Etude prospective comparative évaluant le ressenti de la douleur lors de la pose d’un dispositif intra-utérin chez les femmes nullipares et multipares

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Etat des lieux de la contraception en France et dans le Monde

Contraception dans le Monde

Le recours à une méthode de contraception n’a cessé d’augmenter à travers le Monde entre 1994 et 2019. Environ 44% des femmes de 15 à 49 ans concernées par la contraception utilisent une méthode contraceptive, soit 842 millions de femmes (5). Les chiffres de la contraception mondiale révèlent de nombreuses différences entre les continents.
Les contraceptions les plus utilisées sont la contraception définitive féminine (24%) et le préservatif masculin (21%) (1,5). La stérilisation féminine est la première méthode contraceptive en Asie Centrale et du Sud, et il s’agit d’une des seules régions du Globe où sa prévalence a augmenté en 15 ans passant de 17% à 22% (5).
La troisième contraception la plus répandue dans le monde est le dispositif intra-utérin (17%), suivie de près par la contraception orale (16%) (1,5). Le dispositif intra-utérin est principalement utilisé en Asie de l’Est et de l’Ouest, ainsi qu’en Europe et en Amérique du Nord (5). La contraception orale est préférentiellement utilisée en Océanie, ainsi qu’en Europe et en Amérique du Nord (5).
Certaines zones du Globe ont peu recours à la contraception, c’est le cas de l’Afrique Subsaharienne avec seulement 24% d’utilisatrices parmi les femmes concernées. D’ailleurs, c’est dans cette région du Monde que la contraception par méthode injectable est la plus répandue (5).

Contraception en France

En 2016, on estime que 71,9% des femmes sont concernées par la contraception. Il s’agit de femmes âgées de 15 à 49 ans, non ménopausées, sans problème de fertilité qui ont une activité sexuelle sans désir de grossesse. Le pays possède une bonne couverture contraceptive puisque, parmi ces femmes, 92% utilisent une contraception (6).
Le paysage contraceptif français était relativement figé, centré sur la contraception orale, mais ce schéma a tendance à évoluer depuis une dizaine d’années. La contraception orale reste tout de même la méthode la plus utilisée chez les femmes de 15 à 49 ans avec 35,5 % d’utilisatrices, devant le DIU qui a 25,6 % d’utilisatrices (6,7).
Les enquêtes FECOND réalisées en 2010 et 2013, ainsi que le Baromètre de Santé Publique de 2016, permettent de mieux appréhender ces changements. L’usage de la contraception orale ne cesse de diminuer depuis 10 ans avec une baisse de 8,5 % d’utilisatrices, tout âge confondu. Il s’agit de la seule contraception médicale pour laquelle on observe une désaffection (6). Le deuxième moyen de contraception utilisé par les femmes françaises est le dispositif intra-utérin (25,6%). L’usage du préservatif est relativement stable avec presque 19% d’utilisatrices. Son remboursement depuis peu en Pharmacie va probablement favoriser d’avantage son utilisation (8). L’implant voit son taux d’utilisation augmenter de 2% depuis 2010 (6). Contrairement à la majorité mondiale, la contraception définitive féminine est une méthode peu choisie puisqu’elle n’est envisagée qu’en quatrième position (4,6%) (1,6,7).

Contraception chez les femmes françaises de moins de 30 ans

La contraception orale occupe la place principale du schéma contraceptif chez les femmes jeunes puisqu’elles l’utilisent majoritairement avec 60,4% d’utilisatrices chez les 15 à 19 ans, et 59,5% chez les 20 à 24 ans. Depuis 2010, son utilisation reste stable chez les jeunes de moins de 20 ans, alors qu’on note une tendance à la baisse avec l’âge (6).
Comme précédemment, les enquêtes FECOND de 2010 et 2013, ainsi que le baromètre santé 2016, permettent l’observation des modifications des pratiques contraceptives. C’est surtout chez les jeunes femmes de 20 à 29 ans que l’on note le plus de modifications. L’usage du préservatif reste stable, avec une tendance à l’augmentation particulièrement chez les jeunes femmes de 20 à 24 ans, depuis 10 ans (6). Par ailleurs, le recours aux contraceptifs réversibles de longue durée d’action (LARC) que sont l’implant et le DIU est en hausse. En effet, depuis 2010, l’usage de l’implant augmente chez les 20 à 24 ans (+6,7 %), et celui du dispositif intra-utérin plutôt chez les jeunes de 25 à 29 ans (+12 %) (6).
Dès le 1er Janvier 2022, les jeunes femmes françaises de moins de 25 ans pourront bénéficier d’un remboursement à 100% de leur moyen de contraception. Cette nouvelle mesure permettra d’étendre d’avantage la couverture contraceptive en France. Le paysage contraceptif français va donc encore évoluer.

