Enjeux et impacts des bassins de retention au senegal

L’eau est une ressource indispensable à la vie. Pour vivre, l’homme doit absorber plusieurs litres d’eau par jour. C’est l’eau qui nourrit aussi les plantes, constitue le milieu nourricier des poissons, des organismes aquatiques et rend possible l’agriculture. Donc la vie est tributaire de la présence de l’eau et ceci se justifie depuis très longtemps avec l’installation des hommes prés des points d’eau, essentiellement au bord des fleuves. Dans les pays en voie de développement, femmes et enfants doivent parcourir à pieds de longues distances pour arriver à un point d’eau. Ainsi l’eau, ou plutôt la pénurie d’eau, pose de graves problèmes à l’humanité : (D. Spurgeon – Le courrier de l’Unesco-1985 ).

Depuis les années 70, le Sénégal a connu un déficit pluviométrique accompagné d’une succession de sécheresse qui a provoqué la dégradation des terres. Cette dégradation des terres est synonyme d’une diminution de la productivité biologique, des terres cultivables, des pâturages et des terres boisées.

Par ailleurs, Le Ferlo est une zone presque semi-aride recevant annuellement de faibles quantités de précipitations mal maitrisées. Ainsi le département de Linguère, qui est une zone à vocation agro-sylvo-pastorale, n’échappe pas à cette situation. En effet, Cette péjoration climatique à Linguère, s’est surtout manifestée par la destruction de la végétation sous l’effet conjugué de la sécheresse, du surpâturage et des besoins en bois de chauffage qui s’accompagne de celle des sols. Le résultat de cette situation est le développement d’un processus de désertification.

Pour apporter une solution à cette situation, l’Etat du Sénégal mène depuis plusieurs décennies, une politique de maîtrise de l’eau visant à mettre à la disposition des divers utilisateurs une eau en quantité suffisante. L’évolution de cette politique hydraulique Sénégalaise s’est réalisée avec la construction de forages, le projet du canal du Cayor, la revitalisation des vallées fossiles, du réseau hydrographique national et des bassins de rétention d’eaux pluviales. Ces grandes lignes de la politique hydraulique du Sénégal, concrétisées par une série de programmes et de projets, visent notamment à améliorer les conditions de vie des populations en leur permettant d’accéder à des services d’eau potable adéquats mais surtout la satisfaction des besoins en eau du cheptel… Ainsi, la mise en place de ce bassin à Linguère permettrait donc de combler le déficit hydrique en redynamisant l’activité agro-sylvo-pastorale, la pisciculture avec surtout la sédentarisation de plusieurs jeunes candidats à l’immigration. Et ceci permettrait aux populations d’accéder facilement aux facteurs de production.

PROBLEMATIQUE 

L’importance de l’eau pour la vie n’est plus à démontrer. Cette ressource qui répond aux besoins fondamentaux de l’homme est un élément clé du développement, en particulier pour générer et entretenir la prospérité par le biais de l’agriculture, de la pêche, de la production d’énergie, de l’industrie, des transports et du tourisme. Les eaux de surface, souterraines et pluviales sont différentes sources d’eau existantes dans le monde. Les hommes utilisent les eaux pluviales pour diverses activités. On récupère cette ressource pour une utilisation industrielle (lavage de surfaces ou de véhicules, refroidissement et démoulage), domestique (alimentaire et corporel) mais aussi pour l’agriculture, et l’arrosage d’espaces verts.

Au Sénégal, les besoins en eau incitent à des tentatives de mobilisation de la ressource ; en 1995, les besoins théoriques en milieu urbain étaient de 558 928 m3/jour ; la couverture n’atteint que les 41 % de la population urbaine. Ce faisant, il se révèle un déficit de 329767.5 m3 /jour. Dans le milieu rural, la situation est pire, car pour la consommation humaine, les besoins sont évalués à 125000 m3/jour. Les besoins pour le cheptel sont de 83 718 m3 /jour. L’irrigation des cultures, en hivernage, pour ses besoins bruts, exige 649 millions m3 /an pour 40197 hectares ; la culture de contre-saison utilise 583 millions m3 /an pour une superficie de 30 961 hectares. Les secteurs minier, artisanal, industriel et touristique consomment 42020 m3 /jour .

