Depuis 2000, le secteur de la microfinance a fortement évolué à Madagascar. Selon la Coordination Nationale de la MicroFinance (CNMF) en 2010, la croissance et le développement des activités des Institutions de MicroFinance (IMFs) au cours des dix dernières années se sont manifestés par l’extension de la couverture territoriale en milieu rural et urbain, par l’augmentation du taux de pénétration et du volume des activités. Particulièrement entre 2007 et 2009, le nombre de points de service des Institutions de Microfinance non mutualistes est passé de 60 à 182, soit une augmentation de près de 200%. Parallèlement, le nombre de clients de cette catégorie d’IMF a augmenté de plus de 180% en touchant plus de 108 000 bénéficiaires. De plus, avec un taux de croissance de 66%, le nombre de caisses des IMFs mutualistes a atteint 653 en 2008 contre 394 en 2005. Cette situation a occasionné une augmentation de 95% de leurs membres en atteignant plus de 453000 bénéficiaires (CNMF, 2010).
Suivant la couverture géographique des IMFs en 2011 dans les quatre Régions centrales de Madagascar (Analamanga, Vakinankaratra, Itasy et Bongolava), le classement général selon la dispersion spatiale des points de service montre que la Région d’Itasy est placée au deuxième rang. En effet, avec une entropie relative de 0,965, Itasy se trouve largement au dessus de la moyenne régionale qui est de 0,908 (Cf. Annexe I, II et III). Toutefois, une disparité spatiale en matière de couverture géographique des IMFs tend à se mettre en place au niveau de la Région d’Itasy. En effet, le phénomène de concentration est constaté dans le District d’Arivonimamo (CSA d’Arivonimamo, 2010). Concernant ce dernier, son entropie relative de 0,925 est la plus faible au niveau de la Région d’Itasy (Cf. Annexe IV). De plus, au niveau des districts des régions centrales, celui d’Arivonimamo est aussi classé parmi ceux où la concentration est assez forte. Cette situation est justifiée par son entropie relative de 0,925 inférieure à la moyenne de ces districts qui est de 0,965.
Délimitation de l’étude
Choix du sujet
Depuis 2005, année internationale du microcrédit, la microfinance est désormais considérée comme un des moyens pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement notamment la réduction du taux de pauvreté de moitié d’ici 2015 (UNDAES/FENU, 2006). Elle concerne en grande partie la population la plus démunie des pays en voie de développement comme Madagascar. Dans cette voie, de nombreux acteurs, nationaux et internationaux, œuvrent dans ce secteur afin de promouvoir la microfinance rurale. En effet, la majeure partie de la population la plus démunie se trouve en milieu rural (INSTAT, 2010). Cependant, la réalité montre qu’une disproportion en termes d’accessibilité aux services financiers persiste entre le milieu rural et le milieu urbain et une des limites la plus importante du développement de la microfinance rurale est la faiblesse de la couverture géographique des IMFs (AFD, 2008). De plus, l’équilibre entre vocation sociale et pérennité des activités des IMFs est difficile à maîtriser. Les IMFs, soucieuses de remplir leur vocation sociale et installées dans les zones reculées et plus risquées sont en mauvaise posture par rapport à celles qui se concentrent dans les zones urbaines et les grandes agglomérations (Andrianasolo, 2008). Issu de ces observations, le choix du sujet s’est tourné vers l’optimisation de la localisation commerciale dans le secteur de la microfinance.
Choix de la zone d’étude
Pour illustrer le thème, le District d’Arivonimamo de la Région d’Itasy a été retenu. Même si la Région d’Itasy se trouve au deuxième rang suivant la dispersion des IMFs au niveau régionale, 51% de ses communes seulement sont couvertes par les IMFs. Ce taux de couverture est encore faible car il est inférieur à la moyenne des quatre (4) régions centrales de 60% (Cf. Annexe III). Concernant le choix du District d’étude, comme Arivonimamo se trouve parmi les districts où la concentration géographique est assez forte, la diminution de la concentration des IMFs au niveau de celui-ci fait partie des visions des acteurs pour le développement des services agricoles (CSA d’Arivonimamo, 2010). De ce fait, la présente étude veut contribuer à trouver des outils permettant de répondre d’une manière rationnelle à cette vision. De plus, parmi les districts à forte concentration d’IMFs, Arivonimamo est le plus proche de la capitale et cette proximité a contribué à alléger les dépenses financières afférentes à la réalisation de l’étude.
Choix des unités d’investigation
D’une part, comme le recouvrement des emprunts par site peut être différent d’une institution de microfinance à une autre et d’autre part, comme une seule institution de microfinance détient tous les 7 points de service sur les 11 en place et répartis sur 7 sites différents, et les restes étant appartenus à quatre IMFs différentes, une étude de cas a été effectuée et une IMF de référence a été choisie pour tester les deux premières hypothèses. Le critère de choix de l’IMF de référence de l’étude par rapport à ces deux hypothèses a été l’importance du nombre de points de service. En effet, la démarche de vérification de ces deux hypothèses est basée sur une technique de régression linéaire et nécessite un certain nombre d’observations. Mais comme la démarche suivie dans la vérification de la deuxième hypothèse est basée à la fois sur l’ensemble des IMFs et sur l’IMF de référence, deux types d’interventions ont été effectués auprès des IMFs selon la nature des données collectées. Le premier type s’est déroulé exclusivement auprès de l’IMF de référence et le deuxième auprès de toutes les IMFs en place. Grâce à l’appui de la CNMF, ces deux types d’interventions ont pu être réalisés.
