Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction de la densité de la végétation

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CONCEPT DE ZONE HUMIDE

« Zone humide » est une dénomination dérivant du terme anglais « wetland » qui est une région où le principal facteur d’influence du biotope et de sa biocénose est l’eau. Donc on peut entendre par « zone humide » une gamme très étendue d’habitats de transition entre le milieu terrestres et le milieu aquatique (Girard, 2003). Cependant, la Convention de RAMSAR (convention relative aux zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau) donne une définition plus complète des zones humides en les considérant comme étant des étendues de marais, de fagnes et de tourbières, naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres.
C’est ainsi que Townsend et al. (2006) considèrent que les rizières sont des habitats artificiels pour les oiseaux d’eau dans de nombreuses régions et la richesse spécifique et l’abondance fluctuent en réponse à la croissance du riz et de la phase de récolte. En outre, elles représentent plus de 15% des zones humides au niveau mondial (Lawler, 2001 in Pernollet, 2015). En plus de la disponibilité de l’eau, les rizières attirent les oiseaux d’eau et même terrestres à cause de son apport en quantité de nourriture considérable pour les oiseaux en fonction de leurs régimes alimentaires (granivores, insectivores, piscivores, rapaces). Morel (1965) le confirme en disant « cette importante production végétale (riz et plantes adventices) fruit de l’irrigation, de l’engrais et des façons culturales a également favorisé le développement d’une microfaune abondante capable de nourrir différentes catégories d’oiseaux » et « Insectes, Mollusques, Poissons, Batraciens, Reptiles et Rongeurs pullulent là où ils n’apparaissaient que pendant la brève saison des pluies. L’abondance des Batraciens est spectaculaire; il en est de même pour les Poissons à telle enseigne que l’on a songé à faire de la pisciculture sur les rizières ».
C’est dans ce sens que Lourenço et Piersma (2009) confirment que les rizières constituent des habitats importants pour les oiseaux d’eau avec des densités de 407 oiseaux/km2 et qu’au Portugal, les rizières s’avèrent être une escale alimentaire indispensable pour les Barges à queue noire Limosa limosa en retour de leurs zones d’hivernage africaines (Lourenço et Piersma, 2008). De même, Finn (1915) avait déjà noté, en Inde, que les Dendrocygnes fauves étaient attirés par les champs de riz cultivé (ou de riz sauvage).

