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Caractères botaniques
Le port
C’est un arbre de cinq à vingt mètres de haut, à fût droit et cylindrique. Il est de petite dimension dans les zones sèches. Le tronc est à écorce brun foncé, arrondi et régulier. Les racines de l’arbre sont arrondies et régulières. (figure 3)
La feuille
Le rachis est long de quatre à sept (04 à 07) centimètres, et porte deux à huit (02 à 08) paires de pinnules.
Les pinnules portent chacune une quinzaine de paires de petites folioles longues de quatre à cinq (04 à 05) millimètres, très fines et pubescentes. Les pétioles sont longs de dix à quinze (10-15) millimètres.
Le rachis primaire porte ordinairement une glande à la base de la dernière ou des deux dernières paires de pinnules.
A la base du pétiole, il y a deux épines droites acérées de un à deux (01 à 02) centimètres. Les feuilles bipennées ont les mêmes caractéristiques que celles des autres Acacia. Accidentellement on trouve des branches ou même des arbres non épineux. (figure 5)
Appareil floral
Les inflorescences sont en capitules sphériques, axillaires solitaires ou fasciculées de vingt-cinq (25) millimètres. Elles sont de couleur jaune d’or. Elles sont disposées en verticale successif au sommet des rameaux pédiculés de deux à trois (02 à03) centimètres. Elles sont pourvues de bractées courtes vers le sommet du pédoncule. Les capitules sont longs de dix à quinze (10-15) millimètres formés de nombreuses petites fleurs longues de sept (07) millimètres dont trois (03) millimètres pour le calice et la corolle et quatre (04) millimètres pour les nombreuses étamines. (figure 1 ,5)
Le fruit
Le fruit est une gousse pubescente gris- cendré. A maturité, il atteint seize (16) cm de long et deux (02) cm de large, à bords ondulés légèrement lomentacés. Les différents articles sont sub-circulaires, bombés et séparés par une cloison droite sur environ quinze (15) millimètres.(figure 1,2,4)
Le fruit contient environ une dizaine de graines.
Habitat et répartition géographique
Au Sénégal, Acacia nilotica var adansonii forme des peuplements à la limite des zones inondables dans le delta du fleuve .On le rencontre dans la vallée du fleuve sénégal. (figure 4)
Il est introduit fortuitement par l’homme et les animaux, il ne pousse pas spontanément.
PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES ET EMPLOIS
Acacia nilotica var adansonii est utilisé depuis la nuit des temps pour ses multiples propriétés pharmacologiques.
Propriétés pharmacologiques
Propriétés antiseptique et antibactérienne
Il serait actif au concentration de 10 mg/ml. A.nilotica var adansonii est utilisé en phytologie dans la lutte intègre contre Xanthosomas campes tris pv citri ;elle serait donc une plante pesticide.
A.nilotica a un effet inhibiteur sur HIV1replicase et sur HIV1 protéases ; il inhibe la croissance des cellules MT-4 [a] . Cette activité est remarquée avec des extraits méthanoïques de Acacia nilotica.
Propriété antiagrégant plaquettaire
L’extrait de A.nilotica bloque les canaux calcium et la protéine kinase.Il a un effet antiagrégant plaquettaire.
Propriétés antimycosiques
M. NGOM a travaillé sur l’activité antimycosique du décocté de Acacia nilotica var adansonii.
L’étude s’est déroulée du 04 mai au 06 octobre 2000. Soixante patients VIH séropositifs présentant une candidose bucco oesophagienne ont été retenus dans cet essai thérapeutique. Ces patients ont été recrutés selon les critères suivants : appartenant aux deux sexes vivant avec le VIH/SIDA, présentant une candidose bucco œsophagienne, ayant plus de 18 ans, avec un score de karnofsky supérieur ou égal a 70 et ayant donné leur consentement libre. Le schéma thérapeutique proposé a été le suivant :
. Fluconazole : 100mg une fois par jour pendant 15 jours
. Acacia nilotique var. adansonii ;10ml en bain de bouche après chaque repas pendant 15 jours, suivi de 3ml à avaler après chaque repas à J0, J1, J2.
