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Ethnobotanique de la plante
Nombreux sont les plantes appartenant au genre Vernonia, plusieurs d’entre eux possèdent des vertus thérapeutiques dont l’utilisation traditionnelle varie d’un endroit à un autre.
Utilisations traditionnelles du genre Vernonia
Dans cette famille nombreuse, certains genres sont comestibles, on y trouve :
Lactuca, les laitues,
Cichorium, les chicorées dont l’endive (ou chicon) et la scarole,
Cynara, l’artichaut,
Tragopogon, le salsifis,
Helianthus, le topinambour,
Helianthus, le tournesol.
A Madagascar particulièrement, les espèces Bidens pilosa (anatsinahy) et Spilantes acmella (anamalaho) servent de mets appréciés.
Plus de 200 genres sont cultivés comme plantes ornementales (aster, chrysanthème, etc.).
Certains comme le genre Pyrethrum fournissent de l’insecticide. Les Grecs utilisaient l’herbe aux moucherons, sèche, étendue sous le blé pour éloigner les rongeurs. En compagnonnage, l’Armoise (Artemisia vulgaris) est connue pour être un répulsif des rongeurs. D’autres genres Artemisia sont utilisés dans la fabrication de liqueurs comme l’absinthe ou le génépi.
En Chine, les extraits de l’espèce Artemisia annua servent traditionnellement comme antipaludiques.
Les espèces du genre Vernonia ont été utilisées dans le monde entier pour de multiples usages. Vernonia amygdalina s’emploie dans de nombreux cas de maladies. Une décoction des feuilles est utilisée pour traiter le paludisme, la diarrhée, la dysenterie, l’hépatite et la toux, ou encore pour augmenter la fertilité. Au Nigeria, elle est utilisée dans le traitement des vers intestinaux, y compris les nématodes. Elle est également utilisée dans les plantations comme antifongique : les cendres des branches brûlées servent pour lutter contre les champignons transmis par les semences tels que Curvularia, Aspergillus, Fusarium et Penicillium sp. [5]
Une préparation à base d’écorce de tige et de tronçon de racine de Vernonia colorata est utilisée dans le traitement traditionnel de la bilharziose, de la stérilité et/ou de la frigidité. [10]
Vernonia kotschyana est utilisée pour guérir certaines maladies comme la gastrite, l’ulcère gastroduodénal, la malaria, l’asthme, les maux de tête, les déficits sexuels à reflux et les nausées durant la grossesse, la bilharziose, la dysménorrhée et l’hypertension. C’est également un bon remède pour la digestion. [10]
La racine du genre Vernonia gerberiformis en infusion est utilisée contre les coliques et comme antispasmodique. Les hémorragies nasales sont traitées par la fumigation de Vernonia petersii. [5]
En outre, Vernonia nigritiana est connue pour ses propriétés émétique, vermifuge, diurétique, antidysentérique, fébrifuge, antirhumatismale et aussi une forte action aphrodisiaque. Au Mali, les tradipraticiens utilisent la décoction de cette plante pour provoquer l’avortement. [10]
Les feuilles sèches de Vernonia calulu sont pilés jusqu’à obtention de poudre et celle-ci est appliquée sur les ulcères. En Angola, la même préparation des écorces de Vernonia steetziana serait fébrifuge. [5]
Par ailleurs, l’espèce Vernonia appendiculata ou « ambiaty » présente différentes utilisations : les feuilles sont utilisées contre les infections cutanées, dermatoses et ont un effet fébrifuge ; les bourgeons sont utilisés pour traiter l’anémie et la cachexie ; feuilles et bourgeons sont mélangés et sont employés contre la rougeole, la varicelle et la variole ; les racines sont employées dans le traitement de l’amygdalite et des angines. [4]
Vernonia mollissima, originaire du Brésil, est reconnu comme hépatotoxique pour les bovins du pays. Les tests biologiques effectués ont démontré que l’extrait butanolique est responsable de cette toxicité. [5]
L’espèce Vernonia glutinosa ou « ramanjoko » possède des activités antipaludique et antivirale. L’espèce glutinosa est aussi un antivénérien utilisé en cas de syphilis ou de blennorragie, sédatif en cas de colique, de névralgies et de lombalgie ; c’est aussi un cicatrisant des crevasses et gerçures des pieds, en cas d’intoxication intestinale, la plante peut agir comme un anti-diarrhéique et un anti-dysentérique. [11]
Enfin, Vernonia trinervis est employée par les tradipraticiens malgaches pour de nombreuses vertus. La partie aérienne séchée est utilisée dans le traitement du paludisme, des fièvres et du diabète. Elle est également utilisée, selon la littérature, contre la blennorragie, en préparant de la tisane à partir des racines ou en préparant un mélange avec Cassia occidentalis. [5]
Parmi ces plantes appartenant au genre Vernonia ayant des vertus thérapeutiques, celles de l’espèce pectoralis n’est pas moindre. Présent dans presque toute l’île, sauf dans la partie Nord, Vernonia pectoralis prend une place importante dans la médecine traditionnelle malgache.
