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Collecte des données sur le terrain
La collecte des données sur le terrain constitue la seconde étape de cette étude. Elle nécessite la mise en place d’un certain nombre de méthodes de recherche à savoir : des enquêtes et des entretiens.
Enquêtes socio-démographiques
Dans le souci de bien faire ressortir les informations que suscitent nos objectifs de recherche, nous avons retenu comme population cible les principaux utilisateurs à savoir les ménages. Par ailleurs, d’après nos informations les localités de la Commune de Dionewar sont seulement au nombre de trois à savoir Dionewar, Falia, et Niodior. Il est cependant important de signaler que le nombre de village y est faible mais les ménages et les concessions y sont remarquablement importants.
Cela nous conduit à enquêter tous les trois villages avec comme population cible les ménages. Les enquêtes ne pouvant se faire sur l’ensemble des ménages du fait de leur nombre élevé (1304), nous avons échantillonnés 33% de ces derniers dans chacun des villages. L’échantillonnage se fait dans ce cas sur la base d’un tirage systématique par pas de sondage (échantillon non probabiliste). Ce type d’échantillonnage est choisi pour que tous les ménages aient la même chance d’être tirées. Autrement dit, toutes les concessions (401) sont visitées mais seuls les ménages échantillonnés sont soumis à l’enquête. Les chefs de ménages ou leurs représentants sont en fait interrogés en fonction des ménages pris à intervalle fixe à pas de trois (3). Le point de départ de l’enquête est choisi de façon aléatoire dans chaque village. Face à la contrainte d’acquisition du nombre de concessions de chaque quartier, nous avons en effet choisi comme point de départ les concessions des chefs de village.
Le questionnaire est soumis à la population cible des concessions échantillonnées (chef de ménage), puisqu’il est l’instrument de base de l’enquête. Le but est d’arriver à d’identifier les acteurs extérieurs intervenant dans la l’espace d’étude, le comportement de la population locale face à cette situation et le niveau d’efficacité actuel des politiques de conservation et le taux de réussite des activités. Le questionnaire est ainsi conçu sur la base des objectifs de travail et des hypothèses.
Les entretiens
Ils se font avec des guides d’entretien. Ces derniers sont élaborés et administrés à l’ensemble des personnes ressources. Il s’agit des agents des eaux et forêts, des élus locaux, des présidentes des GIE des femmes, des présidents des comités de gestion, si possible des présidents des ONG et des associations, des récolteurs d’huîtres, des exploitants forestiers etc. L’objectif de ces entretiens est de compléter et de vérifier les informations obtenues à partir de la population mère par le biais des questionnaires. Ils peuvent également servir de comparaison et même d’informations supplémentaires.
Etude diachronique ou cartographique
L’étude du suivi continu de l’évolution de la mangrove de la Commune de Dionewar, nous a poussé à utiliser des images multi dates à travers l’utilisation de la télédétection satellitaire. Cela, permet de détecter les probables changements de surface. La réalisation de cette étude diachronique fait appelle à trois (3) grandes étapes :
1-Téléchargement des images satellitaire land SAT 5.7 TM ou7 ETM dans les sites USGS ou GLOVIS des années 85, 95, 2014 ;
2-Logiciel ERDAS 9.2 pour faire le traitement des images satellitaire par classification supervisée ;
3- exporter l’image classifiée vers ARC GIS 10.1 pour faire la cartographie de l’occupation du sol de la Commune de Dionewar.
Cette méthodologie repose essentiellement sur deux phases à savoir la phase de géo référencement des images et la phase de numérisation. Elle permettra la réalisation de cartes thématiques et l’obtention de données statistiques nécessaires à l’analyse spatiale. Le géo référencement apporte la dimension géographique en termes de positionnement (spatialisation) du contenu informatique de chaque image aérienne. Ceci permet ensuite de réaliser la mosaïque des images obtenues. Quant à la numérisation, elle consiste à faire une représentation discrète des images aériennes en vue de faire sortir les différents types d’occupation du sol. Pour cela, la prise en compte des différents critères observés sur les images telles que la forme, la couleur, la structure est indispensable. Les résultats obtenus sont confrontés à la réalité du terrain.
