Les relations sociales entre adultes et renardeaux

Les relations sociales entre adultes et renardeaux

ETUDE MORPHO-ANATOMIQUE

Son portrait
sa morphologie évoque déjà la fourberie

Le renard est un mammifère carnivore de l’ordre des Fissipèdes, de la famille des Canidés et du genre vulpes (Linné 1758) : parmi les treize espèces du genre vulpes répandues sur tous les continents et recensées par LLOYD (1980) figurent le renard roux d’Amérique du Nord Vulpes regalis (ou Vulpes fulva) et Vulpes vulpes qui est le renard roux d’Europe : nous nous attacherons uniquement à ce dernier. Sa hauteur au garrot est comprise entre 35 et 40 cm, son corps allongé mesure de 70 à 80 cm, et sa queue touffue 35 à 40 cm. En France, les mâles pèsent environ 7 kg et les femelles 6 kg : le dimorphisme sexuel n’est donc pas très marqué. Ainsi, bien que HAINARD (1987) note chez la femelle « une tête étroite et effilée », de nombreux auteurs se gardent de conclure selon ce seul critère.
Il se reconnaît facilement à ses oreilles en forme de V et à son museau effilé qui porte une importante moustache composée de vibrisses. Les yeux, assez écartés, en amande, ont une couleur claire variant du jaune d’or au noisette. La pupille, oblongue et verticale, rappelle celle du chat. Son allure est souple et rasante et son regard vif et interrogateur. La description faite par HAINARD dépasse déjà le simple portrait d’un animal : « ses yeux obliques, sa face ronde de chat, son museau aigu expriment admirablement la malice, tandis que le dessin descendant de l’arcade sourcilière, deux plis verticaux soucieux, à la racine du nez lui donnent cet air pleurard sous lequel tant d’hypocrites dissimulent leurs réussites. Ajoutez à cela le trait relevé en un sourire sarcastique, de la commissure des lèvres bordées de noir, la tache noire descendant du larmier pour s’arrêter derrière la moustache et qui semble des pleurs mal séchés : vous avez là une magnifique figure de fourbe. Mais cette physionomie vaut-elle pour les animaux ? »
b) son pelage
ARTOIS et LE GALL (1988) décrivent la couleur la plus commune du pelage comme étant rousse, nuancée de différents tons qui vont du jaune clair isabelle au marron foncé. Des variations individuelles peuvent coexister dans une même portée. Les extrémités des pattes et des oreilles tirent sur le noir et contraste avec le blanc des lèvres, de la gorge et du ventre. A partir de l’automne, il se couvre d’une belle toison hivernale, plus dense et plus épaisse que son pelage d’été. Ces qualités lui permettent de coloniser toutes sortes de milieux et d’affronter les intempéries de la mauvaise saison, mais elles sont aussi à l’origine de la convoitise des peaux par les fourreurs qui se mettent en quête dès mi-novembre.

Son milieu
Le renard se rencontre surtout dans les zones tempérées à amplitude thermique assez faible ; cependant, il supporte les écarts de température (TISSOT, 1975). La lumière est un facteur nécessaire à sa survie, même si elle a une influence faible dans le choix de son habitat : il choisit plutôt un paysage dégagé, à proximité d’un cours d’eau ou d’une mare, sur un sol en pente, meuble afin d’y creuser son terrier et se repose dans des niches où les rayons du soleil peuvent l’atteindre et le réchauffer.Selon l’époque de l’année, il occupe deux niches écologiques différentes :
• une niche en surface : couche, place de repos, « reposée » occupée dans la journée par les mâles et dès juillet par les jeunes
• une niche souterraine : le terrier, ou tanière, occupé la plus grande partie de l’année par les femelles.

Son habitat

Le renard roux n’est pas un animal typiquement forestier. On le rencontre aussi bien en milieu ouvert et semi-ouvert qu’en milieu fermé. Il marque une préférence pour les régions de bocage, les lisières, les taillis, les haies, les petits bois enclavés dans les terrains agricoles. Des variations saisonnières dans les choix des habitats ont été constatés par ARTOIS (1987). Par exemple, KEENAN (1980) a constaté qu’au printemps, le renard marque une préférence pour les champs de pommes de terre, les forêts de feuillus ou les rives de cours d’eau, alors qu’il délaisse les autres cultures et qu’il fréquente les bois de conifères de façon aléatoire. En été, il fréquente assidûment les champs de pommes de terre, les forêts, les cultures en friches, les pâtures en fonction simplement de leur disponibilité et délaisse les cultures.Il est donc présent dans les milieux les plus divers, aussi bien en pleine nature qu’à proximité des centres urbains, même dans les grandes villes. Dans les banlieues urbaines, il s’installe dans les terrains vagues, les jardins des propriétés individuelles, les talus des voies de chemin de fer voire même à l’intérieur de certains bâtiments et habitations. Par ailleurs, il est possible de voir des individus quitter le milieu rural où ils résidaient jusqu’alors pour s’établir en milieu urbain. La transition inverse est évidemment également observée. Ses modifications de milieux de vie tiennent aux facteurs les plus divers, tels que les diminutions de denrées alimentaires, l’augmentation de densité de population vulpine, le phénomène de dispersion automnale, le « sens de l’aventure »… De façon plus ponctuelle, on peut aussi observer des transitions plus courtes, sous forme d’incursions nocturnes.
Cette étonnante faculté d’adaptation aux habitats les plus divers constitue l’un des traits les plus caractéristiques de l’espèce