On a effectué un prélèvement buccal à l’aide d’un écouvillon pour la recherche de souches de candida, puis les patients ont été revus et examinés à J7, J14, J21, J28. A chaque visite, les plaintes sont enregistrées et un prélèvement est effectué pour faire une culture en vue de contrôler l’évolution de la maladie. Des résultats obtenus, on a noté parmi les 60 patients recrutés 3 perdus de vue et 13 patients décédés avant la fin du traitement ou de la durée du suivi qui est de 1 mois. En définitif, 44 patients ont pu être traités et suivi selon le protocole thérapeutique.
· Sur le plan clinique :
A J17, la dysphagie a disparu chez 72% des patients traités avec le Fluconazole et 54,5% des patients traités avec le décocté de Acacia nilotique var. adansonii (p=0,008). Pour l’enduit blanchâtre, les taux de réduction respectifs sont de 50% et 22,7% (P=0,00002). La perlèche a disparu chez 59,1% des patients traités avec le Fluconazole et 22,7% des patients traités avec l’acacia nilotique var. adansonii (p=0,00002). Pour la sensation de brûlure, les taux de réduction respectifs sont de 63,6% et 68,2% ( p=0,45)
A J14, la dysphagie a disparu chez 95,4% des patients traités avec le Fluconazole et 77,3% et 72,7%(p= 0,41). La perlèche et la sensation de brûlure ont disparu chez 81,8% des patients traités avec le Fluconazole et 72,7% des patients traités avec l’acacia nilotique var. adansonii (p=0,13)
A J28, la dysphagie a disparu de 81,8% pour les patients des deux groupes. L’enduit blanchâtre et la perlèche ont disparu chez 81,8% des patients traités avec le Fluconazole et 77,3% des patients traités avec l’acacia nilotique var. adansonii ( p=0,48). Pour la sensation de brûlure, les taux de réduction respectif sont de 95,4% et 90,2%.
De façon globale, les délais de disparition de la perlèche, la glossite, la dysphagie, l’enduit blanchâtre, la sensation de brûlure et la sensation de cuisson ou de goût métallique sont apparus plus court pour le Fluconazole que pour l’acacia nilotique var. adansonii
. Sur le plan mycologique :
L’espèce Candida albicans a été isolée dans 90% des cultures. Le taux de réduction mycologique à J14 était de 100% pour le Fluconazole et de 59,1% pour l’Acacia nilotique var. adansonii. A J21, on a obtenu des taux de réduction mycologique de l’ordre de 95% pour le Fluconazole et de 77,3% pour l’acacia nilotique var. adansonii.
L’activité antifongique s’est révélée plus précoce pour le Fluconazole que pour l’acacia nilotique var. adansonii ; mais leur durée d’action est presque identique. Au plan des récidives, 4 cas de rechutes ont été enregistrées pour les patients ayant reçu le Fluconazole et 5 cas pour ceux traités avec l’Acacia nilotique var. adansonii. Ces rechutes ont été observées une à deux semaines après la fin du traitement, et ces patients ont bénéficié d’une deuxième cure.
Il apparaît que l’Acacia nilotique var. adansonii présente une efficacité similaire
à celle du Fluconazole mais ce dernier a une rapidité d’action plus précoce.
. Sur le plan de la tolérance :
Elle a été bonne pour les deux produits aux doses administrées. La sialorrhées et la coloration noirâtre de la bouche ont été observées chez les patients traites avec l’Acacia nilotique var. adansonii. Ces effets indésirables ont disparu sans traitement symptomatique.
Propriétés molluscicide et algicidale
Cette propriété molluscicide très nette de Acacia nilotica var adansonii a été mise en évidence à partir de la poudre de fruit séchée et concassée.
Cette poudre peut être utilisée telle qu’elle ou extraite avec l’acétate d’éthyle. L’action molluscicide est obtenue en pulvérisant l’extrait éthéré ou la poudre de gousse dans les lacs contenant des mollusques.
