La dynamique des unités morphologiques et ses impacts

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Les sols Deck

Les sols deck ou ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés dans le bas-fond, et ont une texture fine et renferment une forte proportion de limons et une teneur en argile élevée ce qui fait que ils sont aptes à la riziculture et le maraîchage. Ils sont localisés à Mbassis, Ndorong log, Soum II et I, Félane et Bambou. Mais avec l’avancée du biseau salé, ces sols sont devenus impraticables au point que les rizières à Félane sont abandonnées alors que le maraîchage est toujours actif à Bambou.

Les sols halomorphes salins acidifiés et les sols hydromorphes organiques

Ces sols se caractérisent par leur salinité et/ou par leur alcalinité. Ils ont une évolution dominée par la présence de sels solubles (SEDAGRI, 1973). La structure particulaire entretenue par la floculation des argiles et des limons en présence du sel fait que ces types de sols sont plus perméables (Faye, 1996). De ce fait, ils sont très répandus dans la zone. Ces tannes suivent de part et d’autre le bolong et entre les sols tropicaux non ou peu lessivés. Ils gagnent les bas-fonds et leurs superficies sont de plus en plus en extension.

Les sols hydromorphes

Ces sols s’étendent sur 266500ha dans le département de foundiougne. Ce sont des sols dont l’évolution est dominée par la présence dans le profil d’un excés d’eau par suite d’un engorgement temporaire ou permanent de surface, de profondeur ou par suite de Ia présence ou de 1a remontée d’une nappe phréatique. Ces sols présentent plusieurs variétés dont les principales sont les sols hydromorphes bruns, les sols de vallée et les sols de mangrove (Michel, 1973). Ces sols sont imbibés d’eaux. Leur texture est de nature limono-sableuse à limono-argileuse ou à sablo-argileuse et de faible porosité. Mais le caractère le plus apparent est l’hydromorphie. Ils sont riches en éléments nutritifs. Ainsi, nous distinguons dans la localité les sols hydromorphes organiques plus ou moins tourbeux avec sols halomorphes. Ils sont localisés le long des deux rives de Guilor-Bagal et Labor et l’évolution d’apport à l’entrée du bolong qui ne permettent pas une utilisation agricole.

La strate herbacée

Elle est composée de graminées comme Andropogon gayanus et Ssporobulus spicatus. Ces espèces sont présentent partout dans la zone pendant l’hivernage.
La strate buissonnante constituait par des espèces peu abondantes. Il s’agit de Zizyphus mauritania.
La strate arbustive est dominée par les mimosacées comme Acacia seyal et Acacia athaxacanta, des césalpinacées (Calotropis procera) et des Ebenacées (Diospyros mespiliformis.

La végétation halomorphe

Elle est dominée par la mangrove qui borde le bolong et les vasières à mangroves situées entre les pleines mers de vive-eau (PMVE) et les pleines mers de mortes eaux (PMME). En aval de Guilor, on retrouve un faible peuplement de Rhizophora associé à de rares pieds d’Avicennia. En amont, 1es peuplements de Rhizophora sont plus denses et associés à des Avicennia nettement mieux représentés. Elle est aussi localisée dans les bas-fonds. Cette végétation est constituée essentiellement de Tamarix senegalensis.

La végétation du cordon

Sur les formations plateau ou sur les cordons, elles sont de type soudanien avec la dominance Detarium senegalensis, Saba senegalensis, Khaya senegalensis (caïlcedrat), Adansonia digitata, Cordylia pinnata (dimb), Cordia cordifolia, Pterocarpus erinaceus (Venn), Sclerocarya birrea, Combretum glutinosum (Ratt), Prosopis africana, Parinari macrophylla, Neocarya macrophylla, Detarium microcarpum, Hymenocardia acida, Acacia albida, Parkia biglobosa, Annona senegalensis… Elles sont très répandues dans les villages de Félane, Mbélane, Bambou et Sadioga.