INTERACTION RIZIERES-OISEAUX

Les relations entre oiseaux et rizières peuvent s’avérer conflictuelles. A titre d’exemple, Jarret (1973) a montré que le développement des rizières en Afrique, et particulièrement dans les pays sahéliens (par exemple Sénégal, Mali …) est freiné par les pertes dues à différents prédateurs dont les oiseaux (Jarret, 1973). En outre, les oiseaux terrestres et granivores comme le travailleur à bec rouge (Quelea quelea) ont fait l’objet de très nombreuses études (Ward, 1964; Morel, 1968; Manikowski, 1980) en raison de l’importance des dégâts qu’il commet sur les cultures.
A l’Opération Riz Mopti au Mali, les dommages causés par les oiseaux d’eau dans les cultures irriguées de riz varient entre 1 et 15% de la récolte, mais ils atteignent souvent 100% sur certaines parcelles alors que d’autres parcelles sont intactes (Tréca, 1989). Tréca (1977) avait aussi mentionné que « de nombreux paysans du delta du Sénégal se plaignaient des canards et des « bécassines » (ou petits échassiers) qui, d’après eux, détruisent une partie des champs soit en mangeant le riz, soit en l’écrasant ou en le déracinant. Bien des discussions ont eu lieu, les riziculteurs accusant même le Parc national des Oiseaux du Djoudj de servir de refuge pour les canards la journée, ceux-ci pouvant dès lors et en toute impunité venir ravager les rizières la nuit. Tandis que les protecteurs de la Nature ont nié toute action néfaste des canards sur les rizières, et ont même accusé certains organismes responsables du développement de la riziculture d’avoir implanté les rizières dans une région traditionnellement fréquentée par les oiseaux migrateurs, obligeant la totalité de ceux-ci à se replier sur le Parc du Djoudj qui était devenu leur dernier refuge ». Néanmoins, Tréca (1977) a révélé que les oiseaux peuvent causer deux types de dégâts : par ingestion, l’oiseau mangeant réellement des grains de riz, ou par piétinement (action mécanique) Roux (1974) avait montré que la création du Parc National des Oiseaux du Djoudj, a permis à de grandes populations d’oiseaux granivores de trouver dans ce parc de grandes quantités de nourriture et une sécurité qui les poussent à rester dans les limites du parc et qu’ainsi les attaques sur les champs de riz du delta du Sénégal s’en sont trouvées diminuées. Krebs (1979) y ajoute que l’efficacité de tout moyen d’effarouchement dépendra de la facilité avec laquelle les oiseaux peuvent se déplacer sur d’autres sites de gagnage ou de repos.
Selon Tréca (1975), la fréquentation des oiseaux dépend de la structure des rizières et c’est toujours dans les zones mal cultivées, ou doit -on plutôt dire mal venues (avec des trous dans la végétation), que les oiseaux d’eau granivores se posent pour rechercher leur nourriture. Morel (1965) a révélé qu’outre le grain que les anatidés de grande taille consomment et les jeunes pousses qu’ils paissent, les anatidés de grande taille, en pataugeant, transforment les rizières en bourbier où les jeunes plants sont étouffés. Ceci est confirmé par Tréca (1985) qui explique que « à force de patauger dans l’eau, les oiseaux aquatiques peuvent en augmenter la turbidité et provoquer une certaine asphyxie des jeunes plants de riz.
Tréca (1985) avait examiné les différentes méthodes possibles pour lutter contre les oiseaux d’eau qui attaquent les rizières. Il préconise que les premières méthodes ou luttes indirectes cherchent à prévenir la venue des oiseaux d’eau, canards et limicoles, sur les rizières, en favorisant leur installation sur d’autres zones, ou en diminuant l’attractivité des rizières pour ces oiseaux. Les autres méthodes ou luttes directes cherchent à repousser les oiseaux des rizières quand les dégâts ont déjà commencé. Ces déductions sont en phase avec l’étude de Bortolli (1978) qui avait précisé que la lutte anti-aviaire commence avec l’aménagement du casier et son parfait entretien.
En plus de la présence des oiseaux d’eau dans les rizières du delta du fleuve Sénégal, Tréca (1978, 1986 1992a, 1994, 1999) avait aussi étudié durant de longues années, les contenus stomacaux de nombreuses espèces. En 1986, Tréca a confirmé la liaison Dendrocygnes fauves-riz en précisant que ces canards consommaient, en moyenne sur l’année, 34 % de riz.
Pour certains auteurs, les oiseaux peuvent être bénéfiques pour la production de riz. Il est évident que la présence des oiseaux (insectivores, rapaces…) dans les rizières peut participer à l’élimination d’une quantité importante d’insectes et de rongeurs dévastateurs des champs. A ce sujet, Morel (1965) précise que « i1 faut sans doute renoncer l’espoir de voir les oiseaux se substituer à nos traitements des plantes cultivées. Mais nier leur importance, là où l’homme ne les a pas décimés, serait également déraisonnable. Certains écologistes pensent aujourd’hui que les oiseaux, impuissants devant l’augmentation « explosive » et passagère de certains animaux nuisibles, seraient capables en temps normal d‘en limiter l’extension, voire de juguler certaines irruptions. Ce serait déjà très satisfaisant ».
Chez les oiseaux déprédateurs du riz, Tréca (1985) a montré que lorsque les canards armés, par exemple, mangent une partie des feuilles de riz quand celui-ci n’a que 10 ou 20 cm de haut, ils provoquent un meilleur tallage et par conséquent une augmentation de la production de grains. Les oiseaux peuvent aussi participer à la lutte contre les insectes et éventuellement contre les mauvaises herbes, dont le riz sauvage ou riz rouge (Green, 1972) et apporter également un engrais azoté naturel (Kear, 1970). Les travaux de Navedo et al. (2015) menés en Espagne ont fourni des éléments nouveaux et originaux sur le rôle des oiseaux d’eau dans les rizières. Ces travaux ont montré que les oiseaux d’eau recyclent plus de 1 kg par ha d’azote et 0,2 kg par ha de phosphate pendant la période hivernale. De plus, ils transportent par leurs fientes respectivement 2,3 tonnes de N et 550 kg de P vers les plans d’eau périphériques. Au Japon, Natuhara (2013) a analysé les services écosystémiques rendus par la riziculture : recharge des nappes, production de ressources alimentaires autres que le riz, contrôle des inondations, lutte contre l’érosion et les mouvements du sol, mitigation contre le changement climatique, purification de l’eau, support pour la biodiversité.