Cette poudre agit fortement sur certains hôtes intermédiaires des schistosomes :
– Planorbe (Biomphalaria pfeneri) hôte intermédiaire de Schistosoma mansonii.
– Bulin (bulinuis trancatus) hôte intermédiaire de Schistosoma hoematobium, la durée d’exposition est de 24h.
Cette activité molluscicide est observée à 75 ppm ; on remarque une mortalité de 100% avec un extrait de Acacia nilotica à base d’acétate d’éthyle et la poudre de gousse . La poudre est plus active que l’extrait d’acétate d’éthyle.
Elle serait active sur les algues. Elle est utilisée dans la lutte contre la prolifération de certaines algues.
Emplois en médecine traditionnelle
Le nep-nep est utilisé en médecine traditionnelle pour soigner différentes maladies et affections. On conseille aussi bien ses feuilles, ses fruits, ses écorces et ses racines dans diverses affections.
Poudre séchée du péricarpe
Elle est utilisée pour :
* Le traitement (antimycosique) des lésions labiales (commissures labiales et perlèches) .On enduit les lèvres et la langue de poudre de péricarpe (2 pincées de poudre sont nécessaires).
* Traitement de diarrhées ; cette action est due aux tanins.
Gousse entière
Elle est utilisée sous la forme de macéré aqueux très concentré en toilette intime par les femmes pour rétrécir le vagin.
Elle est également utilisée pour ses propriétés anti-inflammatoires en médecine vétérinaire chez les chevaux de course souffrant de tendinites, mélangée à du vinaigre ou à du bicarbonate de sodium et appliquée sur la partie enflammée. La poudre de la gousse malaxée à de l’eau est utilisée pour soigner les plaies des animaux.
L’écorce
La poudre d’écorce est plus utilisée comme :
– antidiarrhéïque chez l’homme ; elle est bue délayée dans de l’eau, matin et soir.
– antihémorragique et cicatrisante ; la poudre est utilisée pour le traitement des plaies des circoncisés.
L’infusé d’écorce servirait de remède contre la dysenterie.
La racine
La poudre de racine est utilisée dans le traitement de la dysenterie.
Autres formes d’utilisation thérapeutique de A. nilotica
* Dans le Baol, la graine et l’écorce, séchées, mélangées et pulvérisées servent à la préparation d’une composition à usage extemporanée. La masse obtenue est introduite dans la cendre chaude jusqu’à obtention d’une boule compacte ; la boule compacte obtenue donne après effritement des fractions plus ou moins grandes de la drogue qui se dissolvent facilement dans l’eau ou dans le lait. Cette composition a une action surtout antidiarrhéique.
* Dans le Cayor, il existe une poudre composée à action hémostatique et cicatrisante constituée par :
-La poudre de fruit de A.nilotica (nep-nep)
– L’écorce d e Pilostigma reticulatum (ngigis) -L’écorce de Tamarindus indica (dadaïsme)
Cette poudre est utilisée pour soigner les plaies de la circoncision.
On utilise également la racine comme antidiarrhéique en association avec :
– Leptadénia hastata (mboum tikhat)
– Securinega virosa (ken)
-Feuilles d’arachides, Arachis hypogea (guerté).
Autres utilisations de la plante
Le tannage des peaux
Grâce à sa richesse en tanins, A. nilotica var adansonü et utilisée dans le tannage artisanal des peaux. Elle est plus utilisée dans le tannage artisanal. Elle n’est pas utilisée en industrie. Le temps nécessaire pour le tannage complet d’une peau est de un mois.
Utilisation domestique de A.nilotica
De très nombreuses utilisations domestiques ont été décrites :
– Source de fabrication de charbon de bois et comme bois de chauffe.
– Source de bois pour menuiserie.
Le bois obtenu de A. nilotica est de très bonne qualité, dur, lourd et à grains fins, très difficile à travailler ; il prend un beau pli, il résiste à l’eau et aux termites à cause de la présence de résine [1].