Les prairies à halophytes

Elles se retrouvent le long du bolong à l’approche des villages.

Le cadre humain

L’analyse des travaux de Pélissier (1966) et de Thiao (2001) et les propos recueillis auprés des chefs de villages lors de notre visite de terrain nous ont permis de comprendre l’historique du peuplement de la région de Félane. En plus de ces enquêtes, les données recueillies à la direction de la statistique nous renseignent sur la démographie de la région.

Le peuplement

Le village de Félane fait partie de la Commune de Djilor dans le département de Foundiougne dont le peuplement sérère remonte au XIIIème siècle. Cette période correspond au moment où l’ethnie fuyait la poussée almoravide et se dirigeait vers le Sud à la quête de meilleures conditions de vie mais aussi pour échapper à l’islamisation.
D’après Paul Pelissier (1966) cette région fut d’abord habitée par des socés qui étaient des chasseurs en quête de terrain de chasses ou de concessions. Ils étaient à l’origine des premiers puits creusés. De l’avis du chef de village une partie de ces habitants de Félane serait originaire des villages de Djilor Djidiack, de Simal, Faoye, Fayil de Soum, des îles… Selon la mémoire collective des chefs de village il eut dans le passé une grande famine qui durant sept ans (7ans) il n’a pas de pluie. Cette situation poussa les populations sinistrées des localités affectées à venir s’implanter sur les rives du fleuve afin de survivre des ressources provenant de la mer mais aussi de la faune. Le village de Félane vient du mot sérère « a- féla » qui signifie « c’est bon » parce que ce lieu était comme une forêt riche en faune et flore. La région est exclusivement peuplée de sérère.
En définitive le peuplement de la région de Félane s’est fait par vagues migratoires venues d’origines diverses. Sa population est constituée en majorité de sérères, de wolofs, de peuls et socés. L’historique du peuplement influe sur la composition ethnique et sur le poids démographique du village.
Quant au village de Mbélane, il vient du mot sérère « a féfa » qui signifie la nouvelle terre est bon. Pendant cette période cette localité était une grande forêt où les populations y trouvent de la nourriture. L’ethnie la plus dominante est le wolof et le sérère.
Pour le bolong de Guilor-Bagal le nom de guilor vient de Djilor et bagal vient d’une boule blanche appelée en Sérère « mbagal ou diagal » que les femmes de la localité touchaien avec leurs mains pour tisser le coton et en obtenir du fil. Ce fil servait à réparer les calebasses cassées mais aussi les sages l’utilisaient dans leurs affaires mystiques.

Les données démographiques

En 2013, la région de Fatick compte 714 389 habitants, soit 36 0673 femmes et 353 716 hommes. On relève d’importantes disparités dans la répartition de cette population selon le département. En effet, plus de 86,6% de la population résident dans les départements de Fatick et de Foundiougne et seulement 13,4% dans le département de Gossas. Le département de Fatick qui abrite la capitale régionale compte 47,5% de cette population résidente. Les femmes sont légèrement plus nombreuses que les hommes. Dans tous les départements, à l’exception de celui de Gossas, les femmes sont plus nombreuses que les hommes.

les activités économiques

L’agriculture

Dans la région de Fatick, l’agriculture demeure la principale activité économique et occupe près de 90 % de la population active. Elle est de type extensif et est fortement dépendante de la pluviométrie.
Le rôle important que joue ce secteur dans l’économie de la région est surtout lié à l’existence d’énormes potentialités qui concourent à son développement. Le secteur agricole dans la région de Fatick reste dominé par la culture arachidière. Les principales cultures sont : le Pennisetum glaucum (mil), Arachis hypogaea (arachide), Sorghum bicolor (sorgho), Zea mays (mais) et Orysa sativa (riz). En cultures diverses et à petite échelle on rencontre le Sesamum indicum (sésame), Manihote sculenta (manioc) et Gossypium (coton) particulièrement dans le département de Foundiougne. Les cultures se font essentiellement sous pluie ; aucune spéculation ne fait l’objet d’irrigation dans la région.