Le traitement et l’analyse des données
Cette phase est la troisième étape de notre recherche. Elle consiste à mobiliser un certain nombre de logiciels afin d’effectuer le dépouillement et le traitement des données.
Pour les données chiffrées quantitatives, des classements et des liaisons sont effectués entre les variables. Quant aux données qualificatives, elles sont catégorisées (analyse thématique, analyse de contenu des données textuelles tirées des documents divers, d’entretiens, de compte rendu, de documents opérationnels, etc.).
Pour ce faire, il nous faudra utiliser le logiciel Word et le logiciel sphinx pour la saisie de l’ensemble des informations. Le logiciel Excel pour la classification des données et la réalisation de l’ensemble des tableaux et graphiques. Le logiciel Google Earth capture les images satellitaires de la zone d’étude à partir desquelles une étude diachronique et des cartes thématiques de la mangrove des différents sites sont confectionnés. Le logiciel Arc Gis est également indispensable pour la réalisation des cartes illustratives. L’analyse des données nous permets de produire des résultats qui sont interprétés et discutés.
En somme, la démarche adoptée visant à atteindre les objectifs de recherche dans le cadre de cette étude, nous a permis de traiter quatre(4) grands points : une mobilisation bibliographique afin d’acquérir des informations antérieures sur le milieu et dans le domaine de la Conservation ; des techniques de collecte des données à travers des enquêtes socio démographiques et des entretiens en vue de vérifier les hypothèses avancées; une étude diachronique pour faire sortir l’évolution de la mangrove à travers une série (30ans) autrement dit de l’année 1985 à 2014 ; montrer les outils et logiciels à utiliser dans le cadre du traitements de données obtenues.
Ce travail de recherche mené dans la Commune de Dionewar étudie dans cette optique, le thème de la problématique de la Conservation de la mangrove. Pour ce faire, nous l’avons divisé en trois principales parties :
• La première partie traite de la présentation du milieu. Elle est constituée de trois chapitres à savoir le cadre physique, le cadre humain et les données socio-économiques ;
• La deuxième partie concerne l’analyse des stratégies de conservation de la mangrove. Elle est composée de trois chapitres à savoir l’état de la mangrove, les dispositifs stratégiques actuels et la mise en œuvre des principales stratégies de conservation de la mangrove ;
• La troisième partie traite de l’efficacité des stratégies et de leurs impacts. Elle regroupe également trois chapitres qui s’intitulent les mesures de suivi des stratégies de conservation, l’étude des impacts de la conservation de la mangrove locale et les perspectives de la conservation de la mangrove.
PRESENTATION DU MILIEU
le cadre physique
La loi N° 84-22 du 22 février 1984 divisant l’ex région du Sine Saloum en deux entités administratives distinctes, a créé la Région de Fatick et la Région de Kaolack. La Région de Fatick est limitée au nord et Nord –Est par les Régions de Thiès, Diourbel et Louga, à l’Est par la Région de Kaolack, au sud par la République de Gambie, et à l’Ouest par l’océan Atlantique (cooperationdecentralisée.sn). Elle est divisée en trois départements : Gossas, Fatick et Foundioungne. Le Département de Foundioungne abrite dans sa partie ouest le delta du Saloum qui s’étend sur environ 80.000 hectares (UICN. 1999). Le delta renferme globalement des vasières et des chapelets d’îlots, lieux de prédilection de nombreuses espèces végétales et animales dans sa partie estuarienne. A ce titre, il a été érigé dans son ensemble en une immense Réserve de Biosphère de 500 000 hectares en 1981 par l’UNESCO et en site d’importance internationale depuis 1984 par la convention Ramsar (PGDS.2010-2014).
