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Renseignements indispensables pour la prise d’appel au SAMU centre- 15 :
Le recueil de données doit privilégier l’interrogatoire de la victime elle-même beaucoup plus performant que celui d’un témoin direct. Pour ces appels, il faudra prendre en considération [4] :
— les coordonnées du lieu d’intervention ( commune, numéro, immeuble, escalier, étage, code d’entrée, lieu-dit, direction, le terme géographique ) ;
— l’identification du patient au moins l’âge et le sexe ;
— le nombre de victime (s) en cas d’accident ;
— le bilan des fonctions vitales (conscience, ventilation, circulation) ;
— le bilan lésionnel en cas de traumatismes ou les données de l’examen clinique pour les pathologies médicales,
— les critères de gravité.
Autrement dit prendre en compte les signes téléphoniques prédictifs d’une détresse vitale réelle (DVR). Ces signes prédictifs d’une DVR sont multiples, il peut s’agir :
– d’un état de panique de l’appelant ;
– de mots : « j’ai mal dans la poitrine »
« J’ai du mal à respirer »
« mon enfant étouffe »
« il ne respire plus »
« il s’est effondré »
– d’un contexte à risque : « il s’est noyé »
« il s’est pendu »
« il s’est électrocuté »
«il a eu un accident » associé à l’utilisation de mots évoquant une détresse cardiorespiratoire (« il est mort » ; «il n’a pas de pouls » ; « sa poitrine ne se soulève pas » ; « il ne respire plus ») ou neurologique (« il est inconscient » ; « il est dans le coma » ; « sa respiration est bruyante »).
Le médecin est ensuite mis en communication avec le médecin régulateur pour pouvoir déterminer la réponse la mieux adaptée c’est-à-dire envoyer sur les lieux un type de transport médicalisé adéquat (SMUR, ambulance privée, véhicule de secours aux asphyxiés et aux blessés des sapeurs-pompiers).
Il doit ensuite veiller à ce que la ligne téléphonique reste libre pour les secours, désigner si possible des témoins pour les attendre et les orienter à leur l’arrivée sur les lieux. Le médecin les attend en conditionnant au mieux le patient et en poursuivant les premiers soins sur place :
— liberté des voies aériennes ;
— surveillance hémodynamique ;
— voie veineuse (s) et perfusion (s) ;
— premiers traitements.
Un médecin peut appeler le SAMU centre – 15 même en l’absence de détresse vitale s’il souhaite l’avis du médecin régulateur.
Organisation des urgences aux Etats-Unis :
Aux Etats-Unis, la médecine d’urgence est reconnue depuis 1940 comme une véritable spécialité avec sa « licence » (Américan Board of Emergency Médecine) et son collège de spécialistes (Américan Collège of Emergency physicians) regroupant plus de quinze mille (15.000) membres. Environ quatre cent cinquante (450) spécialistes sont formés chaque année sur la base d’un programme éducatif spécifique. Il y à deux mille (2000) institutions ayant un service d’urgence recevant plus de vingt mille (20.000) patients par an sur le territoire américain.
Dans un pays où le généraliste n’existe pratiquement pas, cette demande ne peut que s’accroître. Actuellement, la plus grande réussite de ces médecins spécialistes de l’urgence se situe dans les hôpitaux privés où ils ont avantageusement remplacé le médecin de garde souvent incompétent pour ce qui est de la prise en charge de l’urgence. Le rendement de ces médecins d’urgence est considérable. La plupart de ces services de garde recevait plus de trente mille (30000) patients par an [8].
Organisation des urgences en Australie centrale :
Dans cette région, des hôpitaux sont désignés dans la prise en charge des maladies et blessés graves. Ces hôpitaux sont représentés par l’hôpital d’Alice Springs (Australie centrale), le Tennant Creek hospital (Australie du nord) et les hôpitaux d’Australie du Sud [9].
Service des urgences :
Description du lieu :
Basé à l’hôpital d’Alice Springs, hôpital de rapatriement pour l’Australie centrale, il est constitué de trois (3) lits de déchoquage complètement équipés avec une infirmière par lit.
Personnel :
Le personnel est composé d’un médecin consultant (temps plein praticien hospitalier) qui supervise l’équipe pour chaque session (trois sessions de 8 heures).
L’équipe médicale est composée d’un ou de deux internes par session, d’un à deux résidents par session et les médecins de l’équipe d’intervention primaire.