Aujourd’hui, on assiste à une croissance continue de la demande en eau de la capitale, Dakar, estimée aujourd’hui à 4,5% par an, sans oublier celle des autres centres urbains de l’intérieur ainsi que des 14 000 villages qui composent le milieu rural et leurs nombreux cheptels . Cependant, dans les faits, nous faisons face à une crise mondiale de l’eau qui s’accentue d’année en année surtout au niveau des pays africains. Cette crise de l’eau est d’autant plus sérieuse dans notre pays, que le Sénégal a subit une sécheresse persistante qui résulte d’une baisse sensible et généralisée des totaux pluviométriques enregistrés. Cette pluviométrie varie fortement au Sénégal d’une zone à l’autre, passant d’une moyenne de 1.000 mm/an dans le Sud à moins de 300 mm/an dans le Nord.

Ces perturbations pluviométriques sont devenues courantes et couvrent difficilement les besoins en eau des populations, des animaux et des végétaux dans le Ferlo.

En plus ce sont des milliards de m³ d’eaux qui ruissellent et se perdent chaque année fautes d’ouvrages de stockage . Cette perte en eau s’accentue de plus en plus au Sénégal sous l’effet conjugué d’une forte évaporation avec l’influence du rayonnement solaire. Par conséquent, ces contraintes liées au déficit hydrique au Sénégal se présentent comme un obstacle au développement des activités de production agricole de contre saison, favorisant en partie l’insécurité alimentaire, la pauvreté rurale et l’exode massif des jeunes. Les ressources naturelles sont considérablement affectées par cette péjoration climatique exacerbée, mais aussi par des actions anthropiques négatives (feux de brousse, exploitation abusive du couvert herbacé et ligneux et des ressources en eaux, etc.) .

Les conséquences du déficit pluviométrique sénégalais sont très ressenties au niveau du Ferlo. Le Ferlo est une zone climatique semi-aride avec des quantités importantes de chaleur enregistrées annuellement. L’harmattan y contribue à l’érosion des sols et à la désertification, encore aggravée par des sécheresses cycliques, comme celles de 1973 ou 1983-84. Les précipitations annuelles sont de l’ordre de 400 mm à la station-météo de Linguère avec de courtes saisons des pluies. En plus le Ferlo est une zone à vocation agro-sylvo-pastorale dont ses besoins en eau sont énormes.

C’est ainsi que l’État a mené depuis plusieurs décennies, une politique de maîtrise de l’eau visant à mettre à la disposition des divers utilisateurs une eau en quantité suffisante. Par conséquent, la politique hydraulique du Sénégal a connu une évolution avec le temps. Elle s’est réalisée par la construction de forages, le projet du canal du Cayor, la revitalisation des vallées fossiles, et aujourd’hui, on parle de réseau hydrographique national et des bassins de rétention d’eaux pluviales.

Les forages ont pour objectif d’approvisionner les populations en eau potable. Actuellement, le Sénégal dispose 1400 forages sur le territoire national dont 5 à 7% de ses ouvrages sont en panne . Par ailleurs, l’exploitation des forages présente un certains nombres de contraintes.

L’étude réalisée en novembre 2001 sur la gestion globale de la nappe du Maestrichtien a démontré qu’actuellement, les prélèvements représentent le double de la recharge et elle a donc recommandé de diminuer de 50 % les prélèvements sous peine de voir, d’une part, le niveau de la nappe baisser dangereusement et, d’autre part, de voir le taux de salinité augmenter . Ceci aurait pour conséquence de réduire la disponibilité en eau potable. Ces conclusions ont conduit les autorités à restreindre les autorisations de forages agricoles et à diminuer les débits autorisés.

Le projet du Canal du Cayor, initié par le Ministère de l’Hydraulique du Sénégal, pourrait, grâce à la retenue de Diama sur le Fleuve, faire transiter quotidiennement quelques 1500000m³ d’eau depuis le lac de Guiers jusqu’à Dakar. Essentiellement prévu pour l’alimentation en eau potable de la capitale et la recharge des nappes du Paléocène, il offre néanmoins des perspectives intéressantes de mise en valeur hydro-agricole le long de son parcours .