L’intégralité des îles du Saloum appartient en effet à cette Réserve située précisément entre 13°35 et 14° de latitude Nord et de 16° et 17° de longitude Ouest. Les îles du Saloum sont composées exclusivement des îles du Fathala au sud, des îles du Bétenti au centre et les îles du Gandoul au nord. Notre domaine d’étude à savoir l’actuelle Commune de Dionewar est une partie intégrante de cette dernière. Elle est respectivement située entre la latitude 13°53 Nord et la Longitude 16°44 Ouest et est limitée :
Au Nord par la Commune de Fimela
Au Sud par la Commune de Toubacouta
A l’Est par les communes de Djirnda et de Bassoul
A l’Ouest par l’Océan Atlantique
Elle couvre en fait une superficie de 316 km2 pour une densité de 42,8 habitants aukm2 et est constitué de trois villages à savoir Dionewar, Niodior et Falia. A l’issu de son application, l’acte 3 de la décentralisation a récemment fait disparaitre le titre administratif du chef-lieu d’arrondissement de Niodior qui a été instauré par l’acte 2 de la décentralisation et a par la suite attribué le statut administratif du chef-lieu Communal au village de Dionewar.
Données géologiques
Le delta du Saloum doit sa morphologie actuelle à un long héritage géomorphologique, appartenant comme une bonne partie du Sénégal à la vaste zone de subsidence constituée par le bassin sénégalo mauritanien. L’apparition de ce bassin sédimentaire date du méso cénozoïque plus précisément à la fin du trias et au début du jurassique supérieure, au moment de l’affaissement de la marge continentale (Michel. P. 1973).
Toutefois, le quaternaire récent(Holocène) est la période la plus utilisée pour étudier la géomorphologie du delta du Saloum. C’est la période géologique qui a en effet le plus marqué l’évolution de cette espace du point de vue de son façonnement et de son édification. L’Holocène (11000 à 2000 ans BP) est la dernière époque du quaternaire et elle couvre les 10 000 dernières années. Il correspond à l’interglaciaire actuel au cours duquel nous assistons
à un réchauffement climatique. Celui-ci provoque la fonte des glaciers et le relèvement progressif du niveau marin qui s’est poursuivi depuis environ -35 mètres jusqu’au niveau actuel atteint vers 6000 ans B.P (Sarr.R.2012).Il regroupe trois séries connues sous le nom du Tchadien, du Nouakchottien, et du Tafolien :
• Le Tchadien (11 000 à 7 000 ans B.P.)
La mer entame sa lente et irrégulière remontée et finit par déborder sur le domaine lagunaire au cours d’une période humide. Autour des lagunes se développe une végétation ligneuse favorisant le dépôt de vases silteuses et de tourbes. La phase pluviale du Tchadien (11.000 à 6.800 ans BP) a permis en fait la reprise de l’écoulement des réseaux hydrographiques du sine Saloum interrompus par l’épisode régressif de l’Ogolien (Diop E. S. 1979). A la fin du Tchadien, nous retrouvons dans le delta du Saloum l’accumulation de vases sableuses et de sables argileux (20m) moins riches en matières organiques qui forment le soubassement du delta actuel.
• Le Nouakchottien (6800 à 4200 ans B.P.)
Le Nouakchottien correspond à des dépôts marins étendus. Il se caractérise par des accumulations en terrasses de coquilles de mollusques à matrice argilo- sableuses où domine Anadara senilis rencontrées notamment dans le Sine Saloum. C’est durant cette période que se seraient comblées les vallées alluviales du littoral ouest–africain (Michel. P. 1973). Au maximum du Nouakchottien (5500 ans B.P.), la mer remonte les réseaux déjà constitués et favorise une sédimentation et un colmatage dont la terrasse de djirnda (Diouf.P.W.M.2009).
• Le Tafolien (4200 à 2000 ans B.P.)
Le Tafolien s’accompagne d’une évolution morpho sédimentaire liée aux variations climatiques et aux fluctuations des flux sédimentaires le long des côtes. Le résultat est l’édification des cordons littoraux par la dérive littorale qui régularise la côte et lui donne son allure actuelle (Sarr.R.2012). Le Saloum évolue progressivement en estuaire inverse. Dans son delta se forme ainsi des cordons sableux et des barres d’embouchure alignés parallèlement au rivage et qui font émerger les îles du Saloum. Les cordons littoraux ont abrité des vasières à mangrove permettant la formation de la flèche littorale de Sangomar.
