La radiopharmacie
La radiopharmacie est une activité de pharmacie relative aux produits radiopharmaceutiques qui sont des médicaments (18). Selon l’article L511 du Code de la Santé Publique française, on entend par médicament toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l’homme ou à l’animal en vue d’établir un diagnostic médical, ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions organiques.
Le radionucléide
Le radionucléide est une sonde moléculaire, conçue pour interagir avec des molécules cibles ou un processus biologique, et dont le marquage par un isotope radioactif permet de la localiser dans l’organisme. Les radionucléides les plus fréquemment utilisés sont :
– Le technétium 99m (99mTc), facilement disponible grâce au générateur 99Mo99mTc, qui peut être administré sous forme de pertechnétate de sodium ou fixé sur différents vecteurs pour des actes diagnostiques. (15)
– Les radio-isotopes de l’iode : l’iode 123, utilisé pour des actes diagnostics et l’iode 131, utilisé pour des actes diagnostiques et thérapeutiques.
– D’autres radionucléides, tels que par exemple le thallium 201 pour l’étude de la perfusion myocardique, le chrome 51 pour le marquage des hématies ou l’exploration rénale, l’indium 111 pour l’exploration hématologique, le gallium 67 dans la détection scintigraphique des foyers infectieux, le xénon 133 et le krypton 81m dans l’exploration de la ventilation pulmonaire.
Propriétés chimiques et radiochimiques
une solubilité dans l’eau car leur préparation s’effectue en solution aqueuse ; dans certains cas, une liposolubilité élevée sera nécessaire pour permettre un transport transmembranaire ;
une liaison facile, rapide et stable in vitro avec le radionucléide ;
une période physique suffisamment longue pour la durée de l’examen et suffisamment courte pour limiter l’exposition du patient aux radiations ionisantes ;
une forme physique permettant l’administration et une distribution adéquate dans l’organisme en rapport avec l’examen à réaliser : solutions injectables par voie intraveineuse pour la plupart des examens, gaz par inhalation pour l’évaluation de la ventilation pulmonaire, et liquide ou solides per os pour l’étude isotopique du tractus gastro-œsophagien par exemple.
Contrôles de qualité quotidiens
Le matin, avant la préparation des médicaments radiopharmaceutiques et la mesure de leur activité, le préparateur (technicien ou pharmacien de préférence) doit procéder aux tests de :
Mouvement propre ;
Zéro électronique (ou automatique) ;
Tension de polarisation ;
Compensation du courant de polarisation ;
Fidélité au moyen du mesurage d’une source de constance en sélectionnant le facteur d’étalonnage le plus utilisé (généralement le 99mTc) et en alternant les sources de constances (lorsque l’on en possède plusieurs).
Protection contre l’exposition interne
Enfin, il faut également éviter une exposition interne aux rayonnements ionisants en limitant les possibilités de pénétration des radionucléides dans l’organisme. Pour cela il faut : éviter la contamination cutanée en portant des vêtements appropriés (blouses longues manches, gants, sarrau, souliers fermés) ; éviter de manger ou de boire dans un laboratoire de médecine nucléaire et se laver soigneusement les mains après chaque manipulation d’un radiopharmaceutique ; Manipuler sous hotte ventilée, en particulier les radio-isotopes volatiles (iode 125 et iode 131) Identifier clairement toutes les préparations en les étiquetant ; Eviter la surpression dans les flacons.
