EVALUATION DU STATUT ECOLOGIQUE DES ESPECES LES PLUS UTILISEES

Faune

         Le « corridor » forestier qui relie les deux Parcs Nationaux (Ranomafana et Andringitra) abrite une richesse faunistique considérable (Goodman et al, 2001). Parmi les macro-mammifères, les espèces de lémuriens comptent des espèces nocturnes : Microcebus rufus, Cheirogaleus major, Avahi laniger, et des espèces diurnes : Eulemur fulvus, E. rubriventer, Hapalemur griseus, H. aureus, Varecia variegata variegata, Propithecus diadema edwardsi, Daubentonia madagascariensis.(Goodman et al., 2001). On note aussi la présence de l’espèce Potamocherus larvatus dans la famille des Suidae et Tenrec ecaudatus, famille des Tenrecidae Vingt quatre (24) espèces de micro-mammifères comprenant seize (16) Lipotyphla endémiques des genres Microgale et Hemicentetes, sept (7) rongeurs endémiques : Eliurus spinajori, E. minor, E. tanala, E. webbi, Gymnuromys roberti, Nesomys audeberti, N. rufus et un rongeur introduit : Rattus rattus ont été enregistrées (Soarimalala et al., 2001). Quant à l’avifaune, 101 espèces dont 76 forestières ont été recensées, les 65.5%, dont 16 espèces menacées, sont endémiques de Madagascar (Raherilalao et al., 2001). L’hepertofaune inventoriée est abondante en moyenne altitude (750 à 1 300 m) avec dix (10) espèces d’amphibiens tels que Mantidactylus malagassia, Plethodontohyla ocellata, P. serratopalpebrosa, Plethodontohyla sp., six (6) espèces de reptiles avec 4 espèces d’Amphiglossus, une espèce de Pseudoxyrhopus tritaeniatus et Anguilla sp., une espèce de Caméléon Brookesia therezieni (Rakotomalala et al., 2001). Cette région abrite aussi des crabes d’eau douce Hydrothelphusa agilis, H. madagascariensis et des écrevisses Astacoides betsileoensis, A. caldwelli. Ce sont des espèces endémiques de Madagascar (Cumberlidge & Boyko, 2001).

Fabaceae Lindl

                 (Bosser & Rabevohitra, 1996 ; Du Puy, 2001 ; Sachtz, 2001) Plantes herbacées, lianes rampantes, buissons et arbres de petites à grandes tailles, hermaphrodites ou rarement dioïques ; feuilles alternes ou rarement subopposées à opposées, simples, unifoliolées, trifoliolées, composées imparipennées, paripennées ou bipennées . Inflorescences terminales ou axillaires, en épis, en racèmes ou en panicules, ou parfois des fleurs solitaires; fleurs petites à grandes, régulières à irrégulières, pentamères, cinq sépales libres; calice soudé ; cinq pétales libres parfois en onglets, étalés ou organisés avec un étendard supérieur, deux latéraux et les deux les plus bas soudés en formant la carène ; étamines souvent 10, parfois pas plus de une ou deux, quelques unes parfois réduites en staminodes, ou multiples, libres, ou soudées ; ovaire supère, unique carpelle uniloculaire. Fruits en gousse sèche ligneuse, souvent comprimée ou aplatie ; graine présentant parfois un petit arille encerclant l’hile; albumen présent ou non. Cette famille compte trois sous-familles : Caesalpiniodeae, Papilionoideae, Leguminoseae. Dalbergia appartient à cette famille, dans le sous famille des Papilionoideae.

Myrtaceae Juss

            (Perrier de la Bathie, 1952 ; Scott, 1980 ; Sachtz, 2001) Buissons à grands arbres hermaphrodites à tiges et écorces souvent teintées rougeâtres, écorce s’exfoliant souvent en petites plaques ou en longues bandes papyracées. Feuilles opposées ou rarement alternes, simples entières, penninèrves ou rarement à nervures longitudinales, souvent avec une nervure submarginale distincte, ponctuéespellucides, stipules nulles. Inflorescences axillaires ou terminales parfois cauliflores, en cymes ou en épis, ou réduites à des fascicules ou des fleurs solitaires; fleurs petites à grandes, régulières, tetra à pentamères; calice aux pétales libres distincts, ou soudés avec des lobes, ou rarement un opercule conique ; pétales libres imbriquées dans le bouton, ou plus ou moins soudés en un calyptre ou un opercule conique ; étamines multiples; ovaires multiples de deux par loge. Fruits petits à grande baie charnue contenant un graine, indehiscente. Syzygium emirnense est une espèce de cette famille.