Quant aux deux derniers millénaires marqués le subactuel et l’actuel, ils s’accompagnent d’une grande variabilité morpho dynamique littorale. Au 20émesiècle, le déficit sédimentaire en zone littorale se traduit par des érosions chroniques de certains secteurs comme la pointe de sangomar qui a fini par ouvrir une grande brèche en 1987.
En somme, le Saloum a connu selon (Ausseil Badie J. et al. 1991) cinq grandes phases géomorphologiques: Ria post-glaciaire ou phase estuarienne (vers 6000 BP) ; Estuaire en entonnoir ou phase littorale (6000 à 3500 BP) ; Estuaire en barres ou première phase de sédimentation (3500à 2550 BP) ; Delta cuspé (1990-1500 et 1020- 600 BP) ou deuxième phase de sédimentation.
Unités morphologiques
Vue l’évolution géomorphologique des îles du Saloum, quatre grandes unités morphologiques se dégagent dans l’espace d’étude. Nous avons dans le domaine infralittoral (complexe vasière- tanne) et les zones supra tidale (les pelouses et les cordons sableux).
Les vasières à mangrove
Les vasières sont des dépôts argileux ou plus ou moins calcaires et proviennent d’une sédimentation actuelle à subactuelle. Elles constituent le milieu de formation des marais maritimes sur les rivages des mers à marée. Les mouvements marins provoquent une certaine homogénéisation des stocks sédimentaires. La mise en place de ces alluvions fines se produit dans des zones calmes comme les estuaires (encyclopédie universel.fr).
Les vasières de la Commune sont plus localisée dans le Nord –Est de Dionewar, dans le Sud –Est de Niodior et dans le centre de Falia.
Les tannes
Les tannes colonisent l’espace intermédiaire entre la vasière et le cordon sableux. Ils correspondent à des zones inondées par les marées exceptionnelles et où subsiste une nappe salée permanente qui se concentre par évaporation. L’eau qui inonde quotidiennement les mangroves et très exceptionnellement les tannes est une eau salée chlorure sodique (Marius.C.1985). En fait, le gradient du taux de salinité de la mer ou du cours d’eau vers le tanne est croissant d’où l’hyper salinité. Les tannes sont plus représentés dans la partie Nord et Nord –Est des îles du Gandoul. Les vasières se sont transformées en tannes dépourvus de végétation durant la régression Nouakchottienne. L’extension de ses tannes s’est accélérée sous l’effet de la sécheresse.
Deux types de tannes ont été reconnus dans la Commune: les tannes nus et les tannes herbus.
Les tannes nus correspondent à la partie légèrement surélevée des Slikkes. A cause des quantités importantes de chlorure contenu dans le sol, ces tannes sont généralement dépourvus de toute forme de végétation. Ils sont plus importants au centre Est de Niodior (Diagne.S.2012).
Les tannes herbus se situent à un niveau plus élevé et se distinguent du tanne nu par le développement d’un tapis herbacé. Ils sont légèrement dessalés grâce au lessivage par les eaux de pluie. En fait, ces types de tannes ne sont pas atteints par la marée et échappe aux efflorescences salines recouvrant la surface des tannes vifs (Djigo.A (2000).
Les cordons sableux
La transgression du Nouakchottienne (5000 BP) est à l’origine des formations de terrasses en bordure du plateau continental, se transformant dans certains cas en îles. Ces parties topographiques les plus élevées se sont édifiées suivant une orientation NNW /SSE. La cause en est qu’au retrait, la mer a abandonné les cordons sableux d’où un comblement des lagunes intercordons et la constitution des cordons dunaires (Diatta.S 2012).Les cordons sableux abritent les espaces d’habitations, les champs, les parcs arborés, espaces sélectionnés par dégradation anthropique (Mbaye.E.2001). La végétation y est composée de Scaevola plumieri, Althernat eromaritima, Parinari macrophylla, Detarium senegalensis, Borassus aethiopium. Elle a connu une régression au cours des décennies précédentes. Elle s’est progressivement dégradée avec les cycles de sécheresse, la pression anthropique (terre de culture, bois de chauffe ou de service etc) (Diagne. S. 2012).
