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Lutte contre les maladies infectieuses : grandeur et décadence des thérapies
Nouvelles maladies infectieuses et propagation rapide
Découverte de pathogènes oncogènes
Détection précoce pour éviter la propagation De façon générale, la première fonction du diag-nostic in vitro est de pouvoir détecter au plus vite la maladie, pour empêcher sa transmission et sa propagation en prenant des mesures sanitaires adaptées. Cet aspect est essentiel en particulier pour les maladies transitoirement asymptomatiques, comme le VIH ou la syphilis. Dans ce cas, la détection des porteurs contagieux permet de limiter la transmission de la maladie.
Identification pour un traitement adapté La seconde fonction du diagnostic est de guider le choix de la thérapie par un médecin. Pour cela, les méthodes de diagnostic doivent parvenir à identifier au plus vite le pathogène à l’origine de la maladie et guider le choix du ou des antibiotiques à administrer. Ces aspects sont particulièrement cruciaux pour des maladies dont les symptômes ne sont pas spécifiques, comme les fortes fièvres par exemple.
Utilisation raisonnée des antibiotiques A l’heure où le phénomène de résistance aux antibiotiques s’accélère et que le développement de nouveaux agents anti-infectieux diminue, il devient primordial d’utiliser les antibiotiques de manière judicieuse et à bon escient. Connaître l’identité d’un pathogène à l’origine d’une maladie permet de maîtriser l’usage des antibiotiques. En particulier, cela permet d’éviter l’utilisation inutile d’antibiotique pour une infection virale (dans le cas d’une angine par exemple), mais aussi de réduire l’utilisation prolongée d’antibiotiques à large spectre en utilisant des antibiotiques plus ciblés selon le type du pathogène identifié.
20 à 30% des patients ne reçoivent toujours pas une thérapie antibiotique adaptée contre l’agent infectieux [Harbarth et al., 2003] [Leibovici et al., 1998], ce qui diminue leur chance de survie : l’amélioration des tests de diagnosctics in vitro est donc primordiale. En outre, un meilleur diagnostic permettrait de réduire le coût de la prise en charge hospitalière d’une septicémie (estimé à 22 100 $ par cas en 2001 aux Etats-Unis [Angus et al., 2001]), en réduisant le temps d’hospitalisation, et à plus long terme en limitant l’émergence de pathogènes résistants.
Pour qu’un test soit efficace pour le diagnostic d’une septicémie, il doit répondre à trois critères essentiels : il doit être rapide, sensible, et générique.
Rapidité La rapidité d’administration d’une antibiothérapie est un facteur crucial pour les chances de survie du patient. En pratique, l’état du patient s’altère à une rapidité telle que le médecin n’est pas prêt à attendre les résultats d’un quelconque test. L’antibiothérapie est donc administrée immédiatement. Le résultat des tests de détection/identification/résistance aux antibiotiques peut servir à réorienter la thérapie en restreignant le spectre des antibiotiques utilisés et en adaptant les doses administrées. En pratique, si l’on considère la méthode classique de diagnostic basée sur la croissance bactérienne (détaillée dans le prochain chapitre), le résultat du test arrive au mieux au bout de quelques jours et est rarement utilisé pour réorienter une quelconque décision thérapeutique sur le patient concerné. En revanche, fournir les informations de diagnostic plus tôt, et en particulier au moment où les cliniciens souhaitent orienter ou réorienter leur décision, apporterait une valeur médicale très importante à ce type de tests.
Sensibilité Une grande difficulté du diagnostic des infections du sang vient de la très faible quantité de pathogènes dans le sang : la concentration des micro-organismes est généralement inférieure à 10 ufc 8 /mL, et n’excède pas 1 ufc/mL chez 50% des patients adultes [Lamy, 2005]. Le test doit permettre de détecter la présence d’un pathogène parmi plus de cinq milliards de globules rouges. Quelle que soit la méthode de détection du pathogène, elle doit donc être extrêmement sensible. Généricité De très nombreuses familles de micro-organismes peuvent être à l’origine des infections du sang. Il faut donc que le test soit capable de détecter indifféremment la présence de levures, de bactéries Gram- et de bactéries Gram+.