Collecte de données
D’une part, comme la plupart des données les plus complètes qui existent au moment de l’élaboration du protocole de recherche et de la collecte des données datent de la fin de l’année 2010, et d’autre part, pour faciliter l’accès aux données qui sont plus ou moins stratégiques, elles ont été alignées sur cette même date. Afin de veiller au respect des secrets professionnels et à la protection des membres des IMFs, les informations obtenues auprès de ces IMFs sont gardées confidentielles. De plus, toute démarche de collecte d’informations a été effectuée dans l’ensemble dans l’anonymat et le résultat de l’étude ne fait aucune mention de l’identité des différents acteurs qui y ont contribué. La collecte de données comprend deux étapes: une enquête exploratoire et la collecte de données proprement dite.
Enquête exploratoire
L’enquête exploratoire permet de collecter des informations à travers des études bibliographiques et webographiques. Ces études ont été faites tout au long de l’étude, c’est-à dire pendant l’élaboration du protocole de recherche jusqu’à la phase de rédaction du mémoire. Cette étape a permis, d’une part, de formuler la problématique, les hypothèses de travail ainsi que les objectifs de l’étude grâce aux informations et données statistiques disponibles au niveau des centres d’information de différentes institutions telles que le Département Agro-Management de l’ESSA, le CITE, la CNMF, l’INSTAT et des sites-web gouvernementaux et privés comme le site internet de Madagascar microfinance, de l’AFD, de la FAO et de l’ONU. Elle a aussi permis, d’autre part, de reposer la démarche méthodologique sur des bases théoriques bien fondées. De ce fait, les études bibliographiques et webographiques effectuées portent principalement sur les éléments suivants :
x les différents travaux déjà effectués traitant le même thème,
x le cadre légal et réglementaire régissant les activités de microfinance à Madagascar,
x les statistiques disponibles sur les activités de microfinance à Madagascar et au niveau de la zone d’étude,
x les données monographiques qui regroupent les statistiques démographiques, sociales et économiques de la zone d’étude,
x les bases théoriques, les modèles et les outils d’investigation disponibles (programmes informatiques) utilisés en géomarketing et en analyse spatiale,
x les outils d’analyse statistique utilisés en analyse de données.
Collecte de données sur le terrain proprement dite
La collecte de données sur le terrain qui est précédé d’une phase préparatoire s’est déroulée au niveau de trois entités différentes suivant la nature des données collectées.
Phase préparatoire
Pour connaître les variables d’études, différents acteurs à savoir les gérants des IMFs, les agents de terrain et un expert national en microfinance ont été consultés. Pour ce faire, un guide d’entretien a été élaboré. En effet, la collecte de données sur le terrain a été réalisée grâce à l’utilisation de cet outil.
Collecte de données au niveau des différents centres d’information
Cette étape a permis de recueillir toutes les données socio-économiques et environnementales (variables explicatives) qui pourraient avoir une relation avec l’activité de microfinance. Au total, 56 variables ont été recensées .
Collecte de données au niveau des points de service de toutes les IMFs
Les données collectées auprès des points de service de toutes les IMFs concernent la répartition de leurs membres/clients par Fokontany et par commune en 2010 (Cf. Annexe XII à XVIII). Pour les points de service qui n’ont pas de système de gestion de bases de données informatisées, les cahiers de registre des clients ont été consultés pour récupérer les données. Pour que les données soient représentatives, la collecte de données a été effectuée auprès de 11 points de service des cinq (5) institutions financières en présence dans la zone d’étude. Ces points de service sont répartis dans sept (7) communes comme le montre le tableau 2 ci-haut. Une seule institution, soit un (1) point de service sur les 11 existants, a contribué partiellement et certaines données concernant la répartition des membres/clients par Fokontany n’ont pas pu être obtenues à son niveau.
Dépouillement des données
Le dépouillement des données comprend la saisie, le tri et la constitution de base de données. Les données ont été saisies au fur et à mesure qu’elles ont été collectées afin de minimiser les pertes d’informations et de temps. Le tri des données a permis de regrouper les variables à utiliser dans la phase de traitement. La constitution de base de données a été faite pour stocker les informations et pour faciliter le traitement futur. Le dépouillement des données a été effectué sous SPSS.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. MATERIELS ET METHODES
I.1. Délimitation de l’étude
I.2. Collecte de données
I.3. Dépouillement des données
I.4. Traitement et analyse des données
I.5. Chronogramme des activités
I.6. Résumé de la démarche méthodologique de l’étude
II. RESULTATS
II.1. Les sites à haut risque pour les Institutions de Microfinance
II.2. Les sites à potentialités élevées et les nouvelles configurations des points de service
II.3. Détermination du réseau de financement correspondant aux nouvelles configurations des points de service
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
III.1. Discussions
III.2. Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES
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