Il est aussi utilisé pour fabriquer des ustensiles de cuisine et sert également à la construction des clôtures de concession, des charpentes des maisons et des tentes. Les feuilles et gousse servent de nourriture au bétail [37].
A. nilotica var adansonii a de très nombreuses utilisations. Le choix de la partie de la plante à utiliser dépend du but visé.
Les deux grands emplois (médecine et tannage des peaux) sont incontestablement liés à la présence et aux actions de tanins que l’on trouve dans la composition chimique de la plante.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I :Données bibliographiques sur Acacia nilotica var adansonii
I- HISTORIQUE
II- CARACTERES GENERAUX DE LA PLANTE
2-1.Systématique
2-2.Description
2-2.1.Caractères botaniques
2-2.1.1 La feuille
2-2.1.2 L’appareil floral
2-2.1.3 Le fruit
III- PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES ET EMPLOIS
3-1. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
3-1.1 Propriétés antiseptique et antibactérienne
3-1.2 Propriété antiagrégant plaquettaire
3-1.3 Propriétés antimycosiques
3-1.4Propriétés molluscicide et algicidale
3-2. EMPLOI ET MEDECINE TRADITIONNELLE
3-2.1 Les feuilles
3-2.2 Le fruit
3-2.2.1 La poudre séchée de péricarpe
3-2.2.2 La gousse entière
3-2.3 L’écorce
3-2.4 Les racines
3-2.5 Les autres formes d’utilisations
3-3. Autres utilisations
3-3.1 Le tannage des peaux
3-3.2 L’utilisation domestique
CHAPITRE II: GENERALITES SUR LES TANINS DE LA PLANTE
I- Généralités des tanins
1-1. La définition des tanins
1-2. La structure et classification
1-1.2.1 Les tanins hydrolysables
1-1.2.2 Les tanins non hydrolysables
1-3. La biogenèse des tanins
1-4. Les propriétés physico-chimiques
1-4.1 La solubilité
1-4.2 Les réactions de précipitation
1-5. La caractérisation des tanins
1-5.1 Les tanins galliques
1-5.2 Les tanins condensés
1-6. Le dosage des tanins
1-6.1 Le dosage pondéral
1-6.2 Le dosage colorimétrique
1-7. Les intérêts des tanins
1-7.1 Les usages thérapeutiques
1-7.2 Les usages industriels
DEUXIEME PARTIE : ETUDES EXPERIMENTALES DE L’ACTIVITE ANTIBACTERIENNE DE Acacia nilotica var adansonii
I-MATERIELS ET METHODES
1-1. Matériel végétal et préparation des tanins
1-1.1 La récolte
1-1.2 Préparation des extraits
1-2. Dosage des extraits
1-2.1 La méthode de la caséine
1-2.2 La méthode par la courbe d’étalonnage
1-2.2.1 La préparation du réactif de FOLIN-DENIS
1-2.2.2 Le protocole du dosage
1-2.2.3 La détermination de la teneur en tanins
II- ETUDE DE L’ACTIVITE ANTIBACTERIENNE DE Acacia nilotica var adansonii
2-1. Généralités sur l’étude in vitro de l’activité antibiotique
2-1.1 Définitions
2-1.1.1 L’antibiogramme
2-1.1.2 La Concentration Minimale Inhibitrice (CMI)
2-2. Matériel et méthodes utilisées
2-2.1 Le matériel
2-2.2 Les méthodes utilisées
2-2.2.1 La méthode de diffusion en milieu solide
2-2.2.2 La méthode de dilution en milieu liquide ou gélosé
2-3. Le mode opératoire
2-3.1 La diffusion en milieu solide
2-3.2 La diffusion en milieu gélosé
2-4. Les résultats
2-4.1 Le dosage des tanins
2-4.2 L’étude de l’activité antibactérienne
2-4.2.1 Diffusion en milieu solide
2-4.2.2 Diffusion en milieu liquide
2-5. Commentaires
CONCLUSIONS
BIBLIOGRAPHIE
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