MATERIELS ET METHODES

Matériels utilisés

La géolocalisation et la cartographie de la zone d’étude sont faites à l’aide d’un GPS (Garmin etrex 30) (figure 3) et le logiciel Quantum GIS (QGIS 2.18). Le matériel d’observation est composé d’une paire de jumelles (figure 4) pour l’identification des individus proches et en vol rapide, et d’un télescope (figure 5) pour l’observation des oiseaux éloignés présents dans le paysage agricole afin de décrire leur comportement. Les oiseaux observés sont identifiés grâce à deux guides d’identification : Nik BORROW & Ron DEMEY ; et Olivier GIRARD. Le logiciel XLSTAT, qui est une extension d’Excel, est utilisé pour l’exploitation des données. Un appareil photographique numérique est aussi utilisé pour obtenir des images illustrant les différentes espèces d’oiseaux rencontrées.

Méthodologie

Echantillonnage et calendrier de suivi

Dans un premier temps, des visites de prospection des rizières situées à la périphérie du PNOD ont été faites afin de choisir des secteurs servant d’échantillons d’observation. Le choix est basé essentiellement sur l’orientation et l’éloignement du secteur par rapport au Parc. Les quatre secteurs choisis, à savoir, Gorom, Djeuss, Diadiam II et Debi, couvrent chacun une superficie de 100 hectares. Debi et Diadiam II se situent au Nord du Parc tandis que Gorom et Djeuss sont au Sud (figure 6). Dans chaque secteur, quatre (4) parcelles aléatoires couvrant chacune une surface de cinq (5) hectares font l’objet de suivi. Un séjour de quatre jours est alors fait au niveau de chaque secteur afin d’observer de manière alternative les quatre parcelles. Ainsi, deux parcelles sont observées le matin et deux autres l’après-midi comme le montre le tableau (Tableau I).
Les heures d’observation dépendent uniquement de l’heure du lever du soleil qui varie considérablement au cours de l’année. Durant la période de collecte de données (de Janvier à Juillet), cette heure est passée de 7h37mn (en Janvier) à 6h52mn (en Avril) puis de 6h52mn à 6h43mn (en Juillet). Pour des besoins d’exploitation des données liées aux heures de fréquentation, les heures d’observations sont fixées arbitrairement et sont de 7h30mn à 11h30mn (matin) et de 15h à 19h (après-midi). Durant ces heures d’observation, un dénombrement est fait au bout de chaque 30 minutes afin de recenser les espèces présentes et de savoir les heures préférentielles de fréquentation et la persistance de la présence de chaque espèce. Le type de comportement de chaque individu est aussi décrit pour distinguer les oiseaux déprédateurs du riz des oiseaux piscivores et insectivores.

Modalités des paramètres étudiés

Les effectifs de chaque espèce rencontrée dans les parcelles de suivi sont exploités en fonction des paramètres suivants : la date de semis, la phase culturale, la densité de végétation, la hauteur de la végétation et les heures d’observation.

Date de semis

Dans l’année, il y a deux saisons de culture du riz : l’hivernage et la saison sèche chaude. D’après la fiche technique de la riziculture réalisée par la SAED, la période de semis optimale en hivernage est comprise entre le premier Juillet et le 15 Aout alors que celle de la saison sèche chaude est comprise entre le 15 Février et le 15 Mars.
Cette présente étude a été faite durant la campagne de saison sèche chaude et donc la première date de semis a été enregistrée dès le 17/01/2018 et le dernier a été enregistré au mois d’Avril. Plus précisément, les secteurs Gorom, Djeuss, Diadiam 2 et Débi sont respectivement semés le 25/01/2018, le 03/02/2018, le 07/03/2018 et le 18/03/2018.

