LES DYNAMIQUES DE LA DEFORESTATION PAR LA PRATIQUE DE HATSAKY

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Délimitation de site d’étude

Le site étudié se trouve dans le quartier le plus peuplé, à savoir celui d’Analabo10 où les paysans ont continué de pratiquer le hatsaky malgré les mesures de conservation. A titre illustratif, en 1999, le campement le plus éloigné était Andraketa, situé à 8 Km au nord ouest d’Analabo. En 2003, les fronts pionniers se situent à environ 15 Km, du coté d’Ambohitse. Neuf campements jugés les plus productifs et les plus dynamiques ont été étudiés.

Les facteurs pédoclimatiques de la région

Ensuite la compréhension des facteurs climatiques de la région a aidé à connaître que les cultures pratiquées sont de type pluvial et qu’il faut maîtriser la date de la première pluie. En effet, l’insuffisance des pluies provoque des risques tels que nombreux ressemis , la pratique de voly katray et la maîtrise des attaques parasitaires.
En plus, les sols qualifiés de sable roux prédominant dans la forêt, sont pauvres en matières organiques. Ceci est remarqué après la cinquième année de culture par l’envahissement des mauvaises herbes et la forte baisse de rendement. Une technique adéquate est ainsi nécessaire pour la remise en culture.

Le contexte du maïs et de l’arachide dans la région

L’essor du système de petit élevage à cycle court dans toute l’île, pour un besoin d’apport en protéine, a entraîné la forte demande de maïs. Tuléar est une zone propice à la culture du maïs. Avec son climat chaud et sec, les produits ont taux d’humidité faible et seront favorables à la provenderie.
La forte demande extérieure a surtout augmenté la production. L’existence du port maritime demeure un atout pour les collecteurs de s’installer à Tuléar ; et ensuite d’encourager les producteurs.
De plus, les problèmes affiliés aux certaines sociétés, HASYMA et INDOSUMA11 ont stimulé les paysans à produire du maïs. En effet, nombreux sont les autochtones qui ont abandonné le coton et ont vendu leurs terres aux Karana. Par la suite, c’est la forêt qui assure leur survie pendant la période de soudure12. Certains villageois d’Ampasikibo possèdent des lopins de terre pour pratiquer des cultures de contre- saison.
Le prix du maïs varie tout au long de l’année en fonction des facteurs suivants :
· La quantité produite conformément à la loi de l’offre et de la demande. A titre d’illustration, en 2003, la baisse de la production liée aux attaques parasitaires a provoqué une hausse des prix .
· La concurrence entre les collecteurs entraîne l’augmentation du prix .
· Des événements ou conjonctures marquant l’année précédente ou pendant la campagne, influent sur le prix de l’année encours .
· La période de vente : le prix est moindre au moment de la récolte et augmente au fur et à mesure de l’approche de la période de soudure13. Une stratégie de vente constituée par un système de stockage influe ainsi sur le revenu des producteurs. A titre d’illustration, en 2003, la figure 2 représente la variation du prix d’un kg de maïs pendant l’année 2003.

Le revenu agricole généré par le hatsaky / surface

A partir des informations collectées, il convient d’identifier les tendances actuelles suivant deux scénario à savoir : la déforestation via la pratique de hatsaky et la revalorisation des monka. Pour cela, les stratégies des acteurs et les alternatives adaptées dans la région ont été analysées. Une enquête – échantillonnage a été réalisée en suivant des grilles d’enquête dont l’unité statistique est le ménage17. La première mission sur terrain a été réalisée en avril 2003. Une autre a consisté à se renseigner auprès des ménages déjà enquêtés en 2001 par George18 et avec quelques nouveaux foyers. Elle a été faite au mois de mai 2003, en période de récolte, pour valider les données.
Trente sept producteurs et une dizaine de collecteurs ainsi ont été enquêtés. En guise de recoupement, des informations ont été recueillies auprès des services administratifs et auprès des acteurs économiques de Tuléar. A tout cela s’ajoute la collecte d’informations supplémentaires à Antananarivo (C3EDM, GEREM, FOFIFA).
L’étude réalisée par George en 2002 au sein du programme EGER 1 a servi par la suite de document de référence pour connaître les effets de l’application des mesures conservatoires depuis avril 2003. Elle sert également à comparer les revenus issus de la pratique de hatsaky et ceux générés par la valorisation des monka.
Quelques indicateurs ont été retenus afin d’analyser les évolutions. Le prix moyen pondéré19 de la campagne est utilisé pour calculer les recettes. Par ailleurs, George a étudié seulement le cas du village d’Anjabetrongo dans lequel le groupe B (groupe de producteurs) n’est pas représenté. Ainsi, pour pouvoir considérer toutes les situations, le revenu moyen par hectare du groupe B en 2003 a été pris.
En évaluant les revenus des groupes en kg de maïs, ce qui gagne plus avec le hatsaky a été connu de façon très claire.