Les superficies emblavées

En se basant sur le bilan de la campagne agricole 2013, on note que les superficies cultivées ont globalement subi une progression importante, passant de 111 457 ha pour la campagne agricole de 2012/2013 à 159 995 ha pour celle de 2013/2014, soit une hausse de 20,2%. Cette progression est consécutive à l’augmentation des emblavures Hibiscus sabdariffa (bissap) (3048,1%), Manihote sculenta (manioc) (100,3%), Arachis hypogaea (51,1%) et Zea may (46,3%).
L’analyse du tableau révèle que durant la campagne agricole 2013/2014, Pennisetum glaucum a été la culture dominante avec 148 044 ha d’emblavure devant Arachis hypogaea (139 595 ha) et Zea mays (26 678 ha). Cette prédominance du Pennisetum glaucum s’explique par les habitudes alimentaires de la population locale.

Les facteurs de la dynamique

Les facteurs sont caractérisés par les faits naturels et anthropiques.

Les facteurs naturels

Ces facteurs sont les conditions climatiques, la salinisation, l’érosion hydrique, éolienne, et océanographiques.

Les conditions climatiques

Dans le terroir du Bagal, une des causes des modifications des unités demeure le changement climatique qui est devenu aujourd’hui une réalité. Ils sont issus des perturbations pluviométriques, la sècheresse, la désertification, l’ensablement des lits des cours d’eau, de l’épuisement des nappes phréatiques, de la baise du niveau marin, de l’érosion côtière…
La région de Fatick est sous les isohètes 800 à 900 mm. Les pluviométries de base se sont réduites à partir de 1970. Ce déficit hydrique est remarqué dans la région de Fatick. En 1972, elle a enregistré 298 mm et le département de Foundiougne a reçu 416 mm à la même année. A partir de ce moment, les variations pluviométriques ne cessent de s’augmenter et d’engendrer des manifestations néfastes dans ce paysage. L’influence de la baisse de la pluviométrie de ces dernières trente années s’est bien fait sentir dans le milieu. Cependant, depuis le début de la sécheresse en 1968, la pluviométrie a baissé de manière significative (Bâ (Diara), 1992). A Mbélane, Bambou et Sadioga la mangrove a disparu du rivage jusqu’au cordon. Ce qui explique que les conditions climatiques ont modifié cet espace devenu aujourd’hui un tanne à inflorescence saline. Sauf pour le village de Félane où le cordon est à 800 m du rivage.
La diminution de la pluviométrie s’accompagne d’une variabilité suivant les années et en fonction des stations.
Si on prend la station de Fatick de 1984 à 2013 nous constatons que l’Ecart à la moyenne et la courbe de tendance présente une baisse de la pluviométrie jusqu’en 1998. A partir de 2000, les reprises indiquent une situation à la normale sur les cinq dernières années (2008 à 2013) avec des cumuls de plus de 800 à 900 mm (Figure 10). Ces insuffisances d’eau sont à l’origine de la salinisation qui demeure le plus remarquable.

