EFFET DE LA QUALITE DE LA MATIERE ORGANIQUE SUR LA CROISSANCE DU RIZ PLUVIAL

Du fait de la croissance démographique, les besoins alimentaires planétaires sont et seront de plus en plus importants. Il est impératif d’accroître la production agricole afin de satisfaire ces besoins. Désormais, les systèmes agricoles permettant de relever ces challenges doivent alors être aussi bien productifs et profitables que durables. Ils doivent augmenter la production et sa qualité, améliorer les revenus des paysans tout en protégeant les ressources naturelles et l’environnement (Borges et al, 2000).

A Madagascar, le riz constitue la nourriture de base de la population et peut se pratiquer dans différentes situations. On distingue plusieurs types de riziculture : la riziculture inondée sans maitrise d’eau, la riziculture irriguée se pratiquant dans les plaines ou les bas fonds bénéficiant d’une source d’irrigation, la riziculture pluviale stricte dépendant de la pluie. Concernant cette dernière, les techniques de cultures ont évolué au cours du temps. Au début, il y a les techniques traditionnelles comme le défrichage, les cultures sur brûlis (Tavy), la culture sur des terres en pente lesquelles ont engendré des effets négatifs sur le sol à savoir : dégradation des terres, érosion des sols, baisse de la biodiversité, pollution, désertification…, (Bouzinac S., Maronezzi A., 2001). De plus la riziculture pluviale sur tanety est sujette à des nombreux problèmes notamment les facteurs climatiques, l’enherbement dans le cas des mauvais entretiens des parcelles. A ceci s’ajoute le problème des bioagresseurs.

Cependant avec la saturation des zones de bas fond, l’exploitation des sols sur tanety a pris une grande ampleur. En 1990, la mise au point de la technique du semi direct sous couverture végétale a permis de résoudre certains problèmes relatifs à la riziculture pluviale (Séguy.L, 1990). Les techniques de semis direct consistent à semer directement au travers d’une couverture vive ou morte et en supprimant le travail du sol, à obtenir un paillis (mulch) avec des résidus de récolte ou des plantes de couverture et maîtriser l’enherbement avec peu d’herbicides (Derpsch et al,  1991). Elle consiste également à installer des plantes productrices de biomasse qui fabriquent un mulch végétal permanent, vivant ou mort dans laquelle est semée la culture principale (Seguy& Bouzinac, 1996). La semence est placée dans le sol non remanié, seul un petit sillon ou un trou du poquet est ouvert de la profondeur et de largeur suffisants pour garantir une bonne couverture de la semence et un bon contact avec le sol. Les mauvaises herbes sont éliminées avant et après le semis. Le plus souvent avec des herbicides les moins polluants possibles pour le sol qui doit toujours rester couvert. Le premier principe de base à respecter est de travailler le sol le moins possible, de le couvrir pour le fixer et le protéger totalement du ruissellement érosif. Le deuxième consiste à laisser faire la nature en utilisant ses ressources (photosynthèse, macro et mésofaune, microflore…) par l’action bénéfique et améliorante du paillage ou de certaines plantes de couverture annuelles et de successions culturales choisies.

Les organismes du sol jouent un rôle important dans le fonctionnement biologique de ce sol. C’est ainsi qu’on se propose de mettre au point une technique combinant le système sous couverture végétal (SCV) et organismes appelés « ingénieurs du sol » lesquels favorisent même une bonne structure du sol (Ratnadass et al. 2006). Ces organismes sont capables de modifier leur environnement de telle sorte que cela influence d’autres organismes vivants. Ceci peut être la transformation de la matière organique et son transport dans les horizons du sol. En outre, en fouissant, ces animaux améliorent l’agrégation du sol, son aération ainsi que la circulation de l’eau (Rovillé, 2001).

Morphologie

En général, les vers blancs se caractérisent par un corps blanc-crème à jaune, généralement courbé en forme de C, avec trois (03) paires de pattes à l’avant du corps, et une grosse tête de couleur foncée. La différence des espèces est basée sur la caractéristique des poils du dernier segment abdominal appelé « raster ».

La larve d’Hexodon unicolor unicolor est de couleur blanche ivoire à tête brunâtre (photo 2). Les antennes ont 4 articles dont le deuxième est approximativement deux fois plus long que les autres. Le dernier article antennaire présente 5 plages sensorielles. L’abdomen est fusiforme. Leurs pattes sont très développées, de longueur croissante de P1 à P3, toutes de structure analogue : coxa, trochanter, fémur, tibiotarse, griffe forte, longue, aiguë, anguleuse à la base, incurvée et sclérifiée à l’apex. Sur la partie pygidiale, le raster est composé de nombreuses soies courtes et épaisses sur le côté dorsal de la fente anale transverse, orientées vers l’avant, mêlées de quelques longues soies plus fines. Une étroite bande glabre se trouve sur le long de la fente anale du côté dorsal. La barbula présente de rares et longues soies (Olivier, 1789 ; Randriamanantsoa, 2010).

Les adultes de Hexodon unicolor unicolor unicolor unicolor est de couleur grisâtre (Photo3). C’est une espèce endémique de Madagascar. Ils ont des antennes à dix articles, terminées par une massue ovale, petite et lamellée. Leur corps est elliptique, corselet large, élytres à bords extérieur dilaté, canaliculé, leurs pattes grêles. Les adultes de Hexodon unicolor unicolor sont prélevés à Andranomanelatra.