Phase culturale

La pratique de la riziculture présente quatre phases majeures dont chacune d’entre elles modifie l’aspect structural des rizières. La phase de semis est caractérisée par une stagnation d’eau peu profonde (moins de 20cm) et une absence totale de végétation. La phase végétative, qui est la phase la plus longue, correspond au temps de développement progressif de la plante jusqu’à la floraison. Durant cette phase, l’eau est toujours présente et la hauteur de la végétation peut varier de 1 à plus de 80 centimètres. Le stade de maturité du riz correspond à la période de formation de la graine. Le stade post -récolte est caractérisé par l’absence d’eau dans les champs, par l’abondance des grains de riz et par la présence de chaumes.

Densité de végétation

La densité de végétation de chaque parcelle suivie est estimée en pourcentage et classée dans quatre intervalles : de 0 à 25%, de 25 à 50%, de 50 à 75% et de 75 à 100%. Pour des besoins d’exploitation, les intervalles sont représentés dans la base de données par les lettres a, b, c et d (Tableau II). Les parcelles à densité de couverture végétale comprise entre 0 et 50% sont considérées comme des parcelles ouvertes (figure 8) tandis que les parcelles denses (figure 7) ont une densité de couverture végétale supérieure à 50%.

Hauteur de la végétation

Au cours du développement du riz, la hauteur de la végétation varie entre 1 et 80 centimètres. Ainsi ce paramètre présente cinq niveaux : 0 cm, de 1 à 20 cm, de 20 à 40 cm, de 40 à 60 cm et une hauteur supérieure à 80 cm. Dans la base de données, ces niveaux sont codés par les chiffres 0, 1, 2, 3 et 4 afin de faciliter leur exploitation (Tableau III).

Analyses statistiques des données

Un test ANOVA (analyse de la variance) à un facteur est appliqué à chacun des paramètres explicatifs qui sont : les secteurs, les phases culturales, les densités des couvertures végétales, les hauteurs de la végétation, les dates de semis et les heures d’observation. Ce test permet de justifier l’influence de chacun de ces paramètres sur les fluctuations des effectifs d’oiseaux observés appartenant aux groupes les mieux représentés (pélécaniformes, limicoles, anatidés et passereaux). Le niveau de représentativité de ces groupes est connu suite à la réalisation d’un classement des espèces par ordre de fréquence d’apparition.
Le seuil de risque alpha est fixé à 0,05 et les hypothèses de départ sont :
– H0 : les facteurs étudiés n’ont pas d’influence significative sur les effectifs d’oiseaux qui occupent les rizières.
– Ha : les facteurs étudiés ont une influence significative sur les effectifs d’oiseaux qui occupent les rizières.
P-value est la probabilité d’obtenir la même valeur du test si l’hypothèse nulle est vraie. Si cette P-value est supérieure au seuil de risque alpha, les effectifs d’oiseaux recensés ne dépendent pas du facteur testé. En cas d’effet significatif du facteur sur les effectifs d’oiseaux, la P -value calculée est inférieure au seuil de risque alpha (0,05). Dans ce cas, une comparaison des moyennes d’effectif de chaque modalité est établie avec la méthode de Tukey (HSD) du logiciel XLSTAT.

RESULTATS ET DISCUSSIONS

Présentation de l’ensemble des oiseaux identifiés

Dans le cadre de cette étude, le peuplement des oiseaux identifiés occupant les rizières périphériques du PNOD est composé de 57 espèces réparties dans 9 ordres, 22 familles et 44 genres (Tableau IV). Ce peuplement renferme 47 espèces d’oiseaux d’eau et 10 espèces d’oiseaux terrestres. Selon leur statut biogéographique, il y a 28 espèces résidentes2, 17 espèces migratrices et 12 espèces erratiques3. En ce qui concerne les statuts de conservation de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), trois espèces sont dans la liste rouge : la barge à queue noire (Limosa limosa) et le bécasseau cocorli (Calidris ferruginea) sont considérés comme des espèces quasi-menacées (NT) alors que la grue couronnée (Balearica pavonina) est une espèce vulnérable (VU).

Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction des phases culturales

Les effectifs d’oiseaux sont aussi étudiés en fonction des phases culturales qui sont : la phase de semis, la phase végétative, la phase de maturation et la phase post -récolte. Ces changements de stades impactent sur la fluctuation de la diversité de l’avifaune en modifiant l’abondance alimentaire dans les rizières.
 Groupe des anatidés
La comparaison des moyennes d’effectifs d’anatidés en fonction des phases culturales présente trois groupes distincts : la phase post-récolte présentant les effectifs les plus importants, suivi de la phase végétative. Les phases de semis et de maturité présentent les plus faibles effectifs et ne sont pas significativement différentes (Figure 15).
Cependant, ces grandes concentrations observées après les récoltes et à la phase végétative ne s’expliquent que par la prédominance des drendrocygnes qui présentent une attitude plus grégaire que les autres anatidés (Figure 16).
L’analyse des effectifs d’anatidés présents lors des périodes à risque de déprédation (phase de semis) montre que l’oie d’Egypte est plus représentée (Figure 17). Par conséquent, elle a un niveau d’influence plus élevé sur la déprédation du riz à ce stade.
 Groupe des « échassier-limicoles »
La comparaison des moyennes d’effectifs des échassiers et des limicoles en fonction des phases culturales montre qu’il y a trois groupes distincts : la phase de semis qui présente les plus grands effectifs, suivi de la phase végétative. Les deux dernières phases (maturité et post-récolte) n’ont pas de différence significative en termes d’effectif de limicoles. Ce dernier diminue progressivement au fil des stades de cultures (Figure 18). Hormis les jacanas et les vanneaux, les pics d’effectifs des limicoles sont observés soit à la phase de semis, soit au début de la phase végétative. Après les récoltes, il y a une absence totale des échassiers et des limicoles excepté les échasses blanches, les jacanas et les vanneaux.
 Groupe des pélécaniformes
Les moyennes d’effectifs de pélécaniformes en fonction des phases culturales sont classées en quatre groupes distincts. La phase post-récolte et la phase végétative sont plus représentées (Figure 19). Ce résultat est influencé par les grandes concentrations de l’aigrette garzette, de la grande aigrette, du héron garde -bœuf et du héron cendré observées durant cette phase de post-récolte. Par contre, les effectifs de l’ibis falcinelle diminuent graduellement au cours des stades de développement du riz.
 Groupe des passereaux
L’analyse des effectifs de passereaux en fonction des phases culturales montre que les phases de semis et végétative n’ont pas de différence significative et présentent les plus faibles effectifs. Par contre, les effectifs de passereaux observés à la phase de maturité sont significativement plus importants que ceux observés après les récoltes, soit plus de huit cents fois plus élevés (Figure 20)..
Pendant la phase des semis, les rizières sont majoritairement occupées par les anatidés et les « échassier-limicoles ». La phase végétative et la phase post-récolte sont aussi prédominées par l’occupation des anatidés, en l’occurrence, les dendrocygnes. Les passereaux ne prédominent qu’à la période de la maturité du riz avec une moyenne d’effectifs qui est 178 fois plus élevée que celle des autres groupes d’espèces (Figure 21).
Le nombre d’espèces obtenu est de trente -sept (37) pour la phase de semis, quarante-sept (47) pour la phase végétative, trente-neuf (39) pour la phase de maturité et vingt-quatre (24) pour la phase post-récolte. Ainsi, la diversité est plus importante durant la phase végétative avec quarante-sept (47) espèces, soit à peu près le double de l’indice de la phase post-récolte qui est égal à vingt-quatre (24) espèces.

Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction de la densité de la végétation

La structure du couvert végétal est sous l’influence du niveau d’aménagement des casiers rizicoles qui se traduit entre autres par la gestion du taux de salinité, l’état des réseaux d’irrigation et de drainage, de l’endiguement, du planage des parcelles et l’utilisation au moment opportun et le bon dosage des engrais et insecticides. Après estimation de la densité de ce couvert végétal, les parcelles sont scindées en deux groupes : les parcelles ouvertes (a et b) qui ont une densité inférieure à 50% et les parcelles denses (c et d) avec une densité supérieure à 50%. La notation « a » signifie que la densité du couvert végétal est comprise entre 0 et 25% (b= entre 25 et 50%, c= entre 50 et 75% et d= entre 75 et 100%).
 Groupe des anatidés
L’analyse des moyennes d’effectifs d’anatidés en fonction de la densité de végétation montre qu’il y a deux groupes distincts. Les parcelles à densité comprise entre 25 et 75% (b et c) présentent les plus grands effectifs alors que les parcelles à densité comprise entre 0 et 25% et entre 75 et 100% n’ont pas de différence significative et présentent les plus faibles effectifs (Figure 22). Ceci résulte de l’importance du comportement grégaire des dendrocygnes par rapport aux autres anatidés (Figure 23).
En approfondissant l’analyse, il est constaté que la moyenne d’effectifs de l’oie d’Egypte est plus importante que celle des autres anatidés dans les parcelles ouvertes (a : 0-25%) (Figure 24). Cette moyenne d’effectifs n’est pas négligeable sachant que les plus faibles densités de végétation des parcelles (a) peuvent correspondre aux périodes à risque de déprédation (début de levée de la végétation).
 Groupe des « échassier-limicoles »
La comparaison des effectifs moyens des « échassier-limicoles » en fonction de la densité de végétation montre qu’il y a trois groupes distincts. Les plus grands effectifs des « échassier-limicoles » sont observés dans les parcelles à densité comprise entre 25 et 50% (b), ensuite dans les parcelles à densité comprise entre 0 et 25%. Par contre, il n y a pas de différence significative des faibles effectifs retrouvés dans les parcelles denses (c et d) (Figure 25). Ainsi, les effectifs du groupe « échassier-limicoles » diminuent graduellement avec l’augmentation de la densité du couvert végétal.
 Groupe des pélécaniformes
Les pélécaniformes enregistrent leur pic d’effectifs moyens dans les parcelles denses, plus précisément dans les parcelles à densité du couvert végétal comprise entre 50 et 75% (c). Les
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autres niveaux de densité (d, a et b) ne présentent pas des moyennes d’effectif significativement différentes (Figure 26).
 Groupe des passereaux
La concentration des passereaux retrouvés dans les parcelles à forte densité (d) est 70 fois plus élevée que celle des autres parcelles (a, b et c) qui ne montrent pas de différences significatives (Figure 27).
Les anatidés et les « échassier-limicoles » constituent les groupes d’espèces les plus représentés dans les parcelles ouvertes (a et b). Par contre, la prédominance des passereaux est observée dans les parcelles dont la couverture végétale représente plus de 75% de la surface (d) (Figure 28).

Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction de la hauteur de la végétation