Règles de fonctionnement :
Les médecins de l’équipe d’intervention primaire sont basés dans le service pendant leur garde jusqu’à ce qu’ils soient appelés. Le médecin de garde à temps plein est tenu au courant de toutes les interventions en cours et reçoit de plus amples informations de l’équipe qui est sur les lieux. Les informations sont ensuite distribuées aux autres partenaires impliqués dans la prise en charge des blessés et malades graves : pédiatres, obstétriciens, chirurgiens, réanimateurs…
L’appel en cas de traumatisme est déclenché quand un patient polytraumatisé est pris en charge par les services d’intervention primaire et est en voie d’acheminement vers l’hôpital. Cet appel est reçu simultanément par le chirurgien de garde, le médecin réanimateur, l’anesthésiste de garde ainsi que l’équipe médicale d‘urgence.
Il est difficile de réquisitionner ces lits plus de 24 heures. Pour cela le patient doit être évacué le plus rapidement possible soit vers le service des soins intensifs soit vers des hôpitaux tertiaires (par exemple urgences neuro – chirurgicales).
Toutes les évacuations de blessés ou d’accidents de surf se font par avion utilisant les services des médecins dits volants de la Royal flying doctor service (RFDS).
Service des soins intensifs:
Appartenant initialement au département d’anesthésie réanimation, il est devenu indépendant en 2004. Le service a la capacité d’accueillir quatre patients nécessitant des soins intensifs proprement dits et deux patients pour les soins attentifs [9].
La régulation de l’occupation des lits nécessite un plan d’anticipation permettant d’avoir continuellement un lit d’assistance ventilatoire vacant ou rapidement disponible.
Il faut en général 12 à 24 heures pour organiser une évacuation vers un centre tertiaire car différentes équipes doivent être contactées, à savoir : l’équipe d’admission du centre tertiaire, les RFDS pour le transfert, le médecin coordinateur des RFDS, l’équipe du département d’anesthésie qui en général met à disposition le médecin accompagnateur.
RFDS of Australia (médecins volants) :
Première organisation sanitaire, sous le nom de « missions internes australiennes pour l’assistance médicale des hôpitaux de brousse dans les régions isolées d’Australie », ce service qui débuta en Australie centrale fut ensuite étendu à toute l’Australie et prit le nom de RFDS. Ce service, impliqué dans la prise en charge primaire des malades ou blessés graves, comporte au niveau de sa branche locale basée à Alice Springs :
— trois (3) appareils ;
— six (6) médecins de district ;
— sept (7) pilotes.
Profil épidémiologique et clinique des patients :
Ce sont des patients peu coopérants, en majorité (60 % des patients admis) aborigènes et appartenant à différentes communautés dont les principes culturels de base peuvent gêner la prise en charge médicale en urgence. Par exemple une famille entière est autorisée à visiter son membre hospitalisé à toute heure. Des réunions de famille doivent être organisées pour chaque décision médicale sérieuse (exemple : cessation de traitement) ou pour donner régulièrement des informations concernant la progression thérapeutique dans le cas où des moyens lourds sont envisagés (hémodialyse, ventilation artificielle).
Le bon fonctionnement de ces différents services d’urgence passe aussi par l’équipement dont ils disposent.
EQUIPEMENT D’UN SAUM :
La littérature ne fournit que très peu d’informations sur l’équipement standard des services d’urgence. La société de réanimation de langue française et la société française de médecine d’urgence (SFMU) proposent la liste d’équipement suivante [10] :
— un chariot d’urgence adapté à plusieurs types de malades : mobile, à multiples positions, à hauteur variable (transfert de malades vers une table d’examen ou un lit), radio transparent avec une tige porte perfusion, un panier pour les vêtements, un obus à oxygène et un support pour moniteur ;
— un respirateur fixe ou portable avec réserve d’oxygène. Ce respirateur fonctionne impérativement soit sur batterie soit au mieux par la pression de gaz (oxygène) pour assurer une ventilation des patients pendant un transport éventuel ;
— un masque et un insufflateur manuel pour une ventilation manuelle ;
— un respirateur d’anesthésie généralement remplacé par un respirateur fixe ;
— un défibrillateur/stimulateur avec électrodes de surface ;
— un moniteur fixe avec électrocardiographe, pression artérielle non invasive, pression invasive, fréquence respiratoire et oxymétrie pulsée ;
— des pompes électriques avec batteries ;
— un réchauffeur des solutés de perfusion et matériel de transfusion rapide ;
— un système de réchauffement des malades ;
— un électrocardiographe ;
— un analyseur des gaz du sang, du potassium et de l’hémoglobine ;
— un appareillage de radiographie mobile accompagné de son matériel de visualisation : négatoscope, écran…, reste limité par les mesures de radioprotection ;
— un échographe mobile dont l’utilisation devient de plus en plus standard ;
— des plateaux techniques prêts à l’emploi pour permette la réalisation de différents gestes :
– intubation ;
– trachéotomie ;
– sondage urinaire ou cathétérisme sus-pubien ;
– anesthésie locorégionale ;
– voies artérielles ;
– drainage thoracique ;
– lavage gastrique et aspiration digestive.