Les amas coquilliers
Les amas coquilliers qui font la particularité du delta du Saloum sont majestueux pour certains et sans comparaison avec les régions avoisinantes proches ou lointaines. C’est indirectement l’indication d’un biotope particulièrement riche, réserve de biodiversité. Les amas coquilliers couvrent les cordons sableux dans la Commune de Dionewar (Diorom boumack). En réalité, ils sont des charges anthropiques constitués essentiellement de coquilles d’arches (Anadaras senilis) exploitées, ce qui fait leur intérêt économique. Ils sont également constitués des coquilles d’huitres (Crassostrea gasar), et rarement de coquilles de cymbium etc. D’anciennes sépucultures (tumulus), des cendres et des débris de poterie sont aussi rencontre dans la Commune (Djigo. A (2000).Dans l’ensemble, la répartition des Amas Coquilliers est très hétérogène avec des fortes concentrations sur le flanc Sud du Delta. Dans les îles du Gandoul, nous trouvons trois principales concentrations dans le Nord, l’Ouest, et le Sud-Est. Dix (10) sites d’amas coquilliers ont été répertoriés dans l’Ouest des îles du Gandoul. Les sites les plus vastes de l’ensemble du Delta du Saloum se trouvent dans cette portion des îles du Gandoul. Quatre des sites répertoriés mesurent plus de 100 m de long. C’est le cas à Dikante (Site 30), à Tioupane Boumack (Site 32), Tioupane-Boundaw (Site 33), et Ndafafe (Site 31) autour de village de Falia, Ndiamon-Badat (Site 34) et Ndiar (Site 35) au Nord et Sud du village de Dionewar(PGDS.2010).En raison du substrat calcaire, des espèces végétales bien adaptées s’y localisent telles que Andansonia digitata (strate arborée), Acacia ataxacanta (strate arbustive), Andropogonus gayanus (strates herbacées). Les différentes unités géomorphologiques subissent actuellement des dégradations liées aux processus naturels notamment l’érosion marine et hydrologique, la végétation et les précipitations (Mbow, M.A (1999).
Le Climat
Le climat de la région de Fatick est de type tropical soudanien. Il est parcouru par la dynamique de trois centres d’action que sont l’Anticyclone des Açores et celui Saharo libyen au Nord et l’Anticyclone de saint Hélène au Sud. Le régime climatique est caractérisé principalement par l’alternance de deux saisons :
Une saison sèche de Novembre à Mai avec une prédominance des alizés maritimes et continental
Une saison pluvieuse de Juin à Octobre dominé par la mousson issue de l’anticyclone de Sainte Hélène
Les facteurs généraux
Les facteurs généraux sont déterminés dans la zone tropicale par des anticyclones permanents : L’anticyclone des Açores : c’est une zone de haute pression atmosphérique, située dans l’océan atlantique Nord autour de 30°N de latitude. Les flux de cet anticyclone intéressent la frange côtière notamment le littoral et sont de direction NNW. L’alizé maritime activé par l’anticyclone souffle de Novembre à Février. Il est marqué par des vents forts, humides et relativement frais. Cependant, il se réchauffe et acquiert des caractéristiques proches de l’harmattan durant sa trajectoire à l’intérieur des terres.