Utilisation de l’espèce Vernonia pectoralis
A Madagascar, cette plante est utilisée pour traiter diverses maladies dont la toux (antitussif), la diarrhée, le vomissement et comme sédatifs pulmonaires. Elle est aussi employée pour traiter le paludisme et la cardiopathie. En outre, dans cette étude, nous avons essayé de rechercher les principes actifs impliqués dans ses diverses activités. [4]
Une enquête menée auprès des villageois de Kianjasoa, lieu de la récolte nous a permis de savoir qu’il est aussi utilisé comme vermifuge et anti-diarrhéique pour les bovins.
Travaux antérieurs sur la plante Vernonia pectoralis
Etant endémique et réputé comme très utilisé dans la thérapeutique traditionnelle malagasy, Vernonia pectoralis a suscité l’intérêt des chercheurs malagasy.
VELOMALALA NOELIHARISOA Mandimbisolofo, dans son ouvrage a pu déterminer que le Vernonia pectoralis possède, après criblage phytochimique, des alcaloïdes, des flavonoïdes : flavonols et flavonones, saponosides, des stérols insaturés, des stéroïdes, et d’autres polyphénols. Ce screening a été effectué avec l’extrait hydroalcoolique à chaud des feuilles de Vernonia pectoralis. [4]
Cet extrait hydroalcoolique y est aussi mentionné comme étant un antibiotique le plus puissant comparé aux autres extraits tels que : l’extrait hydroalcoolique à froid qui tient la seconde place dans le rang d’antibiotique au sein des extraits de feuilles de Vernonia pectoralis, les extraits aqueux à chaud et à froid vis-à-vis des souches bactériennes : Gardnerella vaginalis, Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus. [4]
Dans ce même ouvrage, VELOMALALA a mentionné que le Vernonia pectoralis ne possède pas d’huile essentielle mais son doux parfum est favorisé par la présence des iridoïdes. [4]
En décembre 1975, l’ORSTOM avait déjà trouvé que le Vernonia pectoralis contient des substances polyphénoliques: acide-phénol, acide caféique, et flavonoides. Pour ce qui est de ces derniers, ils sont surtout constitués par des aglycones libres, quercétol et lutéolol, ce qui se rencontre rarement. Quant au 3-méthylquercétol également caractérisé, il a été mis en évidence chez d’autres Vernonia. [12]
Ces substances chimiques, ayant des activités vis-à-vis des bactéries, trouvées dans le Vernonia pectoralis, sont extraites de la plante par des méthodes extractives différentes et elles font partie des métabolites secondaires de la plante.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I- ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAP I : PRESENTATION DE LA PLANTE
I- La famille des Asteraceae
II- Le genre vernonia
III- Le Vernonia pectoralis
1- Position systématique
2- Description et répartition géographique
IV- Ethnobotanique de la plante
1- Utilisations traditionnelles du genre Vernonia
2- Utilisation de l’espèce Vernonia pectoralis
V- Travaux antérieurs sur la plante Vernonia pectoralis
Chapitre II- LES METABOLITES SECONDAIRES
I- Les grandes classes de métabolites secondaires
1- Les alcaloïdes
2- Les composés phénoliques
2-1- Les acides phénoliques ou phénols simples
2-2- Les flavonoïdes
2-3 Les tannins
2-4- Les coumarines
2-5- Les quinones
3- Les composés terpéniques
4- Les hétérosides
4-1- Les hétérosides cyanogènes
4-2- Les saponosides
4-3- Les hétérosides cardiotoniques
II- Les méthodes d’extractions des métabolites secondaires
III- La chromatographie
1- Généralités sur la chromatographie