Les dispositifs intra-utérins

Rappels historiques

Première partie du XXème siècle

Le DIU est décrit pour la première fois par Richard Richter en 1909, il s’agit d’un anneau en boyau de ver à soie (9).
En 1928, Ernst Gräfenberg invente un dispositif également en forme d’anneau, mais cette fois-ci à partir d’un alliage de zinc, nickel et cuivre. Cet anneau est inséré après dilatation cervicale, et retiré à l’aide d’un crochet (10).
Au Japon, en 1934, Tenrei Ota décrit un dispositif en anneau avec l’addition d’une petite capsule creuse au centre de l’anneau, maintenue par trois radicaux (11).

La découverte du plastique en 1960

En 1960, la découverte du polyéthylène, plastique inerte et temporairement déformable, a permis de nouvelles études concernant les DIU. Il est possible d’obtenir de nouveaux dispositifs à la forme flexible pouvant être insérés sans dilatation du col. Parmi eux, la spirale de Margulies et la boucle de Lippes sont les plus connues.
La spirale de Margulies (ou Gynekoil®) est mise au point en 1960 par le Docteur Lazar Margulies, à New York. Il s’agit d’une tige rectiligne se terminant par une spirale en polyéthylène, insérée à l’aide d’un tube inserteur. Le dispositif reprend sa forme initiale dans la cavité utérine. La tige rectiligne est coupée au niveau de l’orifice exocervical, ce qui provoque une gêne. La spirale existe en deux tailles (9,12).
En 1961, le Docteur Jack Lippes créé la boucle de Lippes (ou Lippes Loop®). Ce dispositif est une structure plane en double S, permettant d’éviter sa rotation, avec deux fils de nylon à son extrémité qui se prolongent dans le canal cervical. Il existe en quatre tailles (10,13).
En 1962, la première conférence internationale sur les DIU se déroule à New-York. Suite à cette conférence, et grâce à l’amélioration des techniques du plastique, de nombreux dispositifs inertes voient le jour tels que la spirale Saft-T-Coil®, la Corolle®, ou encore l’Oméga®.
Aux Etats-Unis, le Dr H. J. Davis créé le Dalkon Shield. Il est de forme large, arrondie avec des ailerons latéraux permettant de diminuer le risque d’expulsion. A la place du monofilament en polyéthylène, il est pourvu d’une gaine souple constituée de filaments en nylon. A la suite de nombreuses complications dont des infections graves, ce dispositif est retiré du marché en 1974 par la Food and Drog Administration (14–16).
Suite à cet événement, les médecins et les patientes sont devenus prudents quant à l’utilisation des DIU. Les femmes nullipares se voient, parfois, refuser la prescription d’un DIU au vu des risques d’infections, voire d’infertilité.

L’intérêt du cuivre

C’est grâce aux travaux des Docteurs H. J. Tatum et J. Zipper que sont créés les premiers DIU en forme de T avec adjonction de cuivre.
En effet, le Docteur Tatum conçoit un DIU en forme de T pour une meilleure adaptation à la cavité utérine, et diminuer les effets secondaires. Les taux de saignement, de douleur diminuent, mais le taux de grossesse se révèle inacceptable avec 18,3% de grossesses non désirées (17).
Le Docteur Zipper démontre, en 1968, les effets contraceptifs intra-utérins du cuivre chez la lapine. Par addition de 200mm2 de cuivre sur le dispositif en forme de T, appelé T-Cu-200®, les travaux montrent un taux de grossesse quasi nul (18,19).
Le Docteur Roy réalise une étude comparant l’efficacité du T-Cu-200® avec le T-Cu-300® et le T-Cu-380®, permettant de mettre en évidence que l’ajout d’un manchon de cuivre le long des bras horizontaux améliore l’effet contraceptif.
De nombreux modèles de DIU au cuivre sont ensuite développés. Ils sont répertoriés en trois catégories : les DIU de première génération avec 200mm2 de cuivre, en forme de 7 (Gravidard®), de T (T-Cu-200®, Gyné T 200®) ou tridimensionnel (Dymelys®) ; les DIU de deuxième génération avec 250mm2 de cuivre (Multiload Cu 250®), ou un noyau argent dans le fil de cuivre (Nova T®) (20) ; les DIU de troisième génération avec une surface de cuivre supérieure à 250mm2 (Multiload Cu 375 ®, Gyné T 380®), ou encore sans armature (Gynefix®)
L’implant contraceptif Gynefix® est créé en 1984 en Belgique par le Dr Dirk Wildemeersch. Il s’agit d’un dispositif intra-utérin sans armature (21).