La salinisation

Les terres sont affectées par des processus de dégradations liés à la présence du sel le long de Guilor-Bagal. En plus de la migration verticale du sel avec une forte évaporation de 2886 mm qui prévaut, il y a des mouvements latéraux qui peuvent-être minimes ou non apparents mais qui semblent ronger les champs de cultures. C’est le cas à Félane et Mbélane où les rizières et les champs sont gravement touchés par le sel. Dans la partie Ouest, Est et Sud de Félane les terres arables sont occupées par les tannes. Quant au village de Mbélane les champs qui sont proches de la mer sont les plus touchés par la salinisation et les arbres sont en voie de disparition. Mais aussi les terres sont envahies par les eaux pluviales. Par contre à Bambou et Sadioga c’est l’érosion hydrique par ruissellement qui menace le plus les terres cultivables. Dans les zones affectées une végétation basse à tamarix, certaines combrétacées, des acacias, notamment Acacia seyal, le Conocarpus ou mbugànn, …envahissent les marges, suivis plus tard d’herbages divers tolérant le sel (Photo 9 et 10).
Cependant, la salinité des eaux du Saloum est, presque partout, supérieure à celle de l’eau de mer, estimée en moyenne à 35g/l. On a ainsi enregistré dans certains bolongs (région de Sokone) des taux de salinité allant jusqu’à 100g/l. Le taux de salinité devient de plus en plus élevé en progressant de l’aval vers l’amont. Ce qui pourrait expliquer la salinité des eaux du Bagal. Les eaux de surface et les eaux souterraines notamment la nappe phréatique, maestrichtienne et du Continental Terminal sont contaminées par la remontée de la langue salée. Cette augmentation de la salinité de l’eau a une influence négative sur la consommation en eau potable, la reproduction des poissons et des mollusques. Elle a également pour conséquence d’augmenter la salinité des terres.

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Table des matières

Objectif générale
Objectifs spécifiques
Hypothèses
Définition des concepts
Méthodologie
Recherche documentaire
Travail de terrain
Traitement de l’information
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU
Chapitre I : Le cadre physique
I.1. Géologie et relief
I.1.1. Géologie
I.1.2. Relief
I.1.2.1. Les vasières à mangrove
I.1.2.2. Les cordons
I.1.2.3. Les tannes
I.2. Les données climatiques
I.2.1. Les facteurs généraux
I.2.2. Les éléments du climat
I.2.2.1. Les vents
I.2.2.2. Les précipitations
I.2.2.3. Les températures
I.2.2.4. L’humidité relative
I.2.2.5. L’insolation
I.2.2.6. L’évaporation
I.3. Les ressources hydriques
I.3.1. Les eaux souterraines
I.3.2. Les eaux superficielles
I.4. Les sols
I.4.1. Les sols dior
I.4.2. Les sols deck
I.4.3. Les sols halomorphes salins acidifiés et les sols hydromorphes organiques
I.4.4. Les sols hydromorphes
I.5. La végétation
I.5.1. La strate herbacée
I.5.2. La végétation halomorphe
I.5.3. La végétation du cordon
I.5.4. Les prairies à halophytes
Chapitre II : Le cadre humain
II.1. Le peuplement
II.2. Les données démographiques
II.3. Les activités économiques
II.3.1. L’agriculture
II.3.1.1. Les superficies emblavées
II.3.1.2. La production
II.3.1.3. Les rendements
II.3.2. L’élevage
II.3.3. La pêche
DEUXIEME PARTIE : La dynamique des unités morphologiques et ses impacts
Chapitre I : Les facteurs de la dynamique
I.1. Les facteurs naturels
I.1.1. Les conditions climatiques
I.1.2. La salinisation
I.1.3. L’érosion éolienne
I.1.4. L’érosion hydrique et cotière
I.3. Les conditions océanographiques
I.3.1. La marée
I.3.2. Le régime estuarienne
I.5. Les facteurs anthropiques
Chapitre II : La dynamique des unités
II.1. La situation de 1979
II.2. La situation de 1989
II.3. La situation de 1999
II.4. La situation de 2009
II.5. La situation de 2014
II.6. La dynamique des unités de 1979 à 2014
Chapitre III : Impacts de la dynamique
III.1. Les impacts sur l’eau
III.2. Les impacts sur les sols
III.3. Les impacts sur les écosystèmes
III.3.1. Les impacts sur la végétation estuarienne
III.3.2. Les impacts sur la végétation du Continental Terminal
III.4. Les impacts socio-économiques
TROIXIEME PARTIE : Les stratégies de conservation des unités et leurs impacts
Chapitre I : Les stratégies de conservation des unités
I.1. Le rôle des populations
I.2. Le rôle des ONG
Chapitre II : Les impacts des stratégies de conservation
II.1. La problématique de la salinisation
II.2. Les coupes abusives
Conclusion générale
Bibliographie

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