1-1- Classification selon la nature physique des phases
1-2- Classification selon le phénomène chromatographique
1-3- Classification d’après le procédé utilisé
2- La chromatographie sur couche mince (CCM)
2-1- Définition et appareillages
2-2- Principe de la technique
2-3- Application de la CCM
2-4- Le système éluant
2-5- Dépôt de l’échantillon
2-6- Développement de la plaque
2-7- Révélation
2-8- Calcul du rapport frontal (Rf)
3- La chromatographie sur colonne
Chapitre III- TESTS BIOLOGIQUES
I- Le choix d’une méthode
II- Méthode par diffusion sur disque en milieu gélosé
III- L’antibiogramme
Partie II- ETUDE EXPERIMENTALE
Chapitre I- RECOLTE ET PREPARATION DE LA PLANTE
I- Récolte et identification
II- Séchage et broyage
Chapitre II- EXTRACTION DES METABOLITES SECONDAIRES
I- Extraction hydroéthanolique
1- Procédé expérimental de préparation des extraits bruts
2- Screening phytochimique des extraits bruts
2-1- Protocole expérimentale de criblage phytochimique
2-1-1- Criblage des alcaloïdes
2-1-2- Criblage des flavonoïdes
2-1-3- Criblage d’anthocyanes
2-1-4- Criblage des leucoanthocyanes
2-1-5- Criblage des tanins et autres composés phénoliques
2-1-6- Criblage des coumarines
2-1-7- Criblage des triterpènes et stéroïdes
2-1-8- Criblage des quinones
2-1-9- Criblage des saponines
2-1-10- Criblage des composés cyanogénétiques
2-1-11- Criblage des iridoïdes
2-2- Résultats du criblage phytochimique de l’espèce Vernonia pectoralis
2-2-1- Résultat de test des alcaloïdes
2-2-2- Résultat de test de flavonoïdes
2-2-3- Résultat de test d’anthocyanes
2-2-4- Résultat de test de leucoanthocyanes
2-2-5- Résultat de test des tanins et autres composés phénoliques
2-2-6- Résultat de test de coumarines
2-2-7- Résultat de test des triterpènes et stéroïdes
2-2-8- Résultat de test de quinones
2-2-9- Résultat de test des saponines
2-2-10- Résultat de test des composés cyanogénétiques
2-2-11- Résultat de test des iridoïdes
2-3- Récapitulation des résultats
II- Extraction en cascade des métabolites secondaires
1- Matériels et méthodes
2- Résultats d’extractions
3- Interprétation des résultats
Chapitre III- ETUDE BIOLOGIQUE DES EXTRAITS
I- Matériels et méthodes
1- Isolement et purification des souches microbiennes
2- Préparation de la suspension microbienne
3- Ensemencement des germes
4- Dépôts des produits à tester
II- Résultats et interprétations
1- Tests des antibiotiques de référence et du DMSO
2- Tests des extraits
Chapitre IV- FRACTIONNEMENT DE L’EXTRAIT AU DCM DES FEUILLES
I- Détermination du système éluant
II- Fractionnement par chromatographie sur colonne
1- Préparation de la colonne
2- Recueil des fractions
III- Analyse par CCM des fractions obtenues
IV- Tests biologiques des fractions obtenues
Chapitre V- SCREENING PHYTOCHIMIQUE DES FRACTIONS BIOACTIVES
1- Matériels utilisés
2- Révélation et caractéristiques des taches
2-1- Saturation à la vapeur d’ammoniac
2-2- Pulvérisation au réactif de LIEBERMANN-BURCHARD
2-3- Pulvérisation au réactif AlCl3
3- Résultats du criblage phytochimique sur CCM
3-1- Visualisation sous UV 254 nm et 365 nm
3-2- Révélation à la vapeur d’ammoniac
3-2- Révélation par le réactif de Liebermann-Burchard
3-3- Révélation par le réactif AlCl3
4- Hydrolyse acide des hétérosides (saponosides)
4-1- Mode opératoire
4-2- Criblage phytochimique sur CCM de l’hydrolysat extraite au DCM
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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