Recommandations

1- Sur la conservation de l’espèce et de ses habitats : Les espèces étudiées sont menacées. Des mesures de conservation sont à proposer. Un enrichissement de la forêt par ces espèces, une implantation de pépinières surtout dans les zones qui présentent des trouées forestières du périmètre à droit d’usage peuvent aider à leur conservation. La vulgarisation des essences de formation secondaire à croissance rapide, comme Harungana et Psiadia, est une solution pour satisfaire l’usage quotidien des ressources forestières par la population locale.
2- Sur les mesures de conservation locale : Pour assurer une action de conservation de la biodiversité en accord avec le développement dans cette région, il faut expliquer aux paysans la conséquence néfaste des feux qui menacent les ressources naturelles. Il est nécessaire d’introduire de nouvelles techniques plus rentables pour protéger l’environnement : ainsi, par exemple le semis direct sur couverture végétale permanente du sol (voly rakotra) pour l’agriculture pourrait diminuer la pratique de la culture sur brûlis pour la recherche de nouvelles surfaces cultivables. La restauration de la surface brûlée par les feux de brousses est nécessaire pour assurer la gestion des milieux naturels dégradés. La réintroduction des espèces autochtones, très utilisées par la population locale, serait très intéressante. Des problèmes se posent sur le non-respect des règlements imposés par la COBA et l’absence des contrôles de l’exploitation forestière. Il serait nécessaire de renforcer les capacités des autorités locales par la surveillance des exploitants et l’application des lois existantes. La population locale effectue des exploitations illicites et sélectives. Ceci pourrait entraîner l’appauvrissement de la forêt, et la perturbation de la régénération naturelle. L’écrémage amène les gens à créer des sentiers, et ouvre des accès à des zones isolées et aux défrichages agricoles. Il est nécessaire de limiter le diamètre exploitable pour assurer la pérennité de la ressource naturelle. Il faut renforcer la responsabilisation de la population locale à la gestion participative des ressources forestières avec l’appui des autres acteurs comme les responsables de l’état, le ministère, les instituts et organismes concernés.

CONCLUSION

           La zone d’étude fait partie du corridor forestier Andringitra-Ranomafana à forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude sous bioclimat humide appartenant à la serie à Weinmannia et Tambourissa. La formation végétale pousse sur des substrats à sous bassement rocheux igné et métamorphique avec un sol ferrallitique jaune sur rouge, facilement dégradable par l’intervention des activités humaines telles que les feux de brousse, l’exploitation forestière, les cultures sur brûlis. Cette étude a permis de dégager des informations sur la distribution, la régénération, l’utilisation et les menaces qui pèsent sur les essences forestières les plus utilisées dans la région : Dalbergia baronii, Ravenea robustior, Nuxia capitata, Weinmannia bojeriana et Syzygium emirnense.
* Dalbergia baronii pousse sur le mi-versant, le bas versant et les vallées avec une pente forte sur la falaise orientale et une pente faible sur la région de moyenne altitude ;
* Le mi-versant et bas-versant à pente faible sont les habitats de Ravenea robustior ;
* Syzygium emirnense se rencontre sur la crête et le haut de colline avec une pente moyenne ou forte ;
* Nuxia capitata se trouve sur les pentes faibles ou moyennes du bas et du mi-versant qui reçoivent une humidité relativement élevée par rapport aux autres parties du versant ;
* Weinmannia bojeriana peut occuper tous les versants. Elle peut s’adapter à différentes conditions écologiques. Weinmannia bojeriana, Dalbergia baronii, Syzygium emirnense et Nuxia capitata sont à large répartition. Le nombre de leurs sous populations hors des aires protégées est assez élevé, elles sont exposées à de nombreuses menaces d’origine anthropique :
• la réduction de leur habitat naturel par la pratique de la culture sur brûlis ;
• les feux de brousse ;
• la coupe sélective pour la fabrication des manches d’outils, les bois de chauffe, et les bois de construction.
La régénération des espèces étudiées est bonne en général, les facteurs physiques du milieu et la structure de la végétation dans la région favorisent leur développement. Weinmannia bojeriana et Nuxia capitata sont très héliophiles, il est très rare de voir leurs plantules dans les sous bois mais elles se développent bien dans les formations secondaires. Nuxia capitata occupe quatre types de formations : les formations saxicoles, les ripisylves, les formations secondaires âgées et les zones de périmètre à droit d’usage. La régénération de Syzygium emirnense est très élevée dans les formations ouvertes. Syzygium emirnense est présente dans les formations primaires, secondaires et exploitées. Ravenea robustior ne pousse pas dans les formations secondaires même si elle a de longues racines capables d’assurer sa survie après le passage des feux. Cette espèce peut occuper les formations primaires, et les forêts exploitées. Dalbergia baronii se développe bien sur les formations secondaires tant qu’il y a la plante mère qui assure la production des diaspores. Elle se rencontre surtout dans les forêts primaires, les formations secondaires âgées, les forêts galeries et aussi les zones exploitées. Elle est absente dans les forêts saxicoles. Ainsi,
• Dalbergia baronii, Ravenea robustior et Weinmannia bojeriana ont une affinité pour les forêts primaires ;
• Nuxia capitata se developpe mieux dans une formation saxicole ;
• Syzygium emirnense a une affinité pour les recrûs secondaires âgés.
Les études écologiques effectuées ont permis de proposer les statuts écologiques des ces espèces les plus utilisées dans la région. Ce qui nous a permis de proposer des mesures de conservation et de protection des ressources naturelles dans le corridor forestier.