L’anticyclone de sainte Hélène : Il est positionné entre 26° et 32° de latitude Sud. La mousson provenant de cet anticyclone est observée en été boréal au Sénégal. Elle est de direction SW et NE. L’anticyclone de Saint- Hélène est plus proche de l’équateur géographique que celui des Açores. Les pluies de mousson sont conditionnées par le balancement annuel du front intertropical (FIT) suivant les déplacements des anticyclones. Elles sont engendrées par la migration de la zone de convergence intertropicale (ZCIT) (Diatta.S 2012). En fait, le FIT qui constitue la principale discontinuité africaine est une bande étroite et mouvante. Un vent de Nord Est très sec (l’harmattan) y affronte un alizé dévié et humide provenant de l’hémisphère Sud. En Afrique de l’ouest, la limite contrastée entre l’air maritime et l’air continental peut s’incliner comme un front. Ce Front intertropical (FIT) peut de ce fait recevoir de nombreuses appellations : Front de mousson – convergence intertropical (CIT) – intertropical discontinuity (ITD) – intertropical convergence zone (ITCZ) (Leroux. M. 1983).
Eléments du climat
Le delta du Saloum est dans le domaine soudano sahélien caractérisé par un ensemble d’éléments climatiques soumis à l’influence de la mer.
Les vents
Les vents rencontrés dans la Région de Fatick sont déterminés principalement par deux flux à savoir l’alizé qui est à dominante E (Anticyclone des Açores et du Sahara) et la mousson qui est à forte composante Ouest (l’Anticyclone de sainte Hélène). L’alizé peut avoir en fonction de la direction deux appellations que sont l’alizé continental (harmattan) et l’alizé maritime (Sagna.P.2005). La direction peut être ainsi du nord, du Nord-ouest, du nord –est, de l’est, etc. Quant à la mousson, elle est un vent du Sud-Ouest qui en effectuant un long parcours océanique, arrive sur le continent avec une humidité élevée de l’air. Elle constitue une sorte d’air humide et instable soufflant uniquement durant la saison pluvieuse (Viers.G et Vigneau.J.P.1990).
l’humidité relative
Les diagrammes interannuels ci-dessous montre que de l’humidité relative était plus faible durant la dernière décennie du dernier millénaire qu’après l’année 2000. De 1991 à 1999, l’humidité relative maximale (HR Max) se situe entre 70 et 80% et l’humidité relative minimale (HR Min) entre 30 et 35%. En ce qui concerne, la période allant de 2000 à 2013, nous avons noté des valeurs comprises entre 80 et 90% pour les HR Max, 35 et 40% pour les HR Min. Par conséquent, l’humidité relative moyenne témoigne également une tendance à la hausse à l’heure actuelle. En effet, l’une des valeurs moyennes les plus faibles sont enregistrées en 1991 et 1997 avec respectivement 55 et 52%. Celles qui sont les plus élevées sont pendant les années 2005 avec 62% et 2013 avec 61%. En somme, les moyennes sont plus faibles avant l’année 2000. La baisse remarquable de la pluviométrie de 1991 à1999, a entrainé une augmentation de l’évaporation d’où la faiblesse de l’humidité relative dans le domaine d’étude. La saturation de l’air en eau durant les périodes les plus pluvieuses, fait augmenter l’humidité relative de 2000 à 2013. Toutefois, avec les conséquences du changement climatique les humidités relatives les plus faibles sont notées durant des années pluvieuses à savoir 2011 et 2012 avec des humidités relatives moyennes de 28%. En conclusion, l’humidité relative de l’espace d’étude est dans l’ensemble peu variable, vue la proximité des valeurs de la série représentée.
l’insolation
La courbe de l’insolation de la série 1991-2013, est peu variable. Toutefois, les durées de l’insolation les plus importantes se situent avant l’année 2000, avec des valeurs oscillant entre 2771 à 2946 heures. Elles sont suivies par la période la plus faible en insolation à savoir les années allant de 2000 à 2005. Cette période a enregistré une insolation comprise entre 2337 – 2748 heures. La troisième période allant de 2006 à 2013 englobe des valeurs moyennes par rapport aux deux premières, avec des données comprises entre 2521-2817 heures d’insolation. C’est dans cette logique que le maximum principal est survenu en 1995 avec 2946 heures d’insolation et le minimum secondaire en 2006 avec 2817 heures. Quant aux minimas, ils ont été enregistrés d’une manière croissante en 2005 avec 2337 heures et en 1998 avec 2559 heures. La série 1991-2013 ci-dessous affiche une accentuation de l’insolation surtout pendant la dernière décennie du dernier millénaire.