L’arrivée des systèmes intra-utérins hormonaux

Aux Etats-Unis, le Dr Scommegna démontre, à la fin des années 1960, l’action de la progestérone sur l’endomètre notamment sur l’atrophie endométriale. Ce rôle de la progestérone permet d’améliorer les ménorragies provoquées par les DIU au cuivre.
En 1970, il adapte un réservoir à progestérone sur une boucle de Lippes, et en 1974, il fait de même sur un DIU en forme de T. Ce dernier est le Progestasert®, premier système intra-utérin (SIU) hormonal commercialisé (22),
En France, il est retiré du marché, du fait d’une courte durée d’efficacité de 18 mois, et de saignements intermittents dans les premiers mois d’utilisation.
Dans les années 1980, en Finlande, un autre SIU est élaboré avec cette fois, de la progestérone de synthèse : le Lévonorgestrel (LNG). Sa durée d’efficacité est validée pour 5 ans. Il est commercialisé sous le nom de Mirena® en France. Aujourd’hui, il existe des DIU de plus petite taille adaptée aux patientes nullipares comme le Jaydess®, ou le Kyleena® (23). Les différentes caractéristiques de ces SIU sont représentées dans la Figure 5.

Particularités de la contraception par dispositif intra-utérin selon la parité

Efficacité contraceptive

Le DIU est une méthode contraceptive considérée comme très efficace avec un taux d’échec très faible.
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), le risque de grossesse non désirée avec un DIU au cuivre et un SIU-LNG est respectivement de 0,8% et 0,2% durant la première année d’utilisation, contre un risque de 8% pour la contraception orale par exemple (33).
Une étude réalisée par Aoun et al. à propos de plus de 2500 femmes âgées de 13 à 35 ans rapporte un taux d’échec global de cette méthode de 0,4 % à 1 an d’utilisation, et de 1% après 3 ans. Il n’est pas retrouvé de différence en fonction de l’âge. Dans plus d’un tiers des cas, la grossesse est survenue après une expulsion complète ou totale du DIU. La totalité était des grossesses intra-utérines (34).
Par ailleurs, l’échec d’une méthode contraceptive est également dû à un taux de continuation faible (entraînant une grossesse non désirée dans les suites de l’arrêt de la contraception).
D’après une récente méta-analyse, le taux de continuation du DIU chez les jeunes femmes de moins de 25 ans est de 74% (IC 95% IC [61-87]) (35). Une autre étude réalisée par Wildemerrsch et al. retrouve un taux de continuation du SIU contenant 20mg de Lévonorgestrel à 5 ans d’utilisation de 74,3% (le taux de discontinuation intégrant l’arrêt de contraception pour désir de grossesse) (21).
Un travail qui évalue le taux de continuation de la contraception montre que les LARC est la méthode contraceptive avec le taux de continuation le plus élevé comparativement aux autres (77% vs 41%). Parmi les LARC, les DIU ont le taux le plus élevé de continuation comparativement à l’implant contraceptif à 2 ans d’utilisation (77% vs 69%, p < 0.001) (36). Tuppurainen et al. retrouve également un taux de continuation à 1 an significativement plus élevé pour le SIU par rapport à l’implant contraceptif (37).