— les consommables et médicaments immédiatement disponibles ;
— un matériel de gestion et de connexion informatisé.
Une autonomie d’équipement immédiat de la salle de soins des urgences est indispensable de même que l’autonomie dans l’alimentation électrique.
En outre, l’équipement doit comprendre du matériel conçu pour les urgences pédiatriques si elles sont reçues sur ce lieu.
SITUATION SOCIO- SANITAIRE DU SENEGAL:
Caractéristique de la population :
La population sénégalaise est estimée à douze (12) millions d’habitants, avec un taux d’accroissement annuel de 2,7 %. Cette population, inégalement répartie sur le territoire, est jeune avec 56 % de moins de vingt ans. La population urbaine représente 40 %. La densité kilométrique varie de six (6) habitants (région de Tambacounda à l’est) à trente trois mille neuf cents (33900) habitants (région de Dakar à l’ouest). L’agglomération dakaroise représente 0,3 % du territoire national mais concentre 23% de la population (plus de 2 millions d’habitants) [11].
Organisation sanitaire du Sénégal :
Le système de santé est pyramidal. Constitué de la base au sommet par : les cases de santé, les postes de santé, les centres de santé et les centres hospitaliers nationaux. L’implantation de ces infrastructures suit le découpage administratif. Ainsi, au niveau des régions se trouvent les hôpitaux. Les départements abritent les centres de santé dirigés par un médecin. Dans les gros villages ou arrondissements se trouvent les postes de santé dirigés par un infirmier chef de poste et au niveau des petits villages, il y a les cases de santé dirigées par un agent de santé communautaire.
Organisation des urgences au Sénégal :
Selon l’enquête du Ministère de la Santé Publique et de l’Action Sociale (MSPAS) en Février 2001 [12], aucun hôpital ne disposait d’un service d’accueil des urgences type capable de recevoir et de prendre correctement en charge toutes les urgences sur place.
Tous les hôpitaux disposaient d’un service d’accueil situé à l’entrée, souvent assimilable au service de garde. Il recevait tous les types d’urgences et est appuyé par des services de médecine et de chirurgie situés à l’intérieur de l’hôpital. Ces derniers recevaient les patients en fonction de la disponibilité des lits d’hospitalisation.
Ce système d’organisation présente des avantages, notamment l’accessibilité immédiate aux SAU, la simplicité de l’organisation et de la gestion. Mais comporte également de nombreux inconvénients :
— le faible niveau d’équipement ;
— l’inadaptation de l’architecture ;
— l’éloignement des structures d’exploration (imagerie et biologie) et des structures de prise en charge secondaire telles que la réanimation ;
— l’absence d’autonomie du service des urgences contrastant avec un manque de collaboration des médecins au niveau des services d’hospitalisation rendant accru le problème de la disponibilité des lits d’hospitalisation.
S’ajoute à cela, au niveau du SAUM de l’HALD, les médecins de garde sont représentés par des faisant fonction d’interne (FFI), des médecins en spécialisation (en médecine interne et ses démembrements) et des internes des hôpitaux sans expérience spécifique des urgences.
Dans les régions, les urgences sont orientées vers les hôpitaux régionaux dont les infrastructures et le niveau d’équipement sont variables mais toujours avec la même organisation structurale et fonctionnelle.
Cependant, depuis 2005, l’organisation des urgences s’est considérablement modifiée avec l’émergence d’un véritable SAU à l’hôpital principal de Dakar (HPD) et à l’hôpital général de Grand Yoff (HOGGY).
Urgences pré hospitalières :
Entre 78 et 94 % des patients se présentant aux urgences dans la région de Dakar utilisaient des moyens inappropriés [13]. Cependant, certaines structures participent à l’aide médicale urgente et sont représentées par [14] :
— les sapeurs-pompiers :
Il s’agit de la seule structure publique organisée de secours à victimes intervenant sur la voie publique et rarement en inter hospitalier. Le transport des urgences traumatologiques représente 95 % de leur activité. Ils ne disposent d’aucun moyen de réanimation et se limitent uniquement à transporter le malade sans aucune médicalisation.
— la Croix-Rouge sénégalaise :
C’est une structure qui est activée soit en cas d’événements majeurs prévisibles (grandes manifestations), soit en cas de catastrophes naturelles (intempéries comme les inondations, les incendies) ou technologiques.