Surveillance médicale du personnel
Des équipements, tels que les détecteurs de rayonnements ionisants, des contaminomètres, des débimètres, ou des systèmes de dosimétrie peuvent être utilisés. Dans un service de médecine nucléaire, la dosimétrie est utilisée pour évaluer la dose absorbée par le personnel (manipulateur c’est-à-dire le technicien préparateur ou le radiopharmacien) pour une durée de temps déterminée. On distingue deux types de dosimétrie : la dosimétrie active (ou opérationnelle) et la dosimétrie passive (ou réglementaire). (26)
La dosimétrie active Elle vise à informer le travailleur, en temps réel, de la dose reçue au cours d’une séance de travail. Grace à une lisibilité immédiate et des alarmes sonores et visuelles, elle permet la mise en œuvre du principe ALARA, en offrant au travailleur un moyen d’améliorer ses méthodes afin de diminuer l’exposition. Elle se présente sous la forme d’un boîtier électronique avec afficheur (EPD MK2, EPD N2). Les données recueillies sont transmises périodiquement au fichier central pour une exploitation.
La dosimétrie passive C’est le dosimètre réglementaire porté par le travailleur pendant une durée mensuelle ou trimestrielle. Il est exploité à l’issue de cette période et les données sont transmises au fichier central de l’IRSN. Le film photographique, qui a rempli ce rôle pendant de nombreuses années, est désormais remplacé par des systèmes plus performants et réutilisables. Le dosimètre thermoluminescent permet de mesurer tous les types de rayonnements rencontrés dans l’industrie et le milieu médical (X, neutrons) et de caractériser avec précision les grandeurs dosimétriques réglementaires. La dose de radioactivité minimale absorbée par le personnel acceptable dans un service de médecine nucléaire, est de 100mSv pour une durée de 5ans soit 20mSv (milli Sievert) par année. Au delà de cette dose, la personne doit suivre un traitement de décontamination approprié. (21)
CONCLUSION
Des innovations technologiques récentes, en particulier les caméras TEP (Tomographie par émission de positons,…) affinent chaque jour la médecine nucléaire. Dans le domaine thérapeutique, la médecine nucléaire devrait permettre des avancées considérables dans plusieurs domaines et surtout en cancérologie. Côté diagnostic, de nouveaux marqueurs (Fluor-18 , Oxygène-15) ont été (et seront) découverts, permettant ainsi une meilleure compréhension du fonctionnement et des dysfonctionnements de l’organisme. D’où l’intérêt de l’étude du générateur 99Mo99mTc type ultratechnekow dans la pratique radiopharmaceutique du service de médecine nucléaire à l’hôpital général de Grand Yoff (HOGGY). Notre étude consistait à suivre l’évolution du générateur de 99Mo99mTc type ultratechnekow en pratique de routine au laboratoire radiopharmaceutique du service de médecine nucléaire de l’Hôpital Général de Grand Yoff. Les résultats, montrent que le service de médecine nucléaire est doté d’un activimètre de qualité donnant des mesures justes et stables. Avec ce type de générateur, le rendement d’élution est bon, supérieur ou égal à 75% pour des flacons d’élution de 5mL. Ces résultats sont fortement dépendants de plusieurs paramètres parmi lesquels l’activité du générateur et un respect strict des procédures. Pour ce qui est de l’activité : le rendement est d’autant meilleur qu’on est proche de la date de calibration correspondant à l’activité maximale disponible (87,94% à J1 contre 79,14% à J3). Par ailleurs le maintien d’un bon rendement pour une durée d’utilisation déterminée nécessite une activité initiale suffisante : l’activité initiale de 8,6GBq est corrélée à un rendement médiocre à partir de J4 où il n’est plus que de 67,39%. Le respect des bonnes procédures, notamment du temps et du volume d’élution ainsi que la régularité de l’élution ont un impact important sur la qualité de l’éluât et du rendement. Autant