4.2.2.2. Approximation de F
4.2.3. Résultats
4.2.3.1. Actionnement électrostatique
4.2.3.2. Force uniforme sinusoïdale
4.2.4. Conclusion
4.3. Modèle linéarisé par morceaux [Rewienski 2003 B]
4.3.1. Méthode [Rewienski 2003 B]
4.3.1.1. Choix des points de linéarisation
4.3.1.2. Calcul des poids
4.3.2. Linéarisation par morceaux d’un modèle réduit de micro-interrupteur
4.3.2.1. Modèle réduit utilisé
4.3.2.2. Choix des points de linéarisation
4.3.2.3. Calcul de la valeur des fonctions et des jacobiens
4.3.2.4. Résultats : trajectoire d’apprentissage=trajectoire de simulation
4.3.2.5. Résultats : domaine de validité des modèles
4.3.3. Linéarisation par morceaux d’un modèle différences finies de microinterrupteur.
4.3.3.1. Modèle différences finies
4.3.3.2. Résultats
4.4. Linéarisation des coefficients du modèle réduit
4.4.1. Principe
4.4.2. Validation
4.5. Conclusion
4.6. Conclusion générale
Conclusion générale
Références
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