— la SUMA et le SOS Médecin :
Sur le plan national seules ces deux sociétés privées d’aide médicale urgente basées à Dakar possèdent des ambulances médicalisées. Cependant leur rôle reste négligeable et orienté en majorité vers des patients aisés de la région de Dakar et de la petite côte où ces structures ont des antennes.
— le service de santé des armées :
Il n’existe aucune participation du service de santé des armées à un système de régulation et de transport primaire de blessés civils au quotidien. Cependant il intervient lors des catastrophes et des campagnes de l’armée nationale.
Urgences hospitalières :
Durant l’année 2001 une enquête sur les urgences hospitalières avait été réalisée. Elle avait permis de mettre en évidence la prépondérance de l’activité de l’HALD dans le système sanitaire de notre pays [12].
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Table des matières
PREMIERE PARTIE
I. DEFINITIONS ET RAPPELS
I.1. Service d’accueil des urgences médicales
I.2. Urgences médicales réelles
I.2.1. Définition
I.2.2. Signes de gravité
I.2.3. Critères généraux de gravité
I.3. Urgences médicales relatives
II. ORGANISATION ET PROFIL DES PATIENTS DE QUELQUES SERVICES D’URGENCES MEDICALES
II.1. Service des urgences médicales au Burkina Faso
II.1.1. Situation et description des lieux
II.1.2. Personnel
II.1.3. Règles de fonctionnement
II.1.4. Profil épidémiologique et clinique des patients
II.2. Expérience du service des urgences au Japon
II.2.1. Fonctionnement du système médical d’urgence pré hospitalier
II.2.2. Premier essai d’un système de règles médicales des urgences pré hospitalières
II.2.2.1. Lieu de l’expérience
II.2.2.2. Organisation du système de régulation médicale
II.2.2.3. Profil épidémiologique et clinique des patients
II.3. Service des urgences en France
II.3.1. Organisation du service des urgences
II.3.1.1. Services et pôles spécialisés d’accueil et de traitements des urgences
II.3.1.2. Unités de proximité d’accueil de traitement et d’orientation des urgences
II.3.2. Renseignements indispensables pour la prise d’appel au SAMU centre
II.4. Organisation des urgences aux Etats-Unis
II.5. Organisation des urgences en Australie
II.5.1. Service des urgences
II.5.1.1. Description du lieu
II.5.1.2. Personnel
II.5.1.3. Règles de fonctionnement
II.5.2. Service des soins intensifs
II.5.3. Royal flying doctor service of Australia
II.5.4. Profil épidémiologique et clinique des patients
III. EQUIPEMENT D’UN SAUM
IV. SITUATION SOCIO-SANITAIRE DU SENEGAL
IV.1. Caractéristique de la population
IV.2. Organisation sanitaire du Sénégal
IV.3. Organisation des urgences au Sénégal
IV.3.1. Urgences pré hospitalières
IV.3.2. Urgences hospitalières
IV.3.3. Service d’accueil des urgences de l’hôpital principal de Dakar
IV.3.3.1. Description du lieu
IV.3.3.2. Matériel
IV.3.3.3. Personnel
IV.3.3.4. Règles de fonctionnement
IV.3.3.5. Profil épidémiologique et clinique des patients
IV.4. Recouvrement des prestations
DEUXIEME PARTIE
V. MATERIEL ET METHODE
V.1. Cadre d’étude
V.1.1. Situation géographique et description du lieu
V.1.2. Matériel et médicaments disponibles
V.1.3. Rôle du pavillon d’accueil
V.1.4. Personnel du pavillon d’accueil
V.1.5. Fonctionnement du pavillon d’accueil
V.2. Méthode
V.2.1. Type d’étude
V.2.2. Population d’étude
V.2.3. Données à recueillir
V.2.4. Recrutement
V.2.5. Critères d’inclusion
V.2.6. Critères d’exclusion
V.2.7. Méthode d’analyse des données
VI. RESULTATS
VI.1. Données épidémiologiques
VI.1.1. Données générales
VI.1.2. Données concernant les urgences relatives
VI.1.3. Données concernant les urgences vraies
VI.2. Données cliniques des urgences vraies
VI.3. Prise en charge des patients
VI.3.1. Examens paracliniques des urgences vraies
VI.3.2. Traitement dans l’urgence
VI.4. Evolution
VII. COMMENTAIRE
VII.1. Données épidémiologiques
VII.1.1. Données générales
VII.1.2. Données concernant les urgences relatives et vraies
VII.2. Données cliniques des urgences vraies
VII.3. Prise en charge des patients
VII.3.1. Examens paracliniques des urgences vraies
VII.3.2. Traitement dans l’urgence
VII.4. Evolution
VIII. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE ET ICONOGRAPHIE
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