Douleur ressentie lors de la pose

Une des principales inquiétudes quant au choix de ce mode de contraception est la question de la douleur lors de l’insertion du DIU. La pose peut en effet être ressentie comme plus douloureuse chez les femmes en fonction de la parité, et de l’âge.
Hubacher et al. a étudié ce ressenti lors de l’insertion d’un DIU au cuivre à l’aide de l’échelle visuelle analogique. Les femmes nullipares ont une douleur à la pose significativement plus élevée que les femmes multipares (2.7±0.5 vs 1.9±0.1) (38). Dans plusieurs études, la douleur ressentie chez les femmes nullipares est souvent notée à 5 sur l’échelle visuelle analogique (39–43).
Dans ce contexte, de nombreux praticiens prescrivent des antalgiques de palier 1 ou des anti-inflammatoires avant la pose d’un DIU.
De manière générale, il n’est pas démontré que la prémédication par un anti-inflammatoire ou du misoprostol diminue la douleur lors de l’insertion (38,44–46). En revanche, l’injection paracervicale de lidocaïne 1% a un effet positif sur la douleur.
D’autres travaux menés par Rapkin et al., ou Allen et al., consistent à évaluer si l’administration de lidocaïne gel au niveau vaginal avant la pose d’un DIU peut avoir un impact positif sur les douleurs chez les femmes nullipares. L’analyse ne montre pas de différence significative pour la douleur ressentie lors de l’insertion (47,48). En revanche, la gêne ressentie lors de l’insertion du spéculum serait diminuée (47).

Risque de perforation

Le risque de perforation utérine est très faible quel que soit la parité : il survient principalement lors de l’insertion.
Une étude européenne menée par Heineman et al. durant 5 ans montre un taux de perforation de 1,4 pour 1000 insertions avec le SIU-LNG (IC95% [1.1-1.8]), et de 1,1 pour 1000 avec le DIU au cuivre (IC95% [0.7-1.7]). Cependant, 35 % de ces complications surviennent dans un contexte d’allaitement (49).

Risque d’expulsion

Le risque d’expulsion est important à prendre en compte car il impacte l’efficacité de la contraception. En effet, si le DIU migre de manière partielle ou complète, l’action contraceptive n’est plus complètement assurée et ce, particulièrement pour le DIU au cuivre.
Le taux d’expulsion d’un DIU est plus élevé lors de la période précoce du post-partum, c’est-à-dire dans les 4 semaines suivant l’accouchement. C’est pourquoi, habituellement, la pose ne se fait que 4 à 6 semaines plus tard. Le taux d’expulsion diffère selon la précocité de la pose après un accouchement, et également selon le type d’accouchement (par voie basse ou par césarienne) (50–52).
Selon un travail réalisé par Aoun et al. chez plus de 2000 femmes entre 13 et 35 ans, le taux d’expulsion de DIU sur un suivi de 3 ans est de 6%. Il n’est pas significativement différent en fonction de l’âge (8% de 13-19ans, 6% de 20-24 ans et 5% de 25-35 ans ; p = 0.17), ou de la parité (p = 0,79). Une différence est à noter chez la jeune fille de 13 à 19 ans, où l’expulsion sera le plus souvent partielle (60% vs 26% chez les 20-24 ans et 38% chez les 25-35 ans ; p = 0.03). En revanche, le taux d’expulsion est significativement plus important avec les DIU au cuivre par rapport aux SIU (8% vs 5% p = 0.03). La plupart du temps, la cause de l’expulsion est inconnue (81%) (34).
Dans une étude réalisée par Teal et al., chez plus de 1000 jeunes femmes entre 13 et 24 ans, le taux d’expulsion ne varie pas en fonction du type de DIU (2.6% pour le SIU-LNG vs 4.5% pour le DIU au cuivre ; p = 0.20), de l’âge (4.3% chez les 13–17 ans vs 2.7% chez les 18-24 ans ; p = 0.31), ni de la parité (3.2% des nullipares vs 2.7% des multipares ; p = 0.65) (53). En revanche, l’étude réalisée en 2014 par Madden et al. montre que le taux d’expulsion est deux fois plus élevé chez les jeunes femmes de 14 à 19 ans (HRadj 2.26 ; IC95% [1.68– 3.06] pour le SIU-LNG, et HRadj 3.06 ; IC95% [1.75–5.33] pour le DIU au cuivre) indépendamment de la parité ou du type de DIU (54).
En ce qui concerne l’insertion d’un DIU dans le post-avortum immédiat, une méta-analyse publiée dans la Cochrane montre qu’il existe un risque plus important d’expulsion que lors d’une pose différée (RR : 2.64 ; IC95% [1.16-6.00] vs RR :1.40 ; IC95% [1.24 -1.58] respectivement) (55).