Le constat général montre en définitive, que les paramètres climatiques sont presque tous marqués une prédominance des années sèches dans l’espace d’étude. Les conséquences de ce phénomène sont entre autres, l’augmentation de l’évaporation et de la salinisation qui participent fortement à la régression du couvert végétales notamment la mangrove dans les îles du Saloum.
Ressources hydriques
Le système hydrographique est formé par trois bras principaux : le Saloum au nord (110 km de long), le Bandiala au Sud (18km) et le Diomboss entre les deux (30km). L’écoulement fluvial est directement influencé par le régime hydrographique du domaine soudanien côtier.
Les eaux souterraines
L’essentiel de l’approvisionnement en eau souterraine de l’espace d’étude se base sur l’exploitation de la nappe phréatique du Continental Terminal par des puits. Cette situation est à l’origine d’une absence totale d’exploitation du maastrichtien. Les eaux souterraines constituent des réserves d’eaux considérables dans la localité (Ngom.A.2013).
Toutefois, la quantité ne fait pas défaut mais le problème réside sur la qualité de l’eau potable dans la mesure où 80% des puits fournissent une eau de mauvaise qualité. Cette situation est plus cruciale au niveau du village de Dionewar où la disponibilité en eau de puits fait défaut en saison sèche. Après un mois et demi de la saison pluvieuse les nappes se vident rapidement par écoulement latéral et par évapotranspiration de la couverture végétale (Wade M.C.2012).
Les eaux de surface
Les iles du Saloum se caractérisent particulièrement par la présence d’importantes ressources en eaux de surface. L’un des bras principaux qui alimente en plus grande partie les bolongs de la Commune de Dionewar est le Saloum avec 500m de large. Le Saloum est séparé du Bandiala par le Diomboss qui est fortement influencé par les eaux marines du fait de son ouverture d’environ 4km sur l’océan. Concernant le Bandiala, il se localise au Sud de Niodior et est nettement moins long et moins profond que le Diomboss et le Saloum (Diop. E.S.1975). Le Saloum alimente à travers le bras de mer de Falia et celui de Diagne une dizaine de bolong dans l’espace d’étude dont « Gokehor », « Juuboran », « Diokhan », « Coco », « Buub » etc.
Une multiplicité des points d’eau est notée en saison pluvieuse dans l’ensemble des localités de l’espace d’étude. Ces eaux douces de surface d’origine pluviale que nous pouvons constater de juin à novembre, alimentent les mares. Dans la partie Nord de l’île de Dionewar, deux mares environ 1000 à 2000m2 subsistent au moins 4 mois après l’hivernage. Les plus grandes mares se maintiennent entre 8 et 10 mois. Néanmoins, ces eaux de surface restent souvent confronter à des conditions peu satisfaisantes. La disponibilité des mares dépend des conditions climatiques, l’ensablement progressif des eaux de surface et leur proximité avec les enclos (Wade. M.C 2012). Le nombre de mares temporaires sont au nombre de dix huit (18), parmi elles nous pouvons citer le Ndangane, le Faoye, le Ndiosmone, le Mbissel etc. Ces eaux permettent la pratique du maraichage, et de l’abreuvement du bétail (PLD.2011).
Par ailleurs, un marigot se trouve au moins à l’intérieur de chaque village. A Niodior un marigot nommé « a Mbellaala » separe les vieux quartiers de Baback, de Damal, et de Mbinemack du nouveau site de Sindiala. A Dionewar, nous avons le « o tan ola » qui se trouve au sud- Est dudit village. Quant à Falia, nous avons noté la présence de deux marigots au Sud -Est à savoir « Fadouma » et « Mbang » (Diouf.P.W.M.2009).