Revenu agricole obtenu par les alternatives/ surface et /homme jour

Pour la technique culturale à adopter sur monka, le PSDR20 présente d’importantes opportunités pour accroître la productivité et les revenus des paysans de manière durable. Les actions de PSDR permettent de guider les activités à projeter. Les bénéficiaires doivent se constituer en «association» pour favoriser la viabilité des activités.
De ce fait, l’efficacité et l’efficience des sous projets du PSDR sont évaluées en distinguant les effets sur les cinq groupes étudiés. Le revenu dégagé par une alternative est comparé au revenu moyen des groupes généré par un hectare de maïs en hatsaky selon les données de 2001. En effet, la comparaison des revenus par surface permet une intensification agricole appropriée pour la sédentarisation sur monka. En outre, le calcul de revenu par journée de travail pourrait servir à évaluer la productivité de travail.
Pour le calcul de revenu21, les charges d’exploitation ont été soustraites de la production brute. L’amortissement est considéré comme négligeable du fait que les charrues sont offertes gratuitement.
Le coût et la période d’entretien de la charrue sont à déterminer.
Le moment de vente est un des critères d’un groupe d’acteur. Ceci est composé par trois périodes différentes. Chaque période est affectée d’un taux de vente selon le groupe. Avec les alternatives, les extrêmes de revenus ont été calculés à partir des variables clés. Ceci permet de proposer une sensibilité des revenus agricoles en valeurs haute et basse à chaque spéculation.

Des marchés toujours soutenus

a)- Au niveau international, il y a beaucoup d’exportateurs qui écoulent les produits agricoles vers l’île de la Réunion, même si récemment, la Réunion s’approvisionne davantage en Argentine. Pour Madagascar, les collecteurs établissent directement un contrat avec les exportateurs par suite de la libéralisation de la commercialisation des produits agricoles. Ces exportateurs redistribuent à leur tour les produits collectés auprès de leurs filiales. Mais certains collecteurs indépendants vendent directement leurs produits au marché de Tuléar SCAMA.
b)- Au niveau local, les produits sont destinés au marché SCAMA. Ce sont les mpanao kinanga23 qui approvisionnent en général ce marché. Le Programme Alimentaire Mondial ou PAM24 est un client important pour la fourniture en maïs dans le grand Sud.
c)- Au niveau national, les collecteurs tananariviens s’approvisionnent soit au marché du SCAMA, soit au niveau des points de collecte à Sakaraha et Andranovory sur la route RN 7.

Les prix aux producteurs

L’augmentation des prix encourage les producteurs à pratiquer la maïsiculture. Comme déjà mentionné auparavant, les prix varient en fonction des différents facteurs. De plus, le prix offert par les mpanao kinanga est relativement bas au début de la campagne. Par contre, les collecteurs commissionnaires augmentent le prix tout au long de la campagne.

Selon la technique de hatsaky

La technique adoptée par les producteurs se différencie suivant leurs itinéraires techniques. De plus, le rendement varie selon la maîtrise des pratiques culturales selon George, (2002, p 46). De ce fait, le retard de semis est un handicap pour la production car les plantules seront exposées au développement du cycle de vie des chenilles et des insectes ravageurs. En outre, elles risquent le déficit en eau à la fin du cycle du maïs. Ainsi, le rendement est différent d’un producteur à l’autre du fait de la non maîtrise de la date de semis. Par conséquent, ce sont les grands exploitants qui gagnent le plus car ils disposent plus de moyens financiers et matériels pour la défriche, le semis et les récoltes.

Faisabilité des techniques déjà réalisées et ses limites

Le constat du potentiel économique et culturel de la population, du complexe sol- végétation existant et du système35 impose le choix de la technique à adopter. Il faut analyser la durabilité de ces systèmes de production comme les techniques déjà avancées ci-dessous.
Le semis direct est un système de culture durable et améliore la rotation de culture, mais Séguy (2000, p 5) a remarqué que ce système ne se déclenche qu’après 40 mm de pluie. La nature du sol de la région laisse évaporer l’eau facilement donc la technique y est difficile à adopter, voire même inadéquate.
D’une part, le marché de fumiers de parc est encore inexistant en raison du caractère tabou de cette pratique pour les paysans de la région. D’autre part, les engrais chimiques ne sont pas à la portée des producteurs et son utilisation nécessite des engrais organiques autre que le fumier du parc pour éviter l’acidification du sol.
Avec la plante de couverture, le rouleau est avantageux, mais en milieu paysan le gardiennage des pailles ou mulch contre le pâturage, demeure une contrainte temps pour l’exploitant. En plus, selon Rollin cité par Randrianarivelo (1999, p 101) le rouleau nécessite des entretiens et des protections contre le bétail et le feu, rendant encore plus difficile son adoption.
En outre, les attaques parasitaires ne sont pas maîtrisables sur la couverture verte. L’utilisation d’herbicide total, comme «Round up» à raison de 2 litres par hectare, est efficace pour les jachères de grande taille36. Elle doit être épandue une semaine avant le semis. Selon Randriamampianina malherbologue de la FOFIFA l’utilisation des herbicides sélectifs Gramoxone37 est aussi intéressante mais moins efficace que ce Round up. Ce dernier permet de contrôler à bas prix les repousses d’adventices d’ après Rollin et Razafintsalama, (1999, p 276), mais le prix des herbicides n’est pas à la portée des paysans. Avec la filière coton, des produits phytosanitaires étaient octroyés à crédit par le HASYMA et cela a facilité leur utilisation au niveau des producteurs.