Risque d’infection génitale haute

Un des freins à la prescription d’un DIU par les professionnels de santé chez une femme nullipare est la crainte de la survenue d’une infection génitale haute (IGH) qui entrainerait un risque d’infertilité par la suite. Hors, bien que le risque de développer une IGH en présence d’un DIU existe, il serait inférieur à 1% (56).
Le collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) ne recommande pas d’utiliser une antibioprophylaxie pour encadrer la pose d’un DIU. En revanche, il est recommandé de dépister une éventuelle infection sexuellement transmissible (IST), et notamment un portage ou une infection à Chlamydia et du Gonocoque chez les patientes de moins de 25 ans à l’aide d’un test PCR (57).
D’autre part, le risque infectieux prédomine dans les trois premières semaines après la pose d’un DIU (58). Il est donc important de bien cibler l’interrogatoire sur des symptômes évocateurs comme la présence de leucorrhée anormale, de douleurs pelviennes, de saignements post-coïtaux, ou encore d’antécédent d’infection génitale (27).
Une revue de la littérature menée par Jatlaoui et al. suggère que le risque de développer une IGH est le même quelque soit la contraception utilisée, et que l’utilisation du DIU n’augmenterait pas le risque (59). De même, l’utilisation d’un DIU n’augmente pas l’incidence de diagnostique d’infection par Chlamydiae ou Gonocoque (HR 1.31; IC95% [0.71-2.40]) (60,61).
Une étude Suédoise suggère que le degré d’atteinte lésionnel des trompes de Fallope lors d’une IGH n’est pas plus sévère chez les utilisatrices de DIU. En effet, les atteintes modérées et sévères ne sont pas plus nombreuses chez les utilisatrices de DIU (29.7% et 15.7% respectivement) que dans le groupe contrôle (34.6% et 24.1%) (62).

Risque d’infertilité

La question d’un possible impact sur la fertilité est souvent abordée en consultation lors d’une discussion sur le thème de la contraception.
Une étude de cohorte du Planning Familial d’Oxford ne montre a priori pas d’altération du retour à la fertilité chez les femmes après l’usage du DIU par rapport aux autres contraceptions, mais les données sont pauvres (63).
Une étude Néozélandaise effectuée chez 887 patientes retrouve une légère différence du taux de fécondité en fonction de la parité après le retrait d’un DIU dans les deux premières années : le taux de grossesse est de 86,7 % pour les femmes nullipares, et de 93,6 % pour les femmes qui ont déjà un enfant (p < 0.005). Cependant, cette différence n’est plus significative lorsque l’analyse est faite à plus de deux ans du retrait (64).
Enfin, une autre étude comparant le taux de fécondité après utilisation d’un DIU au cuivre d’un SIU-LNG chez 110 femmes, à un an du retrait, ne retrouve pas de différence à ce sujet : 61% des femmes étaient enceintes lors de l’analyse, et parmi elles 91.1 % utilisaient un DIU au cuivre et 96.4 % un SIU-LNG (65).