La hauteur de la végétation des parcelles est uniforme et peut dépasser 80 centimètres. Chaque niveau de la strate végétale est caractérisé par la dominance d’un groupe d’espèces déterminé. Le niveau 0 représente les parcelles dépourvues de végétation ; le niveau 1, les parcelles dont la hauteur de la végétation est comprise entre 1 et 20 cm ; le niveau 2, les parcelles dont la hauteur est comprise entre 20 et 40 cm ; le niveau 3, les parcelles dont la hauteur est comprise entre 40 et 60 cm et le niveau 4 qui représente les parcelles dont la hauteur dépasse 60 cm.
 Groupe des anatidés
L’analyse des moyennes d’effectifs d’anatidés montre qu’il y a trois groupes distincts. Les parcelles dont la hauteur de la végétation est comprise entre 1 et 40 cm présente plus d’anatidés, majoritairement les dendrocygnes. Les parcelles dépourvues de végétation (0) et celles dont la hauteur dépasse 60 cm (4) n’ont pas de différences significatives en termes d’effectifs d’anatidés (Figure 29 et 30).
La prédominance de l’oie d’Egypte est notée dans les parcelles dépourvues de végétation (0) (Figure 31). Ces importants effectifs de l’oie d’Egypte pourraient adopter un comportement déprédateur conséquent en se nourrissant des grains de riz en voie de germination qui caractérise l’absence de végétation.
 Groupe des « échassier-limicoles »
La comparaison des moyennes d’effectifs en fonction de la hauteur de la végétation présente deux groupes distincts : les parcelles dont la végétation dépasse 20 cm (2 et 4) de hauteur et les parcelles dont la végétation n’atteint pas 20 cm de hauteur (0 et 1). Ces dernières présentant les moyennes d’effectifs les plus élevées (Figure 32). Les effectifs moyens des échassiers et des limicoles diminuent avec l’augmentation de la hauteur de la végétation des rizières.
 Groupe des pélécaniformes
Les pélécaniformes sont plus abondants dans les parcelles dont la hauteur de la végétation est inférieure à 40 cm (1 et 2). Par contre, il n y a pas de différence significative entre l’effectif moyen des parcelles dépourvues de végétation (0) et celui des parcelles dont la végétation à une hauteur qui dépasse les 60 cm (4) (Figure 33).
 Groupe des passereaux
Les plus grandes concentrations de passereaux sont observées dans les parcelles qui présentent une hauteur de végétation supérieure à 60 cm (4). Ces parcelles sont caractérisées par la maturation du riz. Les passereaux sont quasi-absents dans les rizières à basse strate végétale (Figure 34).
Les anatidés, les échassiers et les limicoles prédominent dans les parcelles dépourvues de végétation et dans celles dont la végétation n’atteint pas 40 cm de hauteur. Cependant, ces groupes d’espèces (anatidés, échassiers et limicoles) sont supplantés par les passereaux dans les rizières à très haute végétation (supérieure à 60 cm) (Figure 35).

Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction des dates de semis

L’impact des dates de semis sur la diversité et l’abondance des oiseaux dans les rizières est mis en exergue par la comparaison des effectifs d’oiseaux recensés au niveau des parcelles dont les dates de semis diffèrent les unes des autres. En effet, le secteur Gorom est semé dès le 25/01/18 (semis précoce) alors que le secteur Debi est semé le 18/03/18 (semis tardifs), soit un décalage de près de 2 mois.
 Groupe des anatidés
L’analyse statistique des moyennes d’effectifs d’anatidés en fonction des dates de semis a montré deux groupes distincts : les parcelles précocement semées (25/01/2018) présentant plus d’anatidés et les parcelles semées entre Février et Mars n’ayant pas de différences significatives en termes d’effectif d’anatidés (Figure 36).
 Groupe des pélécaniformes
L’analyse statistique des effectifs de pélécaniformes en fonction des dates de semis montre deux groupes distincts : les parcelles tardivement semées (18/03/2018) présentant les plus grands effectifs et les autres parcelles n’ayant pas de différences significatives (Figure 37).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
A. PRESENTATTION DE LA ZONE D’ETUDE
1. Le Parc National des Oiseaux du Djoudj (PNOD)
2. Site d’étude
B. CONCEPT DE ZONE HUMIDE
C. INTERACTION RIZIERES-OISEAUX
II. MATERIELS ET METHODES
A. Matériels utilisés
B. Méthodologie
1. Echantillonnage et calendrier de suivi
2. Modalités des paramètres étudiés
a) Date de semis
b) Phase culturale
c) Densité de végétation
d) Hauteur de la végétation
3. Analyses statistiques des données
III. RESULTATS ET DISCUSSIONS
A. Présentation de l’ensemble des oiseaux identifiés
B. Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction des paramètres
1. Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction des secteurs
2. Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction des phases culturales
3. Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction de la densité de la végétation
4. Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction de la hauteur de la végétation
5. Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction des dates de semis
6. Analyse de la dynamique des oiseaux en fonction des heures d’observation
C. Description des comportements des oiseaux dans les rizières
D. Discussions
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

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