Table des matières

LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA BIOLOGIE DU RENARD
A) ETUDE MORPHO-ANATOMIQUE
1) Son portrait
a) Sa morphologie évoque déjà la fourberie
b) Pelage
2) Son milieu
3) Son habitat
4) Ses trajets
5) Son alimentation
B) UNE VIE SOCIALE PARTICULIERE
1) Adaptation de son mode de vie à l’environnement
2) Des moyens de communication élaborés
a) les communications sonores
b) les communications visuelles et tactiles
b1) la fourrure
b2) les expressions faciales
b.2.1) menace et agression
b.2.2) salut et soumission
b3) le langage corporel
c) les communications olfactives
3) Une vie de famille
a) les relations sociales entre adultes et renardeaux
b) les relations sociales des renardeaux entre eux
C) UN ANIMAL RUSE
1) Des comportements de chasse élaborés
a) la découverte de la nourriture
a1) les déplacements
a2) les organes des sens
b) la relation prédateur-proi
b1) élaboration d’un comportement particulier
b2) poursuite de la proie sur une faible distance
b3) rapprochement vers la proie
2) Une utilisation raisonnée des proies
3) Un opportunisme alimentaire
4) Une grande faculté d’adaptation
a) une adaptation sociale
b) une adaptation morphologique ou une modification phénotypique
b1) modification de forme
b2) modification de couleur
c) une adaptation physiologique
5) Ses ruses lorsqu’il est poursuivi….
D) UN ANIMAL CRAINT PAR L’HOMME
1) Son comportement sauvage à l’égard de l’homme
2) Un animal nuisible
a) la prédation sur les élevages
b) vecteur de zoonoses
b1) la rage
b.1.1) ancienneté de la rage
b.1.2) découverte des espèces vecteurs du virus rabique
b.1.3) le contrôle des effectifs de renards en tant que vecteur
b2) l’échinococcose multiloculaire
b3) la leishmaniose
3) Un élément important de la culture rurale
a) les loisirs
b) le commerce de la fourrure
E) CONCLUSION
DEUXIEME PARTIE : L’INTRODUCTION DU RENARD DANS LA LITTERATURE
A) DE NOMBREUSES CROYANCES POPULAIRES ONT INFLUENCE LA LITTERATURE
1) Un prédateur « ayant l’anomalie »
2) Un rôle d’intermédiaire magique
3) Un symbole de la sensualité
4) Des expressions à l’origine d’expressions populaires
B) QU’EST CE QUE LA LITTERATURE ENFANTINE ?
C) LES APPARITIONS DU RENARD DANS LES OEUVRES LITTERAIRES
1) Les mythes
2) Les contes
3) Les légendes
a) les légendes de l’origine
b) les légendes des régions
3
4) Les nouvelles
5) Les fables
a) définition générale
b) dans quel contexte le renard fut introduit dans les fables de La Fontaine ?
c) la perception de la fable par La Fontaine
d) des connaissances parfois douteuses sur le plan zoologique
e) le symbolisme animal de La Fontaine
6) Les romans
7) Les poèmes
8) Les comptines
9) Les bandes dessinées
10) Les textes bibliques
11) Conclusion
D) LA NOMINATION DU RENARD DANS LA LITTERATURE
1) L’appellation par son nom générique
2) L’appellation par un diminutif
4 3) L’appellation par une connotation psychologique ou morale
4) L’appellation par un nom propr
5) L’appellation par un titre avec une intention ironique
E) L’IMPORTANCE DE LA BIOLOGIE DANS LA LITTERATURE
1) La morphologie
a) la fourrure
b) la queue
2) Les organes des sens
a) la vue
b) l’odorat
3) La vie sociale
a) le mode de vie
b) les moyens de communication
F) CONClUSION
TROISIEME PARTIE : LES DIFFERENTES FACETTES DU RENARD DANS LA LITTERATURE ENFANTINE
A) UN THEME RECURRENT DANS LA LITTERATURE: LA RUSE
1) La séduction
a) séduire pour s’approprier une denrée
b) séduire pour se préserver
c) séduire par désir amoureux
2) La perspicacité
a) un caractère naturel de l’animal repris dans la plupart des genres littéraires
b) un caractère amplifié et humanisé à des fins morales dans les fables
3) La mort feinte
4) L’opportunisme
B) UN ANTI-HEROS
1) Il transforme à sa guise le bien en mal et réciproquement
2) La renardie
a) le Roman de Renart (TOESCA, 1979)
b) La confession de la renarde (MASSIGNON, 1984)
c) Le Renard et le Bouc (La Fontaine, fable III,5, 1977)
3) L’incarnation du vice.
a) l’expression littéraire des croyances populaires
b) l’expression du vice comme outil pédagogique
4) L’ange déchu
5) Le maudit
a) L’Âne Culotte(BOSCO, 1973)
b) La Renarde guérisseuse (AFANASSIEV, 1994)
6) La ruse ne porte pas toujours ses fruits
a) Esope et La Fontaine dénoncent la ruse afin d’en faire ressortir une moralité
b) les échecs du renard
C) UN STATUT FINALEMENT INTERMEDIAIRE
1) Une extrême ambiguïté
a) l’origine de cette ambiguïté
b) l’expression littéraire de cette ambiguïté
2) Le symbole (parfois) de la vitalité
3) Une image de l’homme à la fois idéalisée et diabolisée
4) Diabolique ou féerique?
D) CONCLUSION
QUATRIEME PARTIE : LE RENARD REFLET DE L’ENFANT
A) LA LITTERATURE COMME JEU
B) LA LITTERATURE COMME METHODE D’ALPHABETISATION
C) LA LITTERATURE COMME OUTIL PEDAGOGIQUE
D) LA LITTERATURE PERMET DE DISCERNER LE BIEN DU MAL
E) LA LITTERATURE COMME OUTIL PSYCHOLOGIQUE
F) CONCLUSION
CONCLUSION
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