Toutefois, les apports d’eaux douces sont très insuffisants à cause du déficit pluviométrique mais surtout du complexe estuarien « inverse » du Sine Saloum. Cette baisse des apports en eau douce, combinée à une forte évaporation et une pénétration des eaux marines, est à l’origine d’une augmentation de la salinité et de la mortalité des palétuviers (Diop. E.S.1997). Carte 2 : l’hydrographie.
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Table des matières
Méthodologie
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU
Chapitre 1 : Cadre physique
1.1-Données géologiques
1.2-Unités morphologiques
1.2.1-les vasières à mangrove
1.2.2-Les tannes
1.2.3-Les cordons sableux
1.2.4-Les amas coquillers
1. 3- le climat
1. 3.1- les facteurs généraux
1.3.2- les éléments du climat
1.3.2.1-Les vents
1.3.2.1.1-Directions des vents
1.3.2.1.2-Vitesse des vents
1.3.2.2-Les précipitations
1.3.2.3-Les températures
1.3.2.4-L’évaporation
1.3.2.5- l’humidité relative
1.3.2.6-L’insolation
1.4-Ressources hydriques
1.4.1- les eaux souterraines
1.4.2- les eaux de surface
1.5- les sols
1.6-la végétation
Chapitre 2 : Cadre humain
2.1-Peuplement
2.2-Données démographiques
2.2.1-L’évolution de la population
2.2.2-La densité de la population
2.2.3- La structure par âge et par sexe
Chapitre 3 : Données socio-économiques
3.1-Agriculture et élevage
3.2-Pêche et cueillette
3.3-Exploitation de produits forestiers
3.4-Exploitation des coquillages
3.5-Extraction du sel
3.6-Tourisme
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : STRATEGIES DE CONSERVATION DE LA MANGROVE
Chapitre 4: Etat de la mangrove
4.1-Dynamique de la dégradation
4.1.1- Image satellitaire de l’occupation du sol de 1986
4.1.2-Image satellitaire de l’occupation du sol de 1995
4.1.3- Image satellitaire de l’occupation du sol de 2006
4.1.4-Image satellitaire de l’occupation du sol de 2014
4.1.5-Analyse des données statistiques de la dynamique de la dégradation 1986-2014
4.2- Facteurs de dégradation de la mangrove locale
4.2.1- Facteurs physiques
4.2.2- Facteurs anthropiques
Chapitre 5: Dispositifs stratégiques actuels
5.1- Disposition juridique
5.1.2. Cadre réglementaire
5.1.2.1- codes forestier
5.1.2.2- Conventions internationale
5.1.2.3-Contraintes réglementaire
5.2-cadre institutionnel
5.2.1- Institutions internationales
5.2.2- Institutions nationales
5.2.2.1-Les organisations villageoises
5.2.2.2-Les institutions administratives
Chapitre 6 : Mise en oeuvre des principales stratégies de conservation de la mangrove
6.1-Stratégies de sensibilisation
6.1.1- Modes de conscientisation
6.1.2- Mobilisation de la population locale
6.2-Stratégies de restauration de la mangrove
6.2.1- Activités de reboisement de la mangrove
6.2.2- Repos biologique
6.2.3- Vulgarisation bois villageois
6.3-stratégies de surveillance de la mangrove
6.3.1-Rôles des agents
6.3.2-Rôles des organisations villageoises
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE : EFFICACITE DES STRATEGIES ET DE LEURS IMPACTS
Chapitre 7. Mesures de suivi des stratégies de conservation
7.1. Processus de suivi des activités
7.1.1-Les évaluations périodiques
7.1.2-Renforcement des moyens de surveillance
7.2. Niveau d’efficacité des processus de suivi
7.3. Contraintes dans les activités de suivi de la conservation
Chapitre 8 : Impacts et perspectives de la conservation de la mangrove locale
8.1.1.- Impacts environnementaux
8.1.2.- Impacts socio-économiques
8.2 .1- Perspectives d’initiative étatique
8.2.2-Perspectives organisationnelles et participatives
Conclusion partielle
Conclusion générale
Bibliographie
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