L’importance du choix contraceptif par la patiente, avec les soignants

En France, le recours à l’IVG augmente puisque le nombre d’IVG réalisé en 2019 est de 232 000, selon la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES). Ce taux est le plus haut depuis plus d’une vingtaine d’années, après une grande période de stabilité (66).
Par ailleurs, selon l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) et le Baromètre Santé en 2016, la sexualité débute en moyenne vers l’âge de 17 ans, et le désir du premier enfant débute vers l’âge de 28 ans avec un âge moyen de la maternité à 30 ans (6,67). Or, l’IVG concerne majoritairement les femmes de 20 à 29 ans (66). Il semble donc primordial d’avoir une contraception adaptée et efficace dès le début de la vie sexuelle.
Etudes et Résultats, DREES, 2020
Pour améliorer la couverture contraceptive en France, l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) propose dans son rapport de 2009 de promouvoir les moyens de contraception réversible de longue durée d’action (LARC) comme le dispositif intra-utérin (DIU) (68). La HAS recommande ces deux dispositifs en première intention, y compris chez les femmes nullipares, au même titre que la contraception orale. Pourtant seulement, 1,3% des nullipares utilisent le DIU selon l’enquête FECOND réalisée en 2013. Ce faible recours au DIU peut s’expliquer en partie par les freins médicaux et sociétaux (69–71). Selon la HAS, ces freins sont notamment dus à la surestimation des complications causées par le DIU comme la survenue d’infections génitales hautes, ou de grossesse extra-utérine. Certains professionnels de santé délivrent donc parfois moins d’informations sur la contraception par dispositif intra-utérin chez les femmes nullipares, elles peuvent donc penser que ce mode de contraception n’est pas adapté pour elles (72).
Dans le service de gynécologie-obstétrique du centre hospitalier universitaire de Rouen, avant les recommandations du CNGOF sur la contraception en 2018, la place du DIU chez la patiente nullipare était quasiment inexistante. En effet, de manière historique, de nombreux gynécologues-obstétriciens ne souhaitaient pas poser de DIU chez des jeunes femmes par crainte d’effet secondaire grave, comme cité précédemment. Les praticiens travaillant au centre de planification du CHU de Rouen se voyaient donc dans l’impossibilité de poser un DIU chez la patiente nullipare malgré la demande, et malgré parfois leur propre conviction.
Afin de changer les habitudes de service, il nous avait paru intéressant et important de réaliser un travail permettant d’encadrer la pose des DIU. Mon mémoire de DES consistait donc en une étude descriptive visant à mettre en place un protocole de pose et de suivi. Dans cette étude, le ressenti de la douleur était intense avec une douleur moyenne cotée à 7 au moment de la pose, puis elle devenait faible à 5 minutes de la pose (EN : 2). Le taux de continuation à 1 an était de 60% avec de nombreuses perdues de vue. Aucun effet indésirable grave n’a été relaté durant le suivi qui a duré un an.
Ce travail est donc une étude dans la continuité de mon mémoire.
Comme cité précédemment, la douleur lors de la pose d’un DIU peut être un frein du côté des soignants, mais également des patientes.
Cette étude a donc pour but de comparer le ressenti de la douleur chez les femmes nullipares et multipares, afin de déterminer s’il existe une différence en fonction de la parité. Nous souhaitons également décrire ce ressenti lors de chaque étape de la pose d’un DIU pour notamment regarder si l’utilisation d’une pince de Pozzi est ressentie de manière douloureuse par les patientes. Par ailleurs, une de nos hypothèses est qu’un stress élevé avant la pose d’un DIU pourrait majorer le ressenti douloureux. Un des objectifs secondaires de ce travail est donc de comparer le niveau de stress à la douleur ressentie. Enfin, il nous paraissait intéressant de réaliser une nouvelle fois un suivi à distance, afin de vérifier que le taux de satisfaction reste bon vis-à-vis de ce mode de contraception.

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Table des matières

1. Contraception et généralités
1.1. Contraception et législation
1.2. Etat des lieux de la contraception en France et dans le Monde
1.2.1. Contraception dans le Monde
1.2.2. Contraception en France
1.3. Contraception chez les femmes françaises de moins de 30 ans
1.4. Les dispositifs intra-utérins
1.4.1. Rappels historiques
1.4.1.1. Première partie du XXème siècle
1.4.1.2. La découverte du plastique en 1960
1.4.1.3. L’intérêt du cuivre
1.4.1.4. L’arrivée des systèmes intra-utérins hormonaux
1.4.1.5. Nouveautés
1.4.2. Mécanisme d’action des dispositifs intra-utérins
1.4.2.1. Dispositif intra-utérin au cuivre
1.4.2.2. Système intra-utérin hormonal à diffusion de Lévonorgestrel (SIULNG) 32
1.5. Particularités de la contraception par dispositif intra-utérin selon la parité
1.5.1. Efficacité contraceptive
1.5.2. Douleur ressentie lors de la pose
1.5.3. Risque de perforation
1.5.4. Risque d’expulsion
1.5.5. Risque d’infection génitale haute
1.5.6. Risque d’infertilité
1.6. L’importance du choix contraceptif par la patiente, avec les soignants
!2. Etude prospective comparative évaluant le ressenti de la douleur lors de la pose d’un dispositif intra-utérin chez les femmes nullipares et multipares
2.1. Matériel et méthode
2.1.1. Type d’étude
2.1.2. Critères d’inclusion
2.1.3. Critères d’exclusion
2.1.4 Recueil de données
2.1.5. Analyse statistique
2.2. Résultats
2.2.1. Description de la population
2.2.2. Critères motivant le choix d’une contraception par dispositif intra-utérin
2.2.3. Anxiété générée par la pose d’un dispositif intra-utérin
2.2.4. Ressenti de la douleur lors de la pose d’un dispositif intra-utérin
2.2.5. Taux de continuation et de satisfaction à 6 mois
3. Discussion
4. Conclusion
5. Bibliographie

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