Le projet de revitalisation des vallées fossiles initialisé par le Sénégal en 1996 a été abandonné en 1998 suite à une mission de l’OMVS à l’initiative de la Mauritanie. Les suivis réguliers et stricts ainsi que les contrôles effectifs des prélèvements à partir du système du fleuve Sénégal ont obligé l’Etat du Sénégal de mettre fin au projet de revitalisation des vallées fossiles en janvier 2001 lors d’un conseil des ministres extraordinaire tenu à Bamako. L’agence de promotion du réseau hydrographique national (APRHN, statut parapublic) gère le projet du réseau hydrographique national. L’APRHN a été crée en octobre 2000 pour réaliser un programme de petits barrages et de retenue collinaires à travers le Sénégal. Elle est articulée autour des priorités de la demande sociale et des plans prévus par les pouvoirs publics en matière d’eau. Son but est de rendre disponible la ressource hydraulique, à l’usage des populations et des acteurs économiques, singulièrement en milieu rural pour les besoins de l’agriculture, de l’élevage et de l’alimentation humaine.

Le programme des bassins de rétention est un projet venant renforcer ces différentes politiques hydrauliques évoquées ci-dessus. Ainsi les bassins ont été aménagés au Sénégal à la suite d’un programme initié le 10 mai 2000 par l’Etat du Sénégal. Ce programme est dénommé : « programme national des bassins de rétention et des lacs artificiels » et intéresse d’une part l’ensemble des villages sénégalais disposants de sites potentiellement aménageables et propices aux activités agro-sylvo pastorales et d’autre part les dépressions significatives. La mise en place de ces bassins de rétention permettrait donc de stocker d’énormes quantités d’eau de ruissellement en offrant des potentialités à l’agriculture, l’élevage, la pisciculture et surtout la conservation de l’environnement et la restauration des écosystèmes.

Dans la zone du Ferlo qui nous intéresse, il y a un bassin implanté à l’entrée de la ville de Linguère et plusieurs raisons ont poussé l’Etat à réaliser cet ouvrage. A l’instar des autres départements du Sénégal, Linguère connaît des problèmes pour son développement économique et social. D’une part le département de Linguère souffre d’un manque d’infrastructures et d’équipements de base pour assurer son développement. A l’échelle régionale, Louga qui englobe le département n’est doté que de trois unités industrielles : (la SPIA, la SUNEOR ex SONACOS, la SOTEXKA qui est actuellement en faillite), et la faiblesse de ce secteur pose un problème de chômage et de sous emploi. Et d’autre part, le caractère rural de la commune de lingère est accentué par le fait qu’elle constitue un terminal du réseau routier national (RN3). Au-delà de cette commune les pistes en terre prolongent les liaisons vers les communautés rurales dont Linguère constitue toutefois le pôle d’attraction. Ce manque d’infrastructures routières constitue un frein qui tend à ralentir le développement de certaines activités tel que le commerce et le tourisme. L’agriculture et l’élevage souffre d’un déficit d’eau, et le bétail se confronte de plus en plus à la raréfaction du tapis herbacée l’obligeant à transhumer sur de longues distances à la recherche d’un pâturage ou d’un point d’eau. En outre, l’accès à l’eau potable constitue un véritable casse-tête pour les ménages, qui sont dans leur grande majorité pauvres. Tous ces problèmes se manifestent sur le plan social par un départ massif de populations vers les grands centres urbains du Sénégal à la recherche de travail.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN DU DEPARTEMENT DE LINGUERE
CHAPITRE II: LES SECTEURS D’ACTIVITES
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION, GESTION ET ENJEUX DU BASSIN DE RETENTION DE PITARKI
CHAPITRE I : PRESENTATION ET GESTION DU BASSIN DE RENTION PITARKI
CHAPITRE II : LES ENJEUX DU BASSIN DE RETENTION DE PITARKI
TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS AGRO-SYLVO-PASTORAUX, PISCICOLES, SOCIOECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX DU BASSIN DE RETENTION DE PITARKI
CHAPITRE I : LES IMPACTS AGRO-SYLVO-PASTORAUX ET PISCICOLES DU BASSIN DE RETENTION DE PITARKI
CHAPITRE II : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX DU BASSIN DE PITARKI
CHAPITRE III : LES PROBLEMES ET PERSPECTIVES
CONCLUSION GENERALE

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