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Table des matières
Introduction
I Contexte
1 L’intérêt du diagnostic des maladies infectieuses
1.1 Impact des maladies infectieuses
1.1.1 Etat des lieux
1.1.2 Agents infectieux
1.1.3 Lutte contre les maladies infectieuses : grandeur et décadence des thérapies
1.1.3.1 Nouvelles maladies infectieuses et propagation rapide
1.1.3.2 Emergence de pathogènes résistants
1.1.3.3 Découverte de pathogènes oncogènes
1.2 Focus sur les infections du sang
1.2.1 Avant-propos
1.2.2 Conséquences des septicémies
1.3 Objectifs du diagnostic des maladies infectieuses
1.3.1 Intérêt des tests de diagnostic in vitro
1.3.2 Septicémie : cahier des charges des tests de détection
2 Diagnostics des infections du sang
2.1 Méthodes actuelles
2.1.1 Stratégie générale
2.1.2 Amplification et détection de la charge bactérienne
2.1.2.1 Amplification : l’hémoculture
2.1.2.2 Détection : les automates
2.1.3 Coloration de Gram et examen microscopique
2.1.4 Isolement
2.1.5 Identification phénotypique
2.1.6 Antibiogramme
2.1.7 Inconvénients de ce déroulement standard
2.1.8 Bilan
2.2 Nouvelles méthodes d’identification
2.2.1 Identification moléculaire
2.2.1.1 Introduction
2.2.1.2 Les différents tests moléculaires
2.2.1.3 Limitations
2.2.2 Identification chimiométrique
2.2.2.1 Spectrométrie de masse
2.2.2.2 Spectroscopie optique
2.2.2.3 Limitations
2.3 Conclusion : un vrai besoin pour de nouvelles méthodes de préparation d’échantillon
II Microsystèmes pour le tri cellulaire
3 État de l’art sur les méthodes de décomplexification d’échantillons biologiques
3.1 Le domaine du tri et de l’extraction de particules biologiques
3.1.1 Tests d’extraction de cellules particulières dans le sang
3.1.2 Méthodes classiques d’extraction
3.2 Essor de la microfluidique
3.2.1 Intérêt : intégration
3.2.2 Microfluidique pour le diagnostic in vitro
3.3 La mécanique des fluides dans les systèmes miniaturisés
3.3.1 Régime laminaire
3.3.2 Action d’une force extérieure
3.3.3 Profil parabolique
3.3.4 Bilan
3.4 Méthodes passives
3.4.1 Tri en fonction de la présence d’antigènes
3.4.2 Tri en fonction de la taille
3.5 Méthodes actives
3.5.1 Stratégie
3.5.2 Forces optiques
3.5.3 Forces magnétiques
3.5.4 Forces électriques
3.5.5 Forces acoustiques
3.5.6 Bilan
3.6 Conclusion : vers l’utilisation de l’acoustophorèse et de la diélectrophorèse
4 Expériences préliminaires
4.1 DEP avec un mélange de globules rouges et de levures C. albicans
4.1.1 But et mise en place de l’expérience
4.1.2 Description et interprétation de l’expérience
4.2 Stratégie en 2 modules
III Module d’échange de milieu : modification du facteur de Clausius-Mossoti
5 Changer le milieu pour modifier le comportement diélectrophorétique des cellules
5.1 Influence de la conductivité du milieu sur Re[fCM]
5.1.1 Modélisation d’une cellule sanguine : sphère monocouche
5.1.2 Modélisation d’une levure : sphère double-couche
5.1.3 Modélisation d’une bactérie : ellipsoïde double-couche
5.1.4 Bilan
5.2 Influence de l’osmolarité du milieu sur une cellule
5.2.1 Généralités
5.2.2 Observations expérimentales
5.2.2.1 Effet du choc osmotique sur les globules rouges
5.2.2.2 Effet du choc osmotique sur les globules blancs
5.2.2.3 Effet du choc osmotique sur les micro-organismes
5.2.3 Bilan
5.3 Caractérisation des propriétés diélectriques des cellules par électro-rotation
5.3.1 Caractérisation théorique
5.3.1.1 Etat de l’art et démarche scientifique
5.3.1.2 Influence des paramètres de la cellule
5.3.1.3 Conclusion
5.3.2 Caractérisation expérimentale
5.3.2.1 Préparation des échantillons
5.3.2.2 Description du banc expérimental
5.3.2.3 Critère d’acceptabilité
5.3.2.4 Obtention des spectres
5.3.2.5 Détermination des paramètres
5.4 Bilan : propriétés du milieu pour permettre une capture des micro-organismes par DEP+ 94
5.4.1 Détermination des propriétés optimales