de paramètres qui justifient la présence d’un personnel spécialisé dans la manipulation du médicament radiopharmaceutique (élution, contrôle de qualité, préparation des radiotraceurs, calcul des doses à administrer etc.). Ce rôle est dévolu au radiopharmacien, qui sera garant de la qualité des produits dispensés en médecine nucléaire dans le respect des règles de radioprotection du personnel et des patients. Il aura en outre, la charge de la gestion rationnelle des commandes de générateurs, prenant en compte non seulement le nombre de patients, mais également le type d’examens à réaliser. Son travail pourra être simplifié par la mise en place d’un logiciel de gestion des radiopharmaceutiques qui sont des médicaments particuliers.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. PRINCIPES DE BASE DE LA RADIOPHARMACIE EN MEDECINE NUCLEAIRE
1. La radiopharmacie
2. Le médicament radiopharmaceutique
2.1 Composition du médicament radiopharmaceutique
2.1.1 Le traceur
2.1.2 Le radionucléide
2.1.2.1 Le type de rayonnement
2.1.2.2 La période physique
2.1.2.3 La période effective
2.2 Spécificités du médicament radiopharmaceutique
2.2.1 Propriétés chimiques et radiochimiques
2.2.2 Propriétés pharmacologiques
2.3 Pharmacocinétique
2.3.1 Absorption des radiopharmaceutiques
2.3.2 Distribution des radiopharmaceutiques
2.3.3 Concentration des radiopharmaceutiques
2.3.4 Elimination des radiopharmaceutique
2.3.4.1 La clairance métabolique
2.3.4.2 La clairance totale
II. LE GENERATEUR 99Mo99mTc
1. Description, Présentation
2. Production du 99Mo
3. Etude cinétique du générateur
3.1. Equilibre de régime
3.2. L’activité du technétium dans la colonne au temps t
3.3. L’activité du molybdène au temps t
4. Le rendement d’élution
5. Quelques problèmes d’élutions et remèdes
5.1. Temps d’élution trop long
5.2. Temps d’élution trop court
5.3. Volume d’élution trop faible
5.4. L’activité recueillie est trop faible
III. ACTIVIMETRE
1. Présentation de l’activimètre
2. Paramètre influençant l’intensité du courant d’ionisation
2.1. Le radionucléide mesuré
2.2. L’activité de l’échantillon
2.3. La chambre d’ionisation utilisée
2.4. La solution radioactive : type de conditionnement, volume et densité
2.5. L’environnement
2.6. La tension de polarisation
2.7. Le volume d’iso-mesure et le port d’échantillon
3. Teste d’un activimètre
3.1. Zéro électronique
3.2. Tension de polarisation
3.3. Mouvement propre
3.4. Compensation du courant de polarisation
3.5. Linéarité
3.6. Fidélité : mesure d’une source de constance
3.7. Répétabilité
3.8. Reproductibilité
3.9. Vérification de la correspondance Bq/Ci
4. Contrôle d’un activimètre
4.1. Contrôle interne
4.1.1. Contrôle de qualité quotidien
4.1.2. Contrôle de qualité mensuel
4.1.3. Contrôle de qualité annuel
4.1.4. Exploitation des résultats
4.2. Contrôle externe
IV. LA RADIOPROTECTION
1. Unités employées en radioprotection
2. Principes fondamentaux de la radioprotection
2.1. Justification
2.2. Optimisation
2.3. Limitation
3. Modalités pratiques de radioprotection
3.1. Protection contre l’exposition externe
3.2. Protection contre l’exposition interne
4. Surveillance médicale du personnel
4.1. La dosimétrie active
4.2. La dosimétrie passive
V. ETUDE PERSONNELLE
1. Lieu et période d’étude
1.1. Distribution des locaux
1.2. Période d’étude
2. Matériel utilisé
2.1. Equipement du labo chaud
2.2. Matériel d’étude
3. Méthode
3.1. Contrôle de qualité de l’activimètre
3.2. Elution du générateur
3.3. Calcul du rendement de la première élution
4. Résultats
4.1. Résultat du contrôle de qualités de l’activimètre
4.2. Résultat d’élution journalière
4.3. Qualité d’élution
5. Interprétation des résultats
5.1. Qualité de l’activimètre
5.2. Elution journalière
5.3. Evolution du rendement d’élution
VI. CONCLUSION
VII. RECOMMANDATIONS
Références bibliographiques
Annexes
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