Bioécologie

D’une manière générale, l’apparition des adultes des vers blancs coïncide avec l’arrivée des premières pluies (d’0ctobre à Novembre) c’est à dire dans la période de semis de riz pluvial. Les espèces de vers blancs ont un développement de type holométabole c’est-à-dire à métamorphose complète (succession des stades œuf, larve, nymphe et adulte). Les pontes ont lieu dans le sol et généralement durant la période hivernale. Ce sont les femelles qui choisissent le lieu de ponte lors de leur vol reproducteur. Les conditions favorables à la ponte sont des sols avec une couverture végétale dense et basse (couverture rase de moins de 8cm), avec des profils plutôt légers et humides (sols limoneux) et à proximité d’arbres (pour l’alimentation de l’adulte).

Les régimes alimentaires varient en fonction de l’espèce de vers blancs. Pour Hexodon unicolor unicolor, les larves sont saprophages et creusent des galeries. Les adultes éclosent en début des pluies et se nourrissent des excréments, de bouse de vache, terreau, plantes décomposées, voire fruit pourri (Paulian, 1959).

Riz
Le riz (genre Oryza) est une plante originaire de l’Inde appartenant à la famille des Poaceae. Il comporte deux espèces : Oryza sativa et Oryza glaberrima. Au début, le riz est cultivé dans le sud-est asiatique (Inde et Birmanie) vers 3000- 4000 ans avant notre ère. Il a été introduit dans le nord-ouest de Madagascar vers le milieu du premier millénaire par des migrateurs indonésiennes (Bourdiec, 1974). Ces populations ont introduit les techniques les plus rudimentaires de la riziculture. La culture de riz s’est ensuite étendue dans toute l’île et les techniques ont été améliorées par utilisation de divers systèmes de culture.

Morphologie 

Le riz est une plante herbacée annuelle, plus ou moins pubescente, à chaume dressé, disposée en touffes et portant des inflorescences en forme de panicule (Mémento de l’agronome, 2002). Les tiges peuvent être divisées en deux : tige primaire qui est issue directement de l’embryon et tiges secondaires et tertiaires appelées aussi « talles ». Elles sont issues des nœuds inférieurs de la tige primaire. La longueur de la tige est généralement de 60 à 120 cm (Andrianasolo, 2003). La plante porte des feuilles sessiles munies d’une gaine qui enveloppe la tige d’un noeud à l’autre. La dernière feuille d’où sort l’inflorescence s’appelle feuille paniculaire. En ce qui concerne l’inflorescence, elle est constituée par une panicule qui porte des ramifications. Ces dernières portent les épillets qui vont constituer les grains de paddy après la fécondation. Le système racinaire est très abondant et ramifié. Il existe des racines primaires issues de l’embryon et des racines secondaires émises par les nœuds inférieurs des tiges.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : MATERIELS ET METHODES
I-1- SITE DE PRELEVEMENT
I-2- SERRE D’EXPERIMENTATION
I-3- MATERIELS
I-3-1- Matériels biologiques
I-3-1-1- Vers Blancs : Hexodon unicolor unicolor
a)-Position systématique
b)-Morphologie
c)-Bioécologie
I-3-1-2 Riz
a)-Position systématique
b)-Morphologie
c)-Développement du riz
I-3-1-3 Stylosanthes
I -3-1- 4 Fumier de bovin
I-3-2- Matériels pédologiques
I-3-3- Matériels de laboratoire
I-4- METHODOLOGIE
I-4-1 Prélèvement et préparation du sol
I-4-2 Collecte et élevage d’Hexodon unicolor unicolor
I-4-3 Prélèvement et préparation du résidu de Stylosanthes
I-4-4 Prélèvement et préparation du fumier
I-4-5 Préparation des mésocosmes d’expérimentation
I-4-6 Méthode d’étude des effets de la qualité de la matière organique sur la croissance du riz pluvial et sur le comportement ingénieur du sol de larve d’Hexodon unicolor unicolor
I-4-6-1- Sur la croissance du riz
I-4-6-2- Méthode d’évaluation des effets de la qualité de la matière organique sur le comportement ingénieur du sol de larve d’Hexodon unicolor unicolor
I-5- AUTRES EFFETS DE LA QUALITE DE LA MATIERE ORGANIQUE SUR LA LARVE ET SES ACTIVITES
I-6- ANALYSE STATISTIQUE
CHAPITRE II : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
II-1 ELEVAGE de Hexodon unicolor unicolor
II-1-1-Variations de la température et de l’humidité relative dans la serre
II-2 EFFET DE LA QUALITE DE LA MATIERE ORGANIQUE SUR LA CROISSANCE DU RIZ PLUVIAL
II-2-1- Résidu de Stylosanthes
II-2-1-1-Effet global
II-2-1-2-Effet de la qualité du résidu de Stylosanthes
II-2-2- Fumier
II-2-2-1-Effet global
II-2-2-2-Effet de la qualité du fumier
II-2-2-3-Effets comparés du résidu de Stylosanthes et du fumier sur la croissance du riz pluvial
II-3- COMPORTEMENT DE LA LARVE DE Hexodon unicolor unicolor
en fonction de l’état de fertilité du sol
II-3-1-Effet de l’Hexodon unicolor unicolor sur la croissance du riz et attaque sur la plante
a) Taux d’attaque de la larve
b) Variation du Poids de résidu
II-4- AUTRES EFFETS DE LA QUALITE DES DEUX MATIERES ORGANIQUES SUR LA LARVE d’Hexodon unicolor unicolor
a) Sur le Taux de mortalité de la larve
b) Sur le poids de la larve
II-5- ACTIVITE DE LA LARVE DANS LE MESOCOSME
CHAPITRE III : DUSCUSSION
III-1- EFFET DE LA QUALITE DE LA MATIERE ORGANIQUE SUR LA
CROISSANCE DU RIZ
III-2-EFFET DE LA QUALITE DE LA MATIERE ORGANIQUE SUR LE
COMPORTEMENT DE LARVE d’Hexodon unicolor unicolor
CONCLUSION

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