5.4.2 Obtention des propriétés optimales
6 Optimisation du module d’échange de milieu : l’acoustophorèse 97
6.1 Rappels théoriques
6.1.1 Principe général
6.1.2 Intégration de cette étape à notre protocole
6.2 Mise en place du banc expérimental
6.2.1 Génération d’une onde acoustique
ixTable des matières
6.2.2 Obtention d’une onde acoustique stationnaire
6.2.3 Choix du matériau
6.2.4 Conception des puces
6.2.5 Fabrication des puces
6.2.6 Montage pour assurer la transmission des ondes acoustiques
6.2.7 Description du banc expérimental
6.3 Expériences préliminaires : performances du microsystème pour la manipulation de
billes et de cellules par forces acoustiques
6.3.1 Essais sur particules modèles
6.3.1.1 But des premières expériences
6.3.1.2 Paramètres expérimentaux et résultats
6.3.1.3 Conclusions
6.3.2 Essais sur du sang complet et sur des bactéries E. coli
6.4 Conclusion et perspectives
IV Module de DEP : optimisation du tri cellulaire 113
7 Capture de cellules sanguines et de micro-organismes par DEP sans flux 115
7.1 Rappels théoriques
7.1.1 Interaction champ-cellule
7.1.2 DEP+, DEP- et électrophorèse
7.2 Modèle numérique et résolution par éléments finis
7.2.1 Géométrie et conditions aux limites
7.2.2 Répartition du champ électrique et force de DEP
7.2.3 Positions d’équilibre DEP+/DEP-
7.3 Validation expérimentale des zones de capture DEP+/DEP-
7.3.1 Montage expérimental
7.3.1.1 Description des microsystèmes
7.3.1.2 Description du banc expérimental
7.3.2 Manipulation et capture de E. coli
7.3.3 Manipulation et capture de C. albicans
7.3.4 Séparation des différentes populations cellulaires
7.3.4.1 Préparation des échantillons
7.3.4.2 Expériences de séparation
7.4 Bilan des forces
7.4.1 Gravité
7.4.2 DEP
7.5 Conclusion
8 Optimisation du microsystème de capture par diélectrophorèse 137
8.1 Influence de la couche de passivation
8.1.1 Etude en utilisant un modèle analytique
xTable des matières
8.1.2 Etude en utilisant un modèle numérique
8.1.3 Comparaison des résultats des modèles analytique et numérique
8.1.4 Conclusion
8.2 Optimisation de la hauteur du microsystème
8.2.1 Simulation numérique
8.2.2 Lois d’échelle
8.2.3 Bilan
8.3 Fabrication de microsystèmes avec différents réseaux d’électrodes
8.3.1 Architecture des microsystèmes
8.3.2 Fabrication
8.4 Influence de la structure du réseau d’électrodes interdigitées sur la force de DEP
8.4.1 Influence de la largeur du gap
8.4.1.1 Etude numérique
8.4.1.2 Etude expérimentale
8.4.1.3 Conséquence sur la viabilité des micro-organismes
8.4.2 Influence de la largeur des électrodes
8.5 Conclusion
9 Résultats expérimentaux de capture en flux de micro-organismes avec le micro-système
optimisé 153
9.1 Influence du flux
9.2 Choix de la fréquence pour effectuer une capture générique des micro-organismes . . 155
9.2.1 Comportement diélectrophorétique des différents types cellulaires
9.2.2 Comparaison entre les simulations et les valeurs expérimentales
9.2.3 Validation expérimentale
9.3 Extraction des micro-organismes dans un échantillon sanguin
9.3.1 Préparation des échantillons
9.3.2 Description du banc expérimental
9.3.3 Résultats qualitatifs d’extraction
9.3.4 Résultats quantitatifs de capture
9.3.5 Résultats quantitatifs de relargage
9.4 Viabilité
9.4.1 Facteurs altérant la viabilité des micro-organismes
9.4.1.1 Influence de la température
9.4.1.2 Influence du champ électrique
9.4.2 Résultats expérimentaux
9.5 Bilan et conclusion
V Conclusions et perspectives 171
10 Conclusion 173
xiTable des matières
11 Perspectives 177
11.1 Etudes complémentaires
11.2 Propositions pour améliorer le débit
11.2.1 Largeur du canal et des électrodes
11.2.2 Hauteur du canal
11.2.3 Parallélisation
11.3 Nouvelle architecture : vers l’intégration dans un consommable microfluidique
Bibliographie 192
Annexes 19
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