Avantages d’une rotation culturale

Pour améliorer et entretenir le type de sol, il faut premièrement pratiquer une rotation culturale. En effet, elle altère les cycles de vie des parasites. Il faut, deuxièmement, tenir compte du respect de l’environnement et les conditions pédoclimatiques du sol.
Par ailleurs, dans une rotation culturale, le système de culture associé peut être réalisé afin d’épargner contre les effets d’érosion. Souvent, les cultures de légumineuses sont associées avec les cultures de céréales pour fixer l’azote du sol.
Analyse des revenus des paysans pour la valorisation des monka Ravo Andriamanambelo Ainsi, une rotation quadriennale est proposée pour valoriser les monka. Il est préférable d’adopter la rotation : légumineuses – maïs+légumineuse -maïs+légumineuse – manioc. Comme le manioc est une plante moins exigeante et moins sensible à la concurrence des mauvaises herbes59, il devrait être planté en rotation avec d’autres cultures. Après quatre ans de mise en valeur, l’exploitant peut immédiatement pratiquer la culture de légumineuses sur le sol en question ou bien pratiquer la jachère pour régénérer la fertilité selon Ramaroson (1999, p 108).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I –METHODOLOGIE DE TRAVAIL
1. LES CONCEPTS
1.1 Développement durable
1.2 L’agriculture durable
1.3 Les besoins de Maslow
1.4 La gestion des risques
2. ETAT DE LIEUX DE LA ZONE D’ETUDE
2.1 Délimitation de site d’étude
2.2 Les facteurs pédoclimatiques de la région
2.3 Le contexte du maïs et de l’arachide dans la région
2.4 Les mesures de conservation
2.5 Les expérimentations déjà réalisées sur terrain
3. LES OUTILS D’ANALYSE
3.1 La typologie
3.2 Les indicateurs
3.3 Les différentes phases d’analyse
3.3.1 Le revenu agricole généré par le hatsaky / surface
3.3.2 Revenu agricole obtenu par les alternatives/ surface et /homme jour
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE II – RESULTATS
1. LES DYNAMIQUES DE LA DEFORESTATION PAR LA PRATIQUE DE HATSAKY
1.1 La course à la terre
1.1.1 Entre les autochtones
1.1.2 Entre les autochtones et migrants
1.2 La technique de hatsaky : travail facile, rentable mais non durable
1.3 Dynamiques pilotés par l’aval : le marché du maïs
1.3.1 Le circuit du maïs
1.3.2 Des marchés toujours soutenus
1.3.3 Les prix aux producteurs
2. RESULTAT D’ANALYSE ECONOMIQUE DES REVENUS DES HATSAKEURS
2.1 Sources des écarts des rendements
2.1.1 Selon l’année de culture
2.1.2 Selon la technique de hatsaky
2.2 Résultat de la typologie des hatsakeurs
2.2.1 La typologie des hatsakeurs
2.2.2 Effets de la mesure de conservation
2. 3 Caractéristiques des revenus des hatsakeurs
2.3.1 Le moyen de production
2.3.2 Formation des prix du maïs
2.3.3 Résultat de revenus des hatsakeurs
3. RESULTAT D’ALTERNATIVES TECHNICO- ECONOMIQUES POUR LA VALORISATION DES MONKA
3.1 A la recherche de la sédentarisation de l’agriculture par des systèmes de production durables
3.1.1 Faisabilité des techniques déjà réalisées et ses limites
3.1.2 D’autres alternatives techniques possibles
3.1 Choix de système
3.2.1 Résultats des productions végétales adoptées sur monka
3.2.2 Résultats des productions animales adoptées sur monka
3.2.3 Regard sur la faisabilité de l’environnement de l’exploitation
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE III– DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
1. ANALYSE ECONOMIQUE COMPAREE DES ALTERNATIVES TECHNIQUES
1. 1 Aperçu général
1. 2 Etude des revenus pour chaque système de production
1.2.1 Le mode de calculs
1.2.2 Selon le revenu moyen annuel /surface
1. 3 Analyse des revenus et des opportunités de sédentarisation selon le groupe
1.3.1 Selon le revenu moyen annuel / surface
1.3.2 Selon le revenu moyen annuel / journée de travail
2. RECOMMANDATIONS
2.1 Avantages d’une rotation culturale
2.1.1 Le choix de légumineuses
2.1.2 Les options techniques
2.1.3 Perspectives de financement
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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