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Table des matières

INTRODUCTION
MILIEU NATUREL
I- Milieu physique
1- Situation géographique
2- Géologie
3- Topographie et hydrographie
4- Pédologie
5- Climat
5-1 Température
5-2 Précipitation et vent
5-3 Diagramme ombrothermique
5-4 Humidité relative
5-5 Bioclimat
II- Milieu biotique
1- Flore et végétation
1-1 Formations primaires
1-2 Formations dégradées
2- Faune
3- Population et ses activités
3-1 Agriculture et élevage
3-2 Pêche
3-3 Chasse
3-4 Exploitation du bois
MATERIELS ET METHODES
I- Etudes préliminaires
1- Etudes bibliographiques
2- Enquêtes ethnobotaniques
3- Choix et localisation des sites d’études des espèces cibles
II- Etude des espèces cibles
1- Choix des espèces
1-1 Identification des espèces
1-2 Description des familles
1-3 Description des espèces étudiées
2- Distribution géographique
2-1 Elaboration de la carte de distribution
2-2 Analyse de la carte de distribution
3- Etudes écologiques
3-1 Description de l’habitat des espèces étudiées
3-2-Etude de la régénération
4- Utilisations et menaces
5- Evaluation des risques d’extinction des espèces
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I- Description botanique des espèces étudiées
II- Distribution géographique des espèces cibles
III- Caractéristiques des habitats
1- Caractéristiques écologiques générales
2- Description des habitats des espèces dans la zone d’étude
2-1 Habitats de Dalbergia baronii
2-2 Habitats de Ravenea robustior
2-3 Habitats de Nuxia capitata
2-4 Habitat de Weinmannia bojeriana
2-5 Habitats de Syzygium emirnense
3- Flore associée
IV- Résultats des études de régénération
1- Dispersion des diaspores
2- Abondance numérique
3- Structure de la population ou de la sous population de chaque espèce
4- Taux de régénération
V- Détermination du statut écologique des espèces étudiées
1- Utilisation
2- Exploitation au niveau des habitats
2-1 Cas de Nuxia capitata, Weinmannia bojeriana, Syzygium emirnense
2-2 Cas de Dalbergia baronii
2-3 Cas de Ravenea robustior
3- Menaces
3-1 Menaces majeures
3-2 Menaces mineures
4- Risques d’extinction
DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
I- Discussion
1- Sur le choix des sites d’études
2- Sur la détermination des espèces cibles
3- Sur la méthodologie
4- Variation des espèces cibles par type de formation
5- Sur l’exploitation forestière
6- Sur la mise en place du GCF
II- Recommandations
1- Sur la conservation de l’espèce et de ses habitats
2- Sur les mesures de conservation locale
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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